FANTASTIC FOUR : LE (MAUVAIS) FILM DE JOSH TRANK

La question qui se pose est la suivante : Jusqu'où un film peut-il aller, lorsqu'il entreprend de narrer les origines de héros traditionnels et existant depuis des décennies, sans que la réécriture, le travail d'adaptation, ne deviennent des coups de couteau dans le contrat, et n'aboutissent à une trahison de l'oeuvre originale? Avec Fantastic Four, nous somes à la limite du genre, qui plus est ce long métrage est plombé par une fin grotesque qui ressemble davantage à une fan fiction élaborée qu'à une vraie conclusion digne de la Fox. Mais commençons par le commencement. F4 est un film qui se scinde en trois parties distinctes. La première commence durant l'enfance des personnages (Reed et Ben) et tente de nous convaincre du génie du premier cité, et du rapport amical qu'il a tissé au fil des années collège et lycée avec son pote bourru. La rencontre avec Susan et Johnny se fera plus tard, après une exposition/concours scientifique de fin de cursus (une de ces traditions américaines passées dans l'imaginaire collectif du spectateur), alors que l'arrivée au complexe des entreprises Storm marque l'entrée en scène d'un Victor Von Doom 2.0, c'est à dire un jeune homme hautain et cynique, tout ce qu'il y a de plus contemporain et haïssable, et sur de son intellect développé. Cette introduction est bien menée et finit par se tenir, sauf que nous sommes très loin du mythe des FF (et même des Ultimate Fantastic Four) et que le rythme est lent, très lent. De plus, Ben Grimm passe une partie du temps sur la touche, alors que Victor est plus considéré comme un membre effectif du quatuor qu'un ennemi/rival à éloigner. Ceci prend fin avec l'achèvement de la machine mise au point par nos génies, qui leur permet d'explorer une autre dimension (la Zone Négative?) d'où tirer de nouvelles richesses pour sauver notre planète (enfin, les militaires ont aussi d'autres visées, vous l'aurez deviné). Susan ne participe pas à l'expérience, qui se fait en catimini, la nuit, et se termine en tragédie, avec la perte de Von Doom, et une explosion dans le laboratoire, qui investit Susan des mêmes énergies qui vont transformer ses amis. Car oui, ici la jolie blonde n'était pas du voyage, et a juste subi le contrecoup des effets collatéraux de la machine de Reed Richards, alors que cette histoire d'autre dimension vient remplacer habilement les particules cosmiques du comic-book original, qui avait pénétré les parois de la fusée expérimentale dans laquelle s'étaient embarqué les futurs FF. Le résultat est le même, et tout le monde se transforme! Sauf que -c'est ce que nous raconte la seconde partie- l'armée des Etats-Unis met son grain de sel, et décide d'exploiter ces êtres formidables, aux pouvoirs impensables. 


Certes, c'était attendu. L'armée est mauvaise (au cinéma, dans ce genre de film), ce sont de gros méchants, etc... Le responsable du projet est par ailleurs une caricature exaspérante, avec le chewing-gum facile et la mimique du parvenu sans âme. Mais ça a aussi le mérite de crédibiliser la découverte des pouvoirs par le quatuor, et la manière d'interagir, de s'entraîner. avec un gros bémol : nous sommes loin, très loin de l'esprit famille avec ces jeunes là, particulièrement avec un Reed Richards qui s'est évaporé dans la nature assez rapidement, et un Ben Grimm trop isolé, trop solitaire (si encore on lui avait reconnu un béguin pour la blonde Susan, mais non, même pas...). Bref, cette version là des Fantastiques, ce n'est pas celle que nous connaissons, ce n'est pas ce que les fans attendaient, ce sont des individus unis par les circonstances et par le devoir, pas des amis ou des proches dont l'affection et l'amour sont infaillibles. On en revient au point de départ de cette critique : jusqu'où un film peut trahir les intentions de départ, et proposer un autre récit, aller vers d'autres cieux, tout en employant des personnages ou des caractéristiques reconnues de tous? Je veux dire, le plus important c'est d'avoir un monstre en briques oranges et un homme qui étire ses membres, où c'est de voir Reed Richards amoureux de Susan, avec Ben Grimm comme rival et Johnny le blondinet qui chauffe les fesses de la Chose et le taquine toute la journée? Le novice ignore tout des détails et se concentre sur la nouvelle version qu'on lui propose, voilà tout. Cela pourrait donc passer, à la limite, et je me contenterais de grincer des dents, s'il n'y avait aussi la troisième et dernière partie. Et là, c'est la sortie de route, l'accident industriel; le film se plante et finit dans le décor, collision frontale avec les exigences du cinéphile et du Marvel-Fan, et bilan tragique, du genre de ceux dont on ne se relève pas. Victor Von Doom est de retour, et comme il le dit lui même "Non, il ne reste plus que Fatalis désormais -Doom pour la Vo". Oui, le nom lui est venu comme ça, il s'est reconverti en super méchant capable de détruire la planète, et il va mettre à genoux l'armée et les quatre Fantastiques (qui ne s'appellent pas encore ainsi). On le pense, on le devine, et c'est parti pour les vingt trente minutes les plus débiles de l'histoire du cinéma super-héroïque. Un combat final de bourrin, mal filmé, mal interprété, sans pathos, d'une banalité affligeante, qui hâte la fin du film de manière artificielle, de sorte que n'importe quel spectateur se rendra compte que les intentions étaient d'en finir au plus vite, de se débarrasser de cette purge dont plus personne ne voulait, à commencer par Josh Trank lui même qui n'est pas parvenu à accoucher du produit fini dont il rêvait. F4 devient alors ridicule, avec un Fatalis qui ressemble davantage à un mauvais cosplay d'Ultron, et une empoignade ennuyeuse au possible, dont on se contrefiche absolument. L'impression est d'être filmé en caméra caché, et on s'attend à ce que les lumières se rallument et à entendre "Non c'est une blague, pour surprise sur prises. Allez, là voici la vraie fin du film". Hélas, si on se console comme on peut, avec une Chose particulièrement bien fichue ou une 3D finalement d'un bon niveau, il n'empêche que la seule morale de l'histoire, au terme de cette cagade sur grand écran, c'est que réaliser un long métrage dans de telles conditions, juste pour conserver les droits d'exploitation des personnages, ça ne pouvait pas donner grand chose de bon. Comment saborder à jamais l'image des Fantastic Four et couler une franchise déjà mal en point, en s'assurant qu'on ne repêche pas l'épave de si tôt. La Fox l'a fait, et je ne la remercie pas. 




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LES VARIANT COVERS "HIP HOP" EN OCTOBRE CHEZ MARVEL

En octobre, le thème des variant covers proposées par Marvel sera la culture hip hop. Cela à travers le "détournement" de célèbres pochettes d'albums, qui deviennent pour l'occasion les ,couvertures en question. La polémique a éclaté tout de suite aux States où Marvel a été accusé de tenter une "appropriation culturelle" plus que douteuse puisqu'il s'agit d'un phénomène et d'un genre artistique qui ne trouve dans les faits aucune accointance véritable avec la Maison des Idées. Axel Alonso a eu le malheur de dire que "Marvel et le hip hop développe depuis toujours un dialogue commun" et il s'est fait descendre en flèche par la presse nationale. Marvel qui souligne aussi que de nombreux artistes concernés par ce projet, ou travaillant régulièrement pour les Avengers et Cie, font partie d'autres ethnies que la classique catégorie de l'anglo-saxon dominant, ou bien de culture et religion juive, comme nombre de grands noms de l'histoire des comics, depuis toujours. Ont été cité entre autres Sanford Greene, Damion Scott, Juan Doe, Mahmud Asrar, Brian Stelfreeze, Mike Del Mundo, Jason Pearson. Bref, le mieux dans tout ça, c'est encore de profiter de ces variant, et de les prendre pour ce qu'elles sont, des clins d'oeil sympathiques, certains de qualité, d'autres peut-être plus sommaires. Votre préféré c'est laquelle?




























CYBORG #1 : LA REVIEW

Avec Cyborg, c'est juste qu'il ne faut pas être trop pressé. Le personnage a été crée il y a plus de 35 ans, c'est désormais un membre fondateur de la Justice League, et un des plus influents depuis l'arrivée des New 52, mais c'est seulement cet été qu'une série régulière lui est consacrée, grâce à l'opération Dc You, qui se veut novatrice et artistiquement couillue. En plus c'est Ivan Reis qui s'occupe des dessins, et il n'y a rien d'autre à rajouter (ah si, l'encrage de Joe Prado) car c'est un gage de qualité absolu. Ici, Victor Stone débarque dans les locaux futuristes Star Labs pour présenter aux scientifiques du coin les dernières modifications apportées à son armure. Bien sur, c'est aussi une occasion pour discuter famille, avec le père de Victor qui est toujours aussi distant et froid, bien plus intéressé par un bras mécanique ou une technologie cyborg, que par un week-end football ou séries tv avec son fiston. Du coup nous avons droit à la traditionnelle litanie en arrière-plan, le personnage délaissé par les siens, qui a peur de rester dans l'ombre, et préfère encore être craint ou détesté que de susciter un désintérêt flagrant, comme celui que manifeste à coup sur le paternel. Cyborg a quelques problèmes pour appréhender ses dernières mises à jour, pire encore il vient à peine de "mourir" et il reste encore à expliquer et à définir comment il a pu se reconstituer et dans quel but. En parallèle, on suit la menace d'aliens eux aussi dotés d'une technologie futuriste, mais il faut être très malin pour comprendre où veut en venir le scénariste, et ce que cela pourra donner par la suite. Du coup touchons un mot de David F.Walker, qui probablement pour se rassurer et éviter le hors-sujet, choisit de compiler une série impressionnante de clichés concernant le personnage et ce que nous pourrions lire à son sujet. Tout ce qui était attendu et qui avait déjà été fait est là, et tant pis si on voulait du sans frais et du neuf, on aura droit à des boulons et des circuits imprimés d'occasion. Il reste donc Reis pour faire des étincelles, nous montrer combien il est probable que l'armure à géométrie variable de Cyborg soit un prétexte pour des prouesses graphiques dont nous sommes friands.... Allez, je ne veux pas être méchant, car après tout le job est fait, si nous parlons de produire un numéro 1 académique. Mais il va falloir que dès les prochaines parutions le titre emprunte des chemins moins balisés pour se démarquer, sans quoi moi je retourne aussi vite lire Superior Iron-Man chez Marvel, qui a le mérite d'être plus caustique et risqué que ce début trop prudent. 


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JE SUIS ANT-MAN : L'ANTHOLOGIE DE L'HOMME FOURMI

La meilleure façon - et la plus rapide - de se familiariser avec le personnage de Ant-Man, avant ou après avoir vu le film, c'est de se plonger dans l'anthologie "Je suis Ant-Man" publié le mois dernier chez Panini. Tout vous sera dévoilé, à commencer par qui est ce Henry Pym (joué par Michael Douglas), savant de renom inventé par Lee et Kirby, juste après la création des quatre Fantastiques. C'est donc un des personnages les plus anciens, un élément historique de la Maison des Idées. Membre fondateur des Avengers, sa série fut assez rapidement abandonnée, mais on a pu le retrouver à intervalles réguliers au sein de formations disparates de ces mêmes Vengeurs. C'est dans le numéro 35 de Tales to Astonish que Pym endosse pour la première fois son costume distinctif, et c'est dans l'épisode 44 que nous faisons la connaissance de la belle Janet Van Dyne, aussi intelligente que vaniteuse, appelée à jouer un rôle crucial dans les aventures et mésaventures de celui qui deviendra son mari. Dans les épisodes 59 et 60 de la série Avengers (Roy Thomas et John Buscema!), on commence également à comprendre que la personnalité de Hank Pym est sujette à une érosion inquiètante. le héros change parfois d'identité, lorsque ses nerfs lâchent ou qu'il traverse une dépression/remise en question. Des troubles qui le poussent à devenir Yellowjacket (le grand méchant au cinéma), et à épouser Janet, avec comme le veut la coutume un mariage perturbé par de sombres individus, ici les membres du cirque du crime de Ringmaster. Bien plus tard, avec les #195 et #196 du titre Avengers, Hank Pym collabore pour la première fois avec un certain Scott Lang, avec l'aide duquel (et des Avengers) il va parvenir à déjouer les plans du Maître de Corvée. Tout ceci est narré par un couple d'artistes exceptionnel, à savoir David Michelinie et George Perez. La déchéance arrive par contre dans le #213 (écrit par Jim Shooter) où Hank est chassé de la formation des Avengers, après avoir connu une nouvelle grosse défaillance, et avoir frappé sa femme et trompé ses coéquipiers. Un super-héros déshonoré et fort peu honorable.

C'est Michelinie, et le toujours délicieux John Byrne au dessin, qui se chargent de nous raconter la génése du second Ant-Man, à savoir Scott Lang, dans les numéros 47 et 48 de Marvel Premiere. On retrouve le même scénariste pour une incursion chez Iron Man, où Lang épaule Tony Stark dans une aventure qui voit aussi Hulk pointer le bout de son nez. Jerry Bingham se charge de dessiner, avec un style proche de celui de Neal Adams. C'est fort agréable. Nous trouvons aussi la mini série Ant-Man and the Wasp, de Tim Seeley. L'idée de départ est de faire apparaître le troisième Ant-Man, à savoir Eric O'Grady, aux cotés du premier originel, cette fois sous l'identité de la Guèpe! Admettons que c'est un peu génant pour Hank, et que cette décision a de quoi susciter quelques polémiques. En face, l'opposition est constituée par Black Fox et les forces de l'A.I.M, et le tout reste bien médiocre, aussi vite lu qu'oublié. N'oublions pas non plus le one-shot Avengers Origins Ant-Man and Wasp, où les origines modernisées de Hank et Janet sont retravaillées par Roberto Aguirre-Sacasa, avec des dessins peints par Stephanie Hans. C'est probablement là l'intérêt principal de cet ajout à l'anthologie, qui propose en définitive du matériel très varié tant au niveau de la qualité que des époques de parution. Nous aurions tort toutefois de sous-évaluer ce gros volume édité par Panini car c'est un témoignage éloquent et plutôt pertinent de l'importance de ce personnage, ant-Man, pas toujours reconnu et apprécié à sa juste valeur, mais qui fait partie de ceux qui ont laissé une empreinte durable et forte dans l'univers Marvel. Récemment encore, nous n'aurions pas eu de Age of Ultron sans les déboires d'Hank Pym. Vous avez aimé le film mais vous n'êtes pas un gros lecteur de comics, et surtout vous avez débuté depuis assez peu de temps? Je suis Ant-Man semble avoir été pensé pour vous, c'est du sur mesure. 




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THE ART OF ELENA MIRULLA (SEXY TALES ET LE CALENDRIER 2016)

Étant donné que 2016 viendra très vite... autant se mettre déjà en tête que l'heure de repérer les calendriers qui comptent à commencé. Je profite donc de ce prétexte pour vous présenter le travail de Elena Mirulla, une artiste italienne dont le style tout en rondeurs et joliment cartoony a beaucoup évolué ces dernières années, pour devenir désormais une marque de fabrique reconnue et appréciée de nombreux fans. J'avais eu l'occasion de rencontrer Elena au festival d'Albissola voilà deux ans, lors de la présentation de Zavor, une parodie fort sympathique de Zagor, le célèbre Esprit à la hache de la forêt de Darkwood. Le calendrier "sexy" de cette dessinatrice génoise s'appelle Sexy Tales 2016 et sera disponible à partir d'octobre et vous pourrez le commander sur le site italien "Cronaca di Topolinia" ou directement sur la page Facebook de l'artiste. Le maxi portfolio avec les 12 oeuvres du calendrier sera également disponible à l'occasion d'une rencontre d'une rencontre du coté de Rivoli, le 4 septembre. Vous trouverez toutes les informations et les liens utiles ci-dessous, avec quelques dessins et oeuvres d'Elena Mirulla. En haut à gauche, vous avez l'illustration de septembre, et ensuite celle d'octobre et de juin.



Et maintenant quelques planches du quatrième volume des Sexy Tales d'Elena Mirulla, avec des petites histoires remises au goût du jour par l'artiste, à la sauce piquante.



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MARVEL SELECT : ULTIMATE X-MEN TOME 2 (TOURNEE MONDIALE)

Nous avons vu dans le premier volume que Charles Xavier et ses X-Men ont neutralisé définitivement la menace de Magneto en tuant ce dernier aux yeux de tous. Mais il ne s'agit que d'une ruse et en fait le seigneur du magnétisme n'est pas mort; une série de blocages psychiques on permit de le reprogrammer et il mène désormais une existence pacifique et s'occupe de jeunes handicapés en difficulté d'insertion sociale. Ce second volume des Ultimate X-Men démarre tranquille avec un personnage nouveau, qui occupe bien une quarantaine de pages : Gambit. Le cajun se retrouve affublé d'une jeune orpheline dont les parents viennent d'être assassinés par des mafieux et il tente tant bien que mal de la protéger de Hammerhead et ses sbires. Nous passons ensuite aux choses sérieuses après ces deux épisode particuliers, et nous retrouvons le groupe de mutants de Xavier engagé dans une tournée promotionnelle à travers l'Europe. Mais dès la première étape à Londres ils doivent modifier leur plan pour se rendre au large de l'Écosse, là où sévit le fils caché du mentor télépathe, qui vient de se réveiller d'une longue léthargie et qui possède le don d'investir le corps de ses victimes tout en les consumant. Face à légion les X-Men ont fort à faire et sont poussés dans leurs derniers retranchements; ils ne sortent pas indemnes de la bataille puisque le jeune Bobby Drake est sérieusement blessé et se retrouve à l'hopital. Les parents, poussés par un politicien anti mutant s'empressent de demander une lourde indemnisation tandis que Charles Xavier se sens de plus en plus coupable pour la vie mouvementée et risquée qu'il  fait encourir à ses élèves. En toile de fonds, les intrigues sentimentales ne manquent pas, avec notamment Hank Mc Coy qui renonce à l'amour de Tornade parce qu'il n'est pas certain que les sentiments de cette dernière sont réels (Xavier l'a t-elle poussé à le désirer?) et qui entame une correspondance assidue, sur le chat, avec un faux profil qui va causer bien des ennuis, ou bien la dualité Scott Summers/Wolverine, à couteaux tirés pour les beaux yeux de Jean Grey. 

Les Ultimate X-Men, c'est une version plus désabusée, plus ironique, plus "à la page" des mutants que vous connaissez. Peu à peu, les personnages et leur background s'affichent, dans une version différente de la mouture traditionnelle. Par exemple, vous allez rencontrer pour la première fois la jeune Kitty Pryde dans ce second tome, et depuis elle a fait bien du chemin dans l'univers Ultimate! Vous aurez aussi sous les yeux le Phénix, à savoir cette entité qui investit le corps et l'esprit de Jean Grey. Enfin, à moins que ce ne soit un retour inopiné de la folie qui ravage l'esprit de la rouquine, ou un piège tendu par les membres du Club des Damnés, à l'attention de Charles Xavier et ses hommes, qu'ils financent de manière occulte. Conseil pour le mentor des hommes X : quand on est invité à une fête par un groupe portant le terme de "damnés" dans sa dénomination officielle, il vaut mieux décliner ou y aller en restant sur ses gardes. Coté scénario, ce sont Mark Millar et Chuck Austen qui sont chargés de faire évoluer l'intrigue, alors que les dessins sont confiés à Adam Kubert (dont le style a défini la série, c'est certain), Esad Ribic (ici encore à la recherche d'un style personnel, avec des dessins d'une qualité bien moindres par rapport à ce qu'il fournit aujourd'hui) ou encore Chris Bachalo, qui semble se limiter dans la folie et l'inventivité, on l'a vu plus inspiré avant et après. La collection Marvel Select est tout de même fort intéressante pour ceux qui ont perdu les Deluxe, et permettra de reconstituer à moindre frais la grande tapisserie des Ultimate X-Men, dans une version librairie souple et agréable à lire. A défaut d'être subtile et d'un raffinement légendaire, cette série reste un petit concentré des meilleures intentions du projet de départ, de ce que devait être l'univers ultimate, avant qu'il soit rattrapé lui aussi par la continuity et le manque flagrant de bonnes idées. 



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SECRET WARS : STAR-LORD & KITTY PRYDE #1

Elle a bien changé la Kitty Pryde qui débarqua innocemment à treize ans chez les Uncanny X-Men, et se pâmait devant les gros biscottos en acier de Colossus. Depuis des années, la romance avec le beau soviétique a connu des hauts, des bas, et Kitty s'est laissée aller dans les bras d'autres partenaires, pour devenir une femme. Ces temps derniers, c'est avec Peter Quill qu'elle fricote, le dragueur le plus cool de la galaxie, excusez du peu. Mais voilà, avec Secret Wars et la fin de tout ce que nous avons connu jusque là, cette romance, comme le reste de l'univers, a été totalement perdue et recomposée. Du coup, c'est Star-Lord qui a la vedette de ce titre provisoire. Nous sommes sur le Battleword, et il a conservé le souvenir de ce qui s'est produit et d'où il vient, avec les plus grands héros de la Terre, Reed Richards en tête, dans l'impossibilité de sauver les meubles, cette fois-ci. Depuis, l'ancien Gardien de la Galaxie vivote en chantant les tubes de Disney dans un bar (personne ne les connaît sur le Battleword, du coup il passe pour un artiste talentueux) avec comme impresario une version chevelu et bien plus branchée de Drax le Destructeur. Kitty Pride débarque uniquement en tant que spectatrice intéressée : elle doit en effet échanger un objet qui pourrait bien remettre en doute l'omnipotence de Doom et l'origine même du monde tel qu'il l'a refaçonné, contre une mallette pleine de gros billets. En face d'elle, Gambit (enfin, une version de Gambit...), qui aimerait bien ajouter une nuit avec Miss Pryde dans les termes de l'arrangement. Alors forcément, quand Star-Lord se rend compte que son ancienne  petite amie est dans la salle, et l'objet de poursuites pressantes... Nous sommes dans le registre de la comédie, avec cette série. Pourtant le ton est plus sérieux qu'il ne semblerait, entre un amour perdu qui pourrait se recomposer (qui sait...?) et un héros solitaire, qui se remémore l'avant, sans pouvoir en parler à personne, et qui doit se cacher et attendre. Mais Humphries a choisi un traitement léger, truffé de sourires et de clins d'oeil, et qui démarre sous forme d'une charmante romance ironique et positive. Par contre, les dessins, c'est une autre histoire. Désolé d'être aussi radical, mais cette Alti Firmansyah produit là une vingtaine de pages dégueulasses, avec des visages caricaturaux qui lorgnent du coté du mauvais manga et transforment ce numéro en une lecture au graphisme puérile et académique dans sa mise en page et dans le choix des angles de vue et le story-telling. Elle est douée, mais pas pour un comic-book Marvel, pas pour l'idée que j'en ai et les exigences. En tous les cas c'est encourageants pour tous ceux qui rêvent un jour de dessiner pour la Maison des Idées : si ce genre de trucs parvient à être publié, alors nous avons tous notre chance. Dommage, car Star-Lord and Kitty Pryde est plutôt funky et funny. 




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