CHARLIE HEBDO : LA LIBERTE DE LIRE, DIRE, ECRIRE, DESSINER, PLUS FORTE QUE LA BARBARIE

Avant d'écrire ce message je me suis posé la question de sa pertinence. Fallait-il vraiment que je vienne ajouter ma voix à celle du choeur des internautes et des journalistes en deuil après l'horrible attentat dont a été victime le journal Charlie Hebdo ce mercredi. Et puis j'ai pensé qu'il convenait tout de même d'écrire ces lignes, bien que le travail des caricaturistes qui ont été assassiné n'ait que peu de point communs apparents avec le monde de nos chers comic-books. Car au-delà des apparences formelles, c'est la liberté d'expression même, la liberté de pouvoir aborder, traiter, illustrer chaque pan de notre réalité qui est en jeu. Le droit de ne pas se soumettre aux tabous que voudrait nous imposer l'obscurantisme caché dans les ténèbres de la censure. Et ceci concerne tout le monde, des vignettistes de Charlie aux artistes de Marvel ou Dc comics. 
Je ne suis pas un lecteur régulier de Charlie Hebdo, je ne partage pas toujours l'intégralité de son contenu, mais je reconnais à ses journalistes le talent inné de savoir nous fait rire et réflechir avec ce qui peut sembler également tragique vu sous un autre angle. Il n'y a pas de sujet à éviter dans l'art et le journalisme, il n'y a pas de point de vue à proscrire; la liberté lorsqu'elle est défendue et maniée avec intelligence, mérite de pouvoir se révéler dans la plus complète absence de chaînes. Le fait est que régulièrement cette liberté semble reculer, de plus en plus d'arguments, de plus en plus de sujets doivent être manipulés avec une précaution extrême, comme s'il s'agissait de matière explosive. Mais il n'y a rien d'autre que la vérité qui puisse provoquer une déflagration retentissante. Hier c'est un acte de barbarie, de lâcheté, perpétré par d'ignobles animaux prétendant agir au nom d'un prophète donc ils n'ont visiblement absolument rien compris, qui a secoué les fondement même de notre culture, de notre identité, et donc de notre liberté. Personne ne saura jamais nous dire quoi dire, quoi écrire, quoi lire, aucun gouvernement, aucun prophète, aucune religion, aucun sectarisme. Personne. Frank Castle n'existe pas dans notre monde; ce n'est qu'un personnage Marvel, mais je serais bien heureux d'apprendre que les auteurs de cet infâme attentat reçoivent une juste rétribution pour cet acte innommable. Aucun article donc aujourd'hui sur les comics, mais juste une pensée profonde pour tous ceux que ce drame à touché, bien qu'en fait il a touché probablement toutes les personnes de raison attachées à la plus sincère liberté d'expression.


SPIDER-MAN 1 EN KIOSQUE : UNE CHANCE D'ETRE EN VIE

C'est une chance d'être en vie, n'en déplaise aux pessimistes. Allez donc demander à Peter Parker, de retour parmi nous après un an et demi passé aux oubliettes, son corps étant possédé par l'esprit du Docteur Octopus, pour faire du tisseur un Superior Spider-Man à succès. Mais tout a une fin, et Peter is back. En son absence, il s'est passé pas mal de choses. Des bonnes (Otto Octavius a validé en son nom son doctorat, il a crée sa propre entreprise, Tante May bénéficie d'une prothèse qui la fait courir comme une gazelle) et des mauvaises (tout le reste, de Electro qui cherche à se venger, à la Chatte Noire - idem - sans compter l'intégralité des relations sentimentales, familiales et  de travail qui sont à reconstruire). C'est donc un Parker qui (re)prend ses marques, qui doit se rapproprier son existence, constater les dégâts mais aussi les coups de génie de son rival usurpateur. Il le fait avec la bonne humeur habituelle, et le public retrouve un Spider-Man blagueur et farceur, qui n'hésite pas à faire régner la justice dans le plus simple appareil, avec juste un peu de toile pour éviter l'attentat à la pudeur. Dan Slott va donc avoir le loisir de rebâtir ce qu'il s'est évertué à défaire ces mois derniers. Une des attentes des lecteurs, c'est ce que va faire Peter avec la pauvre Anna Maria, qui est tombée amoureuse d'un Octopus sous couverture. Ce sera assez vite expédiée, par ailleurs. Humberto Ramos est aux crayons des deux épisodes phares, alors qu'une série de mini récits enrichissent ce grand retour, et nous propose un coup d'oeil bref et alléchant sur la matière des mois à venir. Avec une mystérieuse collègue de classe de Parker, au temps de la fameuse morsure lors de l'expérience scientifique au lycée, qui elle aussi semble victime de l'arachnide radioactive. Un rebondissement qui promet bien des surprises!

Voici donc également le retour de Spider-Man 2099. Que vaut donc ce personnage une fois sorti de son contexte futuriste et placé à notre époque? J'avais beaucoup de doutes sur la pertinence de ce come back notamment après avoir vu comment Bendis s'était enlisé avec les premiers X-Men extirpés du passé. Mais Peter David parvient pour le moment à écrire quelque chose de sympathique; une chasse à l'homme qui n'est pas sans faire écho à ce qu'a vécu Miguel en son temps, dans les premiers épisodes de la série originelle. En dépit de fond de cases assez aseptisés, les dessins de Will Sliney sont assez plaisants, et force est de constater que oui, c'est bien cette version 2099 qui possède le costume le plus cool de l'univers du tisseur!
Les New Warriors (autre numéro un, pour finir la revue de janvier) par contre sont vraiment hors sujet. Déjà comment accepter l'idée de cette équipe d'anciens adolescents qui semblent n'avoir pas grandi, malgré les terribles épreuves affrontées et les années qui se sont écoulées?
Regardez un peu Speedball! Il est resté le même, insouciant jeune blagueur, qui passe son temps à la Playstation alors que voici quelques années on le découvrait dans un costume à pointes en latex, genre sado-maso, pour expier ses fautes suite à l'explosion d'une école à Stamford. Et Ben Reilly, que vient-il faire dans cette galère? Il est censé être un adulte, avoir vécu des années dans l'ombre de Parker, et pas fricoter avec des lycéens. Et le jeune Nova franchement, n'a-t-il pas mieux à faire que de traîner ses guêtres sur notre bonne vieille planète avec des ados attardés, alors qu'il est censé être le représentant unique du Nova Corps, avec ce que cela suppose de devoirs et de responsabilités? La menace du Maître de l'évolution (un coup il semble bon, un coup on le ressort dans une version grand vilain) va parvenir à souder une équipe qui pour l'instant n'en est pas une? Réponse dans les prochains mois, avec Christopher Yost et Marcus To. Sachant que même si vous accrochez, le titre s'arrêtera après une douzaine de parutions. Les Warriors ou les Losers? 


OLDIES : DAREDEVIL LA CHUTE DU CAID

Les plus jeunes d'entre vous ne s'en rendent pas forcément compte, mais au début des années 90 la profusion actuelle des sorties super-héroïques en librairie était une utopie pure et simple. Semic (le Panini de l'époque) tentait de combler le vide avec une initiative louable, de temps en temps : proposer des albums inédits par souscription, comme ce fut le cas pour ce Daredevil : La chute du Caïd. Par Caïd, il faut entendre Wilson Fisk, le Kingpin of crime, qui du haut de sa tour de verre contrôle la pègre de New-York et de l'Amérique du Nord. Tous les trafics sont bons et profitables pour ce poids lourd de l'immoralité, qui a bâti un empire en apparence inattaquable, à l'abri de la justice et des enquêtes potentielles. Mais parfois, il faut bien peu pour que tout s'écroule, surtout s'il existe un vice caché dans les fondations. Fisk a du faire appel à des capitaux extérieurs pour investir dans une chaîne télévisée, et il a ouvert imprudemment la porte à l'Hydra, qui a elle aussi des ambitions de plus en plus marquées. Et puis il a une épine dans le pied du nom de Daredevil, ou Matt Murdock, si vous préférez. Après avoir tenté de ruiner la vie de l'avocat aveugle, de l'avoir traîné dans les bas-fonds de l'existence, et l'avoir laminé physiquement et psychologiquement, le Caïd a la désagréable surprise de voir qu'il en faut plus pour abattre ce bon vieux Matt. Après l'incroyable saga Born Again, Daredevil renaît de ses cendres, plus combatif que jamais. Par petites touches, avec un sens aigu de la mise en scène, l'intelligence maligne de qui connait à merveille les rouages internes de la pègre locale, le héros en collant participe à une opération de décrédibilisation de son ennemi, qui commence à vaciller sur son trône, et à perdre les pédales. 

C'est un Daredevil adulte et très noir que nous retrouvons dans ces pages. L'homme a été profondément blessé et il n'hésite pas à tordre quelque peu son concept de justice pour parvenir à ses fins : une vengeance à peine voilée contre un Caïd vieillissant. La manipulation, ça le connaît également, ce bon vieux Matt, y compris lorsqu'il s'agit d'aiguiller la police, de récupérer son rapport sentimental avec Karen Page, lui aussi momentanément jeté aux orties, ou pour faire interner et neutraliser de la sorte Tiphoid Mary, cette cinglée bipolaire au service du Kingpin. La manipulation est servie sous différentes formes, avec également le Shield (et Nick Fury) qui tente d'exploiter le conflit entre Fisk et Murdock, pour ses propres fins. A vouloir pinailler, on pourra juste regretter que cette escalade psychologique, cette partie de poker menteur sous haute tension, ne se termine que trop rapidement, quand on sait les dimensions et la consistance de l'empire du Caïd. Mais mettons cela sur le compte de la sagacité d'un Daredevil motivé et que plus rien n'arrête. Le bouquet final est un mano a mano entre les deux antagonistes, une lutte acharnée à la dernière goutte de sueur, où les rôles se renversent une dernière fois, dans une conclusion haletante. Dan Chichester livre un pendant remarquable au travail de Frank Miller avant lui, et Lee Weeks atteint le sublime dans des planches qui traduisent l'univers urbain, violent, et sale, d'un Daredevil diablement malin, diablement vengeur. Si vous n'avez pas ce petit bijou dans votre collection (en Vf ou en Vo) alors c'est que DD vous laisse insensible, autrement il va vous falloir remédier au plus vite. Ah si Panini pouvait envisager un futur Marvel Icons dédié au run de Chichester, par exemple...


En Vo, Fall of the Kingpin a été présenté dans les #297 à 300 de la série régulière Daredevil, sous le nom de "Last Rites"

DEADPOOL (MARVEL NOW) TOME 1 : DES ZOMBIES ET DES PRESIDENTS

Le "merc with a mouth" de Marvel revient dans une nouvelle série, numérotée au #1, dans le cadre de l'opération Marvel Now! et que Panini publie au format mensuel et ensuite dans sa collection librairie. Le scénariste Gerry Duggan avait prévenu que son premier arc allait être l'objet de divisions parmi la critique, en raison notamment de l'emploi d'anciens présidents des États-Unis, sous la forme de zombies. Pour nous qui ne connaissons pas forcément les travers et les particularités des grands noms de l'histoire américaine, la trouvaille perd un peu de son impact subversif, mais pour peu que vous ne soyez pas un novice complet en la matière, vous allez bien vous amuser. Disons juste, pour ne pas trop en dévoiler, que l'aventure commence dans un cimetière du Missouri, avec le Necromancer qui ressuscite Harry Truman, pour que ce dernier rende à l'Amérique le prestige et les valeurs qu'elle semble avoir abandonné. Hélas, le zombie qui sort de terre est à la fois maléfique et tout puissant, et il faut l'intervention de Captain America pour en finir avec lui. Seulement voilà, l'icone de la nation qui doit décapiter un des grands noms de l'histoire américaine, ça ne le fait pas trop. Du coup le Shield contacte Deadpool dans la plus grande discrétion (façon de parler...) pour lui confier une mission aussi absurde que capitale : venir à bout de l'invasion des anciens présidents zombifiés, dont les pouvoirs mystiques pourraient bien mettre à genoux leur patrie autrefois chérie. 

Gerry Duggan et Brian Posehn font de leur mieux pour coller à l'ambiance récente du titre, et si dans un premier temps j'avais émis pas mal de réserves quand à leur capacité à produire un travail frais et drôle, j'ai eu le temps de battre ma coulpe. Car au fur et à mesure que l'action avance, que les auteurs prennent un malin plaisir à désacraliser les pères fondateurs de leur nation, et à ironiser sur toute la galerie présidentielle, les mésaventures de Deadpool, toujours aussi dingue et aux actions poussées à l'extrême (tous boyaux dehors) finissent par emporter l'adhésion. Le choix de Tony Moore est judicieux car son trait colle bien au ton de ce comic-book, lui qui est devenu un spécialiste des planches horrifiques mais démystifiées par la même occasion (FrankenCastle par exemple). Servis par de belles couleurs, ses dessins plaisent. Sa double page avec un aréopage de zombies présidents est fort réussie. Peu à peu, Duggan et Posehn ont l'ambition d'emmener Deadpool sur d'autres territoires. Les vicissitudes du mercenaire reste de la folie pure à consommer sans aucun premier degré, mais il flotte comme un étrange parfum de mûrissement du personnage, qui gagne lentement en épaisseur, en crédibilité, au sein du Marvel Universe, et n'est plus uniquement ce clown grotesque qui explose les ventes à chaque apparition, au détriment de la qualité des récits (et d'ailleurs ces mêmes ventes battent parfois de l'aile, et pour cause...). On suivra donc avec intérêt cette nouvelle série dont le premier tome est fort recommandable. 




S.H.I.E.L.D #1 : DU PETIT ECRAN AUX COMIC-BOOKS

Ce mercredi, les amateurs de la série télévisée et les fans de l'agent Coulson vont pouvoir se réjouir. Le SHIELD obtient une nouvelle série mensuelle, qui n'a plus grand chose à voir avec les opérations barbouzes du vieux Nick Fury, mais lorgnent plutôt du coté des missions high-tech qui caractérisent l'agence d'espionnage la plus célèbre du monde des comics américains. Budget illimité, roster truffé d'agents à super pouvoirs ou pas, tout est possible pour le SHIELD. Ce nouveau titre (le numéro un vous en coûtera 4,99 $, au diable la crise...) est présenté avec des covers de Juan Julio Totino, Valerio Schitti, Mahmud Asrar, Mike Deodato et bien d'autres, et il est écrit par Mark Waid (auteur de l'excellent Daredevil et du plus médiocre Hulk ces derniers mois) et illustré par Carlos Pacheco. Voici la preview de toutes les couvertures, de l'humoristique au réalisme total. Espérons juste que ce soit d'un meilleur niveau que la première saison de la série, assez stérile et moyennement passionnante. 













ORIGINAL SIN 2/4 : TOUT LE MONDE EST SUSPECT (Y COMPRIS MARVEL)

L'heure est venue. Celle où les secrets les mieux enfouis finissent par remonter à la surface, et où la vérité éclate, quitte à mettre en péril des années de certitude. En gros, voilà la lymphe de ce second numéro de Original Sin. Certes, les grands secrets en question, vous ne les connaîtrez pas tout de suite; c'est ainsi. Il faudra en passer par quelques menus tie-in, afin de comprendre en quoi certains des héros Marvel vont voir leurs certitudes remises en question, en profondeur. Jason Aaron ne se la joue pas perso, et laisse aux autres scénaristes le soin de marquer le coup, chacun dans son coin (A ce sujet Hulk veut désormais faire passer un sale quart d'heure à Tony Stark, on apprend que Thor a une soeur, que Spider-Man ou Daredevil ont quitté le champ de bataille car bouleversés par des révélations...). Quand The Orb laisse exploser la vérité, contenue jusque là dans le globe oculaire du Gardien Uatu, qui a tout vu et sait tout, l'univers Marvel s'apprête à changer, quitte à lancer une grosse opération de ret-con sur certains titres, pour justifier ce qui difficilement pourrait l'être autrement. Nous n'oublions pas non plus pour autant de suivre les évolutions de Nick Fury, d'un détachement de héros qui mènent l'enquête dans le cosmos, du duo Punisher/Doctor Strange sur un des plans mystiques, et d'autres intervenants au coeur de la Terre. C'est un vaste Cluedo qui attend tous les personnages pris dans la tourmente d'un plan complexe et aux ramifications encore insoupçonnées. Mais est-ce pour autant incontournable, et digne d'intéret? Aaron mérite t-il notre confiance aveugle? Pas si certain...

Le tout est dessiné avec une classe folle par un Deodato Jr qui fait des étincelles depuis la toute première planche de cet Original Sin. Certes. Mais pour autant? Et bien disons que trop de gros événements finissent par tuer l'exceptionnalité. Ces temps derniers, les principaux rebondissements qui caractérisent la vie de nos héros ne se situent plus dans leurs séries respectives, ou tout du moins n'en découlent plus, mais il faut attendre ce type de pugilat général pour que les eaux s'agitent, et que Marvel tentent des choses. Tenter, mais sans gros succès ni inspiration. On utilise les liens de la famille (Thor, Spider-Man, tout récemment des teaser pour Uncanny Avengers annoncent un bouleversement de la généalogie de Quicksilver et Scarlet Witch...) ou usent des grosses ficelles des secrets inavouables qui explosent au grand jour (Nick Fury, Hulk et Iron Man...) pour créer le buzz, doper temporairement les ventes, avant que le soufflé ne retombe et que la hype s'épuise. En fait Marvel semble en bout de course, si vous voulez mon avis. A force de renier les tentations de procéder à un vaste reboot, un peu à la manière des New 52 de Dc Comics et de s'accrocher à l'idée d'une continuity dont la maison des idées est si fière, les frontières du créatif et de l'artifice se sont brouillées, et les parutions comme cet Original Sin naissent souvent sous de bons auspices, avec de jolies promesses narratives, mais c'est régulièrement une petite souris qui sort de la montagne. Promis juré je ne vous dévoilerai pas la fin de cet "event" du moment, mais sachez juste qu'entre vilains de série B, gros secrets vite éventés, et baston rapidement expédiée, tout le monde n'adhérera pas à ce qui ressemble encore à un effort louable, mais loin de mériter l'excellence.


SHAZAM : UN PEU DE MAGIE CHEZ URBAN COMICS

Quand il s'agit de redorer le blason d'un personnage tombé dans l'oubli, ou d'appliquer une patine de coolitude sur un héros assez ringard, Geoff Johns est l'homme qu'il faut au bon moment. Après Aquaman tout récemment, cette fois c'est Shazam qui bénéficie du lifting du Sieur Johns, pour le plus grand plaisir des lecteurs nouveaux ou anciens. Exit le super-héros en pyjama rouge, Superman aux couleurs et origines différentes, place à un personnage attachant, puissant mais innocent, un colosse naif et attendrissant, qui a tout à découvrir de ses pouvoirs, mais aussi de la vie. Car derrière l'identité de Shazam se cache en fait un enfant, un ado orphelin qui a passé sa jeunesse d'une famille d'acceuil à une autre, et qui finit enfin par se trouver de la manière le plus improbable, et par la meme occasion accède au titre de justicier protégé par la magie, en un éclair. Un simple mot suffit, un enchantement qui permet à Billy Batson d'endosser la cape de Shazam, mais qui lui apporte ausi vite un paquet d'ennuis embarrassants, et un ennemi mortel qui n'aura de cesse de l'éliminer. Une genèse narrée sur les pages de Justice League Saga, pour la Vf, et en tant que récits complémentaires (back-up) aux numéros mensuels de la Justice League, en Vo. Aujourd'hui Urban Comic compile le tout pour la librairie.

Vous auriez tort de vous en priver, d'autant plus qu'il s'agit en fait d'une porte d'entrée sympathique sur le monde des héros costumés de Dc. Une vague d'enlèvements survient, où les victimes se retrouvent nez à nez avec un vieil homme sans comprendre pourquoi, ni le sens de ses paroles (Shazam). Le jeune Billy traverse aussi cette épreuve, lors d'un banal trajet dans le métro. Récemment adopté par une nouvelle famille aimante et confronté à un groupe de ses semblables, qui l'ont fraternellement acceuilli, Billy a tout de même bien du mal à canaliser son caractère fugueux et fougueux. Mais une grande part de bien réside en lui, une part de bien qui le rend digne d'être celui que le dernier représentant du conseil des sorciers choisira pour incarner le nouveau Shazam. Une fonction nouvelle, des pouvoirs inédits, qui ont de quoi faire tourner la tête d'un adolescent, qui réagit et se comporte en conséquence. L'occasion de scènes cocasses, de belles trouvailles signées Johns, qui humanisent fortement le personnage et le rendent si touchant. Hélas, Black Adam, le pendant maléfique et impitoyable de Shazam est lui aussi de retour, et il a l'intention de ramener les sept péchés capitaux sur Terre, et d'absorber le pouvoir de Shazam, quitte à trucider Billy Batson. Le tout est mis en image avec un soin du détail, un talent réaliste assez bluffant, par un Gary Frank des grands soirs. Comme quoi, si peu d'entre nous auraient vraiment misé gros sur cet album il y a un an ou deux, aujourd'hui force est de constater qu'il s'agit de l'une des surprises les plus agréables de cette fin d'année. 


PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...