MARVEL'S AGENT CARTER : LA SERIE RETRO DE L'UNIVERS MARVEL

Peggy Carter connaît un après-guerre des plus frustrants. Elle qui fut une force vive de l'armée américaine, qui devint la petite amie de Captain America lui même, se retrouve reléguée au simple rang de secrétaire de service, au sein de l'ancêtre du Shield, tout juste apte à servir le café à ses supérieurs et à taper à la machine sous le regard concupiscent de ses collègues sexistes. Il lui faut également faire le deuil de Steve Rogers, disparu lors d'une énième mission, et ceci des années avant qu'on le retrouve finalement congelé comme un bâtonnet de colin dans un bloc de glace à la dérive. Le titre officiel de cette nouvelle série (qui a démarré la semaine dernière, ce mardi nous avons eu droit au second épisode) est Marvel's Agent Carter. Autrement dit, une sorte de version nostalgique de Marvel's Agents of Shield, avec une tonne de gadgets en moins, et une bonne dose de charme en plus. Afin de faire raccord avec le cinéma, on introduit d'emblée quelques uns des moments les plus tire-larmes de Captain America, et puis ce sera forcément tout, car à la fin des années quarante, que je sache, les super-héros n'étaient pas encore sur le pont (dans la généalogie cinématographique, j'entends). Si Peggy s'ennuie et déprime, elle va cependant avoir l'occasion de donner à nouveau sa pleine mesure, grâce à l'intervention du père de Tony, Howard Stark. Presque aussi hâbleur que le fiston (encore à naître), l'inventeur milliardaire s'est fait dérobé certains joujoux hautement dangereux, qui ont fini dans le camp ennemi (les russes, quoi). Il n'en faut pas plus pour que le Congrès le soupçonne d'être un espion, un traître. Pour se dédouaner, Stark demande de l'aide à l'agent Carter, en passant par un intermédiaire flegmatique et au charisme so british : le valet de chambre des Avengers, l'Alfred Pennyworth de la famille Stark, à savoir Jarvis. Tiens, c'est une bonne surprise de le voir, ce bon vieux Jarvis. Même si une rapide opération mentale laisse quelques doutes. On le découvre ici avec au moins 30/40 ans au compteur, ce qui voudrait dire qu'il aurait atteint le nouveau siècle avec presque 90 ans dans la besace. Mais bon je chipote, je chinoise. 


Haylay Atwell. Parlons un peu d'elle. Sans pour autant tomber dans le machisme dénoncé par la série. Je ne me souvenais pas qu'elle était aussi voluptueuse, nous sommes loin de l'agent de terrain surentraînée qui ne mange que de la salade et des barres vitaminées. La scène du premier épisode, lorsqu'elle apparaît revêtue d'une perruque blonde, en fait même une bombe anatomique certaine, ce qui a pour effet secondaire de rendre les combats un tantinet moins crédible, comme s'ils se déroulaient parfois en slow motion. Pas grave, des détails. La grande qualité de la série, c'est son style très old school assumé, le même qui avait fait les délices des amateurs du premier Captain America. Mais également son rythme, la rapidité avec laquelle les enjeux sont dévoilés, à des années lumières de la lenteur et de la lourdeur des premiers rendez-vous de Marvel's Agents of Shield, qui ont provoqué bien des bâillements et de la perplexité. L'ensemble sera resserré (huit épisodes) et devrait présenter, apparemment, une confrontation où s'entrechoque espionnage, cynisme et humour froid entre Peggy Carter, les services du contre espionnage américain, et une organisation criminelle d'envergure, Leviathan. Je parle d'humour, car les scènes entre l'héroïne et Jarvis sont souvent savoureuses, pour ne pas dire du feuilleton radiodiffusé des exploits de Captain America, qui ne manque pas de faire son effet (avec des bruitages vintage du plus bel effet) et entre en écho burlesque avec les aventures présentes de l'agent Carter. Aux manettes, Louis D'Esposito, Joe Russo, et ensuite Joe Johnston permettent une réalisation crédible et en tous points dans la lignée de ce que Captain America avait initié au cinéma. 


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