CYBORG REBIRTH : DES ORIGINES SANS INTERETS

Ce n'est pas une surprise si Cyborg a droit à son numéro Rebirth, le personnage va devenir de plus en plus important, et il sera mis en avant comme un des membres fondamentaux de la Justice League au cinéma. Du coup nous revoici plongés pour la centième fois dans ses origines... rien de très original me direz-vous! John Semper Jr (plus habitué aux animés, pour la télévision) décide de procéder de la manière suivante : ils organise dans le présent un combat entre le héros et une entité technologique malveillantes du nom de Malware. Pendant que les deux se tapent dessus et que Cyborg en prend plein la tête, au point de se deconnecter momentanément de la réalité, nous plongeons dans le passé, et nous remontons à l'époque où le scientifique Silas Stone rencontre celle qui va devenir son épouse, et lui donner un fils, Victor. Un peu de pathos pour tirer des larmes et expliquer ce qui va suivre, avec l'épouse qui tombe malade, le père qui délaisse le fiston parce que cherchant un moyen de sauver celle qu'il aime, et enfin pour finir, un tragique accident qui laisse le pauvre Victor Stone dans un état plus proche du puzzle qu'autre chose : il ne reste quasiment plus rien à part des reste calcinés, que le père décide de faire fusionner avec du métal et des circuits informatique d'origine extraterrestre, en utilisant un laboratoire top secret, inaccessible au commun des mortels. Bref c'est ainsi que naît Cyborg, avec toute une partie assez maladroite où celui-ci découvre à quel point son humanité pourrait être remise en question, à travers une sorte de discours ampoulé, enregistré par son père. C'est bien lourdeau, on ne comprend pas trop pourquoi ce dernier a eu besoin d'expliquer et de témoigner sur bande de ce qu'il a fait. Le scénariste transmet donc au lecteur les informations essentielles pour unir tous les points de la tragédie, et il le fait de manière forcée, innaturelle, comme si nous étions encore dans les années 70. Bref au niveau de l'écriture nous sommes très loin d'une série moderne et audacieuse! 
Cyborg a au moins le mérite de bénéficier d'un dessinateur qui fait du bon travail. Paul Pelletier est ici en bonne forme, et les scènes de combat nombreuses sont suffisamment fortes et spectaculaires pour plaire au lecteur, et le convaincre de tourner les pages. Reste que cela semble si classique et si peu inspiré qu'on a du mal à imaginer ce qu'il va bien pouvoir se passer, dans les épisodes d'une série régulière en apparence attendue chez Dc, et on a bien peur que le manque d'enjeux finisse très rapidement par faire capoter le projet. On s'accrochera donc à la dernière page et à l'espoir d'une grosse et belle surprise très bientôt, sans y croire totalement.



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AGE OF ULTRON : RETOUR DANS LA COLLECTION MARVEL EVENTS

Age of Ultron revient encore et toujours, et cette fois c'est sous la forme d'un album de la collection Marvel Events. C'est drôle car c'est justement ce qui semble hérisser le poil de certains d'entre vous, cette répétition des "events" chez Marvel, cette façon de capter l'attention en continu. De quoi s'agit-il, et que s'y déroute t-il, demanderont les distraits? En fait, au départ de l'aventure, on ne sait pas trop où se situer. Une Terre alternative? Un bond dans le futur (ou bien j'ai vraiment manqué quelque chose)? Toujours est-il que New-York (et probablement le monde) est sous la coupe réglée de Ultron et de son armée robotique, et que les humains sont traqués, spécialement les anciens super-héros. Les Vengeurs ont trouvé refuge dans les décombres de l'héliporteur du Shield. Vous savez, ce gros vaisseau volant qui s'écrase au moins une fois par mois? Là, il est échoué en plein Central Park, et on se dit que ce n'est pas la tanière la plus discrète, mais passons sur ce détail. L'essentiel des premières pages est centré sur le sauvetage de Peter Parker, en pleine déconfiture, capturé par une bande de criminels notoires (entre autres, le Hibou et Hammerhead) pour être remis à Ultron en échange de passe-droits. C'est Hawkeye qui se charge d'être la cavalerie, avec son matériel habituel, dans un monde apocalyptique en ruine, qui n'est pas sans rappeler, en effet, Days of Future Past, petit bijou de l'histoire des X-Men. En effet, l'Amérique est tombée aux mains d'Ultron. Des Ultrons. Ils patrouillent partout, on en voit dans le ciel et dans les rues, comme un gigantesque essaim d'abeilles robotisées.  La faille, chez le robot généré par Hank Pym, c'est peut être que bien qu'étant un automate, il agit pourtant comme un humain, notamment dans son comportement, ses réactions, ses motivations intimes. Du coup, il semblerait qu'il soit encore possible de négocier avec lui. Dans le genre : je t'apporte un héros en collant que j'ai neutralisé pour toi, en échange je peux obtenir quelque chose à mon tour. Ce sera ça la seule possibilité offerte à la résistance, pour infiltrer le Qg de leur ennemi. Et se rendre compte à quel point s'en sortir parait illusoire... 

Vous savez tous ce que signifie l'effet papillon, dans la science-fiction? Revenir en arrière, et piétiner sans le savoir un simple papillon, peut avoir des conséquences désastreuses dans le présent, d'où l'impossibilité des voyages dans le temps sans risques. Comprenez donc que lorsque Wolverine, toujours bien pratique quand il s'agit de se salir les mains, remonte le temps pour aller planter ses griffes dans Hank Pym, créateur du robot Ultron, la ligne temporelle Marvel risque fort se se retrouver profondément modifiée. La belle Invisible des Fantastiques l'accompagne et tente bien de le dissuader, mais pour une fois, l'impossible, l'impensable, est au menu de Age of Ultron. C'est assurément le temps fort de toute la saga, l'instant où le lecteur se demande si tout ce qu'il est en train de lire va vraiment impacter ce qu'il est habitué à fréquenter, dans les pages des comic-books Marvel. Wolverine qui assassine Pym, sous forme de médecine préventive de choc, c'est une idée de génie, l'étincelle qui aurait du permettre de changer la donne, à jamais. C'est le vrai grand instant X de Age of Ultron, l'épisode où j'ai compris pourquoi j'aimais encore ces bd superhéroïques, avec ces moments bluffant où l'action vous assène un bon coup de massue. Sans vouloir vous révéler la suite (que vous connaissez, depuis le temps) disons que malheureusement, Marvel n'est pas allé au bout de son idée, et qu'il aura fallu se contenter de dégâts irréversibles dans le tissu de l'espace-temps, avec en conséquences majeures l'arrivée d'Angela (expatriée de l'univers d'Image) et la saga Hunger, où Galactus boulotte l'univers Ultimate. Du coup, oserez-vous tenter l'investissement, pour cet "event" qui a perdu de sa superbe en vue de la ligne d'arrivée... Allez, j'en vois qui vont se laisser tenter tout de même... ne serait-ce que pour les dessins de Bryan Hitch ou Carlos Pacheco (entre autres) et parce que Brian Bendis a forcément une bonne cohorte de fans purs et durs! On blague, cela reste une des sagas marquantes de ces temps derniers, qui devrait figurait logiquement sur vos étagères.


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BLOODSHOT REBORN TOME 2 : LA TRAQUE

Suite des aventures de Bloodshot chez Valiant, avec la très bonne série Bloodshot Reborn scénarisée par Jeff Lemire. Pour rappel, le héros a eu une brève relation avec la Géomancienne, qui avant de mourir lui a fait un cadeau empoisonné, en le débarrassant des nanites à la source de son pouvoir. Redevenu lui même, mais en quête de sa véritable identité et de ses origines, Ray Garrison (un nom d'emprunt, probablement) n'a pas trop le temps de s'adapter à sa nouvelle existence, car les robots microscopiques qui infestaient son sang se sont trouvés de nouveaux hôtes, qui perdent la tête et sont responsables d'horribles carnages dans le Colorado. Du coup, Bloodshot ne va pas rester longtemps sur la touche, et devoir se sacrifier, prendre la route, et aller récupérer les fameux nanites, pour les contrôler.
En cours de chemin notre héros a tissé de nouveaux liens sentimentaux avec une blonde un peu paumée, Cristal. S'il tente de ne pas prendre en considération l'idée de la protéger et de l'aimer, il est cependant difficile de résister à l'appel de la chair, et des bons sentiments. Car malheureusement, tout ceux (et celles) qui croisent sa route ont tendance à se mettre en péril, et ont une durée de vie assez limitée. En parallèle, deux agents spéciaux mènent l'enquête et suivent Bloodshot (ou plutôt les porteurs de nanites) à la trace, en arrivant après coup sur les lieux où le sang à coulé. Il s'instaure une relation assez détendue et sarcastique, et les dialogues forts naturels et très drôles aident à tempérer une tension palpable. Le ton est à la fois dramatique et désespéré, et entrecoupé de répliques ou de scènes brèves plus légères. Jeff Lemire fait un superbe travail sur ce titre, parvenant à rendre enfin humain et attachant un personnage trop longtemps présenté comme une machine de guerre impitoyable, tourmenté par un désir de se (re)connaître, mais sans jamais dégager une forte empathie, comme c'est le cas désormais. L'intrigue est efficace, rythmée, et se corse encore quand un des porteurs de nanites décide lui aussi de devenir le réceptacle de tous les autres, et part récolter tout ce pour quoi Bloodshot lutte. 



L'histoire est par ailleurs servie par un Butch Guice en très grande forme. Les plans resserrés, la manière de dessiner les visages, les expressions, le naturel époustouflant qui s'en dégage, font de ces pages de superbes exemples de comic-book soigné et réaliste, qui devrait ravir tous les amateurs de jolis dessins. Bloodshot Reborn continue donc d'être une des séries à suivre en ce moment, avec cette fois les épisodes 6 à 9, dans un second tome qui ne baisse pas une seconde d'intensité. 
A noter, pour être complet sur Bliss Comics, que l'éditeur annonce pour novembre la sortie de deux intégrales. Tout d'abord celle annoncée à la PCE avec la série Rai, 350 pages pour 28€. Et aussi Archer et Armstrong,  800 pages pour le prix raisonnable de 49€, c'est à dire 29 épisodes!


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OLDIES : MAXIMUM CARNAGE - LE CROSSOVER VIOLENT DE SPIDER-MAN EN 1993

Dans les années 90, Venom est un des personnages phares de l'univers Marvel : le symbiote extraterrestre, poussé par la haine et le ressentiment envers Peter Parker, a trouvé un acolyte idéal en la personne de l'ancien journaliste Eddie Brock. Celui-ci retient Parker responsable de sa déchéance professionnelle. Ensemble ils deviennent une sorte de monstre ou croque-mitaine protéiforme. Il connaît l'identité secrète de Spiderman et ne déclenche pas son sens d'araignée, bref l'ennemi ultime. Mais peu à peu, poussé par le succès auprès des lecteurs, le personnage se transforme en une sorte d'anti-héros, motivé par une conception toute personnelle de la justice et de la protection des innocents. Le curseur se déplace et la nouvelle créature maléfique, le nouveau mal absolu, devient Carnage. Il s'agit du rejeton du symbiote précédent, et il s'est associé avec Cletus Kasady, un sociopathe de la pire espèce, complètement incurable. Le costume est rouge sang, et sa façon d'agir est simple : le cahos et les meurtres en permanence. Lorsque Carnage est maîtrisé et emprisonné dans l'asile de Ravencroft (une sorte de Arkham à la Marvel), on pourrait penser que son parcours est momentanément terminé, mais comme le veut la tradition des comics, s'il est enfermé c'est pour mieux s'échapper! Non sans bien sûr laisser derrière lui une trace de sang et des morts à la pelle. Pour contrer cet ennemi particulièrement violent, Spider-Man va pouvoir compter sur toute une série d'alliés, et il va même temporairement faire équipe avec Venom. Il s'agit d'un crossover très marqué par l'esprit de son temps (1993) où coule hémoglobine à flots, et concerne toutes les séries du tisseur de toile.

Carnage n'est pas seul. Lui s'est trouvé une copine psychotique quasiment aussi aussi cinglée, et qui répond au nom de Shriek. Le couple dément bénéficie aussi d'une sorte d'enfant putatif, ou plutôt d'animal de compagnie, le doppelganger, à savoir un double difforme de Spiderman, qui remonte au crossover the Infinity War. Mais ce crossover présente d'autres super-vilains, qui font leur apparition, comme par exemple Carrion ou le Demogoblin. Du coup en face, il faut une véritable armada pour contrer tous les cinglés qui mettent la ville à feu et à sang. Beaucoup de personnages qui gravitent habituellement dans l'orbite du monde du tisseur vont prêter main-forte, comme la Cape et l'Epée, Morbius, Black Cat, ou bien d'autres un peu plus inattendus comme Captain America, Firestar et  Deathlock. Quand il y a plusieurs séries concernées, nous trouvons logiquement une liste  imposante d'artistes au menu. Dans ce  Maximum Carnage, au scénario, défilent par exemple Tom De Falco, David Michelinie, ou le spécialiste de la psychologie fouillée et torturée, Jean-Marc De Matteis, qui s'occupent de rendre la vie impossible à Spider-Man.  Côté dessinateurs j'apprécie tout particulièrement Sal Buscema et son trait rigoureux, qui à l'époque a marqué profondément la série Spectacular Spider-Man, où il est resté de nombreuses années durant en poste. Mais nous trouvons aussi Mark Bagley, qui officie depuis des lustres sur le personnage, ou encore Alex Saviuk, dans le style est beaucoup moins gracieux que ses collègues. Mentionnons également Tom Lyle, qui bénéficie d'un encrage lourd et d'une mise en couleur parfois criarde, ce qui fait que ses planches sont plus surchargées et moins lisibles que les autres. Nous avons là 14 épisodes qui ont marqué leur époque, et qui constitue un tournant dans l'histoire de Spider-Man, puisque il s'agit d'un plongeon angoissant dans une violence irréfrénable, une tentative évidente d'adapter les aventures de Spidey aux années 90. Globalement cela fonctionne bien si on regarde l'ensemble avec l'oeil  nostalgique du lecteur que nous étions alors, mais il est vrai qu'avec le temps cette avalanche de baston et de crimes n'apparaît pas comme le point culminant de la décennie pour le monte-en-l'air. Récréatif et bourrin, mais digne d'une réédition future en vf librairie.


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VEIL : RECIT ESOTERIQUE DE GREG RUCKA CHEZ DELCOURT

Greg Rucka fait partie de ces auteurs capables d'écrire des choses s'adressant à un public large, comme (pour rester dans le passé très récent ou le présent) les aventures du Punisher, ou de Wonder Woman. Mais il a aussi la faculté de mettre sur pieds des univers plus confidentiels, des séries qui sortent des sentiers battus, plus originales. C'est ainsi que chez Delcourt nous avons eu le plaisir de découvrir Veil, un titre qui a bénéficié d'une preview sympathique lors du dernier Free Comic-Book Day. Cette série parue chez Dark Horse nous plonge d'emblée en plein mystère. Une femme se réveille dans le métro, et autour d'elle pullulent les rats. Impossible de comprendre ce qui a pu lui arriver ou qui elle est car ses paroles sont incompréhensibles. Détail d'importance, elle est complètement nue, et disons le honnêtement, assez bien fichue. Vous pouvez imaginer que les errements d'une telle créature dans un quartier chaud et mal fréquenté ne vont pas passer inaperçus. Si les loubards du coin aimeraient en faire leur quatre heures, elle reçoit l'aide désintéressée d'un certain Dante, qui la ramène chez lui pour la mettre à l'abri. Mais les malfrats ne lâchent pas l'affaire et se pointent à la porte pour récupérer la demoiselle et s'amuser avec. Et là, coup de théâtre, Veil (c'est d'elle qu'il s'agit) est responsable d'un vrai carnage, en forçant ces individus à se tirer dessus. 
Si cet album démarre sur de bonnes bases et prend son temps pour placer tous les éléments susceptibles de faire évoluer l'histoire, force est de constater que la seconde partie de ces cinq épisodes finit par ronronner et proposer plus de clichés éculés et de scènes téléphonées que de vraies surprises. On tombe vite dans l'ésotérique, avec pentagramme et rites magiques, sans que cela soit présenté d'une façon originale et qui donne envie. Du déjà lu et du scénario en mode automatique. Le final est aussi trop sommairement ficelé,et aurait mérité un développement plus raisonné et clair. Un autre gros défaut de cette histoire est la relation qui s'instaure entre Veil et Dante. Si la première cité est au centre des débats et que Rucka fait son possible pour la rendre mystérieuse et touchante, Dante est juste un faire valoir, dont on comprend mal ce qu'il souhaite et fait, et pourquoi. Il est là sans y être, n'a pas de véritable fonction ou caractérisation. Son courage est indéniable, mais on a du mal à croire au duo qui se forme, et à en saisir les enjeux et les racines.



Le dessin signé Toni Fejzula est surprenant. C'est l'adjectif qui convient le mieux pour son travail, qui risque de rebuter d'emblée les amateurs de réalisme ou du style cartoony. Ici les formes sont très géométriques, le trait est dur et incisif. Les couleurs sont justes et très présentes, mais elles savent s'adapter au récit, en évitant l'écueil du trop plein, pour offrir du début à la fin l'impression d'un album saisi à travers le prisme de fonds de bouteille, truffé de moments forts et de scènes réussies. Même s'il s'agit d'emphase ou d'exagération, on a presque l'impression, dans les instants de panique, de voir du comic-book confié à Edgar Munch, inspiré par la rigueur formelle de Mignola. C'est bien la partie graphique qui fait de Veil une parution qui va attirer le regard, car pour le reste, difficile de la sortir du torrent de nouveautés actuelles. D'autant plus que cela fait très longtemps que j'ai renoncé à espérer une communication directe avec l'éditeur (Delcourt) qui n'a jamais répondu à un seul de nos messages ni manifesté la moindre considération. On leur souhaite tout de même bonne chance, le dessinateur le mérite grandement. 


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NINJAK TOME 1 : L'ARMURERIE (CHEZ BLISS COMICS)

Le catalogue Valiant continue de s'étoffer chez Bliss comics, avec l'arrivée d'une nouvelle série Ninjak, dont le tome 1 est proposé au prix d'appel de 10 €, comme il est désormais de coutume. Le héros de cette histoire se nomme Colin King; autrefois il appartenait aux services secrets britanniques. C'était un simple espion qui n'était pas forcément porté sur la baston, et qui a peu à peu affiné ses dons au point de devenir une arme redoutable. Il maîtrise aujourd'hui à la perfection tout un arsenal de techniques de combats empruntées aux arts martiaux, et il possède une armure furtive dotée d'un très grand nombre de gadgets bien utiles. Derrière la façade se cache toutefois un homme meurtri avec une enfance très difficile derrière lui, qui revient sous forme de flash-back dans ces cinq épisodes écrits par le scénariste Matt Kindt. Ce dernier nous montre que le jeune Colin a eu bien des problèmes dans la relation avec ses parents absents, et qu'il fut élevé par un domestique violent, qui jouait de la ceinture, voire bien pire encore. Un rapport de haine s'était installé entre les deux au point que le jeune garçon a même tenté d'empoisonner celui qui le maltraitait. C'est assez drôle de voir le contrepoint pris par cette histoire avec l'entente qui a pu régner entre Bruce Wayne et le majordome Alfred. Un contre-exemple parfait de ce qui se fait dans l'univers de Batman. Il est donc aujourd'hui très difficile pour Ninjak de subir, de prendre une rouste sans réagir, de se laisser malmener sans briser la nuque de ceux qui s'attaquent à lui. Pourtant il va bien devoir se forcer et accepter l'idée de subir un passage à tabac, car cela fait partie des épreuves nécessaires s'il veut parvenir à gagner la confiance de Kannon, un des 7 personnages influents qui composent une cabale secrète, répondant au nom des sept ombres. L'initiation n'est pas simple, et ce n'est pas le super héros mais l'homme (Colin donc) qui est appelé à prendre sur lui, pour montrer patte blanche et infiltrer ainsi une organisation qui autrement ne peut être abattue, car trop tentaculaire et mystérieuse. Mieux vaut en prendre le contrôle, mais pour cela il va falloir réussir le plus difficile, s'y infiltrer avec subtilité.

Kannon est la clé pour accéder à l'Armurerie, c'est-à-dire une organisation, un vaste réseau clandestin, qui peut fournir à ses clients toutes les armes possibles et imaginables, voire même l'inimaginable. Ninjak s'apprête donc à remonter la filière pour porter un coup décisif à cette cabale, mais cela serait compter sans l'une des gardes du corps du maître shinobi (Roku) qu'il combat après l'avoir sauvée des geôles d'une prison russe. Elle est dotée d'une chevelure meurtrière et d'une habileté au combat exceptionnelle. En somme, une épine dans le pied des plus douloureuses.
Au dessin nous trouvons Clay Mann, dont les planches sont fort belles,  soignées et toujours en mouvement. C'est plastiquement assez réaliste et fort agréable à regarder, même si la mise en couleurs paraît froide par endroits, ou tout du moins artificielle. Quand à Butch Guice, que nous avons déjà vu sur la série Captain America par exemple, il offre quelques bonus époustouflants dans son style si caractéristique, et nous replonge dans le passé de Colin, à l'époque où il débutait dans l'espionnage, et où il a commis la malencontreuse erreur de nouer une relation sentimentale avec celle qui était censé le former et le superviser. Des explications fort intéressantes qui reviennent sur les premiers pas d'un héros pas comme les autres, et renforce l'intérêt de ce récit d'espionnage dopé à l'adrénaline pure. Ces quelques pages supplémentaires se nomment les dossiers secrets de Ninjak, et ce sont des compléments de lecture pertinents et édifiants. Sans pour autant être la grande série à recommander en premier pour ceux qui décident de se plonger dans l'univers Valiant, il est évident que la nouvelle mouture de Ninjak a tout pour plaire et que ce premier tome mérite amplement d'être essayé, surtout au prix de 10 €. Vous ne risquez pas de vous sentir lésés, à une époque où les comics d'espionnage et de complots tentaculaires parviennent à trouver un public fourni. Il existe probablement une réelle place pour le personnage sur vos étagères, qui se situe quelque part entre le Gambit originel chez Marvel, Diabolik le célèbre cambrioleur italien, ou même Deathlock chez Dc comics. 



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THE NEW AVENGERS / THE TRANSFORMERS : LE CROSSOVER MARVEL / IDW DE 2007

Revenons quelques années en arrière (2007), juste avant le début de la grande saga "Civil War". Les Vengeurs de l'époque ont enrôlé Spider-man et Wolverine dans leur roster, pour se relancer suite à la tragique conclusion de "Disassembled". Leurs nouvelles aventures sont truculentes, fichtrement bien illustrées, et donne un sacré coup de fouet au titre, confié à Bendis. Mais de cette époque là, tout n'a pas été publié en Vf, preuve en est ce crossover entre les deux compagnies, Marvel et IDW Publishing, qui fait que la route des Avengers et celle des Transformers se croisent. Une aventure quasi irréelle, surfant bien entendu sur la vague alors imminente des films de Michael Bay. Stuart Moore envoie nos super héros en Latvérie pour enquêter sur une structure alien métallique, qui semble au centre d'un conflit entre les deux états voisins de la Latvérie justement, et de la Symkarie. Cette dernière possède l'arme nucléaire, et la première est dirigée d'un gant de fer par Fatalis : imaginez donc les étincelles qui peuvent faire s'embraser l'Europe de l'Est. Mais une fois sur place, rien ne va plus. Les Vengeurs commencent par se prendre la tête entre eux, et la tension monte inexorablement (on découvrira par la suite qu'un mécanisme de Fatalis exacerbe les tensions et l'excès de testostérone) alors qu'ils sont attaqués dès qu'ils pénètrent dans le complexe mystérieux. Cap est touché à la tête (juste ko, par chance...) et Spidey est capturé par la suite par ... Megatron! Car oui, les Vengeurs se retrouvent face à face, à la fin du premier épisode, avec une horde de camions parlants (ce qui ne manque pas de choquer Wolverine), les Transformers d'Omega Prime, et la seule manière intelligente de réagir qu'ils trouvent est de donner l'assaut (car oui, les héros n'ont pas toute leur tête, j'ai déjà expliqué pourquoi). L'occasion de sourire bêtement en voyant Miss Marvel se faire repousser dans son élan par un ... air-bag, qui se révèle être l'arme défensive par excellence face à une héroïne à la puissance pourtant remarquable. Que dire de plus? Pas grand chose... C'est vraiment du comic-book de consommation, réservé exclusivement aux fans hardcore des deux groupes de personnages. Tyler Kirkham n'est pas mauvais aux dessins, mais l'anatomie des héros est souvent trop anguleuse et hormi les premiers plans, ils souffrent d'un manque de caractérisation. Depuis il a beaucoup progressé. Cette mini série est composée de 4 parties, et d'un combat assez bourrin et stérile du début à la fin, tout juste sauvé par l'humour pas toujours très frais de Spidey (qui invite Fatalis à venir jouer à la X-box chez lui, par exemple...). Même si on a vu pire, par le passé, pour ce qui est de ce type de projet purement commercial, New Avengers/Transformers est quand même bien dispensable... Sauf si bien entendu vous ne voyez là qu'une bonne blague potache à se raconter pour se détendre un moment. 


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PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...