Cette fois-ci la Epic Collection nous emmène en 1994 et 1995 pour retrouver les aventures de Daredevil. Une fois de plus, la vie n'est pas rose avec Matt Murdock, qui traverse une énième dépression et a choisi de faire croire à tout le monde qu'il est mort (au terme de Fall from Grace). Il endosse ainsi une nouvelle identité et surtout un nouveau costume, qui ressemble d'ailleurs plus à une armure. Nous le retrouvons au début de ce gros pavé qui contient pas mal d'épisodes introuvable, en VF au format librairie, dans les sous-sols de New York. En effet une population abandonnée par ceux de la surface à trouvé refuge dans les égouts, et certains de ces malheureux sont accusés à tort d'avoir provoqué des attentats à la bombe sur un parking. Daredevil mène l'enquête mais il n'est pas forcément le bienvenu, d'autant plus qu'une sorte de colosse blafard et nauséabond fait régner son ordre et sa loi. Il n'est pas sans rappeler Wilson Fisk, le Caïd, lui aussi en disgrâce... pour autant les deux ne sont pas semblables et Fisk continue de tramer de son côté pour refaire surface, retrouver le pouvoir qui était le sien avant, et bien entendu pour faire payer Murdock. Gregory Wright est le scénariste à l'époque et le moins que l'on puisse dire, c'est que ne sont pas des épisodes inoubliables. Le dessin également n'est pas forcément extraordinaire et même si j'aime personnellement le style expressionniste et tourmenté de Tom Grindberg, il est loin d'être ici au sommet de sa carrière. Ça ne s'arrange pas par la suite, avec la menace de Kruel, un ancien associé de Fisk, qui a fini par le trahir et qui en a subi les conséquences. Il n'est pas mort (par miracle, car le Kingpin l'avait brûlé vif) mais il a décidé de se venger; et comme par hasard tous les anciens amis et alliés de Matt Murdock sont impliqués dans l'histoire... c'est un peu dur à croire mais ça permet d'ajouter du pathos à ces épisodes, qui finalement en dehors de quelques coups d'éclat assez peu crédibles, comme l'agression de Ben Urich et sa femme, et surtout le meurtre de Glorianna O'Brien, n'offrent pas grand-chose à se mettre sous la dent. En fait ce ne sont pas les épisodes de Daredevil qui constituent la meilleure partie de cet album, mais ceux qui concernent Elektra.
Dan Chichester et Scott McDaniel signent là un récit qui a pour but d'expliquer le pourquoi de la soif de sang et de violence qui couve chez la belle ninja. Après le succès de Fall From Grace, ils reprennent ici le même modus operandi, les mêmes personnages, avec la secte de la Mandragore, branche de la Main. On y trouve notamment une histoire sentimentale avortée entre le very bad guy Tekagi, et Elektra, et les efforts de cette dernière pour être digne des Chastes (les sommités qui l'ont formée) et devenir ce qu'elle est devenue. Mais attention, l'histoire est écrite et illustrée dans la mode de l'époque, c'est donc très difficile de tout suivre de façon linéaire, le montage des planches et l'agencement des dialogues nécessitent un vrai effort, et certaines vignettes sont vilaines, tant les anatomies et les expressions sont forcées à l'extrême, pour enphatiser des sentiments et des pulsions qu'on devinent sinistres. Il y est aussi question d'une lame ancestrale, qui a besoin de sang innocent pour se purifier, et donner accès à un pouvoir incommensurable, ce qui oblige Elektra a protéger du mieux qu'elle peut des individus unis par leur droiture, mais rien ne se termine comme prévu, et il faudra un ultime face à face au dernier sang, avec un peu de roublardise, pour que l'héroïne l'emporte. C'est la nostalgie qui parle, là. Vous n'avez pas connu l'ère Scott McDaniel, vous êtes irrémédiablement perdus pour la cause, ou presque. Tout ici respire les souvenirs de nos lectures de la grande heure Semic, mais le novice risque fort d'y sacrifier une boite de dolipranes, et une partie de sa passion pour les comics... Bref, la Epic Collection continue de faire les délices des archivistes, des complétistes, et je dois l'avouer, je ne sais pas résister!
Dan Chichester et Scott McDaniel signent là un récit qui a pour but d'expliquer le pourquoi de la soif de sang et de violence qui couve chez la belle ninja. Après le succès de Fall From Grace, ils reprennent ici le même modus operandi, les mêmes personnages, avec la secte de la Mandragore, branche de la Main. On y trouve notamment une histoire sentimentale avortée entre le very bad guy Tekagi, et Elektra, et les efforts de cette dernière pour être digne des Chastes (les sommités qui l'ont formée) et devenir ce qu'elle est devenue. Mais attention, l'histoire est écrite et illustrée dans la mode de l'époque, c'est donc très difficile de tout suivre de façon linéaire, le montage des planches et l'agencement des dialogues nécessitent un vrai effort, et certaines vignettes sont vilaines, tant les anatomies et les expressions sont forcées à l'extrême, pour enphatiser des sentiments et des pulsions qu'on devinent sinistres. Il y est aussi question d'une lame ancestrale, qui a besoin de sang innocent pour se purifier, et donner accès à un pouvoir incommensurable, ce qui oblige Elektra a protéger du mieux qu'elle peut des individus unis par leur droiture, mais rien ne se termine comme prévu, et il faudra un ultime face à face au dernier sang, avec un peu de roublardise, pour que l'héroïne l'emporte. C'est la nostalgie qui parle, là. Vous n'avez pas connu l'ère Scott McDaniel, vous êtes irrémédiablement perdus pour la cause, ou presque. Tout ici respire les souvenirs de nos lectures de la grande heure Semic, mais le novice risque fort d'y sacrifier une boite de dolipranes, et une partie de sa passion pour les comics... Bref, la Epic Collection continue de faire les délices des archivistes, des complétistes, et je dois l'avouer, je ne sais pas résister!
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