D'habitude, quand vous lisez une histoire du Punisher, c'est avant tout le récit d'un type qui livre une bataille sans merci aux criminels du quartier, aux trafiquants de drogue, ou aux assassins à la solde du boss local. Alors imaginez un peu ce que pourrait faire le personnage, une fois que sa ville, New York, est tombée entre les mains de Malekith, et que des Géants de glace ou encore des elfes maléfiques ravagent La Grande Pomme.
Et bien la surprise, c'est que Frank Castle s'y sent comme un poisson dans l'eau. Toute la première partie de ce numéro initial est un vaste carnage gore, qui devrait réjouir les amateurs du genre... ça défouraille dans tous les sens, et tout est prétexte à se battre sans concession, à tel point que le Punisher utilise même des cordes de piano pour stopper ses adversaires! Il a affaire à bien plus fort que lui, à bien plus exotique, pour autant ses méthodes traditionnelles, ici exaspérées au maximum, lui permettent de garder la tête haute et de survivre sans la moindre blessure. Gerry Duggan s'amuse de manière évidente, et il faut admettre qu'il n'ennuie pas le lecteur, avec ces pages complètement foldingues.
Et puis commence une seconde partie, où le scénariste relâche la tension. Il faut aussi que le Punisher justifie son statut de héros, et pour cela qu'il se préoccupe des innocents... ça tombe bien, il y a tout un petit hôpital à évacuer et les blessés, les malades, n'ont aucune chance de s'en sortir si quelqu'un ne leur vient pas à la rescousse. Frank Castle a trouvé une méthode infaillible pour y parvenir... et je vous laisse lire pour comprendre ce qu'il va faire. Disons que ça semble antithétique avec ce qu'il réalise en temps normal, mais la Guerre des Royaumes a commencé et cette situation n'a rien de normal.
Ajoutons pour conclure que le dessin et de Marcelo Ferreira; le trait est nerveux, presque caricatural, il imprime énormément de mouvement et transcrit la violence et le côté sanguinolent d'une manière qui devrait vraiment faire plaisir à ceux qui en demandent toujours plus. Signalons juste quelques gros plans assez disgracieux, mais on ne peut pas tout avoir.
Globalement ce tie-in s'avère plus intéressant et réussi que ce à quoi je m'attendais.
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