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X-MEN LA RESURRECTION DU PHENIX : WELCOME HOME JEAN!

La première fois que Matthew Rosenberg a lu une histoire avec la belle Jean Grey, c'était lorsqu'il était môme, après avoir emprunté les comics du frère aîné, et s'être enfermé dans les toilettes. Hum, oui, la fin de la phrase prête à équivoque, alors mieux vaut l'oublier... Toujours est-il que le scénariste est un vrai amoureux de la rouquine, et que son départ (définitif, humour) de l'univers Marvel a fait naître en lui un vide qu'il est bien heureux aujourd'hui de combler.
Et tout ceci grâce à une mini série qui s'intitule sobrement The Resurrection of Jean Grey. Tout est dit. En fait, ça ressemble fort à une énième aventure des X-Men. Un phénomène étrange se produit dans une bourgade américaine, deux enfants inanimés qui flottent au dessus de la surface du sol, du sang à la tête, mais sans blessure apparente. Cerebro a relevé une émission d'énergie inconnue, en trois points du globe, et les mutants se séparent donc en trois équipes, les amenant dans l'ancienne demeure du Club des Damnés, au Pole Nord, et au Monastère du Mont St Francis (repère des Acolytes).
Pire encore, un grand de nombre de mutants dotés de pouvoirs psychiques semblent avoir disparus, alors que les trois équipes de X-Men différentes, censées enquêter sur les trois point chauds sus nommés, se retrouvent face à des adversaires improbables, des sortes d'apparition qui finissent par s'évanouir comme elles se sont manifestées...



Là où Rosenberg est assez fort, c'est en brouillant les pistes. Amener le retour de Jean d'emblée, de but en blanc, aurait été abrupte et décevant, alors le scénariste étoffe l'ensemble avec tout un ensemble de strates narratives, au risque qu'on n'ait pas forcément toutes les réponses, par ailleurs. Le dessin est tout de même confié à deux artistes qui savent y faire, puisque Leinil Yu et Carlos Pacheco ont bien peu à prouver aux Marvel fans que nous sommes. Yu assure cependant le service minimum. Lui en tiendra t-on rigueur? Non, car on devine que l'artiste a du dessiner en train de bailler à sa table, tant on lui demande de mettre en scène des dialogues, de la parlotte, des moments statiques, où un metteur en scène comme lui est probablement sous-employé. Du coup il ne s'applique guère, et nous la rejoue "planches pas toutes très jolies" comme en début de carrière, par ailleurs. L'ensemble reste plaisant, voire agréable, mais souffre d'un final qui n'explose pas, et ramène Jean parmi nous sans nous faire sauter de la chaise. Une très longue attente, qui méritait peut-être plus de grandiloquence, de majestuosité. Et moins de verbiage. 


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CAPTAIN AMERICA #1 : LE FRESH START DE COATES

CAPTAIN AMERICA #1 
(Marvel, De Ta-Nehisi Coates et Leinil Francis Yu, 3,99$)

Il est difficile désormais pour Captain America d'incarner les espoirs d'une nation, alors que celle-ci n'a plus tout à fait confiance en lui. Il faut dire que les tragiques événements de Secret Empire ne sont pas totalement oubliés; c'est du moins le postulat de départ de Ta Nehishi Coates qui arrive sur la série. D'emblée le ton est donné, ce sera un récit politique et social, qui interroge les racines même de l'Amérique, ce que représente ce pays des possibles et son fier défenseur au costume étoilé. Cap n'est fidèle à rien d'autre qu'au rêve, comme le rappelle une des phrases essentielles de ce premier numéro. Face à lui une petite armée de Nuke, ce patriote drogué et dingue, qui sème le chaos. Aussi c'est Sharon Carter qui reçoit la mission capitale d'arrondir les angles, et d'envisager une solution. En parallèle on suit certains événements en Russie, qui vont prendre de l'ampleur dans les prochains numéros. Coates s'empresse déjà de mettre sur la table tout ce qui constitue les obsessions et le fondement d'une utopie, plus que jamais mise à mal, depuis l'arrivée de Trump au gouvernement. L'Amérique peut-elle encore avoir confiance en elle-même, a-t-elle encore un avenir sans pour autant se trahir continuellement? C'est tout ceci qui sera au centre des enjeux de Captain America, illustré par 
Leinil Yu, qui est en plutôt bonne forme. Lui qui ces temps derniers alterne les prestations contradictoires... honnêtement ici il y a réellement de quoi être rassuré. Inutile de dire que nous allons surveiller ce titre.


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INHUMANS Vs X-MEN : CONFLIT FINAL DANS UN MARVEL DELUXE

Je ne sais pas quel type de lecteur vous êtes. Récent, chevronné, exigeant, superficiel... En tous les cas, pour ma part, j'ai eu la chance de découvrir les X-Men de Claremont et Byrne en temps quasi réel, idem pour le run de Cockrum, et tout ce qui a suivi, bien sûr, de l'Ere d'Apocalypse dans les années 90 à la déferlante Morrison la décennie suivante. Alors j'en ai mal à mes mutants, de voir à quel point ils ont été malmenés, mal aimés, durant les dernières années. Symbole de cette purge, la mort de Scott Summers, et le pas très bien ficelé Inhumans Vs X-Men, où des enjeux économiques et cinématographiques amènent une grande confusion, et le sentiment inextricable de naviguer à vue.
Scott est décédé, donc (dans la mini série Death of X). Un destin tragique qui a définitivement scellé la rivalité entre les deux races antagonistes dans l'univers Marvel. Une paix fragile a été momentanément décrétée, et le Fauve a été dépêché chez les Inhumains pour mettre ses compétences scientifiques au service de la recherche d'une solution pour rendre le nuage de brume terrigène (à l'origine de toutes les tensions) inoffensif. Mais il a beau faire et tout envisager, pour l'instant Hank a fait chou blanc. De l'autre côté, Emma Frost est plus dure et impitoyable que jamais. Profondément marquée par le décès de son compagnon, elle envisage une riposte avec patience mais détermination, et se prépare en testant sa forme de diamant. Elle va avoir besoin de s'entourer des individus les plus résolus pour arriver à ses fins, cela veut dire donc aller faire un tour du côté de Magnéto et de sa bande de mutants. L'escalade de la violence ne fait que commencer...

Il faut admettre, sans prendre partie pour les mutants, que les Inhumains ont la part belle. Flèche Noire a libéré le nuage mortel pour les X-Men, qui n'en finit plus de se balader dans les cieux, semant destruction et désespoir, scindé en deux même, augmentant les risques. Partout des cocons naissent, et en sortent des néo-inhumains, compensant ainsi la mort des individus dotés du génome X. Peut-on blâmer les X-Men de tenter un coup de force, et d'aller botter les fesses de leurs "ennemis" directement dans leur forteresse? Medusa donne ses ordres, elle qui momentanément a trouvé un nouveau boy-friend en la personne de Johnny Storm, la Torche des Fantastiques (pourquoi, mais pourquoi!). 
L'histoire se résume dès lors à une suite insensée de combats, tout le monde en veut à tout le monde, Magie embarque ses proies dans les limbes, Tornade et Emma Frost lancent l'offensive, et une partie de la lutte se situe aussi sur le plan astral.
Bref, Charles Soule et Jeff Lemire se prennent les pieds dans le tapis, avec un travail de commande qu'ils auraient vraisemblablement présenté de bien autre manière si on ne les avait pas obligés à pondre ce truc à l'improviste, comme ça, dans la panique. Coté dessin, même Leinil Yu n'y croit pas trop. On l'a vu tellement plus appliqué, plus crédible, qu'on se demande si c'est bien lui qui balance des planches en mode automatique. Finalement c'est une bonne chose que de laisser Javier Garron prendre la relève, lui qui ajoute dynamisme et un peu de folie à un ensemble stérile, qui peine totalement à raconter quelque chose d'autre que des types en costumes qui se balancent leurs pouvoirs à la figure. Reste une fin qui peut surprendre, et le sentiment d'un énorme gâchis, qui est à ce jour inexplicable, voire inexcusable. 





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PHOENIX RESURRECTION: THE RETURN OF JEAN GREY #1 (REVIEW)

La première fois que Matthew Rosenberg a lu une histoire avec la belle Jean Grey, c'était lorsqu'il était môme, après avoir emprunté les comics du frère aîné, et s'être enfermé dans les toilettes. Hum, oui, la fin de la phrase prête à équivoque, alors mieux vaut l'oublier... Toujours est-il que le scénariste est un vrai amoureux de la rouquine, et que son départ (définitif, humour) de l'univers Marvel a fait naître en lui un vide qu'il est bien heureux aujourd'hui de combler.
Le premier épisode de la mini série qui fait revenir Jean (la vraie Jean, pas sa version adolescente qui traîne dans les parages depuis quelques années) est donc sorti. En fait, ça ressemble fort à une énième aventure des X-Men. Un phénomène étrange se produit dans une bourgade américaine, deux enfants inanimés qui flottent au dessus de la surface du sol, du sang à la tête, mais sans blessure apparente. Cerebro a relevé une émission d'énergie inconnue, en trois points du globe, et les mutants se séparent donc en trois équipes, les amenant dans l'ancienne demeure du Club des Damnés, au Pole Nord, et au Monastère du Mont St Francis (repère des Acolytes).
Le dessin est confié à Leinil Yu, qui assure le service minimum. Lui en tiendra t-on rigueur? Non, car on devine que l'artiste a du dessiner en train de bailler à sa table, tant on lui demande de mettre en scène des dialogues, de la parlotte, des moments statiques où un metteur en scène comme lui est probablement sous-employé. Du coup il ne s'applique guère, et nous la rejoue "planches pas toutes très jolies" comme en début de carrière, par ailleurs.
Jean Grey peut-elle l'être l'étincelle qui manque aux X-Men, pour redevenir cette formation si attachante et si vivante, qui a rythmé nos plus belles heures de lecture adolescente? Le présent n'est pas si brillant, l'opération ResurrXion commence déjà perdre pied (Generation X, Iceman, et Jean Grey sont annulés), alors inutile de le cacher plus longtemps, Marvel cherche son salut dans les heures glorieuses de son passé. Renaître de ses cendres, après tout, c'est la spécialité du Phénix, non? Surtout que le cinéma aussi proposera de la Phoenix dans les mois à venir, et que la Fox a enfin lâché du lest sur les droits des mutants, que Marvel avait en son temps bradé sans bien comprendre ce qui allait se produire. 
En attendant mieux, ce retour de Jean Grey (the real and only Jean) commence petitement, comme un simple nouvel arc narratif, avec seulement deux dernières planches qui sonnent comme une promesse pour vieux fans (hey les amis, attendez, on va vous les ramener vos vieux personnages, sans blague Bendis et ses jeunes X-Men, on est désolés...). C'est un constat récurrent chez les mutants depuis des années, même quand le teasing et l'idée semblent promettre du lourd, on se retrouve à faire la moue, en se disant que oui, franchement, c'était mieux avant. Démentez-moi les gars, je vous en prie. 



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SECRET WARS CIVIL WAR : CHARLES SOULE REFAIT LE MATCH

Civil War. Encore et encore. Pas la première du nom (de Mark Millar) ni celle plus récente de Bendis. Il s'agit ici de la version proposée dans le cadre des nouvelles Secret Wars de l'an passé. Pour rappel, dans la saga de départ, deux camps sont opposés et se tapent allégrement dessus. Celui de Tony Stark, qui considère que tout individu doté de pouvoirs doit se faire recenser par l'état, et entrer à son service, s'il veut rendre la justice dans les rues, et celui de Steve Rogers, pour qui la liberté fondamentale des citoyens va au delà de leurs capacités, formidables ou non. Imaginons un instant que cette guerre n'ait pas connu la fin que nous savons, mais qu'elle ait duré bien plus, au point de s'envenimer et d'atteindre un point de non retour, avec une série de sacrifices et de morts telle qu'il n'est plus possible, plus jamais, de faire marche arrière. Voici la toile de fond de notre aventure, qui se rapproche finalement davantage d'un long What if? que d'une série à classer parmi les conséquences des Secret Wars. Ici l'Amérique a fini par se diviser en deux factions, avec le Blue, territoire de Captain America, Spider-Man et consorts, et l'Iron, gouverné par Iron Man d'une main de ... fer. Désolé, c'était trop facile. Chez Tony, la société est militarisée et une gamine qui découvre ses pouvoirs et vole pour la première fois est vite encadrée par la milice agissante. Chez Steve, c'est ambiance détente et permissivité. Sois responsable, et éclate toi, c'est le mot d'ordre des héros avec des dons particuliers. Cette incroyable dissension, source de morts et de drames, pourrait peut-être connaître une issue positive, enfin... à condition qu'une conférence de paix, réunion au sommet entre les deux frères ennemis, parvienne à aboutir autrement que dans un bain se sang. Une zone neutre, à la frontière entre les deux territoires, a été choisi pour cet entretien historique. Seulement voilà, vous vous en doutez, il suffit de peu pour que le brasier ne reprenne de plus belle; alors quand un sniper isolé provoque un incident regrettable, c'est de nouveau l'escalade, la méfiance, les faux semblants, et l'inéluctable course vers l'anéantissement qui reprend. 

Cette version de Civil War, signée Charles Soule, se lit un peu comme une parabole sur l'équilibre de la terreur, et donne à voir une leçon fondamentale : le jusqu'au boutisme ne donne rien, si ce n'est mort et destruction. Il est superbement épaulé par L.F.Yu qui poursuit son travail de maître de ces dernières années (ses débuts de carrière étaient plus laborieux), avec des planches hyper bien construites et fort soignées. C'est un plaisir de voir qui est dans quel camp, et pour quelle(s) raison(s) et d'essayer de deviner la tournure que vont prendre les événements. Au niveau des enjeux sociaux-politiques, c'est un beau tour de force, et un titre qui se fait respecter. Si le niveau qualitatif moyen des Secret Wars secondes du nom fut fort variable, il s'agit ici d'une des histoires les plus abouties et hautement recommandables. La leçon qui clôture les cinq épisodes vient renforcer ce que plus ou moins de nombreuses histoires Marvel, à travers les décennies, ont tenté de définir en filigranes. A savoir que les super-pouvoirs, loin d'être une solution, peuvent être en réalité une grande partie du problème. Bien entendu, cette Civil War là est aussi l'occasion d'assister à des retournements de situations, des actes de traîtrise fomentés dans l'ombre, et de revoir certains personnages dans un contexte inédit, comme Peter Parker, qui a choisi de se séparer de Mary-Jane et son enfant, pour officier dans l'autre camp (celui de Captain america) ou bien Jennifer Walters, avocate et Miss Hulk, qui est l'amante de Tony Stark, avec ou sans charpente verte ultra musclée. Si vous deviez n'acheter que trois quatre albums liés à la période Secret Wars (et personne ne vous en voudrait de vous arrêter là) celui-ci aurait toutes les chances d'être du lot.  



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AVENGERS & X-MEN - AXIS (LA SAGA COMPLETE DISPONIBLE EN UN SEUL ALBUM)

Quelle place véritable pouvait-il y avoir pour un événement comme Axis, coincé entre les soubresauts de Original Sin et la grande révolution annoncée des Secret Wars? Aucune probablement, et cela se sent dès le début du premier épisode, qui ressemble plus à l'épilogue du run de Remender sur Uncanny Avengers qu'à à grand crossover made in Marvel. Il est difficile de se passionner pour un récit aussi peu passionnant, qui remet sur le devant de la scène un certain Onslaught, qui n'a pas laissé que des souvenirs impérissables dans la tête des anciens lecteurs (et je préfère taire le fort mauvais Onslaught Reborn de Jeph Loeb, une des pires histoires que j'ai pu lire un jour en comics). Onslaught est donc la fusion entre les esprits mauvais de Charles Xavier, et de Magneto. Sauf que cette foi-ci le maître du magnétisme est hors de l'équation, au point qu'il est un des antagonistes les plus sérieux de son ancienne incarnation. C'est le Crâne Rouge qui est associé à Xavier (pourtant mort) et qui donne naissance au soi-disant Onslaught le Rouge, dont les velléités racistes et eugéniques font froid dans le dos. Grâce aux pouvoirs télépathiques de l'ancien mentor des X-Men, il parvient à faire se dresser les uns contre les autres un peut tout le monde, et provoque une vague de haine au niveau mondial, en exacerbant les peurs et les doutes profonds. Rien de bien original, c'est déjà cet artifice qui dominait dans les premiers épisodes de la déjà citée Uncanny Avengers. Du coup les héros s'unissent et s'en vont tabasser le bon gros méchant du moment, qui a de son coté des sentinelles d'un nouveau genre, conçu en secret par Tony Stark, et dont la caractéristique est de s'appuyer sur les vieux dossiers secrets de la période Civil War, qui permettaient à Iron Man de tout savoir des caractéristiques et surtout faiblesses de ses semblables. Le reste du scénario est une ode à la violence gratuite. Tout le monde tape, sort ses pouvoirs, tombe, se relève, et Onslaught le Rouge vacille mais reste sur pieds. Jusqu'au triomphe apparent et le coup de théâtre final qui est tiré par les cheveux, voire totalement pas crédible. 


Et là commence un autre chapitre fort différent de Axis. Je parle bien entendu de Inversion. Le pitch est simple, des vilains deviennent bons, et se comportent en héros pour sauver les miches de la veuve et de l'orphelin, et des gentils deviennent fort méchants, ou adoptent un comportement cynique et violent. Iron Man est lui un cas à part, en bon entrepreneur et ancien vendeur d'armes, a t-il vraiment besoin d'un coup de pouce pour basculer du mauvais coté? Bref, on change de cavalier, et dansez messieurs. Rick Remender est capable d'être un fichu bon scénariste, et mettre sur pieds une trame complexe et ramifiée ne lui a jamais fait peur. Mais ici il est pris dans la mélasse d'un grand nombre de tie-in ou de récits dérivés, où les inversions et ses répercussions sont développées et exploitées, ce qui fait qu'il doit se contenter de la ligne directrice forte, et y aller avec la grâce de l'éléphant qui rentre dans un magasin de porcelaine. Parfois ça fait mouche et c'est pertinent (comme Magneto, qui étant depuis toujours confiné aux zones de gris, n'est pas si affecté que cela par le cours des choses, ou encore Sam Wilson, qui est tendu et coupant comme une lame de rasoir) d'autres fois c'est plus anecdotique (Thor va jouer au casino, certains méchants convertis sont peu crédibles). Les dessinateurs présents dans Axis sont tous de grosses pointures, comme Adam Kubert, qui est loin de signer là le travail le plus remarquable de sa carrière, mais assure le job facilement. Même remarque pour Terry Dodson, comme s'il n'y croyait pas totalement non plus. Et Leinil Francis Yu est une valeur sûre, pour le trait détaillé et moins la construction de ses planches. Axis s'embourbe au fil des pages et atteint son climax dans des nombreuses pages de bataille rangée, où les personnages se tapent dessus et produisent de la testostérone au litre, sans que le lecteur ait grand chose à se mettre sous les yeux, en terme de réflexion ou d'inventivité. Il s'agit clairement d'un "event" de commande, qu'il fallait faire, car déjà programmé et rentrant dans la logique du "toujours sur le coup" imposé par Marvel à ses auteurs phares ces dernières années, mais ces épisodes s'oublieront rapidement et sont à classer au rayon des comics alimentaires, bourrés de calories et pas très sains pour la santé.




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CIVIL WAR : LE MENSUEL PANINI "SECRET WARS"

Civil War est de retour. Aussi bien sous la forme d'un mensuel temporaire chez Panini, que d'une mini série liée aux Secret Wars nouvelle version. On va donc jeter un oeil de plus près au sommaire et au menu de la revue. C'est parti.
La Guerre Civile, donc. Imaginons un instant que cette guerre n'ait pas connu la fin que nous savons, mais qu'elle ait duré bien plus, au point de s'envenimer et d'atteindre un point de non retour, avec une série de sacrifices et de morts tels qu'il n'est plus possible, plus jamais, de faire marche arrière. Voici la toile de fond de notre aventure, qui se rapproche finalement davantage d'un long What if? que d'une série à classer parmi les conséquences des Secret Wars. Ici l'Amérique a fini par se diviser en deux factions, avec le Bleu, territoire de Captain America, Spider-Man et consorts, et l'Iron, gouverné par Iron Man d'une main de ... fer. Désolé, c'était trop facile. Chez Tony, la société est militarisée et une gamine qui découvre ses pouvoirs et vole pour la première fois est vite encadrée par la milice agissante. Chez Steve, c'est ambiance détente et permissivité. Sois responsable, et éclate toi, c'est le mot d'ordre des héros avec des dons particuliers. Cette incroyable dissension, source de morts et de drames, pourrait peut-être connaître une issue, enfin... à condition qu'une conférence de paix, réunion au sommet entre les deux frères ennemis, parvienne à aboutir autrement que dans un bain se sang. Une zone neutre, à la frontière entre les deux territoires, a été choisi pour cet entretien historique. Seulement voilà, vous vous en doutez, il suffit de peu pour que le brasier ne reprenne de plus belle; alors quand un sniper isolé provoque un incident regrettable, c'est de nouveau l'escalade, la méfiance, les faux semblants, et l'inéluctable course vers l'anéantissement qui reprend. Cette version de Civil War, signée Charles Soule, se lit un peu comme une parabole sur l'équilibre de la terreur, et donne à voir une leçon fondamentale : le jusqu'au boutisme ne donne rien, si ce n'est mort et destruction. Il est superbement épaulé par L.F.Yu qui poursuit son travail de maître de ces derniers temps, avec des planches hyper bien construites et fort soignées. C'est un plaisir de voir qui est dans quel camp, et pour quelle(s) raison(s) et d'essayer de deviner la tournure que vont prendre les événements.
Cap ensuite sur le XIX° siècle. 1872, c'est Marvel à l'ère du Far-West, quand les cow-boys et les indiens occupaient l'espace vital, avec des ranchs et des chevaux, des flèches et de vieux revolvers, des saloons et des shérifs. L'action se déroule dans la ville de Timely, joli clin d'oeil au patronyme précédant Marvel, et ce n'est pas le seul, tant tout le récit est parsemé de renvois, de citations, qui rende la lecture fort agréable. Dans ce domaine reculé du Battleword, le shérif local, un certain Steve Rogers (forcément...) a bien du mal avec les pontes locaux qui se gargarisent et se vautrent dans la corruption et un exercice brutal et discutable du pouvoir. Les méchants sont Wilson Fisk, le Caïd du coin, et les entreprises Roxxon, dont les affaires sentent mauvais à des kilomètres à la ronde. L'arrivée d'un indien (Red Wolf), qui a traversé le désert pour débarquer à Timely, va précipiter les événements et mettre chacun devant ses responsabilités. Rogers, qui va devoir afficher son incorruptibilité et sa droiture aux yeux du reste de la ville, Ben Urich le journaliste, qui rend comptes des tensions locales (mais sa femme Doris a été malmené et depuis ses écrits sont trop complaisants), et Tony Stark, qui passe son temps devant le saloon à chanter ivre mort, une bouteille à la main. Bon choix que le duo Gerry Duggan et Kik Virella. Le scénariste tout d'abord, car comme souvent il fourmille d'idées à mettre en place, dans un ton et avec un humour teinté de coolitude qui transforme ce tie-in des Secret Wars en un western aussi rétro que futuriste, où le lecteur peut petit à petit mettre en parallèle ce qu'il lit avec ce qu'il connaît déjà du Marvelverse. Le dessinateur, ensuite, car son trait énergique et volontairement brut et pas toujours bien dégrossi colle à merveille avec l'ambiance, avec ces contrées où on croit entendre résonner une musique à la Ennio Morricone et le bruit de la gâchette pressée avec le bang fatidique d'un duel au soleil. 

Si mon opinion semble fort positive, voici venir la troisième série, celle qui me semble la moins intéressante, parmi les quatre qui sont présentées dans ce mensuel. En tête d'affiche Leopold Zola, le fiston, celui que Steve Rogers a sauvé de la Dimension z et rebaptisé Ian, est devenu ensuite Nomad, compagnon d'arme de Sam Wilson. Sauf que piégé dans les laboratoires d'Arnim Zola, il a du son salut à l'ascenseur infini, qui l'a apparemment propulsé dans une autre ère, un  monde incompréhensible, le Battleword. Les autres y sont arrivés par un autre biais, en conséquence Ian a toujours les souvenirs de la réalité qu'il a quitté, et ne comprend absolument rien à où il débarque à l'improviste. Seule certitude, il y a du Hydra la dessous, ce qu'il constate de visu alors qu'il prête secours à un jeune occupé à taguer des biens public avec une simple bombe à peinture. la réaction des forces de l'ordre est disproportionnée, dans un univers où, semble t-il, Hydra n'est pas maître de la ville, mais l'aurait carrément fondée! Bref, Nomad est perdu, déboussolé, avec comme seule constante par rapport à ce que nous avons découvert à son sujet, ce besoin de jouer aux héros et défendre la veuve et l'orphelin, de bons sentiments qui dérivent d'une éducation aux cotés de Captain America, le boy-scout par excellence, qui a "déprogrammé" un jeune homme conçu et préparé pour succéder à son terroriste cinglé de paternel. Nous voici dons happés par cette série qui est centrée sur une New-York contaminée par le fascism power, et qui est en fait la continuation (plus ou moins) de ce qui se racontait dans All-New Captain America avant que les Guerres Secrètes ne débutent. Rick Remender peut donc poursuivre son travail (certes il doit tenir compte du contexte) avant de se mettre temporairement (il reviendra, soyez-en sur) sur la touche pour Marvel. Pour le moment c'est de l'action brut de décoffrage, quelques dialogues de-ci de là pour nous expliquer que les peines et les délits ne peuvent pas être disproportionnés, et que on devient ce que nos expériences font de nous, et pas ce que voudrait la génétique, comme dans le déterminisme de Zola (Emile, par Arnim, vous me suivez? Non, c'est normal...). Aux dessins, Roland Boschi oeuvre comme à son habitude, dans des conditions urbaines, faussement crades, qui ne sont pas sans rappeler, par certains endroits, le travail de Mark Texeira, avec un encrage moins appuyé, contaminé par la ligne cahotique et abrupte dans les formes d'un Rick Leonardi ou Mike Mignola.
Ultime rendez-vous pour les lecteurs, la nouvelle mouture de Planet Hulk. Sauf qu'en réalité, la série ne démarrera que dans le prochain numéro. en janvier nous n'avons droit qu'à un bref récit (une histoire back-up) qui a au moins un mérite, celui de nous expliquer comment et pourquoi un des territoires du Battleword est infesté de Hulks, l'origine de cette contamination multiple. Des pages sympathiques racontées avec humour par Greg Pak et mises en dessin de fort belle façon par Takeshi Miyasawa. Bref pas seulement du remplissage, mais une mise en bouche qui sert à quelque chose. 
Verdict "Secret Wars" : Un mensuel recommandé. Trois des quatre séries me semblent de bonne facture, et les artistes présents, de Yu à Remender, de Soule à Duggan, sont parmi ceux qui se fait de mieux en ce moment. 


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SECRET WARS : CIVIL WAR #1 #2

Après Siege hier, c'est au tour (et avec un retard notable) de Civil War de passer l'épreuve de la petite review sur notre blog. Bien entendu, il s'agit ici de la version proposée dans le cadre des nouvelles Secret Wars. Pour rappel, dans la saga de départ, deux camps sont opposés et se tapent allégrement dessus. Celui de Tony Stark, qui considère que tout individu doté de pouvoirs doit se faire recenser par l'état, et entrer à son service, s'il veut rendre la justice dans les rues, et celui de Steve Rogers, pour qui la liberté fondamentale des citoyens va au delà de leurs capacités, formidables ou non. Imaginons un instant que cette guerre n'ait pas connu la fin que nous savons, mais qu'elle ait duré bien plus, au point de s'envenimer et d'atteindre un point de non retour, avec une série de sacrifices et de morts tels qu'il n'est plus possible, plus jamais, de faire marche arrière. Voici la toile de fond de notre aventure, qui se rapproche finalement davantage d'un long What if? que d'une série à classer parmi les conséquences des Secret Wars. Ici l'Amérique a fini par se diviser en deux factions, avec le Blue, territoire de Captain America, Spider-Man et consorts, et l'Iron, gouverné par Iron Man d'une main de ... fer. Désolé, c'était trop facile. Chez Tony, la société est militarisée et une gamine qui découvre ses pouvoirs et vole pour la première fois est vite encadrée par la milice agissante. Chez Steve, c'est ambiance détente et permissivité. Sois responsable, et éclate toi, c'est le mot d'ordre des héros avec des dons particuliers. Cette incroyable dissension, source de morts et de drames, pourrait peut-être connaître une issue, enfin... à condition qu'une conférence de paix, réunion au sommet entre les deux frères ennemis, parvienne à aboutir autrement que dans un bain se sang. Une zone neutre, à la frontière entre les deux territoires, a été choisi pour cet entretien historique. Seulement voilà, vous vous en doutez, il suffit de peu pour que le brasier ne reprenne de plus belle; alors quand un sniper isolé provoque un incident regrettable, c'est de nouveau l'escalade, la méfiance, les faux semblants, et l'inéluctable course vers l'anéantissement qui reprend. Cette version de Civil War, signée Charles Soule, se lit un peu comme une parabole sur l'équilibre de la terreur, et donne à voir une leçon fondamentale : le jusqu'au boutisme ne donne rien, si ce n'est mort et destruction. Il est superbement épaulé par L.F.Yu qui poursuit son travail de maître de ces derniers temps, avec des planches hyper bien construites et fort soignées. C'est un plaisir de voir qui est dans quel camp, et pour quelle(s) raison(s) et d'essayer de deviner la tournure que vont prendre les événements. Au niveau des enjeux sociaux-politiques, c'est un beau tour de force, et un titre qui se fait respecter. Un de ceux que je vous recommande vraiment, et sur lequel il ne faudra pas faire l'impasse, quand arrivera la Vf.


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AXIS CHAPITRE 2 : INVERSION

Tout change vite, en 24 heures. Hier nous étions ici même en train de louer sans vergogne les talents de scénariste de Rick Remender, de dire tout le bien que nous pensions de ce type. Le lendemain, c'est à dire aujourd'hui, nous vous retrouvons pour vous annoncer que oui, Remender aussi a des traites pour la maison, la voiture, ou ce genre de dépenses régulières, et que comme tout le monde il doit bien trouver un moyen de les payer, pour vivre confortablement. Alors il écrit des trucs pas toujours très nets, mais beaucoup plus vendeurs et ronflants, et comme cela l'affaire est dans le sac. Ce doit être ça, la véritable origine de ce "Axis" qui se poursuit dans le second mini fascicule disponible en kiosque. On y retrouve la bataille homérique entre Onslaught le rouge et tous les héros, qui se sont fait rétamés de belle manière, et qui ont besoin de l'intervention d'un groupe de cinglés, d'assassins et de psychopathes notoires, pour avoir une possibilité de renverser la vapeur. Je veux bien croire à tout, y compris l'impensable, mais voir Carnage faire équipe avec d'autres calibres dans le genre, pour sauver les fesses de nos amis en costume, j'ai du mal à avaler la couleuvre. Tout le monde se tape dessus,, Leinil Francis Yu dessine ça en mode pilotage automatique (c'est meilleur dans l'épisode 4), c'est la foire à la blague à deux sous, même en pleine tragédie. Bien sur, comme c'est le troisième épisode seulement, le suspens est relatif, et on devine qui va s'imposer, à la longue. Après une vingtaine de pages d'une absurdité colossale et quasi insultante, enfin il se produit quelque chose qui mérite d'être noté : un sort d'inversion, lancé par Scarlet Witch (celle-ci, quand elle fait de la magie, il vaut mieux ne pas traîner dans le coin...). En gros les gentils présents sur le lieu du sortilège vont devenir un peu moins sympas, tandis que les méchants vont développer une tendance héroïque. Tout ceci alors que mutants et Avengers s'étripent au sujet du Crâne Rouge, neutralisé et emprisonné, et dont le destin est l'occasion d'une nouvelle dissension, après celle encore récente de Avengers Vs X-Men. Du coup le récit décolle et on va enfin pouvoir lire des choses plus pertinentes et bien pensées, même si reste le problème de fond. Axis est coincé entre Original Sin et Secret Wars, n'est que l'émanation de ce que Remender avait prévu sur sa série Uncanny Avengers, et n'a aucune ambition réelle de marquer les esprits à long terme, vu qu'il se passe des choses autrement décisives dans l'univers Marvel, au même moment (allez voir chez Hickman). Pas facile dans ces conditions de trouver le bon ton. Un bon point pour Panini qui publie un certain nombre de variant covers en pleine page, ça sonne presque comme un bonus agréable. 


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SUPERIOR (DE MILLAR & YU) REVIENT DANS UN ALBUM INTEGRALE

Il parait que c'est Stan Lee qui a mis la puce à l'oreille de Mark Millar. A propos de son travail sur les plus grands héros Marvel, Stan The Man aurait eu cette remarque envers son cadet : Pourquoi ne pas les inventer de toutes pièces, ces héros; ne pas créer les tiens, qui te soient propres? C'est ce que Mark a fait, avec une réussite variable, sous l'étiquette Millar's world. Cette fois, il s'agit de Superior, qui a droit à une édition Deluxe après avoir été saucissonné en son temps en deux fines tranches chez Panini, comme ce fut le cas pour Kick-Ass, si on reste dans les oeuvres de Millar. Si je me suis dirigé à l'origine vers cette histoire un peu à reculons, je fais tout de suite mon mea culpa : il s'agit d'un vrai récit enthousiasmant, truffé de petites scènes touchantes ou drôles, pleinement réussi. On a l'impression de relire une de ces aventures fondatrices de l'âge d'or ou d'argent, quand naissaient régulièrement des personnages tous plus étonnants les uns que les autres, dans des conditions étranges et vraiment naïves, mais que le sense of wonder du lecteur avait tôt fait d'avaler comme une couleuvre savoureuse. Du coup, place à Simon Pooni, un jeune collégien avec toute la vie devant lui (il brille même au basket, à son école) jusqu'au jour où la tragédie frappe à sa porte, sous la forme d'une sclérose en plaques foudroyante. Désormais condamné au fauteuil roulant et privé de presque tous ses amis (il ne subsiste plus que Chris pour lui tenir compagnie), il se console au cinéma, devant de bons gros movies pour geeks comme Superior 5, le dernier en date d'une franchise qui accumule les dollars, et met en scène son super héros favori, une sortie de copie carbone de Superman emballé dans un costume moulant écarlate. Un quotidien tristement banal, jusqu'à ce qu'un soir, tout bascule...

Simon reçoit la visite d'un curieux petit singe de l'espace qui parle, venu exaucer son voeu le plus cher. Du coup, le garçon se transforme en son modèle super-héroïque, pouvoirs compris. C'est ainsi qu'il peut voler, est doté de rayons calorifiques, d'une super vision, d'une force herculéenne, d'un souffle réfrigérant. La découverte de ces dons, l'entraînement pour savoir les maîtriser, tout cela est narré avec un naturel et un charme fou qui font des premiers chapitres de Superior un pur moment de plaisir. La naïveté de Simon, épaulé par son pote Chris, est une réussite quasi parfaite à mettre au crédit d'un Millar inspiré, qui insuffle beaucoup d'émotions dans son nouveau héros, en évitant les travers du pathos exagéré (le pauvre handicapé qui transcende sa condition, ce n'est pas pour cette fois). Toutefois, un tel cadeau pourrait bien avoir un prix. Déjà, on se rend vite compte que le gentil singe ne l'est pas tant que ça, et qui sait ce qu'il se produira lorsqu'il reviendra, au bout d'une semaine d'absence, pour révéler à Simon ce qu'il n'a pas pu ou voulu lui dire sur le moment... Le lecteur lui jubile, car tout semble s'agencer avec grâce. De la disparition du petit et la réaction des parents, à l'utilisation des pouvoirs de Superior, de la journaliste aux dents longues qui chasse le scoop (une Loïs Lane sans scrupules) au potentiel grand ennemi tapi dans l'ombre (et qui va en sortir avec fracas!), je n'ai quasiment vu que du positif dans ce réjouissant  Superior, que je recommande très chaudement. D'autant plus que Yu est au meilleur de sa forme pour ce qui est du dessin. A coté des planches qu'il livre ici, Secret Invasion ou les New Avengers semblent vraiment fadasses. C'est racé, presque sculpté dans la page, esthétiquement remarquable. Les scènes d'action explosent et sautent au visage, et les moments intimistes sont convaincants, voire poignants. Vous pouvez offrir ce volume à n'importe lequel de vos amis qui ne connaît pas grand chose à l'univers Marvel ou Dc, ce Superior se suffit amplement à lui même, et constitue une des deux trois oeuvres les plus abouties de Mark Millar. 


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MARVEL SAGA 3 : LE PROCES DU PUNISHER

Le procès du Punisher, quand on se penche sur son histoire éditoriale, il y a de quoi avoir des doutes. Et profonds. Le genre de projet qui voit le jour il y a bien longtemps, est mis de coté des années durant, commence avec un dessinateur et se termine avec un autre... Et pourtant, au final, l'ensemble tient la route et se laisse lire avec bien plus de plaisir que certaines de ces histoires targuées Marvel Now dont on nous abreuve en ce moment, et qui ne changent guère du marasme ambiant auquel nous commençons à nous habituer chez Marvel. Procès donc, ce qui veut dire que Frank Castle a été intercepté par la police de New-York? Allons donc, ils en sont incapables, vous vous en doutez bien. Non, notre justicier a décidé de se rendre de lui même, et s'il met les pieds dans un commissariat, c'est pour avouer l'enlèvement et le meurtre du substitut du procureur. Rien que ça. De quoi lui assurer un passage rapide sur la chaise électrique, à moins qu'il ne trouve vite une jeune avocate de talent qui va faire son job à la perfection,  histoire de lui permettre de monter une défense si efficace, qu'elle va lui donner l'occasion de mener son plan initial à son terme. Car oui, le Punisher n'est pas sénile : quand il se rend, c'est qu'il a une idée derrière la tête, qui nécessite de passer par la case tribunal et forces de l'ordre. Le récit est bien mené et nous propose un anti-héros terrifiant et méticuleux, toujours aussi obstiné et déterminé dans son modus operandi sans nuances. Guggenheim livre deux épisodes plaisants, dessinés avec bon goût (pour peu qu'on aime son style) par Leinil Yu et Mico Suayan (le second). Je vous le répète, je n'attendais pas grand chose de ces deux numéros, et pourtant ils sont sympathiques!

Compte tenu du format particuliers du premier récit (deux épisodes) Panini a décidé de publier en appendice une autre histoire de la même longueur, suivant une thématique vaguement similaire. Point d'anti-héros cette fois, mais un criminel, un vrai, pour ce Perfect Game. Bullseye est une ordure, mais qui affiche lui aussi un sacré body count à son actif. Quand on lui assigne une cible à abattre, il ne la loupe jamais, en théorie. L'argent est son moteur, mais pas toujours. Car Bullseye aime les défis, les vrais, et pour lui son métier est aussi un art de vivre, de se dépasser, de réaliser l'impensable. Ce qui peut demander une longue préparation, comme le jour où il infiltre une ligue mineure de base-ball, en gravit les échelons batte à la main, et se fraye un chemin vers des performances et un match de légende, à l'issue duquel il souhaite mettre un terme à son contrat du moment. Chalie Huston accomplit là un boulot très intelligent et minutieux, et fait raconter cette saison sportive et criminelle par un collectionneur de trading cards, à un Daredevil venu à la pêche aux infos. Bien sur, s'y connaître un peu en base-ball aide à prendre plus de plaisir, mais même sans ça, vous devriez tout comprendre. Shawn Martinbrough a un style de dessin qui vise à l'essentiel, très ombragé, qui colle assez bien avec l'ambiance de cette histoire. Du coup on obtient un numéro de Marvel Saga franchement plaisant, ce qui n'était pas gagné si on jette un oeil au sommaire. La couverture est également de toute beauté. 


AVENGERS 10 EN KIOSQUE : LA SEMENCE DE THANOS

Parfois, un mensuel comprenant quatre ou cinq séries, ça peut avoir du bon. C'est la seule solution pour publier des titres qui auraient une vie autonome bien précaire (comme Superior Foes of Spider-Man, par exemple) sans des personnages forts et iconiques pour booster les ventes. D'autres fois, par contre, ce phénomène peut sérieusement plomber l'ambiance, au point de transformer ce qui ressemble à un rendez-vous incontournable, en une petite purge inattendue. Je m'explique, avec le sommaire du numéro 10 de Avengers, en ce début avril. 
Tout d'abord, les deux séries des Avengers, scénarisées par Hickman, sont liées intimement à Infinity. Nous pouvons lire la trahison de J'Son le roi de Spartax, et où en est la résistance, au fond de l'espace, contre l'arrivée inéluctable des Bâtisseurs. En parallèle, Thanos tente de mettre la main sur son fils, caché au milieu d'une cité perdue des inhumains, et on devine qu'il est prêt à tout pour cela. Deux épisodes à suivre car très importants dans l'économie de la saga, avec le très bon travail artistique de L.F.Yu ou de Deodato Jr. Mais ça fait moins de la moitié du mensuel, dont le menu est complété par du moins bon, voire du franchement mauvais.

Déjà, l'épisode des Secret Avengers n'est guère folichon. Pour la énième fois, on y parle complot au plus haut niveau du Shield, de lutte de pouvoir, de souvenirs effacés de la tête des héros qui collaborent avec le contre espionnage. C'est lisible, certes, mais ça ressemble à des choses vues et revues, souvent avec plus de rythme, de folie. Arrive ensuite Young Avengers, qui ressemble à une sorte d'indigeste boulgi boulga, à base de parasite extra-terrestre au nom ridicule (Maman), qui infecte les différentes réalités et s'en prend aux héros adolescents. Ces derniers ont déjà été bien mieux caractérisés par le passé, et la présence du jeune Loki devient lourde et malvenue. Nous sommes à mille lieues de la fourberie du Dieu demi frère de Thor, avec cette incarnation sans saveur, ce gamin malin qui nous emmène dans ses machinations impliquant Wiccan et la magie. Dur de tout suivre, tout comprendre, ça part un peu dans tous les sens, et surtout, après une dizaine de numéros, ça devient lassant et redondant. Le pire est encore à venir, avec une mini série opposant Captain America à Hydra. Cinq épisodes à travers les âges, dessinés par des artistes à chaque fois différents. Ici nous sommes en plein second conflit mondial, et l'Hydra a mis au point des super soldats à base de morts ressuscités grâce à un sérum qui leur confèrent une force monstrueuse. Cap et Bucky tombent dans le panneau, avant d'être sauvés par une espionne (aucun pathos, c'est limite crédible). Le point négatif c'est qu'on s'en fiche complètement. Le dessinateur, Sergio Cariello, va encore devoir travailler pour se hisser à la hauteur, ses planches sont plutôt expéditives, brouillonnes. On a déjà lu cent fois ce genre d'épisodes inédits tirés de la guerre (elle a du duré cent ans avec le nombre de batailles que semble avoir livré Steve Rogers...) et on ne comprend pas l'intérêt d'y revenir, encore et encore, avec un titre aussi utile qu'un sèche cheveux pour Fabien Barthez. Comprenez-moi : c'est Infinity, le lecteur lambda veut suivre le grand événement et se lance dans l'achat des différentes revues en pensant lire de bonnes choses en complément. Et vlan, il tombe sur Avengers 10, presque cinq euros, deux histoires qui vont le transporter, le reste à lire en vitesse entre deux passage aux toilettes. La dure loi des comic-books au mensuel; il y a de tout dans la production mainstream Marvel ou Dc. Du très bon, de l'excellence, du totalement superflu. Ici, on a un exemple remarquable de cette diversité. Et une moitié de magazine qui ne sert à rien, ou presque. 


MARVEL NOW LE VERDICT (9) : INDESTRUCTIBLE HULK DE Mark Waid et L.F. Yu



Indestructible Hulk est le genre de série dont il m'est difficile de parler ici même. En réalité, je n'arrive pas à avoir d'avis tranché, et il n'est pas dit que ce soit un point positif pour ce titre. Franchement pas mauvais, nous sommes d'accord, mais de là à dire que c'est une réussite... Mark Waid nous raconte des choses, mais comparé à ce que nous avons lu récemment (Planet Hulk, l'apparition de Hulk Rouge, créatures bleues, etc...) l'histoire ronronne et se contente de petites touches discrètes, qui finiront probablement (je le souhaite) par révéler une pertinence flagrante sur le long terme. Ce n'est pas un hasard non plus si le premier épisode est construit à partir d'une conversation, autour d'une table. Bruce Banner y rencontre la directrice du Shield, pour passer un marché : le géant vert se met au service du contre-espionnage en échange des moyens humains et techniques pour exploiter ses talents d'inventeur et de scientifique. S'ensuit une bataille contre Iron Man (pour de faux, les amis), et un affrontement face à l'Homme Pentatronique, dont le nom est déjà tout un programme. Pour un colosse comme Hulk, qui a déjà failli mettre à terre tous les héros de la planète (World War Hulk), c'est presque une injure. Aux dessins Leynil Yu est dans une forme splendide : quand il s'agit d'insuffler du mouvement, de la vie, de sortir des pleines pages à couper la souffle, il répond présent. Un peu moins pour les visages et les plans rapprochés, avec notamment un jeu d'ombre et de couleur blanche sur les reflets que je trouve assez irritant (Sunny Gho, coloriste accusé, levez-vous). Mais c'est du bon boulot, sérieux et efficace. Tout ce qu'on veut maintenant, c'est du Hulk en furie, une opposition dantesque, de quoi rendre le titre évident (indestructible). Bref, il faut que Hulk smash, et vite.


PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...