MARVEL UNIVERSE HS 1 : DEADPOOL Vs THANOS

Après avoir éliminé le Marvel Universe au complet, et s'être frotté à des zombies et des versions de lui-même, Deadpool est aux prises avec Thanos, et passe un sale quart d'heure d'emblée, bien qu'on devine que pour s'en débarrasser, ce n'est pas chose aisée. Dans cette mini-série, on a droit à un peut tout et n'importe quoi. Une sorte de relation à trois qui va impliquer le mercenaire disert, Thanos, et la Mort en personne. Le péril est l'impossibilité désormais de mourir dans tout l'univers, qui dérègle fortement la balance cosmique, et éloigne le péril suprême qui plane au dessus de la tête de toutes les créatures, à savoir la fin de leurs existences. Au milieu de tout cela, des blagues pas forcément heureuses, un humour pas très subtil et surtout sans grand sens de la profondeur et sans grande inspiration. Bien que ce ne soit finalement pas si important dans l'économie de ce titre potache, et en pleines Secret Wars (en Vf), c'est le flashback face à Fatalis (en tenue de détente, petit shorty et masque en fer, jambes loin d'être épilés) qui est le plus drôle dans cette affaire. Passé ce face à face qui fait sourire, le reste est en panne sèche. Le duel entre Deadpool et Thanos se justifier par le fait que ce dernier a lancé une malédiction à l'encontre de son adversaire, voilà quelques temps, lui interdisant les portes de la mort, en le rendant immortel. Il faut dire que Wade Wilson avait également manifesté des vues intéressées sur la personne royale de sa Majesté Death, qui est, comme chaque lecteur de comics Marvel le sait, la seule et unique flamme du Titan fou, pour qui il a déjà eu l'idée saugrenue de sacrifier la moitié de la population de l'univers (Infinity Gauntlet). Cette fois Thanos n'a pas le choix, car celle qu'il désire s'est manifestée uniquement à Deadpool, pour lui faire part de sa captivité, et demander de l'aide. Qui a bien pu avoir l'audace et le pouvoir pour emprisonner la mort elle-même. Les deux larrons improbables mènent l'enquête. 

Au départ, ça ressemble à un hit annoncé, avec d'un coté un mercenaire déjanté qui affole souvent les chiffres de vente et bénéficie de l'effet cinématographique, et de l'autre le grand méchant le plus hype du moment, et futur star du prochain film des Avengers. Et puis en fait, pas grand chose. La rencontre tant attendue de l'univers loufoque du premier cité, avec la majesté sinistre du second accouche d'un produit hybride qui ne se prend pas au sérieux, mais ne prend pas non plus très au sérieux ses lecteurs.  Tim Seeley a commis une grosse faute en écrivant ce titre, à mon avis. Celle de faire descendre Thanos de son piédestal pour l'abaisser au même statut que Deadpool. Du mauvais Deadpool, c'est à dire ce personnage parfois utilisé et usé jusqu'à la corde, pour soutirer quelques ventes de plus, avec des vannes approximatives pour maintenir un fragile édifice qui autrement s'effondrerait sur le néant.  Certaines scènes ne sont plus de l'ordre du divertissement, ou du clin d'oeil aux lecteurs avides de références pop-culture, mais tout simplement un étalage de mauvais goûts, sans grand intérêt. Par exemple, quand Deadpool roule un patin, toute langue dehors, au cadavre de Charon, dans les enfers. Elmo Bondoc fait de son mieux pour rehausser l'ensemble avec des dessins que j'estime globalement réussis, suffisamment détaillés et cohérents, même si nous notons ça et là de petites baisses de régime dans quelques cases un peu plus rapidement expédiées. Deadpool Vs Thanos est au milieu du gué et refuse de faire la traversée : Ce n'est pas une vraie comédie avec une tonne de jokes assénées avec un timing redoutable (Duggan & Posehn par exemple, qui ont en plus le mérite de rendre humain et attachant Wade, avant d'aborder Deadpool, le héros), ce n'est pas non plus ce face à face grandiloquent et redouté, avec Thanos dans les parages. C'est juste une récréation qui met les plats dans le plat, et profite des caractéristiques du mercenaire disert pour raconter tout et n'importe quoi. A peu près n'importe comment. 



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