WALKING DEAD, C'EST DANS PLAYBOY !

Vous allez pouvoir lire du Walking Dead sur Playboy. C'est aussi bizarre et crédible que de lire Placid et Muzo (pour ceux qui ont connu Pif Gadget) dans France Football ou bien les X-Men dans Modes et Travaux. Mais c'est comme ça. En avril, les lecteurs du célèbre magazine pour adultes de Hugh Hefner se verront proposer une histoire de Robert Kirkman, qui reviendra en détail sur les origines de Michonne, un des grands personnages du comic-book, jusque là absent de la série télévisée édulcorée. Les dessins seront bien sur de Charlie Adlard. Kirkman s'empresse de commenter que "... c'est un honneur de faire partie d'une publication historique comme Play-Boy. Je suis enthousiaste de partager une série comme Walking Dead avec les lecteurs, tout particulièrement avec une histoire aussi importante comme celles des origines de Michonne.". Ouais, pourquoi pas... Si la commande avait été passé pour la version française, on aurait pu faire le rapprochement entre Michonne, cochonne, et nichons, mais là vraiment, pourquoi sur Playboy, je n'ai pas d'opinion. Promis, dès demain j'achète Milf Magazine, il parait que Bendis leur a écrit une nouvelle série Avengers...


DEADPOOL MAX : UN PENCHANT POUR LA VIOLENCE

Bon, et bien il va falloir le dire tout de suite, ce premier album de la collection Deadpool Max fait fort dans la provocation et le mauvais goût assumé. Il faut bien vendre. Et pourtant, c'est loin d'être une mauvaise idée que de s'y pencher, surtout si vous avez un petit faible pour les récits extrêmes à la Garth Ennis, par exemple. Ici, nous retrouvons Bob, le compagnon d'arme malgré lui de Wade Wilson, en tant que narrateur. Toujours aussi pathétique et dépassé, il expose ses mésaventures avec Deadpool, dans une tentative d'infiltration chez Hammerhead, ici représenté dans une version aussi grotesque que gore. Bob doit payer "physiquement" de sa personne pour cette mission, quand au mercenaire with a mouth, il est carrément découpé en petites rondelles et décapité, comme le fut le Punisher en son temps. Sauf qu'en fait, c'est une ruse que les deux compères ont eu l'idée de mettre en place. Le lecteur le plus sensible aura de toute manière déjà décidé de rebrousser chemin, dans cet album où se côtoie allégrement des putes, la sodomie, ou encore les matières fécales. Chris Baker dessine le tout sans se soucier de la moindre attention au réalisme. Lui aussi surjoue la carte de la caricature, du grotesque, dans un style cartoon crade qui finalement colle bien au ton de cette histoire, si over the top, sous pas mal d'aspects. On peut quand même se poser cette question : est-ce un bien, ou un mal, que désormais la violence ou le sexe soient aussi explicites dans les comic-books, même si ceux ci sont publiés sous une étiquette spécifique (Max) censée avertir le plus jeune public? Pour ma part, je suis heureux que la censure ait reculé et que tout soit plus ou moins possible, encore que beaucoup de sujets restent tabous, surtout lorsqu'ils touchent au racisme, aux différences ethniques ou religieuses, au terrorisme islamique. Le problème, c'est que trop souvent ces expédients sont utilisés pour masquer un scénario indigent, ou qui manque cruellement d'originalité. Dans le cas de ce Deadpool Max, par exemple, on passe un bon moment, fun, très libre dans le ton, très ironique et provocateur, mais il n'est pas certain que le récit en soi, la trame, soit des plus raffinées ou originales. Deadpool comme forme ultime de l'art, qui tend à ressembler à du divertissement à consommation immédiate, purement et simplement?


Rating : OOOOO



BATMAN : LA NOUVELLE AUBE

Après l'excellent Sombre Reflet paru le mois dernier, retour sur Terre avec la sortie de La nouvelle Aube, à savoir l'adaptation en un seul album librairie de la série Batman The Dark Knight, de David Finch. Celle ci aura eu une durée de vie très brève, avant elle aussi de repartir de rien (ou presque) à l'occasion du vaste relaunch souvent évoqué sur ces pages. Une aventure classique au parfum ésotérique, qui ne parvient jamais à vraiment passionner, même si globalement elle est loin d'être inintéressante. D'emblée, nous voici replongés dans l'enfance de Bruce Wayne, lorsqu'encore tout gamin il passait des après-midi entières en compagnie d'une très jolie fillette un peu lunaire, une certaine Dawn Golden. Si les premiers moments furent tendus, Bruce ne tarda pas à se rendre compte des charmes de sa compagne de jeu. Aujourd'hui, bien des années et des drames plus tard, Dawn a disparu, et le Dark Knight mène l'enquête, à sa manière obsessive et brutale. La première piste le porte sur les traces de Killer Croc, immonde bête mi humaine mi reptile, ce qui n'est pas sans faire écho à la célebrissime saga Hush. Petit clin d'oeil en passant : les deux récits sont encrés par le même artiste, un certain Scott Williams, référence en la matière s'il en est. Batman poursuit ses investigations, se rend dans un vieux club miteux où il met la main sur un collier ayant appartenu à son amour d'enfance. Tout semble presque trop simple, jusqu'au moment où quelqu'un parvient à pirater les systèmes de transmission de la Batmobile (réputée inviolable) , isolant le justicier d'Alfred, qui le chaperonne depuis le manoir Wayne. C'est alors que le Pingouin, plus abject et visqueux que jamais, entre en scène, avec une armée de sbires équipés jusqu'aux dents. 



Autre personnage qui apparaît dans cet album, le démon Etrigan, que les lecteurs français les moins attentifs à l'univers Dc ne connaissent peut être pas. Reportez vous aux notes succinctes mais utiles que propose Urban Comics pour en savoir plus. Une présence fort à propos, puisque peu à peu l'histoire bascule dans l'ésotérisme, avec notamment les sales habitudes du paternel de Dawn Golden, qui avait des plans assez sinistres pour sa jolie petite fille. Finch est vraiment un dessinateur hors pair, capable de planches de toute beauté, plastiquement parfaites. Mais cela fait-il pour autant de lui un scénariste du même acabit? La réponse est non, évidemment. Si le premier chapitre est bien mené et promet beaucoup, il a tendance à se perdre par la suite, entre des intrigues secondaires survolées (le vol de la Batmobile par une jeune pirate informatique, qui souhaite sauver sa famille) ou carrément éludées (la rivalité entre le jeune inspecteur Forbes et le commissaire Gordon, dont le fin mot de l'histoire nous échappe pour le moment). De plus, la fin de ce premier story-arc est étonnamment bâclée et rapide. On croit que les ennemis de Batman et Etrigan triomphent, et puis non, en une seule case, ils ont perdu! Si vous me demandez pourquoi, j'avoue être incapable de vous l'expliquer concrètement. Un album à réserver donc aux admirateurs de Finch (voire de Jim Lee, dont le style est vaguement similaire) et de poses plastiques remarquables (Jay Fabok, qui dépanne Finch en fin de récit, est lui aussi à la hauteur de son maître illustre). Qui promet beaucoup, sans pour autant maintenir complètement ses promesses. Une lecture mi figue mi raisin, toutefois présentée dans un bel écrin par Urban Comics, qui soigne ses parutions, c'est évident. Avec un bémol : le craquement sinistre quand on ouvre cet album, et l'impression de décollage immédiat qui guette couverture rigide et intérieur fragile. Une impression, pas une réalité, pour le moment. Mais tout cela résistera  au temps? 

Rating : OOOOO

FLASHPOINT : EMPEROR AQUAMAN

Il est une question que certains des lecteurs de la revue Flashpoint (chez Urban Comics) ont du se poser : Aquaman, un des deux responsables du grand conflit qui ravage notre planète dans cet univers alternatif, ne devrait-il pas être du coté des forces du bien? L'explication se trouve dans Flaspoint:Emperor Aquaman, récit qui restera inédit en Vf, et qui se scinde en trois numéros. On y trouve un empereur d'Atlantis sanguinaire et prêt au génocide à l'echelle planétaire, juste pour se venger des Amazones de Wonder Woman, qui est par ailleurs la meurtrière de Mera, sa bien aimée. Du coup, privé du réconfort de l'amour et assoiffé (pour un être de l'océan, admirez le jeu de mots) de vengeance, il déchaîne la colère des flots impétueux, et engloutit l'Europe. C'est l'Italie qui en fait les frais la première, et les scènes de destruction à Rome, avec les trésors de l'art de la renaissance perdus à jamais sous les eaux, sont plutôt réussies. Mais pourquoi donc est-il si méchant? Tony Bedard répond peu à peu, par le biais de flash-back toujours plus rapproché. On peut y lire la jeunesse du petit Arthur et l'histoire de ses parents, et en quoi elle diffère de celles que nous connaissons déjà. Découvrir en quoi Brion Markov (Geo-Force) se laisse berner par un Aquaman machiavélique, et devient de la sorte une arme redoutable qui va causer une destruction massive, à son insu. On assiste aussi au crime de Wonder Woman, à une trahison inattendue, dans le dernier numéro, qui apporte un éclairage nouveau sur le déchaînement de violence, finalement futile. Ardian Syaf réalise une performance très honorable aux dessins, et parvient même, par moments, à livrer des planches qui ne dépareillent pas trop de celles de Kubert, dans l'intrigue principale de Flashpoint. Nous avons donc là un petit complément qui n'est pas indispensable, mais permet de mieux cerner motivations et enjeux de cette guerre universelle. Un petit pincement au coeur tout de même pour tous les fans d'Aquaman, qui doivent composer avec leur personnage fétiche, transformé en brute épaisse ne pensant qu'à faire couler le sang. Un empereur jusqu'au boutiste, qui coulera avec son monde, en fin de compte.

Rating : OOOOO


CAPTAIN MARVEL REVIENT EN JUILLET

Pas de doute ou d'erreur possible, oui, Marvel va bien lancer un nouveau titre consacré à Captain Marvel. Ce sera au mois de juillet, pour être plus précis. Certes, mais qui se cache derrière l'identité de ce héros qui se décline en multiples variables? Un de ses fils? Noh-Varr? Monica Rambeau? Carol Danvers? Ou bien même l'original, le grand héros de Jim Starlin, décédé en 1982, et que la cover de Secret Avengers 27 ramène parmi nous... Pour connaître la vérité vraie, il vous suffira de patienter quelque peu, mais l'annonce de la résolution de l'énigme ne saurait tarder. Pour ma part, je vous le dis tout de suite, si Mar-Vell ressuscite je me débarrasse de ma collection!


Mini review : SPIDER-MAN CLASSIC 1 et THOR PRIX DU SANG

Par faute de temps ou par paresse, hop, les mini critiques, ça se passe ici par là et dès maintenant

Et un nouveau magazine consacré à l'Araignée! Dit comme ça, on se croirait revenu dans les années 80. Spider-Man Classic propose au sommaire de son premier numéro de retrouver quelques uns des grands moments qui ont émaillé les rencontres entre le tisseur et le Bouffon Vert, incarné par le jeune Harry Osborn. Si le début de la revue nous ramène bien loin en arrière, avec Amazing Spider-Man 136 et 137, par Gerry Conway, la suite et un peu plus récente et surtout passionnante. Ne manquez sous aucun prétexte l'épisode 200 de Spectacular Spider-man, où la tension entre les deux amis/ennemis que sont Peter Parker et Harry atteint des sommets. Une terreur psychologique qui finit par contaminer leurs familles respectives, et induire un sentiment psychotique chez le lecteur le plus fragile. Les dessins anguleux et nerveux de Sal Buscema sont parfaits pour ce type de climat et on plonge progressivement dans une angoisse irréfrénable. Un petit bijou que j'avais découvert à sa sortie sur les pages de Nova, et qui n'a jamais quitté ma mémoire depuis. Sur la tranche du magazine, Osborn se voit affublé d'un H par erreur, comme initiale du nom de famille (qui devient donc Hosborn). Une contamination due au Hobgoblin, c'est à dire le Super-Bouffon? En tous les cas ça la fout mal, une telle bévue. Pour le reste, je recommande fortement cette parution à tous les lecteurs de quinze/vingt ans qui n'ont pas forcément lu ou acheté tous les grands épisodes du passé. Ils vont pouvoir réviser leurs classiques. Après le Bouffon, ce sera au tour de Venom. 

Rating : OOOOO


Dans la collection Best Comics (les héros Marvel au cinéma, pour dix euros une saga complète) voici Thor:Blood Oath, sorti en février. Il s'agit d'une aventure épique qui prend place dans le passé du Dieu Tonnerre, et convoque pour l'occasion le cast classique de la série, d'Odin le père aux amis de Thor (Blader, Volstagg...). Les trois guerriers justement (Volstagg, Fandral, Hogun) sont accusés de meurtre et doivent se soumettre au procès. Thor va se ranger aux cotés de ses grands amis de toujours alors qu'ils sont envoyés dans la Terre des Géants, dans un voyage mouvementé et périlleux, pour expier le fait qu'ils ont liquidé un des fils de ce royaume. Ils doivent y récupérer des artefacts magiques et pour ce faire vont affronter bien des vicissitudes. Scott Kolins est aux dessins, et il réalise une performance plus qu'honorable, en s'attachant aux détails, en présentant des paysages réalistes. Hélas on ne peut pas en dire autant des visages des personnages, à commencer par celui de Thor, qui manque d'expressivité et de nuances. Oeming signe un récit maîtrisé, il est en territoire connu. Sa grande force est de savoir doser aventure classique et humour, avec les rapports entre Thor et ses amis, qui parvient toujours à tempérer les scènes d'action et à nous arracher un sourire. Sans être incontournable, cette mini série est proposée ici à un prix abordable, en conséquence les amoureux du personnage peuvent se laisser tenter sans retenue.


Rating : OOOOO

SPIDER-MEN : Au pluriel, please !

Cela fait déjà plus d'un mois qu'une rumeur persistante annonce la fusion entre les univers Marvel classique et Ultimate. Ou encore celle d'un grand crossover, à défaut d'une union complète. Bien entendu, je suis très loin de croire à ces voix anonymes, d'autant plus que ce serait, à mon humble avis, une belle bêtise. Il n'empêche. Spider-Men, nouvelle série annoncée avec un joli teaser rose sur le net, pourrait être la rencontre entre Miles Morales, le nouveau Ultimate tisseur de toile, et le Peter Parker de notre univers traditionnel. Ou bien simplement le retour de l'ultimate Peter, qui ne serait donc plus mort. Ou tout autre chose... En tous les cas, la présence de Miles semble clairement annoncée par l'équipe créative derrière ce projet, à savoir Brian Bendis et l'italienne Sara Pichelli. Début prévu pour juin, d'ici là les infos devraient fuiter assez rapidement.

PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...