Qu'on se le dise, Infinity Countdown est le nouvel événement cosmique Marvel, qui en quasi concomitance avec le film Infinity War, repropose la menace des gemmes de l'infini, toutes réunies, et de la fin inéluctable de l'humanité telle que nous la connaissons. Au centre de tout ceci, comme souvent, Thanos, mais aussi Adam Warlock, construction artificielle censée accomplir la perfection de l'homme, capable de mourir et renaître encore et encore, à chaque fois en émergeant d'un cocon réparateur, sous une forme subtilement différente.
Ceux qui seront surpris de découvrir Adam pris dans les machinations de Kang (décidément un peu trop présent ces dernières années) n'ont pas suivi Guardians of the Galaxy #150, où le personnage se réveillait à temps pour entendre la proposition du vilain futuriste. Celui-ci a conscience que tout est sur le point de disparaître, et il a besoin de l'aide de Warlock pour mettre la main sur le passé, le futur, et donc modifier son triste présent. Pour cela, il va falloir retrouver la gemme de l'âme, celle dans laquelle Adam est habitué à évoluer. Une grande partie de l'épisode consiste à revenir sur la carrière d'Adam Warlock, avec différentes scènes emblématiques, ses incarnations vestimentaires, ses objectifs, ses alliés. Rien de bien passionnant, on sait déjà tout cela, et finalement, quand arrive l'inéluctable "trahison" de Kang, qui le replonge dans son cocon pour renaître dans le passé, on se surprend à se demander pourquoi ne pas l'y avoir laissé, avec juste un mot dans une enveloppe pour sa version de l'ancienne Egypte, Rama-Tut, lui expliquant la situation... Bref c'est le cirque les récits temporels, et là encore c'est confus, et ça sent la grosse ficelle usée.
Adam est donc celui sur qui on compte pour stopper la menace en provenance du futur, qui anéantira tout. Déjà vu, en beaucoup mieux. Ici ça semble encore bien léger, bien brouillon. Gerry Duggan est assez schématique, assez lourd, dans la manière de faire parler et évoluer les deux personnages, ce n'est pas assez solennel pour qu'on y croit et tremble, pas assez décalé pour nous faire sourire. Le dessin est lui de Mike Allred. Rien à dire sur le talent et l'originalité de l'artiste, qui nous a offert il y a peu du splendide Silver Surfer. Mais là, ça tombe un peu à plat, les premières planches sont même assez laides dans l'ensemble, et c'est dans les splash pages qu'il rehausse la prestation, même si certains corps sont rigides et disgracieux. On dira que ça permet de dédramatiser l'histoire, mais le problème, c'est qu'elle en aurait besoin, du drame, et qu'il faudrait que le roulement des tambours de l'apocalypse commencent à nous effrayer.
Au lieu de cela, on a entre les mains un one-shot déconcertant, une sorte de résumé "arty" de ce qu'on sait déjà, avec du teasing pour ce qui va venir, sans qu'on comprenne bien quoi. Bref, Infinity Countdown n'a pas encore débuté, on attendra pour juger.
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