WONDER WOMAN REBIRTH : CRISE D'IDENTITE POUR L'AMAZONE

Le moins que l'on puisse dire c'est que si vous aimez l'action et que vous cherchez un numéro explosif à vous mettre sous la dent, il vaut mieux passer votre chemin, et ne pas trop compter sur ce Wonder Woman Rebirth. Pour les autres, ceux qui le savent et ne sont pas rebutés, voici donc ce que vous a mijoté Greg Rucka : bienvenue dans la métaphysique appliqué au comics. Qui est donc réellement Wonder Woman? Une ambassadrice de la paix ou une princesse guerrière, digne successeur de Arès? Nous tentons de le découvrir au fil des pages, avec une amazone qui n'hésite pas à se soumettre à l'épreuve du lasso de vérité, pour en savoir plus sur ce qu'elle est. Pour une fois je ne risque pas de vous ennuyer avec de fastidieux spoilers car il n'y a pas grand-chose à apprendre. Ce numéro est une mise en bouche pour nous expliquer que Wonder Woman perçoit des variations subtiles et anormales de la réalité, et de comment devraient être les choses. Elle décide bien entendu d'enquêter et d'aller découvrir ce qui se cache derrière ces mensonges (qui concernent aussi son identité) mais ce sera le menu des mois prochains, et pour l'instant nous n'en savons absolument rien. Rucka parvient à transmettre la voix et les pensées de l'héroïne, qui se (re)découvre en même temps que le lecteur. Certains moments sont poétiques, touchants, ou en tous les cas bien dépeints; il est indéniable que l'écriture du scénariste fonctionne et nous régale une pause intéressante et introspective, permettant de faire le point après les événements bourrins commis par le couple Finch. 
Au niveau du dessin nous avons deux artistes fort différents. Tout d'abord Matthew Clark qui hésite entre un style propre à Terry Dodson ou à Yanick Paquette, avec des silhouettes tour à tour très élégantes ou légèrement maladroites. C'est assez beau mais ça manque encore de constance. Ensuite Liam Sharp qui nous fait vaguement penser à David Finch, avec des planches encrés lourdement, solennelles, bien plus sombres, qui semblent plus adaptées à un récit dramatique mettant en scène des dieux et des décors mythologiques. Je me pose d'ailleurs souvent la question : pourquoi avoir besoin de 2 dessinateurs différents pour achever une vingtaine de pages, lorsque le scénario ne l'exige pas explicitement? Ici par exemple je comprends le pourquoi de la transition, mais nous pouvions très bien nous en passer. En tous les cas l'avenir de la belle amazone est encore nébuleux, et ce numéro Rebirth et uniquement un apéritif de ce qui nous attend dans les prochaines semaines. Le mystère plane, encore heureux que la suite arrive dans quinze jours car l'impression est d'être actuellement en mode pause.


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