LEN WEIN (1948-2017) : DISPARITION D'UN AUTEUR MAJEUR

Il est vrai que le nom de Len Wein (dessin hommage de Bill Sienkiewicz, ci contre) n'est pas forcément celui qui revient le plus souvent sur les lèvres de la plus jeune génération, qui a découvert les comics récemment. Mais pour tous les autres, ceux qui lisent depuis longtemps, la disparition de ce grand auteur laisse un véritable vide et beaucoup de souvenirs, que rien n'effacera. Lein Wein est décédé à l'âge de 69 ans. Il est surtout connu pour avoir donner vie à des personnages comme Wolverine ou Swamp Thing, et son rôle d'editor chez DC Comics, notamment pour la célèbre série Watchmen de Alan Moore. 
Les débuts remontent à 1968, sur la série Teen Titans, en compagnie de Marv Wolfman, puis le scénariste s'occupe de Flash, Superman, du Phantom Stranger, et enfin Swamp Thing en 1971. C'est à lui que nous devons, sur les pages de The Incredible Hulk 180, l'apparition de Wolverine; c'est toujours à lui que nous devons l'indispensable Giant size X-Men 1, dans lequel voient le jour des mutants ultra charismatiques comme Diablo, Tempête, Colossus ou Epervier (je garde volontairement les noms VF). A la fin des années 70, Wein retourne chez DC Comics où il écrit des histoires de Batman et Green Lantern, et endosse la fonction d'editor pour Watchmen. Il a été inséré fort justement dans le Will Eisner world of Fame en 2008. Le monde des comics à salué comme il se doit cet artiste incontournable, mais pas seulement ce microcosme. Par exemple, Hugh Jackman a rendu un hommage appuyé sur les réseaux sociaux. Pour notre part, nous vous proposons quelques couvertures ou illustrations, qui nous montrent à quel point le souvenir de Len Wein restera gravé dans la légende de nos chers héros. 

















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52 TOME 1 : L'APRES INFINITE CRISIS ARRIVE EN SEPTEMBRE CHEZ URBAN COMICS

A la fin du mois de septembre, Urban Comics va proposer le premier tome de la longue saga "52", qui concerne l'intégralité de l'univers Dc, et place sur le devant de la scène des héros qui en temps normal sont plus habitués à évoluer en retrait (Booster Gold, la Question, Adam Strange, Animal Man...). de quoi s'agit-il vraiment? Auriez-vous perdu la mémoire (ou commencé les comics récemment)? On y revient.
Habituellement, le petit monde du comic-book est habitué à un rythme de parution mensuelle. C'est la règle la plus courante. Suite aux grands bouleversements produits par l'événement Infinite Crisis, l'univers DC a changé eb 2006, et Dan DiDio, le responsable éditorial, a eu cette audacieuse idée : proposer aux lecteurs un long récit en 52 parties (autant que l'année compte de semaines) publiées à un rythme hebdomadaire. Car depuis la conclusion de la dernière crise en date, le DCverse panse ses plaies et compte ses morts, cherche à se reconstruire et à oublier, et surtout doit composer sans les trois grandes figures tutélaires du super héroïsme que sont Batman, Superman, et Wonder Woman, qui ont mystérieusement quitté le décor. Ce sera donc une belle occasion pour donner la part belle à ceux qui en temps normal se contentent des miettes, ou vivotent dans l'ombre, mais aussi nous narrer dans le détail, et en temps réel, tout ce qui a bien pu arriver durant une année pleine de vie des héros, cette même année qui a été "zappé" au moment du lancement de l'opération "Un an plus tard". Par exemple place à Booster Gold, tout droit venu du XXV° siècle avec un petit robot volant, Skeet, qui est en fait une base de données sur les événements des siècles écoulés, et qui lui permet d'éventer catastrophes et rapines, pour séduire le grand public mais aussi les sponsors! Ou encore Renée Montoya, une détective paumée qui sombre jour après jour dans l'alcool, faute de pouvoir donner un sens à sa vie, jusqu'au jour où elle croise le chemin de la Question, qui va l'emporter dans une vaste enquête initiatique jusqu'aux montagnes enneigées de Nanda Parbat. Les projecteurs sont aussi braqués sur Black Adam, qui règne du haut de sa toute puissance sur le royaume nord africain de Kanhdaq. Désormais toute intrusion en ses terres sera sévèrement punie, et le monde entier va devoir composer avec cette nouvelle puissance intraitable. Et encore sur Ralph Dibny, héros malgré lui de la saga Identity crisis durant laquelle il a perdu son épouse, qui a été assassinée. Ralph est inconsolable, et pense a mettre fin à ses jours, jusqu'à ce qu'une mystérieuse inscription sur la tombe de sa bien aimée le pousse à entreprendre la plus folle des recherches, celle d'une possible résurrection. Nous suivons également le retour sur Terre des plus mouvementés de trois héros perdus dans le vide sidéral de l'espace : Adam Strange, Animal Man, et la princesse Starfire. Au cours de leurs pérégrinations, leur chemin va croiser celui de Lobo, le dernier Tsarien, reconverti depuis peu au rôle de grand sacerdoce d'une secte prônant la paix et l'amour universelles. Rien que cela!

Grande fut la perplexité des lecteurs quand l'annonce du projet 52 fut faite. Comment Dc allait bien pouvoir faire pour maintenir le rythme et le suspens un an durant? Dans le premier cas, une succession d'artistes (pas tous si talentueux d'ailleurs...) chapeautés par Keith Giffen (qui réalisa toutes les mises en planche) ont prix le dessin en charge. Les premiers épisodes ont été co-réalisé par Joe Bennett, déjà aperçu autrefois chez les X-men. Par la suite, le niveau qualitatif varie d'un mois, pardon d'une semaine, à l'autre, allant du franchement appliqué au plutôt moyen. Pour l'intérêt de la série, c'est un autre discours. Eviter les temps faibles, quand on a en charge une série de 52 numéros, c'est pratiquement utopique. Mais dans l'ensemble les scénaristes s'en sortent avec les honneurs, et Geoff Johns confirme que l'univers Dc n'a plus aucun secret pour lui. Rien d'immortel ou d'incontournable, mais une bonne série super héroïque en décalage avec les grosses productions habituelles, construite un peu à la manière des dernières séries tv à la mode, avec une succession de personnages dont les intrigues et les déboires s'entremêlent pour tisser un récit complexe et même parfois confus. Il faut dire que sur ce projet, il avait tout de même à ses cotés de sérieuses pointures comme Greg Rucka, Grant Morrison ou encore Mark Waid . Le succès fut tel que Paul Dini en profita pour donner le "la" a un autre projet de la même ampleur, avec le même rythme : Countdown, censé prendre par la main l'univers Dc et l'accompagner jusque la dernière grande crise "crisis" en date, la  plus récente Final Crisis. Mais c'est une autre histoire, beaucoup moins réjouissante et réussie, par ailleurs. Panini a publié dans un premier temps la revue "52" sous forme de 13 rendez-vous mensuels (les derniers numéros bimensuels en fait, le public n'a pas suivi en masse...) comprenant 4 histoires à chaque fois. Puis c'est aujourd'hui Urban qui s'attele à la version Deluxe, en librairie. J.G.Jones a réalisé l'intégralité des couvertures, enchaînant un chef d'oeuvre derrière l'autre, vous séduisant dès le premier coup d'oeil. 52, c'est à tenter, sincèrement.




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OLDIES : LE FAUCON - UN RECIT COMPLET MARVEL

De temps en temps il nous plait d'amorcer une plongée dans les vieux albums édités par Lug, durant les années 80, avec aujourd'hui un personnage que le cinéma a récemment remis à l'honneur. Je veux parler de Sam Wilson, alias le Faucon, un des amis et alliés les plus fidèles de Captain America. Dans ce Récit Complet Marvel, Sam ne ressemble pas véritablement à celui que vous avez pu découvrir sur grand écran, ou qui a récemment repris le titre et le bouclier de Captain America lui-même. Durant le jour, il est assistant social et travaille dans le quartier du Bronx, où il est né et a grandi. Son identité héroïque est connue de tous, et d'ailleurs il est associé au quotidien à un flic de la vieille école, un certain Tork, pour qui le bon sens et l'action valent plus que le règlement du fonctionnaire idéal. Sam est aussi une sorte de "grand frère" pour une bande de jeunes du quartier, composée en majorité d'anciens délinquants sur la voie du rachat. Leurs méthodes se sont assouplies au fil des ans grâce à la médiation de notre héros, mais il suffit de peu pour que les rues ne s'embrasent à nouveau. C'est ainsi que le Faucon est chargé de solliciter l'autorisation d'organiser une marche pacifique dans le Bronx, pour laquelle il s'engage et donne sa parole. Le problème, c'est qu'il est attaqué à l'improviste par une Sentinelle défectueuse, qui était resté enfouie dans un chantier en construction, après un dernier combat contre les X-Men. 


Toujours en rapport avec les encapés au cinéma, nous retrouvons également Electro dans cette histoire. Le vilain se cache de la police dans le quartier, et quand il aperçoit le Faucon en action, son sang ne fait qu'un tour, persuadé qu'il est d'être épié, traqué. Cette mini série en quatre épisodes a un grand mérite : celui de déplacer le conflit habituel entre le bien et le mal sur le terrain des enjeux sociaux. Sam Wilson n'est pas un héros qui combat des menaces cosmiques ou mutantes, mais un homme bon et droit, qui est engagé dans la réhabilitation de son cadre de vie, et qui souhaite aider les autres, au beau milieu d'une décennie violente et impitoyable, qui voit l'Amérique tendre de plus en plus vers une forme de justice expéditive et implacable, dont les fers de lance peuvent être Charles Bronson ou encore le Punisher. Le Faucon n'est rien de tout cela, et c'est par le dialogue, la persuasion, qu'il parvient à aboutir à ses fins. Y compris sauver le président Reagan, enlevé par les loubards du quartier, grâce à l'aide de son ami Steve Rogers. D'ailleurs la scène finale entre Ronnie et les jeunes qui lui exposent leurs problèmes est attendrissante, et un peu too much. Cet album est scénarisé par Jim Owsley, qui fait donc preuve de sensibilité et de recul sur pas mal de points, et les dessins sont oeuvre de Paul Smith puis Mark Bright, un habitué de la série Iron Man. Trait clair, précis, planches très lisibles et dynamiques, c'est un plaisir pour les yeux sans être bouffi de prétention. En plus c'est très daté eighties, forcément, ce qui est sympathique en période nostalgique. Un des vieux Rcm que je peux relire sans me fatiguer, et qui m'a appris à apprécier un personnage ici bien campé, dans une incarnation intéressante et engagée, et dont les origines sont de surcroît clairement explicitées.



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SUPERMAN AMERICAN ALIEN : UN PORTRAIT FORT JUSTE DE MAX LANDIS

Autant le dire tout de suite, la grande qualité de Superman American Alien, en apparence, ce n'est pas l'originalité. Il s'agit d'une mini série en sept volets, censée nous raconter des épisodes inédits de l'enfance de Superman, dans sa ferme du Kansas et entouré de l'amour des Kent, ses parents adoptifs. Le genre de choses que vous avez déjà lu quelque part, et qui forcément ne peut donner naissance à des récits inoubliables ou cruciaux, car depuis le temps, on serait au courant! Max Landis passe sur l'arrivée du bambin sur Terre à bord de sa capsule, et choisit de commencer son histoire avec un ado aux premières armes, qui découvre la faculté extraordinaire de pouvoir voler. Enfin, ce mot est un peu exagéré, car il ne contrôle ni le moment où ça lui arrive, ni se semble en mesure de planifier ses trajectoires et d'utiliser son don comme il le voudrait. Du coup Clark a des difficultés aussi bien à l'école que lors des sorties entre amis (quand il se rend avec Lana Lang au cinéma en plein air, par exemple). Le futur homme d'acier est ici dans une position de faiblesse : un enfant (presque) comme les autres qui subit l'apparition de pouvoirs non désirés, mais fichtrement extraordinaires. Assez logiquement, et devant ce genre de situation, les Kent décident de faire appel à un médecin pour pouvoir examiner le garçon. Bien sur le praticien se rend compte que son patient n'est pas exactement comme les autres. Et la discrétion dans tout ça? Le monde extérieur n'est-il pas censé ignorer les pouvoirs de Clark? Vous connaissez un médecin qui ne serait pas alarmé de découvrir un enfant qui émet des radiations, à la manière d'un four à micro-ondes? Passons sur cet point absurde et allons droit au style.

Sept épisodes, avec plusieurs dessinateurs qui se succèdent. D'habitude cette manie nous agace au plus haut point, mais ici, dans la mesure où cela se justifie, ça semblerait presque un bonus qu'on est heureux de recevoir. Défilent donc Nick Dragotta, Tommy Lee Edwards, Joelle Jones, le stupéfiant Jae Lee, le non moins bon Francis Manapul, ou encore Jock et Jonathan Case. Je fais alors mon mea culpa. En Vo je n'avais lu que le premier épisode, me forgeant une opinion faussement décevante, et perdant le sens du travail de Landis, capable de parfaitement cerner le personnage, et de proposer un jeune Clark Kent des plus crédibles et attachants. Sur la durée, il est admirable de voir que ce portrait d'un étranger abandonné, mal à l'aise avec un corps en mutation, à la découverte de dons formidables mais qui risquent de l'éloigner de ce et ceux qu'il aime, fonctionne très bien et trouve un sens profond. On retrouve aussi au détour des récits un merveilleux Dick Grayson, un Bruce Wayne ou un Oliver Queen en pleine croissance, à deux moments différents de son existence, mais aussi, ça va sans dire, Lex Luthor. S'il fallait réaliser un portrait juste et touchant de Clark Kent, et de sa transformation progressive en ce Superman qu'il est appelé à devenir, sans que personne ne lui ai demandé son avis, cet American Alien touche sa cible et étonne par sa justesse. Une bonne surprise chez Urban Comics, qui mérite qu'on s'y attarde en cette rentrée. 




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Un Superman badass avec Jonboy Meyers





GENERATIONS : IRON MAN & IRONHEART (THE IRON)

Riri Williams est la nouvelle "héritière" de la technologie Stark, et donc d'une armure. Sauf que son nom de code à elle, petit génie de 15 ans appelée à faire de vrais miracles, c'est Iron Heart. Nous la retrouvons aujourd'hui, propulsée dans un lointain futur, sans que nous comprenions (elle non plus) comment. L'excuse est une panne complète des systèmes de son armure. Toute la série des variant covers et les expérience précédentes avec l'opération Generations laissaient entendre que Riri allait rencontrer une version "classique" de Tony Stark (pourquoi pas le Tony alcoolisé des années 80?) mais c'est en fait un Stark Sorcier Suprême âgé de 126 ans qu'il va la guider dans un nouvel environnement. Plus encore, nous avons aussi, en cadeau bonus, les enfants des Avengers du futur, histoire de bien montrer que nous sommes en plein "après-demain".
Pour le reste? Des dialogues, ça parle beaucoup. Brian Bendis nous sort sa logorrhée et les personnages devisent gaiement sur le génie de l''homme (une version futuriste édénique de la Terre est louée par Stark), le sens de la vie, le fait de ne pas trop en dire sur l'avenir. Si vous voulez attendre un méchant, un combat, il faudra patienter la toute fin pour voir la toujours sexy Morgane LeFay pointer le bout de son nez charmant, mais ça sera vite expédié, comme s'il fallait le faire, mais y croire un instant. 
Par contre le dessin, oeuvre en grande partie de Marco Rudy, est la bonne surprise de ce numéro. Son trait plonge le lecteur dans une ambiance qui oscille entre onirisme débridé, et science fiction futuriste. Malheureusement il est fort possible qu'il se soit laissé prendre par le temps, au point que d'autres sont venus en renfort pour combler les manques. 
Reste au final cette sensation cruelle de What for? En gros, Riri, qui est déjà en soi un personnage dont pas grand monde ne ressentait le besoin, et qui a été introduit bien trop rapidement dans la continuité Marvel, sans aucune crédibilité (salut, j'ai 15 ans je sais construire des trucs, alors donne moi une armure et hop, je suis Iron Heart) est ici une excuse parfaite pour du remplissage ennuyeux. Certains numéros de Generations sont plus compréhensibles que d'autres, celui-ci fait figure de parenthèse à oublier, cinq dollars de jetés, plus ou moins. 



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Mark Brooks et Wonder Woman. Splendide.




LES COSTUMES DE DAREDEVIL : UN SUPER-HEROS AVEUGLE MAIS QUI SOIGNE SON LOOK

Matt Murdock est aveugle, mais nous avions vu ensemble, la semaine dernière, qu'il avait plutôt bon goût en matière de choix de petites amies. Cette fois, nous allons jeter un oeil à ses différents costumes, en nous arrêtant uniquement sur ceux qui méritent une citation car "institutionnalisés". Aveugle donc, et sans talent particulier pour la couture, que je sache. Le type a fait des études de droit, et pour autant il pourrait en remontrer en matière de design à n'importe quelle école graphique. Quel talent, Matty. 
N'oublions donc pas les débuts, et un costume très seyant, en jaune et noir. Avec un gros D rouge, qui va durer pendant les six premiers épisodes de la série (et être au centre du splendide Yellow de Tim Sale). Cette tenue est vraiment intéressante car elle ressemble à un vêtement de catcheur, de lutteur, ce qui est un hommage à peine déguisé au père, boxeur professionnel, éliminé par des criminels mafieux, pour ne pas avoir voulu se coucher lors d'un ultime combat. Un peu criard pour être honnête, mais Daredevil est aveugle, who cares?



En 1965, dans le septième épisode, face à Namor (qui à l'époque est vraiment la tête de nœud de l'univers Marvel, et se prend la tête avec tout le monde), Daredevil passe au rouge. Logique, quand on se revendique être le Diable de Hell's Kitchen. En plus le sang, sur du rouge, c'est beaucoup moins salissant. Ce costume va connaître bien sûr de petites variations de temps en temps, pour l'ajuster aux modes, mais globalement ce sera la tenue iconique du personnage. Mais Daredevil est aveugle, who cares?



Dans les années 90 les comics subissent une mutation, et penchent vers la violence et l'outrance visuelle. La plupart des héros connaissent une revisitation radicale du look, de Spider-Man (qui devient même son clone) à Batman (Azrael) en passant par Superman (une coupe mulet, et ensuite une version bleue électrique!). Daredevil lui se met à la page avec une sorte d'armure rouge et grise, plus furtive, plus adaptée aux combats de rue. C'est Chichester et McDaniel qui la mettent le mieux en scène, lors de Fall From Grace/Tree of knowledge, deux arcs narratifs qui vont marquer l'histoire de Tête à Cornes. Sur le moment les fans rejettent l'idée et réclament le retour du red suit, mais avec le recul, on se rend compte que beaucoup ont changé d'avis. Mais Daredevil est aveugle, who cares?



En 1993 Frank Miller et John Romita Jr écrivent ce qui ressemble fort à une version Marvel du Batman Year One (Man without fear). Daredevil est encore à l'époque un petit garçon, Matty, qui devient aveugle, apprend à développer des dons formidables dues à des substances radioactives (ouf, pas de leucémie), mais perd son paternel, assassiné, comme indiqué plus haut. Ce sera la vengeance, le début d'une vie de violence pour Murdock, qui endosse pour le coup une sorte de tenue/pyjama/survêtement noire, de manière à rester incognito. La série tv Marvel's Daredevil sur Netflix s'en souvient très bien, et a repris parfaitement le concept. Mais bon, Daredevil est aveugle, who cares?



En 2010 Matt Murdock perd la boule, une fois de plus, et il devient le leader de la secte de ninjas de la Main. Il s'enferme dans une sorte de tour mystique et contrôle Hell's Kitchen d'une main de fer, possédé par un démon. Du coup, il arbore une nouvelle tenue qui reflète son état d'esprit. Noire, très proche d'un ninja 2.0 et consacré au Diable. Joli à voir, seyant, malheureusement la saga Shadowland part un peu de travers et finit assez mal. Les lecteurs ont des brûlures d'estomac, et Daredevil étant aveugle, who cares?



Voici venir l'univers Marvel post Secret Wars. On relance toutes les séries, on essaie de faire du neuf avec du vieux, en faisant croire aux lecteurs que non, ce ne sont pas des idées improvisées à la va vite pour concurrencer le Rebirth de Dc. Daredevil repasse au costume noir pour l'occasion. Bonne pioche, Ron Garney en fait de belles choses visuellement. Tout le monde a de nouveau oublié sa double identité, et Daredevil est reparti pour une nouvelle existence, influencée par ce qui se passe sur Netflix. Signalons que DD n'a pas pu regardé la série car il est aveugle, who cares?

Bon, à coté de tout cela, n'oublions pas le cinéma et les séries. Dans l'ordre Ben Affleck (hum...) puis Charlie Cox, avec et sans vrai costume.





Edit 2023 : En ce moment, Daredevil se la joue moine maudit, capuche et barbe apparente. Une nouvelle descente aux enfers offerte par Chip Zdarsky, tandis qu'Elektra devient une Daredevil au féminin, avec costume attenant. 






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FAITH TOME 2 (BLISS COMICS) : DOUBLES ET FAUX-SEMBLANTS

C'est dans ce second tome que commence vraiment la série régulière de Faith, à savoir la super-héroïne du moment chez Bliss Comics (et Valiant). L'accent est mis d'emblée sur la vie quotidienne du personnage. Pas d'enjeux cosmiques ou d'histoire de tragédies poignantes, elle divise son temps entre son emploi de blogeuse mondaine, et sa vie personnelle, de geekette portée sur les comics et les univers fantastiques, qui doit en parallèle composer avec une double identité qu'il n'est pas aisé de garder secrète. Une perruque rousse et quelques artifices comme des lunettes, cela ne peut guère tromper longtemps son monde, encore moins quand on fréquente des spécialistes du cosplay, qui sont habitués à ce type d'accessoires. Faith est épaulée par Archer (avez-vous suivi les aventures d'Archer et Armstrong?) et elle fait donc son trou à Los Angeles, ville américaine célèbre pour sa vie hors norme, et ses stars du cinéma. Parlons-en... Depuis longtemps notre héroïne a un gros faible pour Chris Criswell, une sorte de parodie du célèbre comédien qui interprète Thor dans la vraie vie. Celui-ci va lui fixer un rendez-vous inattendu, pour une séance photo, qui va devenir très rapidement un piège saugrenu, dans lequel la blonde en costume blanc va tomber tête la première. Il faut dire que juste auparavant, un simple cambrioleur déjà avait failli la mettre Ko au moyen d'une arme inconnue qui l'avait paralysée. Bref, posséder une identité costumée n'est pas de tout repos, et c'est aussi particulièrement dangereux. La série de Jody Hauser  reste positive et fraîche, adaptée au public moderne, qu'elle lisse dans le sens du poil avec cette Faith bien plus proche de son lectorat que nombre de ses collègues à pouvoirs. Tel est le secret. 

Les faux semblants du titre se réfèrent aussi au physique des personnages. Faith par exemple, ne ressemble en rien aux bimbos en latex qui d'habitude sauvent le monde avec leurs pouvoirs de séduction. Elle est en surpoids évident, mais elle vole. Son ennemi, dans cet album, est d'une beauté presque parfaite. Un bellâtre taillé pour inspirer le désir et jouer le rôle du sauveur de ces dames. Sauf que derrière la plastique enviable et enviée, se cache un esprit mauvais, qui se complaît à envisager et penser le mal. L'habit n'a jamais fait le moine, et c'est ici encore plus évident.
Le premier volume m'avait laissé sur ma fin. Je n'avais pas accroché plus que cela à ce titre que tout le monde encensait. Le second est meilleur, indubitablement. Son capital sympathie vient d'une certaine écriture simple et immédiate, qui ne cesse de faire des clins d'oeils en direction de la geek culture, jusqu'à situer les deux derniers épisodes dans une convention comics, où se produit un étrange cas de dédoublement pour Faith. 
Le dessin est pour une grande partie l'oeuvre de Pere Perez, avec le renfort de Marguerite Sauvage pour des séquences plus oniriques. C'est du bon travail, les deux visions sont complémentaires et bien définies, et l'aspect visuel de ces aventures colle très bien aux intentions affichées. Ici rien n'est à prendre avec trop de sérieux, il n'est pas question de fin de l'univers, ou d'invasion de zombies. Voilà une sortie qui laisse le quotidien et les tracas de la vie banale assumer une importance notable. Une sorte de "Friends" croisé avec une série super-héroïque. Si c'est ce ton que vous cherchez, cet esprit, Faith est fait pour vous. Si vous êtes à la recherche d'un drame épique, laissez tomber de suite. 



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