SHE HULK TOME 1 : RETOUR À LA VIE CIVILE


 Miss Hulk est de retour dans une nouvelle série qui tombe à point nommé pour ceux qui ont suivi ses aventures sur Disney Plus. Pour être exact, la publication américaine a précédé l'incarnation sur le petit écran, mais on sent tout de même quelques points communs, notamment dans l'atmosphère générale d'un titre qui met de côté les ambitions méta-narratives de l'époque de John Byrne, ou le super héroïsme classique et un peu bourrin à la Jason Aaron (n'oublions pas ce que vient de vivre le personnage dans son run chez les Avengers). C'est donc le quotidien qui prime, la recherche d'un nouvel emploi en tant qu'avocate, la chance de trouver un nouveau logement, grâce à un appartement prêté par Janet Van Dyne (alias la guêpe), que la géante verte avait déjà occupé par le passé, au point d'y retrouver une pièce pleine de ses anciens costumes. Une petite vie tranquille et en apparence normale, qui redémarre avec de temps en temps un peu de baston, mais sans grande conséquences. Juste pour lâcher un peu de lest et de vapeur, et maintenir la forme avec une ennemie/amie comme Titania, sparring partner idéale pour échanger des coups sans risquer de blesser personne. Tout cela est valable jusqu'au moment où débarque le Valet de cœur. Jack of Hearts est un personnage important car premièrement, il est censé être mort après avoir explosé dans l'espace. Et secondement, il a un passé/passif avec Jennifer Walters; ces deux-là étaient équipiers et amis chez les Avengers, mais involontairement, les pouvoirs de l'un ont eu un effet néfaste sur l'autre. She Hulk a ainsi été transformée en un monstre incontrôlable de rage, dans un arc narratif des Vengeurs, il y a de nombreuses années. Le Valet de cœur lui même a aussi été manipulé par la Sorcière Rouge pour anéantir la plus grande formation de super-héros de la terre. Le type débarque à l'improviste et Jennifer va l'aider à se réinsérer progressivement; une nécessité d'autant plus prégnante qu'il semble avoir de sérieux problèmes avec ses pouvoirs, au point qu'il va devoir redécouvrir petit à petit ce que signifie être "juste humain".


Une autre des pistes narratives de ce premier tome, c'est la liaison qui se profile entre Jennifer et le Valet de cœur. Bon, il ne faut pas être un voyant pour comprendre, à travers les dialogues, les attitudes, le langage corporel, que ces deux-là vont finir par se rapprocher. Le seul petit hic, c'est que normalement il suffirait que le Valet touche la peau de celle qui l'héberge momentanément pour lui drainer ses pouvoirs, mais comme je viens de le signaler plus haut, notre revenant n'est pas au meilleur de sa forme. En temps normal, il n'a même pas besoin de manger, de dormir ou d'aller aux toilettes… seulement voilà, le voici transformé en un simple humain sans pouvoir particulier. L'occasion donc de profiter des petits plaisirs de l'existence, mais aussi de ses petits problèmes. Ma foi, c'est plutôt attachant, même si il faut bien dire qu'il ne se dégage pas grand-chose de ces épisodes écrits par Rainbow Rowell, si ce n'est ces tranches de vie qui permettent de rentrer dans le quotidien de personnages habitués à des scénarios beaucoup plus cataclysmiques et angoissants. Parfois, ça fait du bien. Au dessin, nous trouvons tout d'abord Rogê Antônio et c'est ensuite l'italien Luca Maresca qui prend la relève. Dans les deux cas, c'est très agréable à regarder, très immédiat et concis, dans le sens où les fonds de cases sont loin d'être ultra développés, mais où les attitudes et les sentiments des personnages sont bien mis en valeur et la lisibilité est remarquable, ce qui permet de passer un très bon moment, au fil des pages. Voilà donc un titre qui n'a absolument rien d'indispensable ou d'incontournable, mais qui pour autant donne la banane et fait agréablement sourire. Oui, parfois lire des comics, c'est aussi du divertissement. Un joli comic book bubble gum, au capital sympathie indéniable.








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