Toutes les grandes religions de la planète ont pour point commun de posséder un ensemble d'objets symboliques, des artefacts qui sont considérés pour les fidèles comme les fondements de leur foi. C'est ainsi que pour l'Église Catholique, l'Arche de l'Alliance revêt une importance fondamentale. Chez les Juifs, ce sera plutôt l'anneau magique du roi d'Israël, le sceau de Salomon. Mais aussi, mentionnons le trident du dieu Shiva pour la religion Hindoue, l'épée légendaire Zulficar offerte à Ali par Mohamet pour les Musulmans, ou encore le miroir de Yata, cher au Bouddhistes. Dans le nouveau récit mis sur pied par Christian Bec, ces artefacts ont été retrouvés et dévoilés au grand jour, plus ou moins en même temps, en l'an 2027. Et on devine que la conséquence ne sera pas particulièrement heureuse, puisque dans le même album, nous suivons un autre filon narratif, qui lui est situé trois générations plus tard, quand où nous assistons à la progression d'un groupe de survivants dans un monde post apocalyptique, alors qu'ils font route en direction de la cité de Si-Naï. Si nous en sommes arrivés là, c'est forcément que quelque chose a dérapé en route. Le scénariste reste fidèle à son habitude, c'est-à-dire celle d'ouvrir le champ du récit à de nombreux personnages, d'entremêler différentes pistes qui finissent toutes par converger vers le même point focal, où se trouve le nœud gordien de l'histoire. L'ensemble est illustré à merveille par Robert Carey; nous sommes dans l'attention réaliste envers chaque détail, chaque expression du visage, avec des paysages et des scènes absolument splendides et une richesse certaine, voir une abondance dans le traitement des fonds de vignettes. Alors pourquoi sommes-nous réticents à crier au génie ? Tout d'abord car cette quintuple apparition simultanée reste toujours bien confuse au terme du premier tome. On ne comprend pas ce qui a pu provoquer ces découvertes, et la menace mystique qui est brandie à plusieurs reprises n'a pas de définition claire dans ces pages. Ensuite, il se dégage une impression d'aridité du scénario et des enjeux. Personne n'incarne l'histoire, nous n'avons pas de personnages réellement attachants, et on ressent comme un trop plein, en termes d'intervenants et de partage du temps de présence. Une série qui aurait donc de quoi séduire un large public, soignée et appliquée, mais qui manque de génie, de cette étincelle qui font naître les grands titres.
ABADDON TOME 1 : SI-NAÏ (CHEZ SOLEIL)
Toutes les grandes religions de la planète ont pour point commun de posséder un ensemble d'objets symboliques, des artefacts qui sont considérés pour les fidèles comme les fondements de leur foi. C'est ainsi que pour l'Église Catholique, l'Arche de l'Alliance revêt une importance fondamentale. Chez les Juifs, ce sera plutôt l'anneau magique du roi d'Israël, le sceau de Salomon. Mais aussi, mentionnons le trident du dieu Shiva pour la religion Hindoue, l'épée légendaire Zulficar offerte à Ali par Mohamet pour les Musulmans, ou encore le miroir de Yata, cher au Bouddhistes. Dans le nouveau récit mis sur pied par Christian Bec, ces artefacts ont été retrouvés et dévoilés au grand jour, plus ou moins en même temps, en l'an 2027. Et on devine que la conséquence ne sera pas particulièrement heureuse, puisque dans le même album, nous suivons un autre filon narratif, qui lui est situé trois générations plus tard, quand où nous assistons à la progression d'un groupe de survivants dans un monde post apocalyptique, alors qu'ils font route en direction de la cité de Si-Naï. Si nous en sommes arrivés là, c'est forcément que quelque chose a dérapé en route. Le scénariste reste fidèle à son habitude, c'est-à-dire celle d'ouvrir le champ du récit à de nombreux personnages, d'entremêler différentes pistes qui finissent toutes par converger vers le même point focal, où se trouve le nœud gordien de l'histoire. L'ensemble est illustré à merveille par Robert Carey; nous sommes dans l'attention réaliste envers chaque détail, chaque expression du visage, avec des paysages et des scènes absolument splendides et une richesse certaine, voir une abondance dans le traitement des fonds de vignettes. Alors pourquoi sommes-nous réticents à crier au génie ? Tout d'abord car cette quintuple apparition simultanée reste toujours bien confuse au terme du premier tome. On ne comprend pas ce qui a pu provoquer ces découvertes, et la menace mystique qui est brandie à plusieurs reprises n'a pas de définition claire dans ces pages. Ensuite, il se dégage une impression d'aridité du scénario et des enjeux. Personne n'incarne l'histoire, nous n'avons pas de personnages réellement attachants, et on ressent comme un trop plein, en termes d'intervenants et de partage du temps de présence. Une série qui aurait donc de quoi séduire un large public, soignée et appliquée, mais qui manque de génie, de cette étincelle qui font naître les grands titres.
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