SECRET WARS : INFINITY GAUNTLET #1

Est-il possible d'être emballé par un comic-book et dans le même temps de remarquer qu'on nous a vendu un produit pour un autre? Oui, c'est ce qui se passe en ce moment avec le premier numéro de la nouvelle mouture de Infinity Gauntlet. Tout le monde (ou presque) se souvient de l'histoire d'origine, avec un Thanos qui accède à un rang semi-divin grâce au gant du pouvoir, orné des six gemmes de l'infini, ce qui lui permet de dominer tous les grands principes de la création. Tout ceci par amour pour la mort, et face à une coalition universelle des héros Marvel. Et bien de Thanos il n'est point question pour le moment (exceptée la dernière page), ni même de l'association de ces joyaux. Par contre, ceux qui ont aimé la plus récente saga Annihilation vont être en terrain connu, puisque nous avons affaire à un monde ravagé par les hordes insectoïdes au service d'Annihilus, qui chassent les humains résistants, et ne laissent derrière eux qu'un sillage de mort et destruction. Au centre du récit se trouve Anwen, une jeune fille qui tente de survivre avec le reste de sa famille, moins la mère qui s'est sacrifiée pour repousser l'invasion des insectes, et qui a probablement péri au front dans cette lutte sans merci. Détail d'importance, elle s'est enrôlée au sein du Corps des Nova, ces policiers patrouilleurs de l'espace. Point positif pour l'intrigue, la fillette est bien caractérisée, touchante, et parvient à trouver sa place d'emblée dans ce nouveau monde targué Secret Wars. Dustin Weaver accomplit un travail remarquable au dessin. Son découpage est tout sauf banal, son sens du dynamisme fait mouche à tous les coups, et c'est un vrai soin du détail qui ravit le lecteur, séduit par cette application et cette conviction infusées dans ce titre. Gerry Duggan avait une mission presque impossible à réaliser, en faisant revenir sur la scène cette mémorable saga des années 90, et conscient qu'il n'aurait pas été possible de l'égaler, même de loin, il a choisi de raconter quelque chose de complètement différent, voire de déroutant vu le titre. En axant l'ensemble sur l'humain, sans aller voir au delà des étoiles. Bref, le contrepied complet de ce que laissait supposer l'annonce de cette série. Un comic-book hautement recommandable, à condition de ne pas vous attendre à la suite des aventures concoctées par Jim Starlin. 


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