Tous les ingrédients sont bien présents dans Transformers, mais on a parfois l'impression que le plat est un petit peu trop riche. Un des aspects les plus attendus de la série, par exemple, c'était la capacité de Daniel Warren Johnson a interpréter des robots aux formes particulièrement anguleuses, lui qui n'est jamais aussi bon que lorsqu'il s'agit de déformer les corps et l'action, pour donner du mouvement et de la vie à ses planches. Par endroits, c'est franchement réussi; on sent qu'il se lâche et qu'il a trouvé un équilibre parfait. Mais à d'autres moments, c'est presque bâclé et curieusement, c'est parfois les personnages humains qui sont les moins bien traités. Opinion globale : si on ne s'attarde pas sur les fondamentaux du dessin, on est tout de même saisi par la force qui se dégage de l'ensemble. Il y est aussi question de deuil, de perte, avec les parents de nos deux adolescents qui vont être eux aussi happés par le grand conflit qui explose. Deux destins différents, pour au bout du compte deux résultat semblables, qui vont peser dans les épisodes à venir, c'est indéniable. Le Transformers sont tour à tour désemparés devant certains points de notre culture, par exemple ils ignorent le concept de famille, de père, mère, ce qui est logique puisqu'ils n'ont pas de véritable descendance génétique, et inversement… ils parlent parfois en employant des expressions du langage populaire, qu'une créature non issue de notre planète ne pourrait absolument pas maîtriser. C'est un point du scénario qui m'a gêné à de multiples reprises, quelque chose qui aurait dû être pensé et calibré en amont. Ceux qui aiment les scènes de combat outrancières de Johnson vont se régaler, il y a des cascades, des robots qui se font littéralement défoncés, des moments aussi absurdes que jouissifs, notamment quand Carly s'empare d'une arme géante, qu'elle hisse sur l'épaule pour sauver les Autobots. Bref, Transformers possède autant de qualités que de défauts, de nombreux atouts pour vous convaincre de vous plonger dans l'Energon Universe. Une lecture qu'on peut recommander et qui s'avère pétillante, à condition de la prendre pour ce qu'elle est : du divertissement, du grand spectacle, un comic book pop-corn, avant l'été.
TRANSFORMERS TOME 1 : LE REBOOT CHEZ URBAN COMICS AVEC DANIEL WARREN JOHNSON
En France, la franchise Transformers évoque principalement la ligne de jouets Mattel et les célèbres dessins animés qui ont ravi notre jeunesse, ces robots géants qui se transforment en camions, le tout accompagné d'un bruitage caractéristique. Outre cette association de pensées qui fait que quasiment tout le monde a en tête ce que sont les Transformers, s'ajoutent le cinéma et une série de films qui ont obtenu plus ou moins de succès, ces dernières années. Bref, difficile de crédibiliser la grande lutte entre les Autobots et les Decepticons chez un public mature, habitué à une certaine exigence narrative dans les bandes dessinées qu'il achète. C'est pourtant le défi qui s'ouvre désormais avec l'Energon Universe, un nouvel univers partagé lancé par l'étiquette Skybound de Robert Kirkman, qui entend proposer un reboot complet des Transformers. C'est-à-dire repenser toute la saga depuis le départ, la rendre accessible à n'importe qui et surtout potentiellement intéressante, même pour des lecteurs qui en temps normal choisiraient de la snober. Et la première bonne nouvelle évidente, c'est l'artiste qui se charge de la série régulière de nos robots : il s'agit de Daniel Warren Johnson, un de ceux qui ont su, ces dernières années, se constituer une fan base solide, avec un dessin survitaminé et totalement décomplexé, mais aussi une capacité d'écriture addictive et fort naturelle. Ce dernier point est d'ailleurs la qualité principale qui se dégage du tome 1, c'est-à-dire savoir présenter un récit qui met sur la table tous les éléments nécessaires à la compréhension de cet univers. Nous sommes sur Terre, dans le désert américain avec deux adolescents (Spike et Carly) qui font une découverte totalement fortuite, une sorte de caverne dans laquelle repose des créatures en apparence métallique et l'épave de leur vaisseau, inertes, qui vont malencontreusement s'activer. Ces visiteurs viennent d'une autre planète et ils se distinguent par des attitudes fort différentes. Un certain Optimus Prime manifeste d'entrée préoccupation et attention pour les petits terriens, tandis que d'autres choisissent la voix de la violence. Le conflit éclate, dès le réveil des Transformers.
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