MARVEL ZOMBIES : LE MENSUEL PANINI "SECRET WARS"

A l'occasion des Secret Wars, les zombies ont pour la première fois l'honneur d'avoir un vrai mensuel pour eux. Ce qui est paradoxal, car le phénomène semble en perte de vitesse chez Marvel, et pour compléter le sommaire, Panini a du insérer d'autres titres, pas forcément raccord avec le thème. On se penche sur la question.
Il y a deux séries qui parlent zombies dans ce mensuel (une troisième, Siege, débutera en février. Ils seront là aussi présents dans les débats, de manière moins directe). La première s'intitule sobrement Marvel Zombies. Elle permet de retrouver le personnage d'Elsa Bloodstone, fille d'un célèbre chasseur de monstres, dotée d'un caractère bien trempée, qui fait d'elle (dans cet avatar) une sorte de générale exigeante et épuisante pour ceux qu'elle a sous ses ordres. Sa mission est de défendre le Bouclier, ce mur gigantesque qui permet aux habitants des régions civilisées du Battleword de se défendre contre les hordes de zombies qui infestent les Badlands, terres inhospitalières de l'autre coté des remparts. Elsa est redoutable et sans pitié, elle sait que sa mission est de première importance et qu'aucun sentiment ne peut et doit venir influencer ses actes. Seulement voilà, lorsqu'elle subit l'attaque d'une version cadavérique et satanique de Nightcrawler, elle se retrouve téléportée à 300 kms en plein dans les Badlands, et donc contrainte de survivre (les chances sont minces...) aavec une arme et peu de munitions, à pieds de surcroît. Elle n'est pas seule puisqu'elle fait la rencontre d'un gamin pleurnicheur, qui va l'accompagner dans sa tentative de se mettre à l'abri, et d'échapper à un destin qui semble écrit à l'avance. Trop de zombies pour s'en sortir? C'est à voir! Scénario de Simon Spurrier et dessin de Kev Walker, pour un titre qui se laisse lire sans trop de difficulté, à défaut d'avoir un charisme fou.
Place ensuite à Age of Ultron Vs Marvel Zombies. Là le lecteur découvre que les Badlands ne sont pas l'apanage des héros version mort-vivants, mais que la menace est aussi représentée par des hordes de Ultrons. Dans cette réalité qui n'a rien à voir avec la notre, le maléfique robot est parvenu à se débarrasser des Avengers, et il a prospéré au point de pouvoir coloniser une partie des territoires du Battleword. Mais il veut plus, à savoir détruire (comme toujours) la vie humaine, qu'il estime faible, trop pour survivre. La série a l'intelligence de placer aussi sur scène un certain Hank Pym, en provenance de la partie du Battleword qui s'est figée en 1872 (à lire dans le mensuel Civil War). Ce Pym là est condamné à cause de ses expériences interdites à être jeté dans les Badlands, et il choisit bien évidemment la partie de ceux-ci où les Ultrons s'en donnent à coeur-joie. Une fascination et une aspiration très périlleuse, qui va être le prétexte à une rencontre inattendue, bien dans la lignée de ce que nous savons de la création de Ultron, et de sa généalogie. Textes de James Robinson, et dessins de Steve Pugh, qui est un artiste qu'on voit trop rarement chez Marvel. 


Robbie Reyes (le dernier Ghost Rider en titre) ne disparaît pas avec Secret Wars, puisque c'est encore lui la star du titre suivant, qui devient pour l'occasion Ghost Racers. Il n'est pas seul, puisque sur le circuit d'une piste dangereuse, dans la banlieue de Doomstadt, des concurrents enflammés s'affrontent dans ce qui ressemble fort à une version moderne et satanique des sports de moteur les plus variés. Johnny Blaze, Carter Slade, Alejandra Blaze, Danny Ketch, et Robbie, participent à ces courses fantômes, dont l'organisateur est Arcade, ce rouquin cinglé qui aura passé le plus clair de son existence à mettre sur pieds des jeux du cirque mâtinés de pièges mortels, et causer bien du souci à la plupart des héros Marvel. Du coup les véhicules donnent dans la variété. Robbie est toujours derrière un volant, on a droit à des motos, et même un centaure/cow-boy zombie. A coté du carnage, de l'adrénaline, et de la violence (la règle durant la course est : tous les coups sont permis, principalement les coups bas) Felipe Smith tente d'insuffler une petite touche d'humanité avec la relation entre le héros et Gabe, son petit frère, mais ça ne suffit pas à masquer l'énorme indigence du propos. Le scénario est mince comme du papier à cigarette et se contente d'aligner sur la grille de départ un brelan d'as de Riders, et nous donner à entendre qu'ils feraient bien de remporter la course, car les perdants vont au devant de souffrances peu enviables. Et ce sera tout pour cette fois, pour la profondeur et les explications, vous êtes sommés de repasser. Pour ce qui est est de la fureur et de la vitesse, Juan Gedeon s'en sort avec dignité, le dessinateur parvient à faire défiler les mph avec efficacité, mais le reste du temps, les silhouettes, les figures, les expressions, sont traités avec un style nonchalant qui n'est absolument pas dans mes cordes, et ne permet pas de crédibiliser une série qui en aurait bien besoin. Alors c'est quoi Ghost Racers? Une grosse récréation, une pochade avec de gros cylindres sous le capot? Probablement, car je ne vois pas ce que ça pourrait être d'autre.
Pour en finir, deux petits récits issus de la série Secret Wars Journal. La première est à conseiller aux fans des Young Avengers, qui retrouveront des visages familiers, dans une version différente. L'héroïne du jour est la belle Lady Kate Bishop (de l'univers 1602), le Hawkeye du Moyen-Age dans une version Robine des bois casse-cou. Elle a cependant un défaut, à savoir avoir les yeux plus gros que le ventre, et ne pas pouvoir résister aux occasions formidables de larcin qui se présentent à elle, quitte à tomber dans le piège qu'on lui a tendu. Aller dérober directement dans le château du Dieu et Seigneur Doom, est-ce une vraie bonne idée? Oui si on est certaine de son habileté répondra Kate. Pour le fin mot de l'histoire, vous allez rire, mais il faudra lire Siege #1, une autre des mini séries qui composent le mosaïque Secret Wars, et qui sera publié dans le mensuel de février. Le texte est de Pru Shen, les dessins (assez plaisants, pas toujours très lisibles dans l'action) de Ramon Bachs.
La seconde histoire nous emmène en Egypte, avec un groupe de rebelles qui décide d'aller renverser Konshu, le Dieu (ou déesse) lunaire local, qui a utilisé les esclaves comme bâtisseurs pour les pyramides. La révolte est menée tambour battant par certaines figures bien connues des X-fans puisque nous avons dans le cast Kitty Pride, Nightcrawler, Colossus et même Wolverine (un Wolverine, car avec SW il y en a un peu partout). La grande surprise est que ces héros vont se prendre une belle raclée, et que tout le monde n'en sortira pas indemnes. On se rend compte que Secret Wars est d'une grande complexité, que tout est possible et que les scénaristes vont pouvoir s'en donner à coeur joie, voire même placer des jalons utiles qui seront conservés dans l'après-coup, quand l'événement sera passé. Matthew Rosenberg et Luca Pizzari s'occupent de la seconde partie, qui file à toute allure et assène un direct à l'estomac. Court mais intense.
Verdict "Secret Wars" : Non ce n'est pas un vrai mensuel 100% zombies. Non ce n'est pas un mensuel indispensable. A réserver pour les complétistes et les fans de zombies donc. 




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