BRIGHTEST DAY : LE TOME 1 CHEZ URBAN COMICS


Après la pluie vient le beau temps, récite le proverbe. Et après la nuit la plus sombre, nait le jour le plus lumineux. La preuve chez Urban Comics, qui publie enfin la longue maxi saga qui a suivi Blackest Night, et que les fans avaient réclamé à corps et à cris en début d'année passée, lorsque le nouvel éditeur avait commencé à prendre ses marques.

Brightest Day débute avec un numéro 0, qui introduit parfaitement les pistes qui seront battues durant la saga. La première remarque qui vient à l'esprit, en ouvrant cet album, c'est la couleur, la beauté, la sérénité qui se dégage du travail de Fernando Pasarin, et l'intelligence dans la manière d'imbriquer des différentes pièces du puzzle que Johns et Tomasi vont nous proposer. Dès l'ouverture, le soleil perce à travers le feuillage des arbres, et la vie reprend ses droits, plus éclatante que jamais, après l'effroyable Blackest Night. Puis symboliquement, un oisillon tombe du nid, et s'ecrase au sol. Et là, au beau milieu d'un cimetière, se dresse Boston Brand, alias Deadman, revenu d'outre tombe, sans avoir véritablement d'explication. Transporté en différents points du globe par un anneau blanc, il passe en revue les douze héros qui ont été ramenés à la vie à la suite de la chute de Nekron et des lanternes noires. Héros et pas seulement, puisque certains "vilains" sont aussi revenu d'entre les morts, pour l'occasion. Hawkman et Hawkgirl, Martian Manhunter et Aquaman, mais aussi Captain Boomerang ou encore Maxwell Lord. Ils sont tous à nouveau parmi nous, et la raison de ce come-back pourrait être bien plus sinistre que ce qu'il pourrait sembler. Le lecteur est aussi baladé gentillement sur les lieux qui ont fait l'actualité ces dernières années pré reboot chez Dc, comme Star City, sinistrée, ou le Khandaq, la patrie de Black Adam. L'enjeu n'est pas seulement de faire planer le mystère autour de l'anneau de lumière blanche, et de savoir qui pourra le porter et pourquoi  seul Deadman le possède, au début de l'aventure), il s'agit aussi et surtout pour le scénariste Geoff Johns (en tandem avec Peter Tomasi) de placer toutes ses cartes sur la table, tout en conservant une bonne partie retournée et voilée, et d'appâter le chaland avec une série d'intrigues qui s'annoncent touffues, complexes, voire passionnantes.
 
A l'instar de ce qu'on a pu lire durant Infinite Crisis:52 par exemple, il s'avère donc que plusieurs strates vont se superposer dans Brightest Day. Aquaman qui évoque les créatures mortes des mers (et semble encore sous l'influence des anneaux noirs), Hawkman et Hawkgirl qui tentent d'échapper à la malédiction séculaire de Hath-Seth, qui les a massacrés à travers les âges, Firestorm dont les deux entités antagonistes sont enfin séparés, Martian Manhunter qui désire repeupler Mars mais va aussi devoir se repencher sur les conditions de son arrivée sur Terre et de qui l'a précédé, Deadman qui est censé aider tous ses héros s'en savoir comment ni pourquoi et se retrouve nez à nez avec l'Anti Monitor... Certes, il convient d'avoir les idées claires sur qui est qui, de maîtriser un tant soi peu ces personnages pour profiter pleinement de cette maxi série. Qui en vaut la peine. C'est la dernière longue aventure de l'ère Dc telle que nous la connaissions avant le reboot, c'est une construction architecturale complexe et appréciable. Plusieurs artistes se succèdent aux dessins, pour un résultat globalement fort satisfaisant. Mention particulière pour Ivan Reis, et les covers splendides de David Finch. Tous ceux qui ont trouvé leur compte dans la grande épopée de la nuit la plus sombre, et souhaitent finir en beauté leur rapport avec le vieil univers Dc se doivent de se procurer ce premier tome.Ceux qui sont encore vierges de connaissances au sujet de cet univers narratif, où qui ont découvert sa version mise à jour avec Urban comics (les New 52) ne doivent pas non plus trop craindre de se sentir dépaysés. Brightest Day n'est pas non plus un casse-tête insoluble, et vous promet, avant tout, une bonne histoire, une trame dense et très bien articulée. Une bonne lecture, en somme!


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