Le véritable Super Bouffon (Hobgoblin), c'est Roderick Kingsley, et il est de retour en ville. Du coup, ça fait double emploi, car dans le même temps, le jeune Phil Urich (neveu de Ben, le journaliste) a tué la dernière incarnation en date du vilain à citrouilles, et il a pris sa place, tout en s'associant avec le Caïd, le roi de la pègre. Tout cela pour les beaux yeux (au départ) de la stagiaire du journal, Norah. On en fait des sottises pour impressionner les filles, parfois. Celle-ci est d'importance, car elle va impliquer un complot ourdi contre Spider-Man, dans lequel trempe un des collègues de Peter Parker aux laboratoires Horizons, qui a mis au point une sorte de brouilleur amplificateur du fameux sens d'araignée de notre héros. Le Tisseur se retrouve dans l'incapacité quasi totale de lutter et de se concentrer, ce qui explique qu'il tombe aussi facilement aux mains de ses ennemis, sous son identité civile de Peter Parker. Le grand manitou des labos Horizons se retrouve également impliqué dans l'affaire, en voulant bien faire et prêter main-forte à son employé. Humour, action, dynamisme, au programme de ces trois épisodes d'Amazing Spider-Man, concoctés par Dan Slott. Le hic, c'est quand on voit Parker sortir le grand jeu, lance-toile au poignet, devant son génie de patron, sans que celui-ci ne réalise que l'évidence est devant lui. Une double identité après un tel numéro, ça ne tient guère debout. A moins que Max Model ne feigne l'innocence et sache parfaitement à qui il a affaire. On lui souhaite car autrement nous pourrions nourrir des doutes bien légitimes sur ses capacités cognitives. Un comble pour un type de son acabit. Les dessins sont de Giuseppe Camuncoli, qui illustre le tout avec un arrière-goût d'Humberto Ramos, mais avec un trait plus régulier, classique, et appliqué. C'est du bon travail, très lisible, agréable. Voilà pour la partie de la revue que j'ai lu avec assez d'intérêt.
Le reste n'en a pas, ou peu. Un épisode de Avenging Spider-Man nous offre un long dialogue entre Peter et la Tante May, tous les deux devant la tombe de l'oncle Ben. May s'est remariée, évoque même ses galipettes du troisième âge face au défunt, tandis que comme à son habitude, son neveu se reproche tout et n'importe quoi, et n'en finit pas de se torturer avec un sens de la culpabilité qui vire au masochisme pur et dur. Zeb Wells gagne du temps et torche un épisode de transition, hideusement dessiné par Steve Dillon. Je n'accroche plus du tout au style minimaliste de ce dernier, à ses visages qui tirent la tronche et grimacent. Le roi de l'inexpressivité et de la staticité. Juste ensuite, c'est Scarlet Spider qui ferme la marche. Fin du combat contre la créature issue des laboratoires Roxxon, un être d'énergie baptisé Mammon, fruit des expériences interdites de la firme déjà mentionnée. C'est d'une platitude extraordinaire, il ne se passe rien de passionnant, et même les motivations, les remarques intérieures de Kaine (sous le costume écarlate) sonnent creux et manquent de conviction. Une petite purge qui ne dure pas très longtemps, mais dont je ne ressentais pas le besoin. Les dessins sont de Khoi Pham, colorisés de la plus moderne des façons pour les rendre lisses et spectaculaires, mais ils sont tout justes anonymes. Bref, passée la série mère Amazing, le reste du mensuel peut passer à la trappe sans problème. N'abandonnez-pas Spider-Man pour autant (enfin, pas tout de suite) car le grand événement de l'année arrive pour le tisseur. Le célèbre et redouté number 700, c'est en juin chez Panini. Et là bonjour les polémiques.
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