L'écologie va donc venir au secours du second film d'Aquaman ? En tous les cas, c'est un sujet d'actualité brûlant et une façon d'ancrer l'ensemble dans une vision contemporaine des enjeux super-héroïques. Sauf qu'en réalité, la trouvaille en restera au niveau du gadget scénaristique, rien de plus. Le Royaume Perdu sera retrouvé, malheureusement, puis ce sera la lutte finale, terrible, maléfique, avec le sort de l'humanité en jeu (où sont donc passés les autres membres de la Justice League ? En vacances, ils ont piscine?).Voilà, c’en est donc terminé pour la première grande phase des adaptations modernes des comic books DC sur grand écran. C'est peut-être cela le véritable sens du "royaume perdu" : cette poule aux œufs d'or qui s'est faite littéralement plumer et violenter pendant des années, qu'on a poussé à pondre les pires insanités, juste pour quelques dollars de plus. Mais le volatile a fini par se rebeller et dorénavant, chaque sortie rapporte à peine de quoi couvrir les frais engagés pour réaliser des nanars à 2/300 millions l'unité. Adieu les grosses omelettes. Aquaman a beau être le trait d'union parfait entre la Terre et les eaux, il n'aura pas non plus su surnager. Le voir en papa gâteau un peu demeuré aux côtés d'un mioche braillard et d'une épouse (Amber Heard) cantonnée à son rôle de génitrice féconde, après avoir échappé aux fourches caudines d'un procès médiatique et navrant, ce sera la dernière image que nous garderons d'une longue chevauchée qui a sombré, in fine, dans la Fosse des Mariannes de l'histoire du septième art. Un Aquaman qui se fait uriner dessus, en plein visage, par son enfant (est-ce là encore très utile?), qui est le souverain d'un royaume fabuleux et sous-marin mais rentre dormir sur la terre-ferme, dans un ignoble foutoir, qui semble tout heureux de ses propres limites intellectuelles et culturelles, comme si ce n'était là qu'une galéjade, que l'important résidait uniquement dans une musculature de premier ordre, seule arme pertinente quand il s'agit de taper sur tout ce qui bouge et de discuter après ? Ce sont là des mots forts et très sarcastiques, aussi nous semble t-il important de finir par une note plus légère : si l'objectif est celui d'un simple divertissement de début de soirée, sans aucune volonté de comparer avec la production des comic books ou imaginer ce que pourrait être un vrai film abouti sur le sujet, il est possible de sourire tout en mâchonnant une bonne boite de pop-corns. Il est juste dommage que ce soit désormais l'ambition maximale réservée à ce type de long-métrage. Les super-héros méritent d'être un peu plus « super » que cela, vous savez ?
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