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PLUNGE : AU FOND DES OCEANS AVEC JOE HILL ET STUART IMMONEN


 En règle générale, quand vous détectez le signal de détresse d'un navire en perdition, vous vous précipitez pour lui porter secours. Là où le problème est beaucoup plus complexe, c'est lorsque ce signal est bref, audible durant quelques minutes seulement chaque jour, et qu'il provient d'un navire d'exploration scientifique qui a disparu il y a 40 ans. Il a fallu un tsunami pour que réapparaisse ce "bateau fantôme" et impossible de savoir ce qui s'est vraiment passé! Tout le monde pense à une erreur mécanique plus qu'à un phénomène surnaturel, au départ. L'histoire est alors centrée sur un groupe de remorqueurs d'épave, qui est embauché par un homme d'affaires sans scrupule, pour une mission qui sur le papier ressemble à quelque chose de tranquille et sans surprise. La biologiste Moriah Lamb se joint à la fine équipe et l'aventure peut commencer au milieu des étendues de glace du détroit de Béring. Evidemment le climat est assez claustrophobique, entre la peur abyssale des profondeurs de l'océan, le côté désertique et abandonné des lieux et de nombreuses scènes qui se passent en intérieur, des espaces confinés où on a vite fait de perdre la tête et de prendre des vessies pour des lanternes. Surtout qu'une fois arrivés sur les lieux, l'étonnement de tous est grand : apparemment certains des membres de l'équipage d'origine ont survécu et malgré les décennies qui ont passé, ils n'ont pas beaucoup vieilli. Certes ils sont dans un état physique délabré, ils semblent avoir perdu leurs deux yeux, et ressemblent presque à des âmes en peine, des malades. La réalité est simple. Ces pauvres marins ne sont plus vraiment eux-mêmes, mais ils sont devenus "autres" bien malgré eux, quelque chose de malfaisant et qui ne vient pas forcément d'ici s'étant emparé de leurs corps. Impossible d'en dire plus sur la trame de l'histoire, sans vous spoilez l'essentiel, aussi nous nous arrêtons là. Soulignons que Joe Hill, le scénariste qui est aussi le fils de Stephen King, est l'auteur de la saga à succès Locke and Key, et il réussit le tour de force de maintenir l'intérêt durant ces six numéros sans jamais connaître le moindre coup de pompe, faisant monter peu à peu la pression, entretenant un climat d'angoisse savamment dosé, et petite remarque qui n'est pas des moindres, en créant et orchestrant des dialogues naturels et cinglants avec souvent des punchlines très drôles et des échanges caustiques. Bref mention très bien à la traduction française, qui a su conserver tout le sel de l'ouvrage.
 



La situation à bord du Derleth va de mal en pis. Et l'ambiance tourne au vinaigre, alors que les frères Carpenter, chargés donc de l'opération de récupération, doivent unir leurs forces et attendre leur tour... d'y passer? Si vous êtes sensibles à ces films d'horreur des années 80, où les personnages sont inexorablement voués à connaître une fin malheureuse, dans une atmosphère poisseuse et poissarde, vous allez être en terrain connu, et ravi. Cela dit accordons à Joe Hill l'intelligence de n'avoir pas joué la carte de la surenchère dans le spectaculaire et le gore, mais d'avoir su répondre à de multiples interrogations existentielles, comme ce qui peut motiver un individu à tourner le dos à tous les autres, ce qui peut exciter sa convoitise au point de lui faire perdre la tête, ou encore la manière dont une communauté est capable de négocier, quitte à perdre certains avantages, pour sauver ce qui peut l'être. Plunge est véritablement agréable  lire, aussi car Stuart Immonen est de retour! Voilà un des dessinateurs les plus talentueux de sa génération, mais qui ne court pas après les contrats, prend son temps, et se place volontiers en retrait alors qu'on lui ferait des ponts d'or du côté des grandes écuries. Chaque vignette est proche de la perfection, avec une palette d'expressions et d'émotions remarquables. Tout semble couler de source, tout semble être naturel, et ce comic book "confiné" bénéficie d'un traitement de première ordre des textures, et de l'emploi des ombres au noir pour densifier les silhouettes et jouer avec le côté spectral d'un récit quasi hallucinant, par moments. Plunge est beau et bien écrit, vous voudriez quoi de plus? 


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THE AMAZING SPIDER-MAN #800 : 80 PAGES POUR UN GRAND FINAL

Dire qu'il y a des décennies de cela, dans les années 60, Stan Lee et Steve Ditko donnaient naissance à un personnage sur lequel peu de monde était disposé à parier. Pensez donc, un homme araignée, c'est repoussant! Et bien non, ce fut un succès incroyable, et aujourd'hui encore Spider-Man est locataire au Panthéon de la pop culture mondiale. Difficile de croiser quelqu'un qui ignore de qui il s'agit, lorsqu'on lui montre le personnage dessiné. Notre Spidey fête son 800° numéro cette semaine, quel parcours extraordinaire, cela méritait bien un numéro de 80 pages, qui ressemble à un petit catalogue, avec à l'intérieur -c'est assez rare pour être noté- une seule et même histoire, divisée en plusieurs chapitres, mais dont la succession est exemplaire. 
Go down swinging -dernière partie donc- avec le face à face définitif entre Spider-Man et le Bouffon Vert, optimisé par le costume de Carnage. Bref encore plus fou et mortel que d'habitude. Un numéro qui est en fait un bel hommage à l'optimisme et à la détermination infaillibles du héros; rien ne le fait jamais céder, et même lorsqu'il écoute une petite voix intérieure qui le pousse vers la violence, il parvient toujours à trouver les ressources morales pour ne pas franchir un cap. Pourtant dans ce numéro Norman Osborn le pousse dans ses derniers retranchements, les amis et la famille de Parker sont en très grand danger, Spider-Man est obligé d'avoir recours à toutes les armes à disposition, y compris le symbiote de Venom, détenu à nouveau par Eddie Brock. On notera au passage que Norman glisse de plus en plus vers un rôle à la "Joker", d'ailleurs vers la fin de l'histoire, une planche le démontre de manière presque servile. Pour autant la résolution de cette très longue histoire réside dans l'essence même des deux forces qui s'opposent, le mal, le bien, la façon de concevoir son rôle et sa propre identité. 
Je vous laisse découvrir la surprise, ainsi que l'identité du personnage qui va mourir, car oui on ne peut pas avoir de grand numéro anniversaire du genre, sans que quelqu'un y laisse la peau. Franchement l'objectif est atteint; sans être un chef-d'œuvre, il s'agit d'un numéro 800 qui mérite vraiment qu'on y jette un œil, pour peu qu'on apprécie bien sûr, la manière de raconter de Dan Slott. Celui-ci s'en va. Il s'agissait là de son dernier arc narratif, et force est de constater qu'il aura apporté beaucoup d'énergie, et des changements très régulièrement dans la vie du Tisseur , même si comme le veut tout bon comic book mensuel mainstream, tout change pour ne rien changer. Côté dessinateurs, Immonen, Camuncoli, Ramos, Martin... n'en jetez plus, vous avez de quoi vous rincer les yeux, avec de surcroît des styles différents. Certes ça vaut 9 dollars 99, ce qui est bien au-dessus d'une simple sortie habituelle, mais bon on ne fête pas son 800° numéro tous les jours...




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THE AMAZING SPIDER-MAN #799 : LA REVIEW

(FAST REVIEW VO)
THE AMAZING SPIDER-MAN #799
(Marvel Comics, 3,99$)

Il est inutile de préciser que le 800 ème numéro de The Amazing Spider-Man va être exceptionnel; non seulement il s'agit d'une parution anniversaire, mais ce sera aussi l'occasion de saluer le départ de Dan Slott, scénariste qui préside au destin du tisseur de toile depuis de nombreuses années. Le coup de théâtre final est un mano a mano des plus sanglants, qui oppose Spider-Man à Norman Osborn. Le Bouffon Vert n'est plus vraiment lui-même depuis que son adversaire est parvenu à neutraliser l'effet de la solution lui donnant son pouvoir. Du coup il est allé chercher dans le symbiote de Carnage un moyen de redevenir une menace, encore plus fou et dangereux qu'avant. 
Battre son opposant ne lui suffit pas, il s'agit aussi de l'humilier, le mettre plus bas que terre, et Spider-Man n'a pas le choix. La prochaine fois qu'il reviendra contraster le Bouffon, celui-ci s'en prendra à tous ses proches et les tuera un par un, de la tante May à Mary Jane Watson. Heureusement il a de nombreux amis et alliés, et à défaut de pouvoir être présent en personne (il a donné sa parole à Norman et il est blessé sérieusement à la jambe), ce sont ces derniers qui vont lui servir de relai sur le terrain, et tenter d'empêcher l'inévitable de se produire. Mais la situation est catastrophique, et le petit Normie, le fils de Harry Osborn, pourrait bien en faire les frais. 
Slot sort l'artillerie lourde, remet en question tout l'équilibre qui s'était installé dans la série, et on tremble à l'idée de ce qui va se produire dans ce fameux numéro 800. La nouvelle dynamique qui s'est instaurée entre Jonah et Spider-Man, avec qui il collabore d'une certaine manière, est aussi très sympathique et induit un fort sentiment de faute chez l'ex éditeur du Buggle, qui a vendu la mèche, malgré lui. Immonen est tout simplement excellent au dessin, chaque planche est un petit traité de comment on dessine un comics mainstream, c'est beau à voir, plein d'action, et avec un suspens vraiment prenant. On s'attend à une sortie de Slott par la grande porte.


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THE AMAZING SPIDER-MAN #797 #798 : GO DOWN SWINGING LE COMPTE A REBOURS COMMENCE

Le compte à rebours pour le numéro #800 a commencé. Dan Slott s'apprête à tirer sa révérence, après une présence constante longue de nombreuses années sur Spider-Man. Il est rare de nos jours qu'un auteur ait la possibilité de rester aussi longtemps aux commandes d'une série, et d'en faire plus ou moins ce qu'il veut. Certaines de ses décisions ont fait crier au scandale les fans, d'autres ont permis vraiment d'apporter de la nouveauté chez le tisseur de toile. Avec lui, l'ennui a connu peu de moments pour se manifester, quoi qu'on en dise.

Bien entendu, qui dit numéro anniversaire d'importance, dit le retour sur scène d'un vilain charismatique et légendaire. Cela fait déjà quelques temps que Norman Osborn est à nouveau sur le pont, en tant que
Green Goblin. Certes Spider-Man à trouvé le moyen de neutraliser le sérum du Bouffon, mais Norman a plus d'un tour dans son sac! Si vous êtes encore là, c'est que les spoilers ne vous font pas peur, ou que vous lisez la Vo, alors nous pouvons continuer sans problèmes... autrement vous êtes prévenus, allez faire un tour sur un autre blog, pour le moment du moins (revenez, quoi, on blague...)
Osborn a en effet décidé d'utiliser le symbiote de Carnage, pour recouvrir ses facultés et mettre la pile définitivement à son ennemi. Dans le numéro 597 on comprend qu'il a kidnappé un proche de Spiderman (Jonah Jameson, dorénavant allié de celui qu'il a longtemps malmené par journaux interposés) pour le faire parler, et obtenir des renseignements précieux concernant son identité secrète. Vous vous rappelez Méphisto et le fameux pacte, qui remonte à l'ère Straczynski? Plus personne ne sait que Peter Parker et Spidey ne font qu'un. Norman a réuni tous les éléments pour parvenir à cette conclusion, et pourtant elle continue de lui échapper, jusqu'à ce qu'un lapsus fatal vienne ruiner cette béate ignorance...
Du coup, le Green Goblin peut passer à l'attaque, et c'est un nouveau combat sanguinaire et violent qui débute entre les deux ennemis de toujours. Là où Slott même bien sa barque, c'est que le Bouffon en veut clairement au super héros, plus qu'à l'homme. C'est le premier cité qu'il désire humilier et faire disparaître avant tout. L'issue provisoire du face-à-face est du coup crédible et choquante,  elle met une pression incroyable sur les épaules de l'Araignée (clin d'oeil à la génération Strange) qui n'a plus aucune marge de manoeuvre. 
Stuart Immonen aux dessins, c'est absolument parfait; les planches sont sublimes, les cadrage, les visages, les poses, tout est réussi, et lire Spider-Man avec un tel dessinateur est un plaisir visuel évident. L'impression est vraiment que nous sommes sur le point de dévorer un numéro #800 de toute beauté. Slott va partir avec un véritable feu d'artifice.


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MARVEL LEGACY THE AMAZING SPIDER-MAN : LE GRAND RETOUR EN ARRIERE

Le problème avec la sérialité dans les comics, c'est que les événements qui s'y produisent fonctionnent toujours sous forme de boucle temporelle : les personnages évoluent, nous avons l'impression (illusion) que des bouleversements profonds sont opérés, mais en règle générale le statu quo de départ est plus ou moins rétabli, par le biais de stratagèmes narratifs parfois pertinents, d'autres fois absolument invraisemblables (le pacte de Méphisto pour faire disparaître le mariage de Peter Parker et Mary Jane Watson). Ainsi récemment, dans le mensuel The Amazing Spider-Man, les lecteurs ont découvert un Peter Parker devenu chef d'entreprise milliardaire, au point d'être le sponsor des Avengers et d'avoir des filiales à travers le globe. Nous sommes donc à des années lumières du personnage timide et introverti, qui dans les années 60 s'évertuait à trouver quelques dollars pour acheter les médicaments d'une tante au bord de la crise cardiaque, à chaque épisode. Ce personnage là -s'il subsiste aujourd'hui- se retrouve avant tout chez l'ancien Ultimate Spider-Man, Miles Morales, qui prolonge l'expérience adolescente du Tisseur de toile, celle-là même qu'on peut aussi découvrir au cinéma, dans Homecoming, qui est en fait un curieux crossover entre ces deux versions du héros, qui se télescopent pour un mélange propre au Marvel Studios. 

Amazing Spider-Man 789 sera le premier numéro de l'opération Marvel Legacy et nous allons voir un Peter Parker revenir au Daily Buggle, lors d'un arc narratif intitulé the fall of Parker. Dan Slott previent : Peter a tout possédé et il a tout perdu, et dorénavant il va devoir à nouveau trouver sa place dans le monde. C'est un retour au statu quo de perdant, tel que nous le connaissons et aimons tous. Nous revenons à cette conception, les vieux amis reviennent sur la scène, certains complètement relookés. Tout ce que vous avez vu, de Big Time à Superior, du Spider-verse aux Industries Parker, tout ceci a été un voyage formidable, dont voici l'issue. Un Peter/Spider-Man plus proche du personnage que nous avons toujours adoré revient, ce sera une récompense pour les lecteurs anciens, mais aussi un excellent point de départ pour Marvel Legacy et ceux qui ont découvert le personnage au cinéma. 
Le dessinateur Stuart Immonen reste à bord, alors que nous avons déjà la certitude que le numéro 800 sera épique. Ce sera le point d'orgue de nombreuses aventures, d'années de lectures. Reste que cette décision risque de hérisser le poil de beaucoup et va dans la direction d'un conservatisme qui ne dit pas son nom. Changer pour ne rien changer, les comics auraient décidément emballé Tomasi di Lampedusa, l'auteur du Guépard. 


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EMPRESS : LE NOUVEAU MARK MILLAR (ET STUART IMMONEN)

Ne vous fiez pas à la couverture de ce Empress, vous auriez l'impression que le personnage central de l'histoire est une sorte de reine maléfique; mais il n'en n'est rien. En réalité Emporia est une victime : elle est mariée avec un tyran qui se complaît à faire couler le sang et avec qui il est impossible de discuter. Sa vie et celles de ses 3 enfants sont marquées par une violence absolue, et le seul espoir qu'elle a d'offrir un avenir différent à sa progéniture est de s'enfuir. Une fuite sans aucune possibilité de retour, puisque la punition serait la mort dans les arènes! Par chance elle a à ses côtés un allié précieux, le garde impérial Dane Havelock. Celui-ci est doué pour le combat et retourner les situations impossibles en sa faveur, et il connaît aussi un certain Tor, un nain capable d'agir par télékinésie sur la technologie ancienne, et qui possède une sorte de robot permettant des bons dans l'espace. Cette faculté de se téléporter va être utile pour notre joyeuse brigade, qui va sauter d'une planète à l'autre, pour tenter de faire perdre ses traces, jusqu'à aboutir sur le monde où réside la sœur de Emporia, quelle n'a pas vu depuis des années et dont elle a jusqu'ici caché l'existence à son mari sanguinaire. Mais ce plan, qui sur le papier semble déjà difficile à réaliser, va se heurter à toute une série de déconvenues et d'épreuves, qui vont le rendre extrêmement périlleux. Petit détail important, nous sommes dans un très lointain passé, à l'aube des temps, et Mark Millar nous explique qu'avant notre civilisation, il y en a eu bien d'autres. Du rétro futurisme sur fond de saga familiale. 


On se demande comment fait Mark Millar. La crème des dessinateurs collabore avec lui. Tout le monde y passe. Ici c'est au tour de Stuart Immonen de donner libre cours à son talent. Certes, coté découpage, il doit aussi se confirmer aux ambitions formelles du scénariste, et reste un peu plus prudent que lorsqu'il a carte blanche totale, mais l'ensemble est de belle facture, et offre de jolies envolées lyriques, dans un space opera simplifié et linéaire, où les liens familiaux font office de ressort dramatique principal. Il y a certes du Star Wars là dedans, mais aussi du Saga (le comic-book de Vaughan) ou du Black Science (Remender) pour les bonds d'un endroit à l'autre. Millar réinterprète comme toujours l'esprit du temps, pour un faire un produit lisible et efficace, qui suscite dès les premières pages la sympathie. Le seul bémol de ce Empress, qui l'éloigne de la catégorie des chefs d'oeuvres de Millar, c'est le besoin d'aller vite, de privilégier l'action, qui fait que certains personnages sont trop vité ébauchés. Par exemple la fille d'Emporia (Aine) qui est juste caractérisée par sa défiance à l'idée d'une relation extra-conjugale de la mère, où même Emporia elle-même, dont les sentiments profonds, une fois le premier épisode passé, sont vite évacués. Coté positif, cela donne le temps de monter des concepts à donner le vertige, comme cette race d'extra terrestres qui vous permettent d'échanger votre corps contre le leur, le temps de se remettre en forme, tout en se prélassant dans une enveloppe inconnue. Empress se veut avant-tout un grand divertissement pour tous les lecteurs, et globalement c'est fort réussi de ce coté. L'ennui n'habite pas ici, et le Millarworld, chez Panini Comics, s'enrichit d'une nouvelle histoire menée tambour battant, qui réserve un ultime coup de théatre prometteur dans sa dernière vignette. Mark Millar, aussi prolixe que malin. 



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DEAD NO MORE - THE CLONE CONSPIRACY OMEGA : LE GRAND FINAL POUR SPIDER-MAN ET LES CLONES

The Clone Conspiracy (qui arrive très bientôt en vf) s'est donc achevé ce mercredi en Vo. Avec un numéro spécial qualifié de "Omega" comme il arrive souvent dans la tradition des événements Marvel. Voilà un récit qui va laisser des traces, susciter l'enthousiasme, ou le rejet viscéral. Au départ le projet devait porter le seul titre de "Dead no more" ce qui est tout un programme. Cette "conspiration" joue jusqu'à l'excès sur ce gimmick récurrent des comics, à savoir que les personnages que nous aimons et suivons ne restent jamais morts très longtemps. Dès les premiers teasers, qui nous montraient tout l'univers de Peter Parker sur pieds (du Capitaine Stacy à l'Oncle Ben, de Marla Jameson au Docteur Octopus) nous avions saisi l'idée : un subterfuge provisoire pour remettre le couvert avec tous ces amis/ennemis décédés. Et comme le mot "clone" figurait déjà au menu, il ne fallait pas être devin pour comprendre la suite.
Ici, avant de fermer la porte de de passer à autre chose (Osborn, les amis, il va revenir!) on s'intéresse à quelques une des conséquences directes de The Clone Conspiracy. Avec du pathos, de l'émotion, de la tristesse, devant le destin du Rhino, qui a perdu une nouvelle fois sa chère Oksana. Sans elle, il n'est plus rien qu'une bête prisonnière d'un costume stupide, un colosse triste et solitaire. On le plaindrait presque, tout comme Spider-Man le fait dans cet épisode. Kaine semble être la voix de la raison, celui qui rationalise l'ensemble, et se place du coté du lecteur, en fin de compte. Parker a beaucoup trop à faire pour ramasser les morceaux, et on sent que même sa compagnie et sa richesse nouvellement acquise vont laisser quelques plumes dans cette sombre affaire.
Reste un sentiment d'inachevé. En fait cette saga n'aura pas vraiment été une solution honteuse pour ramener à la vie des personnages défunts, d'un coup de baguette magique. Elle aura plutôt été un crève-coeur, une véritable épreuve émotionnelle qui va laisser des traces dans les esprits, et mettre les nerfs à vif d'un tisseur qui doit avoir l'impression qu'on vient de jouer avec son existence, avec tous ses affects les plus chers. 


Dan Slott oscille donc entre mission pleinement réussie, et grosses lacunes en terme de résultats tangibles. Vous verrez, ce sera le grand écart entre toutes vos réactions quand vous aurez ces pages entre les mains. En complément, nous avons deux petites histoires dites "back-up". La première s'intéresse à ce que devient Ben Reilly, et on se prend à penser qu'il est vraiment passé du coté des psychopathes les plus dérangés de l'univers Marvel. Bagley est de retour au dessin, avec encore et toujours des formes, des visages, qui sont identiques depuis les années 90. Rassurant, et lassant.
La seconde se concentre sur le futur de la série, et donne un avant-goût de la prestation à venir de Stuart Immonen. C'est beau, c'est fort beau, c'est même magnifique, avec un Kingpin qui s'insère parfaitement dans les vignettes, grâce à un costume blanc immaculé qui devient fond de case/premier plan. Quel dynamisme. On va en prendre plein les yeux, soyez-en sûrs!
Bref, voilà, c'est tout. Attendez-vous à de belles polémiques, à aimer, détester. Difficile de rester insensible devant cet étalage clonesque que Dan Slott nous a proposé avec Jim Cheung et Cory Smith (pour cet Omega), par ailleurs remarquable aux dessins. 



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SUPERMAN UNIVERS HS 2 : 184 PAGES DE SUPERMAN POUR MOINS DE SIX EUROS

La revue Superman Univers hors-série, disponible en kiosque chez Urban Comics à tout du bon plan. Rendez-vous compte, ce numéro 2 contient plus de 180 pages, pour moins de 6 €. Comme la quantité ne fait pas tout, intéressons-nous aussi à la qualité, et globalement vous allez pouvoir réaliser que c'est fort satisfaisant. Nous entamons une plongée en arrière, à l'aube du 21e siècle, avec les différentes séries mensuelles consacrées au plus grand super héros de l'univers DC. A l'époque Superman traverse une phase de reconstruction; un de ses ennemis venait de prendre son apparence pour s'emparer du pouvoir sur Terre, et l'Homme de demain doit donc s'efforcer de restaurer la confiance, reconstruire des rapports plus humains avec ceux qu'il a décidé de protéger. La reconstruction, le renouveau, c'est le concept le plus important... c'est ce qui se passe aussi au Daily Planet, que Lex Luthor vient de revendre à ses anciens propriétaires, pour une somme symbolique, en échange d'un pacte faustien avec la journaliste Loïs Lane. La vie retrouve son cours à la rédaction du quotidien, les personnages secondaires eux aussi sont de retour, et ils occupent comme avant leur rôle au sein du microcosme de Superman. Toutefois la routine ne va pas tarder à être brisée. Tout d'accord avec l'arrivée de Mongul, le fils de l'extra-terrestre surpuissant qui a rasé la ville de Coast City, et tué tous ses habitants. C'est normalement un ennemi juré de Superman, mais là il débarque sur notre planète, non pas pour l'anéantir, mais pour demander de l'aide au Kryptonien, face à un péril encore plus grand. Ce dernier a encore quelques difficultés avec l'héritage de sa planète natale, et les vestiges qu'il conserve parmi les ruines de sa forteresse de solitude sont tout autant des souvenirs précieux, que des artefacts qui menacent la sécurité de la Terre. A un moment donné il va falloir pour Superman choisir laquelle de ses identité préserver. Clark Kent le terrien et "immigré" américain, ou le dernier rescapé d'une lointaine planète, à jamais seul dans un monde qui l'héberge mais n'est pas sien. 


C'est une bonne surprise que de lire ces épisodes, où la dualité -ou plutôt la complémentarité- entre Clark Kent et le super-héros Superman est bien présentée. On pense notamment à sa femme Loïs Lane, qui a épousé l'être le plus formidable de la planète, mais ne peut partager ce secret avec personne. Tout ceci a une importance car lorsque Superman est distrait et que Jimmy Olsen prend une photo de lui, avec un gros plan sur l'anneau nuptial qu'il porte au doigt, vous pouvez imaginer le tam-tam médiatique des journaux et du quidam moyen, qui se lancent à la recherche de l'identité de l'heureuse élue. La pauvre Loïs se pose parfois des questions; après tout si elle est l'épouse de Clark Kent, c'est-à-dire l'homme, quelle serait la compagne idéale et désirable pour un super héros aux pouvoirs aussi fantastiques que ceux de son mari tout puissant? Certes celui-ci lui est fidèle, et il a des valeurs fortes et durables, mais par exemple que compte une simple femme aussi indépendante et jolie soit-elle, face à une déesse comme Wonder Woman, quand elle vient taper à votre vitre le matin, au petit déjeuner, pour embarquer son conjoint dans une aventure extraordinaire au pays des dieux nordiques? C'est cela qui fait la force des épisodes présentés dans ce hors-série, la juxtaposition de l'humain et du super héroïque. Il se passe finalement beaucoup de choses en quelques mois, juste avant que nous pénétrions dans le 21e siècle avec Superman. Les différentes séries mensuelles ont toutes une approche et un style graphique différents; pour ce qui me concerne j'ai apprécié particulièrement le travail de Jeph Loeb et Mike McKone, mais vous serez sûrement aussi intéressés de savoir que quelques épisodes sont réalisés par un Doug Mahnke encore jeune et en devenir, et un numéro de Adventures of Superman est scénarisé par Stuart Immonen et Mark Millar. Oui tout cela paraît un gros pot pourri, mais du genre qui fait bonne figure sur votre table, et qui dégage un parfum assez avantageux. Et puis je le répète, le prix est fort avanatageux et constitue une incitation forte à l'achat. Enfin si la grande menace évoquée par l'arrivée de Mongul vous intrigue, sachez qu'il s'agit des prémices d'un énorme cataclysme cosmique, qui allait rapidement suivre, provoqué par un certain Imperiex, et résumé dans la saga Our Worlds at war. On en reparlera une autre fois.




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FEAR ITSELF (HACHETTE - MARVEL LA COLLECTION REFERENCE Tome 60)

Si vous faites partie de ces lecteurs devenus allergiques aux "événements" que Marvel tente régulièrement de nous faire avaler, vous allez certainement crier au scandale. Car là, nous avons affaire à l'un des pires jamais publiés, et si c'est moi qui vous l'affirme, étant d'un naturel fort clément avec ce type de parutions, vous pouvez nourrir quelques certitudes. Fear Itself, donc, où l'histoire d'un gros ratage, sans âme, sans idées, juste parce qu'il fallait le faire, vendre quelques copies, et puis basta. De retour dans la collection Hachette, pour ceux qui ne connaissent pas cette petite saga.
Red Skull a eu une fille, Sin, que Brubaker a habilement mise en scène durant son long run sur Captain America. Nous la retrouvons ici défigurée, plus enragée que jamais, à la recherche d'un marteau mystique (qui n'est pas sans évoquer Mjolnir, l'arme de Thor) qui toujours échappa à son père. Sa découverte la transforme en Skadi, créature surpuissante, héraut du Serpent. Qui est ce reptile? Il faut pour comprendre se rendre au fond de la fosse des Mariannes, là où repose depuis des siècles la tombe cachée de celui ci, qui à peine évoqué et réveillé, s'auto proclame "père de tout" et semble avoir des visées d'hégémonies peu rassurantes. Tout ceci effraie Odin et les asgardiens au plus haut point. La décision du monarque est de quitter précipitamment la Terre, en l'abandonnant à un destin qu'on devine funeste. Thor, son fils, se rebelle, et refuse de se prêter à un tel acte de couardise : il est vertement corrigé par le paternel, et reçoit une rouste qu'il n'est pas près d'oublier. Le pire est encore à venir... Sur Terre, le Serpent (frère d'Odin) s'apprête à répandre le chaos, la violence débridée, la Peur, avec un P majuscule (d'où le titre, forcément!). Pour l'assister, il regroupe un aréopage de héros et de vilains, tous transformés en d'invincibles avatars, les "Dignes", par la grâce de plusieurs marteaux mystiques tombés du ciel un peu partout sur le globe. Et là, patatrac, la planète est à feu et à sang, et plus que jamais le monde Marvel vacille, au bord du gouffre. Après des débuts prometteurs qui annonçaient un cataclysme d'une ampleur rarement atteinte, Fear Itself s'est malheureusement déballonné, entre morts farces et attrapes et panne d'inspiration. Tout le monde se tape dessus, ça cogne, ça gémit, ça tremble, ça meurt, mais pour de faux. 


Ici, par exemple, Thor tombe pour la trentième fois de sa carrière, sans que personne, je ne dis bien personne, n'ait sérieusement envie de verser une larme ou même y croire. Idem pour Bucky / Captain America. A peine vaincu, le voilà remis sur pieds et prêt à gambader dans sa propre série mensuelle écrite par Brubaker, juste ensuite. Le thème central, celui de la peur, est également mal développé. Il aurait été judicieux de creuser au plus profond des craintes, des obsessions de chacun, pour mettre à nu les âmes de ces héros tout tremblants, terrassés par leurs cauchemars. Au lieu de cela, c'est la mythologie nordique à la sauce Marvel qui occupe le devant de la scène, avec un Odin antipathique et poltron à souhait, et un scénario titubant qui n'exploite jamais tout son potentiel. La meilleure nouvelle reste les dessins de Stuart Immonen, qui sont quasi parfaits pour ce genre de comic-books mainstream. Il met en scène les héros avec simplicité et clarté, et dynamise un récit qui autrement aurait pu faire franchement bailler plus d'un lecteur. Dommage car il y aurait eu beaucoup à dire, si Matt Fraction était parvenu à retranscrire correctement le sentiment d'abandon de l'homme par les Dieux, et de la couardise et l'impuissance de ceux-ci face à des événements et des entités qui les dépassent. On aurait pu y croire car là où le scénariste est pertinent, c'est dans la manière de juxtaposer mythologie nordique et réalité terre à terre de l'Amérique profonde, en créant des ponts entre les deux mondes, au propre comme au figuré. Hélas, les bonnes intentions se perdent au milieu des mauvaises idées, et d'une narration forcée. Fear Itself est un album à posséder pour ce qui est du témoignage historique, pour ceux qui aiment détenir tous les jalons “grand public” posés par Marvel dans la construction de son univers narratif, mais qui n'a guère de chance de devenir un classique chez le lecteur exigeant, qui en a assez de l'esbroufe et des promesses creuses. 




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LES GARDIENS DE LA GALAXIE / ALL-NEW X-MEN : LE PROCES DE JEAN GREY

Jean Grey, tous les lecteurs de comics Marvel la connaissent. Notamment car durant sa longue et riche carrière, elle fut à un moment donnée la détentrice du pouvoir absolu que confère le Phénix, une entité cosmique ultra puissante qui lui a fait tourner la tête, et a contribué (ceci et quelques manipulation psychiques aidantes) à perdre momentanément la boule. Jean est devenue le Phénix Noir et elle a incinéré un système stellaire au grand complet, orchestrant un génocide à l'échelle de l'espace. Le personnage est mort, puis est revenue, puis est mort à nouveau, etc, dans un cycle narratif qui finissait par dénoter un manque criant de perspectives. Désormais son ancien amant Scott Summers partage ses jours avec Emma Frost, et la belle rouquine est définitivement hors-jeu. Sauf que non, ou tout du moins pas tout à fait. Si la Jean Grey que nous avons connu est toujours à compter au rang des défuntes, il reste que le Fauve (Hank Mc Coy) a eu une idée aussi discutable qu'invraisemblable : aller chercher dans le passé la version "jeune et idéaliste" des premiers X-Men, pour que Scott Summers comprenne ses récents égarements, et redevienne le héros noble et pur qu'il fut autrefois, durant ses jeunes années. Du coup, voici (re)venir Jean, dans une incarnation adolescente en pleine découverte de ses facultés, et qui se retrouve (avec ses camarades d'époque) propulsée dans un monde qui a bien évolué, où elle est censée être morte, et où elle côtoie les versions futures (et pas toujours très sympathiques) de ses compagnons d'institut mutant. Si certains lecteurs nostalgiques (ou ceux que les histoires de voyage dans le temps ravissent) sont aux anges, il est une race extra-terrestre qui tire clairement la tête, et ne voit pas ce come-back d'un très bon oeil. Les Shi'Ars sont très en colère, car pour eux mademoiselle Grey est tout simplement une des pires meurtrières de l'histoire du cosmos, et la laisser gambader en liberté est un affront qui a tendance à leur donner de l'urticaire. 

C'est ainsi que lorsque le jeune Bobby Drake lève les yeux au ciel, il observe une fulgurante lumière, qui devient rapidement un vaisseau Shi'Ar investi d'une mission cruciale, le rapt de Jean Grey. Gladiator et la Garde Impériale n'attendent que la rouquine pour qu'enfin puisse débuter le grand procès de celle qui un jour deviendra peut-être la criminelle qu'elle fut mais n'a pas encore été. Oui je sais, c'est un casse-tête et pas forcément logique, mais les aliens ne raisonnent pas toujours comme vous et moi. Heureusement pour les mutants, l'aide arrive tout de suite, puisque les Gardiens de la Galaxie de Peter Quill (en pleine phase de dragouille latente avec Kitty Pride, qui a pris du galon à l'institut Xavier ces derniers mois) débarquent et prêtent main-forte. Brian Bendis ne se gêne pas et couple les deux séries qu'il écrit (All-New X-Men et les Gardiens de la galaxie) à l'occasion d'un petit crossover assez sympathique, même si clairement marqué par le défaut des temps modernes (et du scénariste tout précisément) à savoir la décompression totale. Ce qui pouvait être emballé en une soixantaine de pages est ici étalé sur le double d'espace, et si l'histoire est assez bien écrite et que les dialogues continuent de faire mouche, la trame peut tout de même se résumer en dix secondes chrono. Gros point fort dans cette sortie de fin d'année, les dessins. Au menu nous trouvons trois des artistes émergeant les plus appliqués et doués pour mettre en image un comic-book mainstream mais de qualité. Sara Pichelli, David Marquez (on en reparlera, c'est lui qui réalisera Civil War II au printemps 2016) et le grand Stuart Immonen valent le prix du ticket de caisse. Joli et rafraîchissant, à défaut d'avoir beaucoup de profondeur ou de répercussions sur les aventures à venir. 


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AVENGERS NOW 1 EST EN KIOSQUE

Avengers Now! est en kiosque. C'est un nouveau mensuel que nous propose Panini (il remplace Avengers Universe et Iron Man) et il contient des séries bien connues des lecteurs, mais qui repartent du #1, et leurs héros phares subissent des métamorphoses importantes. On commence avec Iron Man, qui a droit à deux épisodes, et dont nous avons déjà parlé ici.  Le Tony Stark que nous découvrons, dans la série Superior Iron Man n'a pas les idées et l'esprit très clairs. Nous avons là une version plus cynique et froidement calculatrice du play-boy milliardaire que tout ce que nous avons pu lire auparavant. Ce n'est pas peu dire, tant ces dernières années le personnage a été traité comme un héros à la morale parfois discutable. Cette fois, c'est pire. Bien pire. Tony a mis au point une nouvelle application pour smartphone, dérivée de la technologie Extremis. Vous la téléchargez gratuitement sur votre portable Stark, puis elle s'occupe du reste : voici la population de San Francisco transformée en êtres parfaits, au physique de rêve; tout le monde peut devenir une bimbo droit sortie de Hollywood ou un culturiste au regard de braise. Bien sur, si vous êtes habitués au monde impitoyable de l'économie de marché, vous comprendrez vite que passée ce qu'on nomme la période d'essai, certains logiciels bien utiles peuvent se révéler coûteux, et susceptibles de vous ruiner. Stark tient ainsi les utilisateurs sous sa coupe : s'ils veulent retrouver ce moment de rêve illusoire garanti par l'application, il va falloir passer à la caisse, et souscrire un abonnement. Au passage, les tarifs sont exorbitants. Rien n'arrête ce Tony Stark là, qui traite les être humains comme des marchandises, pas même Daredevil, le super-héros aveugle, qui s'est depuis peu installé dans le coin et va rendre une visite à son d'ordinaire allié, pour comprendre ce qui se trame. Très bonne pioche que ce titre signé Morgan et Cinar. Intelligent et "bien vu" car exploitant le pire du cynisme de l'économie de marché (et le titre Vf Odieusement supérieur me semble fort approprié) avec des dessins basiques et clairs. 


La nouveauté n'épargne pas non plus Thor. Suite aux événements de Original Sin, le dieu du Tonnerre n'est plus digne de brandir son marteau. Désormais il passe son temps à regarder l'outil enchanté, qui reste rivé au sol quelque part sur la Lune. Sa famille asgardienne cherche bien à le faire réagir, mais rien n'y fait et l'Avenger est inconsolable. Jusqu'à ce que Malekith refasse surface, ainsi que les Géants des Glaces. Thor se lance enfin dans la bataille, et c'est le début d'une tragédie d'un coté, et de l'apparition d'une nouvelle héroïne, digne du marteau, qui va enfin le soulever et devenir qui vous savez. Aaron est inspiré, c'est évident, et les planches de Dauterman sont spectaculaires. Quelle progression chez cet artiste! Captain America lui aussi est reparti du #1 et ce n'est plus Steve Rogers (vieillissant depuis qu'on lui a retiré le sérum du super soldat qui courrait dans ses veines) qui manie le bouclier. Mais bien l'exFaucon, Sam Wilson, que Rick Remender emmène dans une première mission en compagnie de Ian (maintenant Nomad) le fils de Cap dans la Dimension Z (pour ceux qui ont suivi cette saga...). Dans ces pages, le nouveau Vengeur Etoilé s'en prend aussi à Batroc dont le super pouvoir est la maîtrise de la savate, la boxe française. Terrifiant (...). Immonen aux dessins, c'est une garantie de qualité indéniable. Reste un annual de Hulk pour finir le mensuel. Là nous sommes à deux étages en dessous, tant cette histoire est poussive et peu prenante. Le nouveau Hulk, aussi fort qu'intelligent, se fair appeler "Doc Green" et se mesure à une scientifique qui s'est transformée en agent végétal pensant et agissant, qui veut préserver la flore mondiale en contrôlant la faune, les humains surtout. Au regard de l'excellente facture des 4/5 de ce Avengers Now!, nous ne serons pas si durs avec cet épisode qui est tout sauf mémorable. Et nous vous conseillerons chaudement d'embarquer dès ce mois de mai, pour suivre de nouvelles aventures fort prometteuses.  




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MARVEL ICONS : LES AVENGERS DE KURT BUSIEK ET GEORGE PEREZ (TOME 2)

L'événement de ces prochains jours, c'est incontestablement l'arrivée du film consacré aux Avengers, intitulé Age of Ultron. Ultron, donc, ce robot indestructible (ou presque) crée par Hank Pym, qui n'a cesse de s'améliorer à travers une série inéluctable de nouvelles versions, et qui désire supplanter le genre humain pour qui il éprouve une aversion prononcée. C'est lui la grande menace présente dans l'arc narratif Ultron Unlimited, qui ouvre ce second Marvel Icons publiant les Avengers de Busiek et Perez. Nous y trouvons le numéro zéro édité dans Avengers Wizard edition, dessiné par un jeune Stuart Immonen, et qui se présente comme un documentaire télévisé utile pour replacer et resituer personnages et enjeux. Mais revenons à Ultron, qui souffre intrinsèquement d'un sentiment de solitude contre lequel il aimerait pouvoir agir. Mais qui pourrait-il avoir à ses cotés? Autrefois c'était Jocaste, une intelligence artificielle basée sur les schémas mentaux de Janet Van Dyme, alias la Guêpe. Ou encore une nouvelle venue, Alkhema, face à qui les Avengers doivent sortir les griffes. C'est un véritable imbroglio familial qui nourrit le ressentiment de Ultron, comme cela est clairement explicité dans un dialogue pertinent avec la Vision, entre les personnalités de Pym, de Wonder Man, la présence de la Vision, de Janet Van Dyne... Un noeud oedipien qui se resserre autour de la figure triste et pourtant si dangereuse de ce robot qui tire la haine de sa différence. S'il s'en prend à sa "famille" c'est aussi parce que son but est de récupérer leurs personnalités pour les utiliser dans la matrice des intelligences artificielles qu'il souhaite voir régner sur la planète. Un monde de Ultrons, pour Ultron, une dynastie, une lignée. Busiek développe des thèmes forts habiles dans cette aventure, comme lorsqu'il décide de résoudre le rapport entre Ultron et Janet Van Dyme, en considérant que le premier cité possède l'esprit de Hank Pym, la conscience morale en moins. Ce qui introduit dans le récit le concept de l'inceste, puisque le fils est aussi habité par le père (qu'il n'a jamais pu vraiment tuer) et le désir de la femme de celui-ci. Busiek utilise aussi une nouvelle forme d'offensive pour Ultron, qui n'agit plus en solitaire, mais se pare d'une véritable armée robotique, pour conquérir un de ces petits états fictifs des Balcans dont Marvel à le secret, la Slorénie. Suivant ses directives primaires, il met en place un programme de purification ethnique effrayant, et on le voit pavoiser sur un charnier. L'horreur de la technologie sans limites et sans âme se prolonge même avec les défenseurs de la Slorénie, et l'intervention d'une brigade de techno-zombies qui fait froid dans le dos. La bataille est bien sur diffusée à la télévision, et c'est une version paroxystique de ce qui a pu se produire à Sarajevo, par exemple, qui sert de contexte à cette histoire où plus que jamais Ultron est le chantre de l'anti-vie, et parait en mesure de mettre toutes ses menaces à exécution. 

Inutile de préciser qu'on ne boude pas notre plaisir à l'idée de retrouver ces épisodes signés Kurt Busiek, qui donnent dans le super-héroïsme pur et dur, en toute décomplexion. George Perez régale le lecteur avec des planches qui fourmillent de détails, et qui associent dans le même mouvement classicisme et modernité. On lui doit une Wanda Maximoff plus femme et consciente de ses charmes, d'une beauté époustouflante dans certaines cases. La lutte contre Ultron n'est pas le seul point fort de ce second tome (certes, c'est ce qui motivera l'achat d'une partie du lectorat), et nous avons droit à bien d'autres épisodes, et notamment plusieurs d'entre eux qui sont issus de la série Thunderbolts. Le temps d'un crossover, donc, avec Wonder Man qui déboule dans un bar où il agresse Erik Josten (Atlas). Pendant ce temps, c'est Madame Masque qui va se retrouver aux cotés des Avengers, le temps d'un combat qui les oppose tous au Conte Nefaria, qui n'est autre que son propre père, et l'homme qui manipule Simon Williams. Nefaria projette de faire exploser une bombe chargée d'énergie ionique, qui devrait irradier la planète entière et lui consentir de contrôler tous ses habitants. On remarquera le contraste entre les crayons si réguliers et agréables de Perez, et le trait plus nerveux et stéréotypé au niveau des visages et expressions de Mark Bagley (sur les Thunderbolts). C'est d'ailleurs la seule limite que je place au talent de ce dernier : regardez les visages féminins (trop souvent disgracieux) et masculins (tous semblables, il me semble revoir le Peter Parker des années 90 sur chaque planche...). Le texte est de Fabian Nicieza, complice parfait de Busiek, avec qui il partage une passion commune pour la longue continuity de l'univers Marvel, dont il maîtrise les plus sombres recoins. Avant le film des Avengers, ce gros pavé est une agréable lecture à recommander à tous ceux qui restent allergique aux récits décompressés et parfois cyniques d'aujourd'hui. On y trouve des Avengers héroïques et puissants, dans une incarnation moderne qui respecte toutefois l'idée classique qu'on peut se faire du groupe. Un peu de nostalgie transparaît, c'est évident...


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ALL-NEW X-MEN TOME 3 / THE SUPERIOR SPIDER-MAN TOME 3

Double petite review ce samedi, pour faire un point rapide sur les dernières sorties librairie consacrées aux séries targuées Marvel Now. On commence avec le troisième tome des All-New X-Men de Brian Bendis. Dans celui-ci, Cyclope débarque chez ceux qui le haïssent (ses anciens compagnons, avec qui c'est le grand froid depuis les événements de la fin de Avengers Vs X-Men)  pour entamer une campagne de recrutement parmi les jeunes élèves de l'académie Jean Grey. Qui va le rejoindre? Sa meilleure arme en ce sens, c'est encore la blonde Emma Frost et ses trois clones (les Stepford Cuckoos), sans oublier le parfum de dissension qui règne chez les étudiants et les premiers X-Men. Le jeune Scott est intègre et loin d'être disposé à céder, mais il n'en est pas de même pour un certain Warren Worthington. Bendis utilise alors pas moins de deux épisodes pour raconter la défection du jeune Angel, qui quitte le camp des utopistes et rejoint l'équipe de Scott Summers. Le pire, c'est que les raisons de ce revirement ne semblent pas très claires, hormis une vague impulsion juvénile. Bref, c'est de la décompression maximale, comme souvent chez le scénariste, même si l'ensemble reste agréable à lire grâce à la présence récurrente d'un humour évident, à des dialogues frétillants qui lorgnent du coté de la sitcom américaine, et aussi car le dessinateur, Stuart Immonen, a vraiment acquis une maestria sur son ouvrage qui en fait un des tous meilleurs, en ce moment, et ça ne se refuse pas. En parallèle, Mystique et sa bande passent à l'action et financent leur croisade à coups de cambriolages sanglants et la petite Jean Grey ne parvient pas à se retenir d'utiliser ses pouvoirs pour contraindre les siens à faire ce qu'elle souhaite (bonjour le libre arbitre)... On trouve également un peu de Lafuente au dessin, et il ne dépareille pas, loin de là. Sympatoche, sans être formidable. 


Faisons un tour aussi du coté du Superior Spider-Man. Le tome 3 est sorti le mois dernier. Dan Slott continue de nous raconter comment Otto Octavius, désormais maître du corps de feu Peter Parker, bouleverse la vie de l'ancien jeune homme tranquille, et fait de son alter ego en collants un tisseur supérieur. L'action est toujours le moteur de ce titre, avec notamment une visite au Raft, prison de haute sécurité, à l'occasion de ce qui devrait être l'exécution de Alistair Smythe,  l'anti-araignée qui est coupable de la mort de Marla, l'épouse de J.J.Jameson, maire de New-York. Ce dernier se retrouve au milieu d'un imbroglio périlleux quand les petits automates de Smythe se mettent en branle, et que les prisonniers du Raft (le Scorpion, le Vautour, Boomerang) sont eux aussi concernés! Sachez également que c'est dans ce tome 3 que nous en savons plus sur l'identité du Super Bouffon, et que les choses commencent à prendre une tournure plus précise. La série jongle avec les personnages secondaires de manière habile et divertissante, et bénéficie d'artistes dont le trait colle parfaitement bien à ce type de comic-books. Ramos (plus à présenter) et Camuncoli (très à l'aise depuis des années sur le tisseur) assurent le job à merveille. Annoncée dans la suspicion générale et décriée dès la sortie du premier numéro, Superior Spider-Man est avec le recul une grande bouffée d'oxygène et une récréation joviale et électrisante. A placer dans votre bédéthèque sans hésitation aucune. 



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ALL NEW X-MEN TOME 2 (MARVEL NOW!)

Pour arrêter Scott Summers et l'empêcher de s'enfoncer plus avant dans ce qu'il estime être une attitude radicale et auto-destructrice, Hank Mc Coy a eu une idée qui est à la croisée du génie et de la tragédie : ramener dans le présent les premiers X-Men, ces jeunots insouciants, qui sous la houlette du professeur Xavier (que Scott a abattu durant Avengers Vs X-Men...) combattaient le crime et l'intolérance en jupette ou en caleçons longs. Bien sur les temps ont changé, et l'arrivée de ces idéalistes au coeur (encore) plus ou moins pur détonne avec ce qu'ils vont découvrir peu à peu, à savoir un présent (pour eux le futur) où le monde a drôlement changé, y compris eux-mêmes. Les plus mal à l'aise sont peut être Marvel Girl, et le jeune Cyclope. La première citée doit composer avec une existence qui sent bon la tragédie, la mort, et la renaissance, incarnation en Phénix Noir comprise, avec au compteur un sacré bilan en terme de morts et de chaos dans l'univers. Le second est au centre d'enjeux qui le dépassent, avec une version adulte considérée comme le plus grand terroriste de la planète, et des hormones en pleine ébullition. Impulsif, le Scott d'alors s'empare de la grosse moto de Wolverine (dont il ignore la personnalité et les coups de tête. Ne jamais voler les biens de Logan...) et s'en va pour une virée en ville, où le présent se rappelle à lui très vite. Dans une banque, il va faire la connaissance de la mutaforme Mystique, longtemps ennemi juré du premier groupe des X-Men, qui voit là une splendide opportunité pour faire aboutir certains de ses plans secrets...

Après avoir ravivé la flamme des Avengers, mais avoir aussi laisser l'ensemble se déliter en fin de parcours, Brian Bendis débarquait sur les X-Men avec beaucoup d'attentes et pas mal d'audace. Le pitch de départ, et le premier tome de la collection Marvel Now! avaient de quoi réjouir même les moins sensibles au monde des X-Men, tant la série démarrait sur les chapeaux de roue. Mais voilà, ici le niveau qualitatif baisse en régime. Certes les dialogues sont encore souvent savoureux, et il est plaisant de voir que pour les anciens X-Men, cet avenir qui d'un coup d'un seul devient le passé, est bien lourd à assumer. Angel est assez dérouté devant ce qu'il va devenir, Jean Grey doit absorber plus qu'elle ne saurait en gérer, et ce sont les tensions narratives entre ces vestiges du passé, encore tendres et naïfs, et ce que Marvel a fait aujourd'hui de ces personnages, qui est la sève de ce second tome. Il est aussi plaisant de voir que la jeune Kitty Pride, autrefois benjamine de la formation, est devenue à plein titre l'adulte responsable et le guide potentiel pour cette troupe hors du temps, et la confidente idéale pour Jean, qui doit encore découvrir l'étendue de ses pouvoirs (et les maîtriser). La dure réalité, c'est le programme que propose Scott Summers, le vrai, celui d'aujourd'hui, qui cherche à recruter pour son école, et dans sa vision du monde assume par moment un rôle qui n'est pas sans rappeler vaguement celui que pouvait jouer autrefois un certain Magneto, qui optait plus pour le poing fermé que la main tendue. On regrettera juste que sous la couche de vaudeville, ces épisodes manquent de vrais vilains, de vrais combats épiques, et menacent de vite tourner à vide, faute d'oxygène (ce qui va malheureusement se produire dans les prochains tomes, Battle of the Atom à part). Coté dessins, par contre, rien à dire, avec Stuart Immonen et David Marquez, c'est superbe, et il faudra être bien sévère pour oser chicaner!


PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

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