KILLING JOKE : LE JOKER SELON ALAN MOORE

Vous êtes comme tout le monde, vous aimeriez bien en savoir plus sur les origines du Joker. Personnage complètement fou, comment un individu peut devenir ce clown macabre que rien n'arrête, aucune morale, aucune limite? Entre passé et présent, Alan Moore nous offre là une occasion unique d'aller lorgner du coté des secrets du Joker, dans un des récits les plus adultes et les plus aboutis consacrés à l'univers de Gotham. Ici, en point d'orgue de ses méfaits, nous le voyons débarquer chez le commissaire Gordon, qu'il enlève et séquestre ensuite dans un parc d'attractions, après avoir tiré à bout portant sur Barbara, sa fille, qui va subir de lourdes séquelles, au point de rester plusieurs années dans un fauteuil roulant. Le traitement réservé à Gordon père est cruel et choquant. Nous le retrouvons nu dans une cage, torturé physiquement et mentalement, dans des attitudes et des déviances qui empruntent autant au sado-masochisme qu'à la perversion la plus méchante. Nu comme un ver, terrorisé, le prisonnier subi des traitements qui vont au delà de ce que nous pouvions lire jusqu'alors. Exit le Joker un peu barge du ciboulot, et particulièrement baroque, tel qu'on nous l'avait vendu pendant des lustres. Place également aux conséquences à long terme, sur le petit monde de Gotham, puisque Barbara va devoir s'asseoir de longues années dans un fauteuil à roulettes, suite aux lésions de la colonne vertébrale. The Killing Joke, c'est émotionnellement très fort, et sans aucune concession avec les happy end ou les trames consensuelles qui pullulaient plus encore chez Dc Comics que chez Marvel, à l'époque de sa parution. 

Les dessins de Brian Bolland ne sont pas en reste. Si vous aimez le travail minutieux, les planches riches en moult détails, mais qui savent rester d'une lisibilité exemplaire, vous allez être à la noce. Si vous ne possédez pas encore cette histoire devenue un grand classique des lecteurs de Batman, je ne saurais que vous encourager à investir dans cet album, qui est l'adaptation de la version Deluxe américaine (bonus, édition recolorisée, préface de Tim Sale). On y découvre jusqu'où la folie et le désespoir peuvent transformer un individu, on flirte avec le point de rupture que chacun de nous possède en son âme, ce moment et cette limite passés lesquelles notre humanité s'effrite pour ne plus révéler que les recoins les plus sombres que nous ignorions jusque là. Un parcours en forme de descente aux enfers duquel le Joker n'est jamais revenu. Scénaristiquement transformé à jamais par Alan Moore, et plastiquement revisité par Bermejo dans un autre récit phare, des années plus tard, c'est là que résident les sources du mal, celles magnifiées à l'écran par le regretté Heath Ledger. Effrayant et indispensable. 


3 commentaires:

  1. L'un des meilleurs comics tout genre confondus.

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  2. Mon récit préféré sur le joker signé mr Moore. Incontournable

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  3. Vous voyez, les autres : je ne suis pas le seul à le dire, allez-y, du très bon comic-book!

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Vous nous lisez? Nous aussi on va vous lire!

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