MARVEL LEGACY : L'HERITAGE MARVEL EN QUESTION (REVIEW)

Marvel Legacy. Vous l'aurez compris, il sera question d'héritage. Si cela vous rappelle vaguement l'opération Rebirth chez DC Comics, vous serez assez près de la réalité. Arrive donc ce one-shot censé remettre l'univers Marvel dans la bonne direction, tout du moins lui offrir de nouvelles pistes narratives fécondes, qui embrassent également le passé, la tradition. De ce coté là en effet, le marketing n'a pas été trompeur. 
Une des questions qui revient sur toutes les lèvres est : aurons nous le retour des Fantastiques, eux qui sont vraiment dépositaires d'un certain esprit des débuts, chez Marvel. La réponse est encore dans le vague, même si la petite Valeria Richards est la narratrice de ce numéro, et que Johnny Storm et Ben Grimm se sont retrouvés, et s'apprêtent à partager un mensuel (Marvel two-in-one). En fait, d'emblée Jason Aaron nous présente ces Avengers de l'an - 1 000 000 av. J-C, une excuse parfaite pour planter une graine qui donnera des fruits de nos jours, et qui pour le moment se traduit par une grosse dispute entre le Ghost Rider actuel (en voiture...) et Starbrand. En parallèle une autre intrigue majeure concerne Loki, Thor (Jane Foster), Captain America (Sam Wilson) et Ironheart. Oui, les avatars récents des héros traditionnels sont loin de rester sur la touche. Là aussi on sent poindre une menace de grande envergure, qui va secouer tout ce joli monde.
Le seul vrai problème de ce Legacy, c'est que à un certain moment l'histoire devient cahotique, et trop régulièrement entrecoupée de pages dessinées par d'autres artistes (du Deodato Jr, par exemple, ou Russel Dauterman), qui servent avant tout à nous donner l'eau à la bouche. Ceci explique pourquoi Norman Osborn, ou le Docteur Strange (sans parler de ce qui arrive au corps catatonique de Tony Stark) sont de la partie, sans pour autant peser sur la structure du récit. Marvel tease à fond ce qui va se produire dans les nouvelles séries, et la cerise sur le gâteau est la "résurrection" d'un personnage incontournable (allez quoi, vous avez deviné) qui est déjà cool par essence, mais va l'être encore plus avec l'artefact qu'il parvient à récupérer en fin d'épisode. 
Esad Ribic est le dessinateur principal, et c'est toujours aussi "froidement beau". Concernant les visages et les chocs, on a l'impression d'un arrière goût de Romita Jr, mais moins stylisé, caricatural. Bien sûr, la mise en couleur et l'ambiance globale diffère fortement de ce dernier. Steve McNiven donne un coup de main dans certaines scènes du "présent" de l'histoire, mais la colorisation de Matt Wilson est bien moins pertinente dans son cas, et on préfère son compère croate.
Nous avons donc là un numéro introductif qui assure ce pour quoi il a été pensé, tout en se révélant bien moins simple d'accès aux nouveaux lecteurs qu'attendus (quiconque aura laissé tomber Marvel 4/5 ans serait assez dérouté de voir ce qui s'y déroule). Une grosse campagne de promotion, par endroit jouissive, à d'autres forcée, qui renforce l'impression que les semaines à venir seront capitales pour Marvel Comics. Mieux vaudrait ne pas se louper. 





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