La situation à bord du Derleth va de mal en pis. Et l'ambiance tourne au vinaigre, alors que les frères Carpenter, chargés donc de l'opération de récupération, doivent unir leurs forces et attendre leur tour... d'y passer? Si vous êtes sensibles à ces films d'horreur des années 80, où les personnages sont inexorablement voués à connaître une fin malheureuse, dans une atmosphère poisseuse et poissarde, vous allez être en terrain connu, et ravi. Cela dit accordons à Joe Hill l'intelligence de n'avoir pas joué la carte de la surenchère dans le spectaculaire et le gore, mais d'avoir su répondre à de multiples interrogations existentielles, comme ce qui peut motiver un individu à tourner le dos à tous les autres, ce qui peut exciter sa convoitise au point de lui faire perdre la tête, ou encore la manière dont une communauté est capable de négocier, quitte à perdre certains avantages, pour sauver ce qui peut l'être. Plunge est véritablement agréable lire, aussi car Stuart Immonen est de retour! Voilà un des dessinateurs les plus talentueux de sa génération, mais qui ne court pas après les contrats, prend son temps, et se place volontiers en retrait alors qu'on lui ferait des ponts d'or du côté des grandes écuries. Chaque vignette est proche de la perfection, avec une palette d'expressions et d'émotions remarquables. Tout semble couler de source, tout semble être naturel, et ce comic book "confiné" bénéficie d'un traitement de première ordre des textures, et de l'emploi des ombres au noir pour densifier les silhouettes et jouer avec le côté spectral d'un récit quasi hallucinant, par moments. Plunge est beau et bien écrit, vous voudriez quoi de plus?
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