TRADING CARDS : LE SPIDER-VERSE EN 1994

Amis fans de comics, il se peut que vous soyez intéressés également par les fameuses trading cards. Les cartes à collectionner, qui outre la valeur affective et la qualité artistique des dessins présentés, sont aussi parfois de petites mines d'or informatives au dos. On remonte le temps ce mardi, en 1994, pour aller à la rencontre d'un set de cartes consacrées à Spider-Man. Tout y est passé, des amis aux ennemis, des pouvoirs aux grands moments, bref, c'était aussi une excellente façon de faire le point, à l'époque, sur l'intégralité (ou presque) du Spider-Verse. Qui depuis a beaucoup changé; alors place à quelques cartes qui sentent bon la nostalgie et les grandes heures des années 90.


Venom, quand il s'agissait de Eddie Brock. Les aventures dessinées par McFarlane restent des moments épiques


Quand Spider-Man devint Captain Universe, au cours des Actes de Vengeance. Et envoya Hulk sur orbite, d'un seul coup de poing!


Lui c'est un ennemi acharné, qui revient encore et encore. Le Chacal, maître d'oeuvre d'une longue et épuisante saga du Clone...


Ami ou ennemi? En tous les cas le costume était superbe. Cardiac, où comment rendre la justice et faire un infarctus. On l'a revu il y a peu durant Superior SM


Que deviendra le Green Goblin dans un proche futur? Norman Osborn s'est fait refaire le visage, et on attend la prochaine grande confrontation. Ici le costume classique


Carrion. Effrayant. Il vous touche et vous êtes "refait". Un vilain qui m'avait marqué à l'époque, sous les crayons de Sal Buscema.


Le Kingpin dans sa version classique, avec canne à boule. Depuis la série Marvel's Daredevil et Vincent D'Onofrio ont donné un sacré coup de vieux à cet avatar en costard blanc


Le Caméléon. Pourquoi je l'ai choisi? Parce qu'il me rappelle cette saga des vrais faux parents de Peter, que j'avais trouvé passionnante durant mes années lycée. Mea Culpa.


Electro. Le cinéma a imposé bien du changement dans son look. Pourtant, quoi de plus flashy que ce chapeau en forme d'éclair et le costume vert et jaune? 

GOTHAM ACADEMY TOME 1 : LE SECRET DES COBBLEPOT

Gotham n'est pas qu'une cité sombre où les criminels et Batman jouent au jeu du chat et de la souris chaque nuit. C'est aussi une ville qui dispose d'une précieuse Academy où sont dispensés des cours d'exception, sous le haut patronage de la famille Wayne. Dans l'institut, de jeunes ados dont nous allons suivre l'arrivée, l'installation, et la vie au quotidien, sur fonds d'enquête et de mystères. Nous nous attardons ainsi sur le personnage de Olive Silverlock, et son amie Maps (Mia) Mizoguchi, prise sous tutelle . Ambiance radicalement différente de ce à quoi il aurait pu être possible, avec le nom de Gotham dans le titre. Nous délaissons les ruelles poisseuses et blafardes, pour un comic-book qui ressemble davantage à l'adaptation d'un animé pour jeune public, et qui bénéficie d'une mise en couleurs riche et agréable. Olive sort d'un été agité et désagréable, et c'est une habitante typique de la grande cité. Elle ne s'étonne plus du Bat-Signal ou de tous ce qui peut se produire chez elle, c'est une citadine presque blasée et pour elle l'extraordinaire est devenu la norme. Maps elle est ingénue, plus entière et pétillante, plus jeune et dans un cadre qu'elle est loin d'appréhender. Son frère est l'ancien boy-friend d'Olive (la rupture est récente), et Becky Cloonan met d'emblée l'accent sur la camaraderie et l'entente qui va lier les deux amies pour instaurer un climat de confiance avec le lecteur, ou la lectrice (car il ne fait aucun doute que c'est une des ambitions de ce titre, féminiser le lectorat de l'univers Batman). Dans les couloirs de l'Academy, il y a des zones interdites, des présences mal définies, peut être même un fantôme qui rode... Et contrevenir aux ordres, comme par exemple ne pas s'approcher de certaines ailes du bâtiment, en réfection, peut vite devenir dangereux, et se solder par un sauvetage improvisé, et un peu forcé. 


Mystère et enquête, sur fonds de relations (tendues ou amicales) entre adolescents. Voilà la recette de ce premier tome. Dans le manoir qui abrite les cours, on murmure qu'un fantôme se balade et hante les couloirs ... Celui de la petite Millie Cobblepot, dont les mémoires fascinent et renferment de sombres secrets qui n'attendent qu'à être dévoilés. Du coup un climat de surnaturel englobe l'ensemble de ces aventures, et c'est un puzzle qui s'ouvre devant le lecteur, qui doit reconstituer peu à peu toutes les pièces. C'est d'autant plus facile et profitable si vous suivez ce qui se passe dans les autres séries liées à l'univers de Batman, comme Eternal, par exemple. Quand Olive commence à se confier et évoque ce qui s'est produit avec sa mère, dans un hôpital, il peut être intéressant de faire la liaison. D'autant plus que c'est de là que vient la connexion "directe" qui existe entre la jeune fille et Batman. Cloonan et Fletcher parviennent, au fil des pages, à rendre les enquêtes et les errances de Olive, Maps, et d'autres comme Kyle, Heathcliffe ou Pomeline plutôt sympathiques, avec une dynamique et des rapports humains assez crédibles pour des personnages de cet âge. Quelle bande de gamins n'a jamais rêvé de mettre la main sur un spectre dans une maison hantée, et d'entrer en communication avec lui (ou elle)? Karl Kerschl apporte un plus indéniable au titre, avec des dessins suffisamment propres et détaillés pour séduire les lecteurs exigeants de comics, tout en faisant clairement du pied au plus jeunes, aux novices, et aux filles, avec cerise sur le gâteau les couleurs de Geyser qui varient d'une page à l'autre, s'adaptant et diffusant des ambiances pertinentes et prenantes. Même si ce Gotham Academy est loin d'être le type de lecture que je prédilige et souhaite suivre sur la durée, il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas lui reconnaître une qualité évidente et la force de savoir aller atteindre sa cible, en respectant le cahier des charges à la lettre. Vous savez ce que vous achetez, et vous n'êtes pas lésés. 





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Batman : Eternal #1

(SAGA OF THE) SWAMP THING PAR ALAN MOORE

Si vous faites partie de ceux qui ont découvert le personnage de Swamp Thing avec l'arrivée des New 52, vous avez probablement entendu à un moment donné de vieux lecteurs grincheux marmonner que "tout ça c'est bien beau, mais ça ne vaut pas le cycle d'Alan Moore". Le fait est que nous parlons là de l'Histoire avec une majuscule, d'épisodes qui sont entrés de plein pied dans la légende. Moore débarqua sur le titre au numéro 20, et se contenta le premier mois de mettre un terme aux trames en cours, avant de se lancer dans son projet personnel. Revenons en arrière. La créature des marais est une invention de Len Wein et Bernie Wrightson, née dans le mensuel House of Secrets durant les années 70. Un monstre différend, avec des histoires qui se déroulaient au début du XXème siècle. Le succès aidant, Dc demanda aux deux auteurs de travailler sur une série moderne, avec un Swamp Thing incarné par le malheureux scientifique Alec Holland, qui à la suite d'un tragique accident devient cet épouvantail végétal banni de tous. Attention, il ne faut pas sous-estimer les épisodes du binôme Wein/Wrightson, qui outre une qualité artistique indéniable, permettent d'apprécier avec plus de force les décisions de Moore, et le coté bouleversant de son récit. Auteur anglais ne bénéficiant pas à ses débuts de l'incroyable popularité qu'il possède aujourd'hui, Alan Moore scotche son public dès Leçons d'anatomie, qui constitue un modèle d'écriture scénaristique et plonge le lecteur dans la psyché déviante du Swamp Thing, transformant par la suite un vilain de série B comme l'Homme Floronique en un être effrayant et crédible. Un épisode après l'autre, Moore parvient à modifier profondément le statut du personnage, en l'entraînant dans un long voyage intérieur qui flirte avec l'horreur et l'hallucination, et une ambiance particulièrement claustrophobe, au service de laquelle nous trouvons des textes lyriques et introspectifs qui lorgnent du coté de la poésie de Whitman, la beat generation, du flux de conscience de Joyce, tout en anticipant la thématique écologiste, bien des années avant que cela devienne la référence assumée de Grant Morrison, dans sa version toute personnelle d'Animal Man. C'est alors qu'est introduit le concept du Parlement des Arbres, et l'idée que la créature des marais est en fait un "avatar" du monde végétal, une force primordiale, plutôt que le scientifique Alec Holland. 

C'est sous la plume d'Alan Moore que nous voyons apparaître John Constantine, le détective de l'occulte, qui sera par la suite la tête d'affiche de la série Hellblazer, et Jamie Delano se servira de ce qui est narré ici même pour son propre travail. Dans American Gothic, Moore entreprend de nous donner sa version déconcertante de ce que sont vraiment les Etats-Unis, à savoir une nation terrifiante, où l'horreur et la corruption ne sont pas l'apanage des monstres ou des vampires, mais bien de phénomènes plus terre à terre comme la pollution de l'environnement (avec le personnage de Nukeface), la violence faite aux femmes (avec un épisode qui suscita beaucoup de polémiques et les foudres de Jim Shooter, chez la concurrence, car Moore relie explicitement le cycle de la lune, les règles mensuelles de la femme et la lycanthropie). Quand Moore utilise des vampires, c'est pour en faire des êtres surprenants, puisque aquatiques, et lorsqu'il décide de faire entrer sur scène un serial killer comme Bogeyman, il nous plonge dans l'esprit du criminel, anticipant les thèmes et le style que développera par exemple Brett Easton Ellis dans American Psycho. Les amateurs de la continuité et de l'univers Dc pourront aussi se réjouir de l'apparition de plusieurs personnages récurrents et bien connus comme le Phantom Stranger, le Docteur Fate, Zatanna et Zatara, ou bien Deadman et le Spectre.  
Le dessin également est de haute facture, avec des artistes du calibre de Rick Veitch, Stephen Bissette, sans oublier Shawn McManus et Ron Randall. Nous avons droit à nombre d'expérimentations sur le lay-out des pages, sur la structure même des planches qui est en perpétuelle mutation. L'encrage aussi contribue à ces atmosphères si particulières, grâce à John Totleben et au regretté Alfred Alcala. Mention spéciale pour un veritable trip sous acides, lorsque le Swamp Thing et Abigail Arcane ont un rapport sexuel des plus lysergiques. On entre de plein pied dans le psychédélisme hérité des sixities, avec un lointain écho des oeuvres de Jim Steranko. Pour couronner le tout, et vous donner une ultérieure caution intellectuelle, sachez que vous trouverez également des citations et allusions à des oeuvres majeures comme la Divine Comédie de Dante, la tradition gothique, à Goya, ou bien les légendes comme Orphée et Eurydice. En Vf le cycle d'Alan Moore est disponible chez Delcourt, qui a publié ces épisodes (du #21 au #45) dans les volumes 2 et 3 de son Intégrale de 2004 et 2005. Panini aussi s'y est mis, avec les épisodes #20 à #34 présentés en 2010. Le grand défi serait maintenant que Urban Comics nous offre une sorte d'omnibus de collection, avec l'intégrale du cycle d'Alan Moore, histoire de pouvoir avoir ce petit bijou dans un écrin à la hauteur, et de convaincre ceux qui l'ignorent encore qu'il y a bien une vie dans les marais, avant l'avènement des New 52.


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SECRET WARS : A-FORCE #1 #2

Je vous avais promis le passage en revue complet de toutes les séries liées à Secret Wars. Alors l'heure est arrivée de commencer à combler le retard avec les titres déjà bien avancés, et dont il n'a pas encore été question ici même. Ce vendredi, ce sera A-Force à l'affiche. Une équipe qui joue sur la référence des Avengers et a une composition toute féminine. She-Hulk est à la tête de cette formation, où nous trouvons également Miss America, la version femme de Loki, Dazzler, Nico Minoru, Medusa, ou bien Captain Marvel. Elles évoluent sur l'île d'Arcadia, qui n'est pas sans rappeler la fameuse contrée qui abrite les Amazones, chez Dc, avec tout de même la présence des hommes, qui ont du accepter et métaboliser la parité voire la suépriorité de leurs compagnes. Tout semble aller plus ou moins bien jusqu'à ce qu'un requin préhistorique n'attaque, rapidement maîtrisé par America Chavez. Qui commet toutefois une erreur en intervenant, et brise les lois de fer dictées par Doom tout puissant, que la patrouille des Thors s'empresse de faire respecter. La punition est exemplaire car il s'agit d'une réclusion à perpétuité, à la barrière avec le monde extérieur, là où règne le danger, l'horreur, et qui est isolé d'Arcadia de manière hermétique. Un confinement qui n'est pas du goût de tout le monde, et suscite des dissensions au sein du team, car certaines des membres reprochent à Miss Hulk son inaction, et sa tendance à plier trop facilement devant les diktats de Fatalis. Pour compliquer les choses, ou les rendre plus intéressantes encore, une créature venue de l'espace (là où il ne devrait rien y avoir, dans le monde du Battleworld) débarque chez les femmes de A-Force et Nico Minoru, très affectée par le départ de Miss America, décide de la prendre sous son aile.
Bonne surprise, G Willow Wilson  (en duo avec Marguerite Bennett) réussit à s'occuper d'un groupe d'héroïnes avec le même talent et le même sens du récit que dans la série Miss Marvel. Ce qui est une chose agréable,  car il est indéniable qu'en dehors du fait que A-Force est entièrement composée de femmes, on ne parvient pas bien à comprendre comment elle a pu être mise sur pieds, et dans quel but, dans le cadre des Secret Wars et de sa multitude de territoires. On peut certes bien se gausser devant les propos délirants tenus dans un grand quotidien new-yorkais, qui comparent les membres du groupe à une assemblée de porno-stars, tant dans les poses que dans les tenues vestimentaires. C'est d'autant plus idiot que Jorge Molina parvient à livrer des planches très réussies, belles, dynamiques, d'une plasticité évidente, avec juste le regret d'une surcharge de didascalies/dialogues sur quelques pages. Trop d'informations tue l'information. Le titre reste quand même une bonne pioche, suffisamment inventif et rétro dans le même temps, pour donner envie de poursuivre l'aventure, tout en acceptant l'idée qu'il n'est là que pour jouer la montre, car les véritables aventures de A-Force, avec de vrais enjeux, seront vraisemblablement réservés à l'après Secret Wars. Marvel s'annonce All-New All-Different, et se fémininise au possible. Le rapport des sexes s'équilibre, mesdemoiselles mettez-vous aussi aux comics!


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ONSLAUGHT ! L'OMNIBUS DE LA GRANDE SAGA DE 1996

En 1996 l'univers des mutants (mais aussi de nombreux autres héros comme les Avengers) est secoué par un seïsme d'ampleur phénoménale. il s'agit là de l'arrivée d'Onslaught, un nouvele ennemi surpuissant, capable de faire mordre la poussière à tous nos héros, et de bouleverser l'ordre établi de l'ensemble du monde Marvel. Vous le savez tous, après presque vingt ans et le récent crossover Axis, Onslaught est en fait un être qui organise la fusion entre les esprits de Charles Xavier (qui a accumulé bien des frustrations au fil des ans) et de Magneto (qui a un certain goût en matière de terrorisme et actions violentes). A l'époque l'arrivée d'Onslaught est préparée dans presque tous les titres mutants, avec des confrontations ou des rencontres qui font froid dans le dos. A chaque fois, que ce soit Jean Grey ou Le Fléau, par exemple, la conclusion est la même : c'est un ennemi invincible et inconnu qui avance inexorablement, qui plus est capable de dissimuler sa véritable identité à ceux qu'il menace. Cain Marko a beau être un gros bras qui se vante d'être intouchable, il n'empêche que sa première réaction est d'aller demander de l'aide aux X-Men, pour contrer celui qui l'effraie autant. Chez les mutants, un mystère est sur le point d'être révélé : dès son arrivée à notre ère temporel, Bishop, soldat appartenant à une milice pro-active venue du futur, avait évoqué un traître au sein du groupe, qui devait normalement provoquer la fin de ses congénères. Après bien des épisodes durant lesquels les lecteurs avaient tenté de comprendre de qui il s'agissait (le pauvre Gambit étant le premier a attirer les soupçons de Bishop), Onslaught est aussi l'occasion de faire tomber les masques. On ne rigole pas beaucoup chez les mutants en 1996. Wolverine a été privé de son adamantium et il a regressé à l'état sauvage, l'Opération Tolérance Zéro de Bastion et Graydon Creed trame contre les porteurs du gène X, le Fauve a été kidnappé et remplacé par son double maléfique venu de l'ère d'Apocalypse... Dans un tel contexte, et face à une telle opposition, les X-Men ont peu de chance de faire face, à moins de s'allier avec d'autres héros prêts à entrer dans la bataille, et d'accepter l'idée que la survie passe par de lourds sacrifices...

Onslaught a beau sembler invincible, il aimerait bien mettre la main sur les personnes pouvant servir sa cause, ou la contrecarrer. C'est le cas par exemple du petit Franklin Richards, le fils de Reed et Susan des Fantastiques, qui va jouer un rôle prépondérant dans la survie de nombre de héros après le combat final. Ou encore de X-Man, à savoir Nathan Grey, version alternative de Cable, venu d'un futur aléatoire (Age of Apocalypse), jeune et impétueux, et consumé par son propre pouvoir. C'est que cette fois la communauté en collants de chez Marvel n'a pas d'autre alternative, si elle veut sauver les meubles et la planète, que de se sacrifier, et lourdement. Onslaught a crée un nouveau soleil et menace d'éteindre toute vie sur Terre, et pour le contrer, il va d'abord falloir porter atteinte à son intégrité physique (et donc recourir aux gros calibres comme Hulk) puis porter le coup fatal à son essence psychique, en la canalisant dans les corps bien matériels de certains des plus nobles justiciers, qui acceptent de disparaître pour que vivent tous les autres. Les mutants ne peuvent participer à ce coup d'éclat tragique, car leurs pouvoirs ne feraient que rendre Onslaught invincible. Du coup, voici le monde changé à jamais : la plupart des grands héros (Iron Man, les Fantastiques, Hulk, Captain America...) sont pleurés par l'humanité, et les X-Men pointés du doigt, comme co-responsables des événements terrifiants qui viennent d'avoir lieu. Certes, les "morts" ne le sont pas (merci Franklin Richards) et nous verrons par la grâce de quel subterfuge dans un prochain article. En Vf Onslaught bénéficie d'une version librairie notable, avec un gros Omnibus chez Panini. Qui possède deux gros défauts toutefois. Le premier, c'est l'ordre aléatoire de certains épisodes (c'est une vaste fresque qui englobe nombre de séries mensuelles) que les lecteurs ont vite déploré. Le second, c'est le tirage assez faible qui explique que l'album est épuisé, et se négocie sur les sites aux enchères de deux à trois fois son prix d'achat. Panini va bientôt offrir aux lecteurs (offir, façon de parler) un autre Omnibus contenant les épisodes précédents à Onslaught, ce qui est une excellente nouvelle pour les amateurs de comics des années 90, mais il aurait été avisé de donner aussi à ces lecteurs la possibilité de se procurer à nouveau le premier Omnibus si cher et introuvable. Les artistes, pour conclure. Évidement, un florilège de grand noms, et une multitude de styles et d'ambitions. Les plus convaincants sont Andy Kubert, Joe Madureira, Adam Kubert, Mike Deodato, Carlos Pacheco, ou Mike Wieringo. Quel tableau de chasse! Les textes sont des spécialistes du genre dans les nineties, à savoir Scott Lobdell (nostalgie...), Mark Waid, Tom De Falco, Jeph Loeb, ou encore Peter David. On aime (ou pas) ce genre de comics ultra bourrin et explosif, mais une chose est certaine, ça a marqué son époque, et ça reste gravé dans l'esprit de ceux qui ont connu ces aventures dans leurs belles années!




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CAPTAIN AMERICA : WHITE DE JEPH LOEB ET TIM SALE

Captain America : White, de Jeph Loeb et Tim Sale, est le genre de parution que beaucoup attendaient, tout en désespérant de ne rien voir venir. Il faut dire que les deux artistes nous ont habitué à des collaborations spectaculaires et merveilleuses, du Long Halloween chez Batman, au Daredevil : Yellow et autres séries liées au cycle des couleurs chez Marvel. Ce White en fait bien sur partie, comme vous l'aurez compris. Il faut remonter en 2006 pour retrouver les origines de ce projet, et un numéro zéro auquel aucune suite concrète n'avait été apporté. Cette fois, 2015 voit enfin White devenir un titre concret et fini, dans une mini série qui vient de démarrer. Je vous présenterai très bientôt une review (quand j'aurai enfin récupéré mon exemplaire du #1) mais je vous invite, pour patienter, à méditer sur ces covers et pages intérieures. Je ne vous cacherai pas que les premiers lecteurs ont été ...déçus. Notamment par Tim Sale. J'ai hâte de me forger ma propre opinion.















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SECRET WARS : HOWARD THE HUMAN #1

Prenons le concept de départ, et inversons-en totalement les effets. Oubliez Howard le canard qui fréquente un monde d'êtres humains comme vous et moi, place à Howard l'humain, qui évolue à New Quack, cité remplie d'animaux anthropomorphes, où ce qui est la norme est une unique exception bizarre. Howard est détective, picole dans les bars miteux tout en se désespérant de ne pouvoir trouver des oeufs comestibles dans le commerce, et se laisse prendre au piège des événements qu'en réalité il manipule. Skottie Young ne cache pas son inspiration, et il faut aller creuser du coté des polars à la Raymond Chandler pour la genèse de ce numéro, qui emprunte aussi aux ambiances des années 80 instaurées par Frank Miller sur le titre Daredevil. D'ailleurs nous avons en cours de route l'apparition de la version animalière de Matt Murdock (Mouse Murdock) qui prolonge notre visite des bas-fonds de la ville, peuplés d'individus au faciès louche et truffés de ruelles infréquentables. Les références au monde Marvel traditionnel sont une sorte de jeu de piste amusant, que les lecteur habituels vont déchiffrer sans aucun mal. Le patron du bar dans lequel est narré le récit se nomme Connors (Le Lézard), on trouve un vautour du nom de Toomes, et également et surtout une jolie chatte noire peu scrupuleuse qu'il est inutile de vous présenter. Là où le bât peut blesser, c'est dans la partie graphique, confiée à Jim Mahfood, un dessinateur plus habitué à s'exprimer dans des oeuvres d'art personnelles et inventives (et dans les comics underground) que dans les pages des parutions Marvel. Du coup le trait est sauvage, anarchique, volontairement approximatif et sale, et la construction des planches également joue sur cet aspect improvisé, cahotique, dans un esprit presque punk et jemenfoutiste. Du coup ce Howard the Human apparaît comme une tentative ultra décalée de projeter l'univers des Secrets Wars sous une lumière arty. On savait que tout peut s'y dérouler, nous avons la confirmation que outre l'action, les événements, c'est aussi le cas pour l'aspect créatif. Ces Guerres Secrètes sont à interpréter comme un laboratoire de projets, d'expérience, la plupart n'étant pas destinés çà connaitre des lendemains qui chantent, mais assurément disposant d'un présent enviable. Howard the human est une synthèse fascinante et intelligente du polar le plus adulte avec le délire visuel le plus (faussement) régressif. Dysney qui se télescope avec l'univers noir à souhait des détectives en gabardine qui se mettent minables à coups de whiskys dans des bars oubliés. Bref, je vous invite à jeter un oeil sur cet ovni qui le mérite pleinement. 


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