Nous retournons voir du coté de chez Eaglemoss, avec la suite de la collection DC Comics, en kiosque. Un volume consacré à Flash, et un de ses ennemis récurrents, assurément le plus poilu!
Les temps sont durs, décidément, pour Barry Allen. Déjà, il a du feindre sa mort suite aux événements des épisodes qui précédent ceux-ci. Il a été trahi par le docteur Elias, qu'il croyait son allié. Irsi West (et d'autres) sont toujours bloqués au sein de la Force Véloce et luttent pour s'en échapper. Il a du combattre les lascars, qui s'en prennent à lui juste lorsque ... Grodd le roi gorille décide d'envahir Central City, de s'emparer de tous les humains qui s'y trouvent et de faire un saut aux labos Star Labs pour posséder également la Force Véloce. Bref c'est la panade la plus complète pour Flash, qui se retrouve à devoir faire équipe avec ses ennemis et assaillants (les Lascars, donc) afin de repousser la menace la plus périlleuse, celles de ces gros animaux poilus et parlants qui saccagent et mettent la ville à feu et à sang. Avec de surcroît une force et des réflexes augmentés, qui font que le héros a bien du mal à en venir à bout, même avec ses super pouvoirs en action. Du coup Central City est le terrain de jeux de ces créatures pas sympathiques du tout, qui utilisent leurs prisonniers pour créer une illusion mentale isolant la ville du reste du monde. Ce qui n'est pas crédible le moins du monde, avec des militaires qui restent aux portes de la cité en devisant tranquillement sur le fait quelle soit en apparence devenue radioactive et qu'il ne reste qu'un cratère. Pendant ce temps-là, le frère d'Iris est sorti de prison et cherche sa soeur pour lui montrer qu'un peu de détention, ça change un homme, et que le voici animé des meilleures intentions. Pourquoi pas... mais en parallèle le combat entre Flash et le Roi Grodd ne tourne pas à l'avantage du bolide, qui se heurte à un roc surgonflé, bien décidé à éliminer le justicier, quitte à lui perforer le coeur. Radical, mais efficace.
La menace du Roi Grodd et de ses gorilles est probablement aussi effrayante que trop vite expédiée, ou tout du moins mal gérée. Certes, voilà un ennemi de taille, mais cette invasion a de quoi faire sourire. Ils arrivent en un clin d'oeil, la ville est à sac et souffre de lourds dégâts matériels et humains, et dès que le souverain simiesque est vaincu, hop, tout le monde repart dans son gentil petit "pod" et la ville se réveille comme avant. C'est tout de même assez peu crédible, comme lorsque le Charlatan se fait arracher un bras par Grodd. Deux épisodes plus tard le voici avec une prothèse, pas traumatisé du tout, reprenant le cours de ses larcins habituels. Francis Manapul et Steve Buccellato restent bien sur capables de faire grandir la série New 52 (dont il s'agit ici) avec cohérence, puisque c'est eux qui en assument la destinée depuis longtemps, mais parfois on a l'impression que le chemin choisi est celui d'une narration old school, qui demande à suspendre l'analyse du réel au maximum, pour en apprécier le contenu. Et inversement, les dessins eux sont modernes, tout d'abord avec une colorisation que j'adore, et qui donne tout de suite une empreinte identifiable au titre The Flash, mais aussi dans la construction de certaines doubles planches, comme le sont celles qui abritent le titre de chaque épisode, et les crédits. C'est toujours instructif de voir comment Manapul va découper son récit, organiser les cases, qui ressemblent davantage aux fragments d'un instantané qu'à une suite linéaire de vignettes. Cet album est bien emblématique de cette contradiction, entre aventures fort basiques dans le contenu, et exigence artistique dans la manière de les mettre en scène. A ce sujet, nous avons dans ce tome deux épisodes signés Marcio Takara, qui souffrent bien sur de la comparaison avec Manapul. Le trait est bien plus sommaire et l'ensemble n'a que peu de caractère, finalement. Qu'à cela ne tienne, Barry Allen vous attend, faites vite car il n'est pas du genre à patienter trop longtemps...
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