Superman est, par définition, quasiment invincible. On voit mal ce qui pourrait nuire à l’homme d’acier, au point de le faire passer de vie à trépas, mis à part cette bonne vieille kryptonite, ce métal venu de sa planète natale, qui le prive de ses pouvoirs. Et encore, on lui en a mis si souvent sous le nez, qu'il devrait normalement être vacciné. Et comme la nouvelle mouture de la grippe A se fait attendre et qu'il dispose d'un bon système immunitaire, Superman serait-il vraiment immortel? On pouvait le penser, jusqu’au jour où surgit de nulle part un adversaire redoutable, une force de la nature, intraitable, toute puissante. Doomsday, c'est-à-dire le « jour fatal » : le patronyme est un programme en soi. Tout ce et ceux qui se mettent en travers de son chemin sont tout simplement pulvérisés, et le monstre fait route vers Metropolis, inexorablement. Clark Kent a de quoi se faire du souci, car cette fois il a trouvé un ennemi qui le surclasse pour ce qui est de la force brute et de la rage. D’où vient-il, qui est-il, autant de questions qui restent sans réponses. La seule évidence, c’est que le clash sera titanesque, et que pour en sortir vainqueur, Superman va devoir se surpasser, voire…se sacrifier !
Au cours de l’affrontement final, notre super héros finit donc par trouver la mort. Un sacrifice nécessaire, la seule chose à faire pour enrayer le mal. Et il n'est pas le seul à s'y casser les dents. La Ligue de Justice est balayée d'un revers de la main, les principaux héros Dc mordent la poussière avant même d'avoir eu le temps d'asséner la première claque. Les funérailles sont émouvantes, dramatiques, l’univers tout entier salue le fils de krypton, le plus grand de tous, tombé au front. Tout ceci est sera republié (après un Omnibus chez Panini voici quelques années) chez Urban, dès ce mois de juin, dans une splendide collection d'albums hardcover comme on les aime. Aux States, la longue saga est divisible en trois actes. Death of Superman, pour la mort en elle-même. World without a Superman, qui nous narre de la perte et des conséquences, et pour finir Return of Superman, où on découvre une profusion de «remplaçants», de nouveaux Supermen, qui laissent planer le doute dans l’esprit des lecteurs : Qui est donc le vrai ? C'est ainsi que plusieurs mois durant, de nouveaux personnages trustent le trône laissé vacant, et que l'opinion publique est désemparée. Y'a t'il un véritable nouveau Superman, est-ce l'ancien sous une nouvelle forme, ou simplement une vaste imposture? Coté scénario, ça part un peu dans tous les sens et c’est un peu lourd, parfois, ou bien disons forcé. Trop d’artistes se succèdent aux crayons pour que le tout soit vraiment homogène, avec une note artistique globale assez correcte, hormis l’exécrable Bogdanove, qui fait ici presque pire que ce qu'il fit au temps de X-Tinction Agenda, sur les X-men. Urban a bien compris que le moment est propice pour ce type de parution, puisque le film Man of Steel s'annonce comme un gros succès au box office, et souhaitons le, une réussite artistique. 35 euros bien investis pour les fans de ce genre de grandes et épiques aventures, pour les adorateurs du bon gros comic-book mainstream, qui était parvenu à gagner les gros titres des journaux télévisés, qui avaient à l'époque relayé le trépas de Superman et éveillé l'intérêt même du plus occasionnel des lecteurs. Un morceau d'histoire vous attend en librairie.
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