DARK NIGHTS METAL : BATMAN THE DAWNBREAKER (REVIEW)

Il existe de bien nombreux univers parallèles différents, dans lesquels évoluent des versions de Batman extrêmement maléfiques. C'est la plongée dans ce Dark Multiverse qui est à la base du récit Dark Nights Metal, qui se poursuit avec un nouveau one shot du nom de Dawnbreaker. 
L'histoire commence lorsque le jeune Bruce Wayne est encore agenouillé dans une sombre ruelle de Gotham, avec ses parents assassinés à ses côtés. Bruce est tellement bouleversé et plein de rage, que la peur ne fait plus partie de son vocabulaire. C'est pourquoi un anneau de Green Lantern le trouve et vient lui proposer d'incorporer la célèbre patrouille, qui fait régner la justice dans le cosmos. Bien sûr, dès qu'il passe la bague au doigt, le gamin devient un de ces patrouilleurs réputés, et son premier geste est d'aller faire payer chèrement son crime à l'assassin de ses parents. C'est encore un adolescent et c'est la rage et la vengeance qui s'expriment avant tout. Rapidement, Gotham apprend à connaître ce nouveau défenseur, qui ne s'embarrasse pas de demies mesures dans ses décisions, et fait régner tout autant la justice que la terreur. Le commissaire Gordon finit par se lasser de ces méthodes, et pour avoir défié ce Green Lantern radical, il va payer le plus lourd tribut possible. Malgré tout Bruce continue de ressentir un vide énorme, quelque chose que rien ne pourra combler. La transformation en Batman maléfique advient lorsqu'il se rend compte que la peur qu'il est capable d'induire chez les gens peut être un des moteurs lui permettant de trouver un sens à son existence. Mais même cela ne sera pas suffisant, même la destruction du Corps des Green Lantern et ses gardiens... jusqu'à ce qu'un certain Barbatos lui envoie une petite armée de Batmen démoniaques, pour le convaincre de s'unir à cette bande de cinglés cosmiques, qui ravagent en ce moment l'univers DC. 
Sam Humphries ne fait pas dans la dentelle, et exploite la peur, cette émotion que les Green Lantern sont censées dompter, pour motiver et armer un Batman qui ressemble à un croisement entre Sinestro et Thanos. Plus de lumière, Batman embrasse les ténèbres, et plonge à jamais, trop jeune et inexpérimenté pour contrôler la chute, privé de repères moraux et d'un mentor pour le guider (pas de Jarvis ici, et même Jim Gordon ne résiste très longtemps).
Au dessin, on appréciera grandement la présence de Ethan van Sciver, qui connaît très bien l'univers des Green Lantern, et dont les planches sont dynamiques, agressives et très efficaces. Il parvient à glacer le sang à plus d'une reprise, et ses choix de cadrage, de mise en page, contribuent à crédibiliser une descente aux enfers sanglante. 
Encore une fois, nous avons affaire à un one-shot qui se limite à une origin story, et une arrivée finale dans le récit mère à peine ébauché. Mais c'est tellement rythmé et sombre que la lecture est indéniablement marquante, d'autant plus que la juxtaposition du caractère des Lantern (sans peur) et de Batman (qui provoque cette peur) est bien vue et écrite.



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Un superbe Batman de Lius Lasahido



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