Les aventures de nos héros favoris, projetés dans un futur hypothétique souvent assez glauque, nous y sommes habitués, depuis le Dark Knight Returns de Frank Miller. Entres autres publications, rappelons Old Man Logan, puis Hawkeye, ou Spider-Man The Reign. Ici, c'est au tour de Harley Quinn, et cette mini série en cinq épisodes trouve sa source dans ce que vous avez peut-être déjà lu, sur les pages du #42 de la série régulière targuée Rebirth (ici en ouverture).
Et ça commence très bien, avec une introduction fort réussie, qui permet de comprendre l'état délabré du monde, à travers de sympathiques petites fenêtres journalistiques. Par exemple, il y a des zombies qui infestent le Canada et Power Girl est la présidente des Etats-Unis, alors que la Legion of Doom a envahi puis rebaptisé le Mexique (devenue le Lexico).
Harley, de son coté, a quelque peu "grandi" sans pour être autant devenue une vieille mégère. Elle fait équipe avec Red Tool, le Deadpool parodique qui traîne parfois avec elle. Ensemble, ils entament une sorte de road trip assez baroque, où ils rencontrent des ennemis improbables, dans un climat qui n'est pas sans rappeler, et de façon caustique et détournée, l'atmosphère originelle du Vieux Logan.
Tout ceci est bien joli, mais voilà qu'ils finissent par croiser la route d'un groupe de clowns masqués, qui affirme que le Joker, contrairement à ce que pense Harley, n'est pas si mort que ça. Forcément, ça demande vérification, et c'est à Gotham qu'il est possible de chercher à en savoir plus. Seulement voilà, là-bas la ville a bien changé, et des robots-Azrael font la loi la nuit, après le couvre-feu. Et Harley va y rencontrer Batman...enfin, un Batman, pas tout à fait le notre.
C'est cela qui est le plus jouissif dans l'histoire. Le futur post apocalyptique de Old Lady Harley, c'est le moyen de rencontrer toute une galerie de personnages qui ont mal vieilli, et s'amuser avec les reliques qu'ils sont devenus. Vous allez voir un Bruce Wayne qui s'est cybernétisé pour assurer une ville sans crime, avec une horde de Bat-sentinelles, un institut spécialisé pour les anciens pensionnaires d'Arkham, aujourd'hui décharnés ou séniles, comme ce Riddler qui tente de deviner...où sont ses pantalons! Vous allez frayer avec une Catwoman grabataire sur sa chaise motorisée, et un Bane qui n'a plus que la peau sur les os (mais aussi des jumeaux!)... On s'amuse, au fil des pages, et ces versions là sont assez dingues pour qu'on accroche à l'ensemble.
Frank Tieri mène bien sa barque. Il parvient à raconter un truc loufoque à souhait, tout en sautant d'un lieu à l'autre, d'un personnage à l'autre, pour un jeu de piste intrigant. Chaque chapitre est initié par des images d'actualité où la politique des Etats-Unis est tournée en dérision, suivie par une page de publicité sarcastique. Le dessin de Inaki Miranda est de surcroît de belle facture. Il y a toute une foule de détails pertinents, regardez les noms, les légendes des endroits où passent Harley, Red Tool et les autres, c'est bien deviné et richement auto référencé. Les planches sont efficaces car bien construites, lisibles, plastiquement c'est du bel ouvrage.
Frank Tieri mène bien sa barque. Il parvient à raconter un truc loufoque à souhait, tout en sautant d'un lieu à l'autre, d'un personnage à l'autre, pour un jeu de piste intrigant. Chaque chapitre est initié par des images d'actualité où la politique des Etats-Unis est tournée en dérision, suivie par une page de publicité sarcastique. Le dessin de Inaki Miranda est de surcroît de belle facture. Il y a toute une foule de détails pertinents, regardez les noms, les légendes des endroits où passent Harley, Red Tool et les autres, c'est bien deviné et richement auto référencé. Les planches sont efficaces car bien construites, lisibles, plastiquement c'est du bel ouvrage.
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