Vous êtes désormais habitués, nous assistons régulièrement à des catastrophes planétaires qui bouleversent radicalement le quotidien de nos super-héros favoris et permettent d'en offrir aux lecteurs une version totalement inédite et post-apocalyptique. Un coup tous les héros deviennent des zombies, l'autre fois c'est une invasion extraterrestre ou encore un virus qui extermine tout le monde. Cette fois, l'ennemi sont les vampires : ils préparent une invasion à l'échelle mondiale et personne ne sera en mesure de les arrêter. On trouve même un petit côté Secret Invasion dans cette histoire de James Tynion IV, écrite pour DC comics. C'est-à-dire que certains des héros ont déjà été remplacés par une version vampire et que leurs alliés et amis ne s'en sont pas rendus compte, ce qui explique la raison pour laquelle il est aussi difficile de s'opposer à la menace grandissante. Les vampires sont rangés derrière un nouveau seigneur et maître absolu, qui a préparé le plan parfait pour mettre la planète à ses pieds. La Justice League devrait être en mesure de représenter l'opposition la plus efficace, mais elle a été noyautée de l'intérieur et lorsque quelqu'un débarque enfin pour les avertir de ce qui se trame, c'est malheureusement pour que les confidences soient recueillies par celui qui représente la tête de pont de l'invasion vampire, à savoir Hal Jordan. Green Lantern est la taupe au sein des plus grands héros de la Terre ! À partir du moment où Jordan est obligé de faire tomber le masque, il s'expose à être découvert, notamment parce qu'au sein de la Justice League, nous retrouvons le plus grand détective de tous les temps, Batman, qui est capable, sur la base des indices les plus saugrenus, de comprendre ce qui se joue et qui est inaccessible aux autres. Certes, comprendre c'est une chose mais ne serait-il pas trop tard pour s'opposer à l'inévitable… d'autant plus que Batman, qui est déjà du genre à se méfier de tout le monde en temps normal, va aussi devoir éprouver qui sont ses véritables alliés et qui est déjà passé du côté obscur, c'est-à-dire chez l'ennemi qui suce le sang.
C'est alors un véritable jeu de massacre et de poker menteur qui peut commencer. Impossible de se fier à celui ou celle qui autrefois était votre allié(e). Batman - donc le spécialiste du genre - soumet toute la Bat-Family à un interrogatoire maison afin de vérifier s'il peut encore accorder confiance aux individus qui l'entourent. Pour autant, même le plus grand détective du monde a ses limites. Du côté de la Justice League, la proie principale c'est bien entendu Superman; à partir du moment où le kryptonien tombe, qui peut empêcher les vampires de s'emparer du groupe des plus puissants héros de la Terre et par extension de la planète ? Ce premier tome est donc orchestré comme une débandade : plus les pages se tournent plus la situation devient sombre et nous atteignons le point de non-retour. La partie graphique est presque intégralement l'œuvre de Otto Schmidt, un dessinateur allemand très en vue chez DC ces dernières années et qui a mis au point un style bien particulier, extrêmement dynamique, légèrement cartoony, qui permet de donner une touche immédiatement reconnaissable à ce qu'il fait et de mitiger l'atroce par l'humour et la distance. Inséré dans un contexte horrifique et anxiogène comme celui-ci, ça fait mouche. Il reçoit le renfort, le temps de quelques pages, de deux italiens à surveiller de près, et qui monte toujours plus haut au firmament, à savoir Daniele Di Nicuolo (Les Septs Secrets) et Simone Di Meo (We only find them when they're dead). Ce premier tome propose aussi deux aventures complémentaires, qui sont centrées sur les rôles respectifs de Robin (Damian Wayne) et Harley Quinn. Mais cet approfondissement, que nous devons à Matthew Rosenberg, est loin d'être à la hauteur du reste, surtout la partie consacrée à l'ex petite amie du Joker, qui peine à maintenir notre attention. Dommage, car DC Vampires est globalement une bonne saga horrifique sanguinolente, qui trouve vite son rythme de croisière et devrait ravir les amateurs du genre.
Sortie ce vendredi.
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