Toby a treize ans en 1985, et c'est un déjà un grand lecteur de comics, qu'il dévore dès qu'il en a les moyens, en quantité industrielle. Lire des bd de ce genre, c'est bien connu, ça rend idiot ( encore peu de temps et Toby se trouvera d'autres passions qui rendent sourd...) et toutes ces histoires de bonhommes stéroïdés en collants, c'est vraiment du grand n'importe quoi! Car oui, Toby est comme vous et moi, il habite le monde réel, et là les super humains n'existent pas, sauf dans le cas de ces coureurs cyclistes, qui remportent maintes fois le tour de France en doublant les motos de la tv en plein Alpe d'Huez. Le papa de Toby aussi est un mordu de comics, et un looser patenté, séparé de sa femme et sans emploi fixe. Mais un de ces beaux jours, alors qu'ils se baladent tous les deux, father and son dans un bois, voilà que le petit garçon aperçoit Crâne Rouge, ennemi historique de Captain America, au premier étage d'une vieille maison abandonnée (que le père lui, semble bien connaître) et ensuite qu'il rencontre Hulk, bien occupé dans un duel musclé contre le Juggernaut! Réalité ou fiction? Que font ces héros de papier dans un monde où ils ne devraient être que fantaisie?
Les premières pages de ce 1985 sont réjouissantes en diable, une belle réussite signée Mark Millar. Quand l'histoire se fait plus complexe, elle perd un peu de sa saveur, mais reste au final de très belle facture. Voilà un exemple intéressant et rondement mené de méta-bande dessinée, où les créatures de papier, et le monde réel, finissent par s'imbriquer, cohabiter, permuter. Les dessins de Tommy Lee Edwards laissent planer le sentiment d'assister à un documentaire super héroïque, qui tente de résoudre une question que chacun des grands Marvel fans que nous sommes s'est déjà posé : Et si tout cela était vrai, et si Spider-Man était mon voisin et que Galactus venait manger la planète un jour de grande faim? Et si un monde parallèle au notre abritait toute cette cohorte de héros bigarrés, et qu'un être aux dons particuliers pouvait attirer parmi nous toutes ces légendes marvéliennes? Un beau volume écrit par le terrible Mark Millar, qui dit ouvertement tout son amour du 9° art et de ces chers comics qui nous hantent et nous enchantent. Une date qui n'est pas non plus choisi au hasard, 1985 étant l'ère des Guerres Secrètes sur la planète du Beyonder, et la fin d'un mode plus naïf et artisanal, de concevoir le comic-book.
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