SPIDER-MAN BLACK CAT : L'ENFER DE LA VIOLENCE

Au moins, l'avantage avec ce Evil that men do/L'Enfer de la violence de Kevin Smith, c'est que nous pouvons lire une aventure du tisseur de toile où la trame de fond et l'évolution de l'action sortent un peu des canons gentillets et sobrement "soft" d'une bonne partie de la production arachnéenne. Déjà, c'est la Chatte Noire qui est à l'honneur, aux cotés du tisseur de toile, donc c'est l'idéal pour quelques situations à la limite du scabreux, entre cette aventurière qui n'a pas froid aux yeux et aux fesses, et un Spidey toujours aussi coincé et probablement frustré avec la gent féminine. D'un coté il faut bien jouer au super-héros et être à la hauteur de sa tâche, de l'autre une petite sauterie en costumes moulants, ça a de quoi faire hésiter le plus vertueux des paladins. D'ailleurs, tiens, quitte à faire dans le porno soft, autant appeler Monsieur Dodson, qui n'a pas son pareil pour dépeindre des plastiques avantageuses, tout en rondeur, en douceur, sous la douche, en spandex, sous toutes les coutures... Bref, un comic-book faussement naïf, juste prétexte à du sexe allusif? Et bien non, pas que cela, loin de là. L'Enfer de la violence (un titre Vf pas aussi efficace que celui de la Vo, c'est clair...) est une histoire qui ose aller effleurer le concept de viol, aller enquêter dans un des recoins les plus sombres de la psyché humaine, qui n'est pas forcément souvent évoqué dans les comic-books mainstream. Avouons-le, ça méritait bien une nouvelle édition chez Panini, et c'est pour cela qu'on ressort du vieux dossier des cartons...

Tout commence par une histoire de drogue, assez insolite. Spidey enquête sur la mort par overdose d'un certain Donald Philipps, bien que tout laisse à penser qu'il n'a jamais fait usage d'héroïne. Pendant ce temps, il est sur la piste (tout comme Felicia Hardy) de Tricia, une jeune femme qui a été enlevé. Autre intervenant d'importance dans l'histoire, le nouveau dealer qui fait fureur dans la ville, un certain Mister Brownstone, qui pourrait bien être en fait un musicien du nom de Garrison Klum. Le Tisseur et Felicia ayant des points de vue trop opposés quand aux méthodes à employer, ils finissent par battre des pistes différentes, ce qui risque d'aboutir à un psychodrame notable : la Belle Black Cat se retrouve aux mains de Klum, qui est aussi un mutant ayant en apparence l'habilité de transférer de petites doses d'héroïne dans le sang de ses victimes. Dans le cas de Felicia, il ne serait pas non plus contre un viol... Bref, cette aventure en six parties ne manque pas de souffre, de raisons de tiquer ou de s'indigner, voire au contraire d'applaudir à cette tentative de fournir un plot plus adulte et moins consensuel qu'à l'accoutumée. Kevin Smith s'est embourbé dans des histoires de délai non respecté, lorsqu'il a écrit le scénario, est a failli jeter l'éponge à mi parcours. Du coup on sent tout de même quelques ratés dans la machine, un rythme différent entre le début et la conclusion, des hésitations quand à la direction à suivre. L'ensemble reste assez lisible et plutôt insolite, des années plus tard. Sans être une franche réussite, il ne mérite pas non plus le concert de critiques qu'il a reçu lors de sa sortie. A noter que  le titre de la Vo est emprunté à une citation de Marc Antoine, tirée de la pièce Jules César, de Shakespeare. Tout cela m'incite à vous dire de vous pencher sur le cas de la série télévisée Rome, qui compte deux saisons, et est un pur bijou. Je sais ça n'a rien à voir, mais je suis tellement fan que je ne manque jamais une occasion d'en parler. 



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2 commentaires:

Vous nous lisez? Nous aussi on va vous lire!

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