SECRET WARS : E IS FOR EXTINCTION #1

Pour ceux qui a l'époque n'étaient pas déjà immergés dans la vie des X-Men, E is for Extinction renvoie le lecteur à la célèbre période Grant Morrison, quand le scénariste avait eu l'idée de donner aux X-Men une coolitude évidente, et de renouveler cadres et costumes pour rendre les mutants plus proches de la société moderne et de ce qui se faisait sur grand écran. Ici, la décision de Charles Xavier de se tirer une balle en pleine tête pour contrer la menace psychique de Cassandra Nova a changé bien des choses, par rapport à ce que nous savons. C'est Magneto qui a pris l'ascendant sur le reste de la mutanité, laquelle compte désormais parmi ses membres les plus influents des individus comme Quentin Quire, qui est un peu le meneur de la nouvelle génération, celle des Bec (excellent l'ami, il nous manque vraiment) ou Sooraya, désormais capable de faire entrer le reste de son équipe en liaison psychique avaec chacun des grains de sable dont elle se décompose. Le temps passe pour tout le monde, et ces jeunes pousses ont grandi pour devenir des héros badass qui ne s'en laissent pas compter, capables aussi bien d'assurer sur le terrain que de vanner dangereusement leurs ainés quand ceux-ci veulent reprendre du service. Scott Summers et une Emma Frost toute ridée sont très drôles, comme des vestiges d'une ère révolue qui doivent apprendre à trouver une place que plus personne ne peut leur assurer. Alors Scott se contente de tirer une rafale par jour (allusion sexuelle évidente) ou bien de changer les chaînes de la télévision avec ses pouvoirs latents. Wolverine se murge dans un bar, sachant que son pouvoir auto guérisseur n'est plus exactement au top de sa forme. Ces mutants là ont fait leur temps, et ils sont devenus has-been, tout simplement. Mais il reste un détail d'importance : Jean Grey n'a pas disparu, son esprit est en fait retenue chez Magneto, et les X-Men sont certes des ringards, mais des ringards solidaires. C'est une vision très pertinente et intéressante que livre Chris Burnham, entre eugénisme (les parents peuvent sélectionner les spermatozoïdes contenant le gêne X, merci docteur Mc Coy) et cynisme pur et dur. Du coup on sourit beaucoup, et ce titre est ce que j'ai lu de plus drôle et fun durant Secret Wars (avec Deadpool). Par contre les dessins de Ramon Villalobos ont de quoi dérouter. Vaguement inspirés du travail de Quitely, il sort des planches non dénuées de charme, mais loin des canons classiques du comic-book traditionnel. Du coup certains vont prendre peur. Ce serait dommage car cette Extinction est tout sauf un chant crépusculaire. Moi je recommande, vraiment, on en redemande de l'humour dans le genre!



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