LE REGNE DU MAL / FOREVER EVIL : 2eme PARTIE (JUSTICE LEAGUE TOME 7)

Petit rappel des faits... Le mal semble l'avoir emporté sur le bien, dans l'univers DC Comics. Le syndicat du crime, version maléfique de la Ligue de Justice, est arrivée sur notre planète en provenance de Terre 3. Après avoir neutralisé tous les héros qui se retrouvent enfermés dans la matrice nucléaire de Firestorm, le Syndicat a mis à feu et à sang le monde pour se l'approprier, et en faire un cauchemar à son image. La poche de résistance la plus crédible est organisée autour de Lex Luthor, qui n'est pourtant pas un philanthrope de nature. A ses cotés, bons et méchants sont forcés de conclure une alliance : Batman, Catwoman, Black Adam, Sinestro, tout le monde est uni pour changer la donne, mais il est difficile de combattre lorsque aucun accès à aucune technologie moderne n'est possible. Le virus Grid s'est emparé du corps robotique de Cyborg et contrôle de la sorte toutes les communications à l'échelle de la planète. Cyborg lui-même finit par être reconstruit et trouve des alliés un peu particulier avec les Metal Men du professeur Magnus, qui se mettent au service de l'humanité et vont l'aider à renverser la vapeur. Il faut dire aussi qu'au sein du syndicat les dissensions existent, ainsi que les trahisons et les lourds secrets. Par exemple qui est ce membre encore non identifié retenu prisonnier avec une cagoule qui lui masque de visage? Son identité pourrait bien avoir de lourdes conséquences sur le conflit qui ravage la terre. Comme souvent lorsque la situation semble désespérée, pour de bon, c'est un détail, un oubli fatal, un grain de sable dans l'engrenage, qui permet un retournement de situation imprévu. 

Disons le tout net. Geoff Johns est meilleur lorsqu'il prend en main le destin d'un héros, au singulier, et qu'il l'achemine vers de nouveaux horizons, patiemment, mois après mois (Aquaman, Shazam, par exemple). Donnez lui un grand crossover à développer et il aura tendance à tomber dans certains travers, à savoir la surenchère dans la violence et la baston, et un manque parfois de lisibilité de l'action, qui ne progresse pas toujours à un rythme crédible. Ici le désespoir règne, le mal triomphe, mais en quelques coups de poings bien placés et quelques morts bien spectaculaires (une jambe arrachée, Atomica écrasée sous une botte...) Johns tente de nous convaincre que les héros, bien épaulés par quelques vilains momentanément rangés du coté des bons, peuvent devenir des vigilantes badass, prêts à sortir les crocs et mordre à sang. David Finch essaie de se mettre au diapason, mais je trouve que l'encrage est souvent trop gras, et les couleurs trop sombres, ce qui vient gâcher un travail qui n'est de toutes façons pas le meilleur qu'il ait jamais produit, loin de là. Je pense tout de même que son trait gagnerait à être proposé dans une version noir et blanc, avec juste les crayonnés. Cet album propose les derniers numéros de Forever Evil, mais aussi les épisodes associés de la Justice League, ceux où Cyborg et les Metal Men tiennent le rôle de vedettes. Ces derniers sont la bonne surprise du chef. Ils sont drôles, touchants, caractérisés de manière prévisible selon le métal qu'ils représentent, mais peut être pour cela très fonctionnel. Ivan Reis y est fort à l'aise, comme d'habitude. Le Règne du Mal, c'est une grosse production, un blockbuster estival à consommer avec modération, en sachant qu'il y a des kilos de sucre dans le produit, et qu'en abuser provoquerait son lot de caries, et une sévère prise de poids. On en attendait plus. Ou plus exactement, on en attendait mieux. Faute de quoi, on essaiera de se consoler avec un Lex Luthor qui retrouve son statut de star de l'univers Dc, sans pour autant qu'il si facile de le cerner véritablement. 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous nous lisez? Nous aussi on va vous lire!

AVENGERS TWILIGHT : LE CRÉPUSCULE DES HÉROS

 C’est à travers Captain America que nous pénétrons dans cet album, plongés dans un univers sombre où le crépuscule des héros est déjà conso...