Ce n'est pas une situation facile pour Hawkgirl : imaginez donc qu'un homme que vous ne connaissez pas vous déclare sa flamme, vous confirme que vous êtes infailliblement destinés à vivre votre vie à ses côtés, mais vous, vous n'y croyez pas, vous souhaitez garder votre indépendance, vous n'avez pas envie d'appartenir à quelqu'un dont vous ignorez l'essentiel. Une situation très complexe, traitée avec brio par Johns. On file aussi sur Thanagar où un certain Dévoreur d'âmes s'est emparé de toute la planète. Là encore, il faut que la Société de Justice, emmenée par Hawkman, fasse le ménage, même si les forces en présence semblent être assez disproportionnées, d'où l'intérêt d'avoir avec soi une force de frappe aussi puissante que Black Adam. La série de la JSA croise ensuite la route de différents crossover d'importance dans ce gros volume, notamment le bien bourrin Our Worlds at War mais aussi Joker last laugh. Ce ne sont pas les épisodes les plus réussis ou les plus pertinents, même si le second cité s'insère dans un triptyque où il est question de Roulette, une version DC Comics potentielle du cinglé Arcade, ennemi des X-Men chez Marvel. Elle possède une sorte de parc d'attractions/terrain de jeu où des épreuves intellectuelles et physiques sont reproduites, à l'issue de laquelle ceux qui perdent sont éliminés physiquement. Elle capture une bonne partie de la Société de Justice, dressent les uns contre les autres (Atom Smasher et Black Adam vont se lâcher) et espère ainsi se venger, puisqu'il y a aussi derrière toute cette affaire des motivations familiales qui nous sont révélées à la toute fin. Globalement, la qualité du dessin tient réellement la route; l'essentiel des pages est confié à Stephen Sadowski, qui sans volonté d'épater ni effets spéciaux parvient à caractériser admirablement chacun des intervenants, avec une touche classique et naturelle de fort bon aloi. C'est vraiment dans ce volume 2001 que la série de Geoff Johns prend son envol et devient une des meilleures surprises de la production de la Distinguée Concurrence, au début du 21e siècle. Comme toujours, le côté familial, le leg qui unit des générations, l'enthousiasme et le positif sont les caractéristiques d'une formation beaucoup plus solaire que bien d'autres du même genre, chez nos amis les super-héros. La JSA feel good, c'est toujours un plaisir de la retrouver et tant pis si chez beaucoup, elle reste encore très sous-estimée.
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