MARVEL DELUXE : ANNIHILATORS

Les Annihilateurs sont de sortie. Rien qu'avec un tel nom, il s'agit de leur présenter un peu de respect. Ce sont tous des êtres dotés d'une puissance de feu redoutable, au point même qu'ils restent bien souvent sur la réserve, afin de ne pas déchirer le tissu de l'espace temps, lors de leurs missions d'intervention. Le groupe est composé du Silver Surfer, qu'on ne présente plus, et de Quasar, un terrien investi des pouvoirs quantiques que lui confèrent ses bracelets. Il est mort durant la saga Annihilation puis est revenu parmi nous, ce qui a passablement ébranlé la confiance qu'il pouvait avoir en lui même. On trouve également Gladiator, guerrier suprême de l'empire Shi-Ar, Beta Ray-Bill, une version équestre de Thor le Dieu du Tonnerre, et Ronan L'accusateur, pour la faction Kree. Ils reçoivent le soutien momentané d'un des chevaliers de l'espace, en la personne d'Ikon, qui vient leur exposer la menace des spectres Noirs, guidés par l'infâme Docteur Dredd. Pour en savoir plus, avoir lu la série mythique Rom, le Chevalier de l'espace, parue dans Strange à la grande époque du mensuel Lug, n'est pas une mauvaise idée. Cela fait bien longtemps que les lecteurs réclament à corps et à cris une réédition de ces épisodes de légende. Le problème étant que Rom est un héros basé sur une ligne de jouet, et que Marvel, qui détenait les droits sous licence pour en faire un comic-book, a fini par les perdre naturellement. Du coup, Rom était porté disparu, et les lecteurs pouvaient se gratter. Jusqu'à la récente nouvelle du retour de Rom, en 2016 chez IDW, et dont les premières pages seront à dévorer gratuitement lors du Free Comic-Book Day. Mais je m'égare, et j'oublie Cosmo le chien qui parle, expérience soviétique dans l'espace, et télépathe. Un personnage truculent, à n'en pas douter. 
Mais il faut bien l'admettre, le conflit entre les spectres et les Galadoriens (les Chevaliers de l'espace) n'est guère passionnant, ni porté par des figures imposantes. Même Dredd est assez creux, et d'ailleurs on apprendra que derrière ses traits se cache quelqu'un d'autre, et c'est un subterfuge banal. Les dessins de Tan Eng Huat ne sont pas mauvais, mais ils manquent de caractère. Sa version du Surfer, par exemple, tombe à plat. Les planches sont dynamiques, il y a de la bonne volonté, mais ça s'arrête là. C'est la partie de cet album qui met en scène l'Église Universelle de la Vérité qui nous semble la plus lisible et intéressante. L'occasion de revoir cette organisation malsaine, liée au perfide Magus, qui n'est autre que la face négative d'Adam Warlock, créature ésotérique chère à Jim Starlin. On n'échappe pas aux affrontements classiques héros contre héros, équivoque parfait pour faire échouer une mission et ajouter un peu de drame dans l'aventure (ici les Avengers sont induits en erreur), le genre de stratagème narratif qui sent bon les années 60 et 70. Les Annihilators font de leur mieux pour transformer leur impressionnante force de frappe en un titre qui envoie du lourd et se veut ultra cosmique, mais au final il fait pâle figure si comparé à ce que nous avons pu lire d'autre de la part du couple (aujourd'hui implosé) Abnett et Lanning. En bonus, vous retrouverez de chouettes (car drôles) back-up avec Rocket Raccoon et Groot. Le raton laveur le plus dangereux du cosmos est devenu employé dans un service postal cosmique, depuis la dissolution des Gardiens de la Galaxie. De retour aux affaires, il part à la recherche de Groot, son coéquipier avare de paroles, après avoir été attaqué par un Clown végétal. Voilà pour le plot. Un Marvel Deluxe assez moyen, en somme. 

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