LE MONDE DE FLASHPOINT TOME 1 : BATMAN (ET AUTRES GOTHAMERIES)


Le monde, dans sa version "Flashpoint" semble au bord de l'implosion, avec deux factions antagonistes (menées par Wonder Woman et Aquaman) qui sont en guerre, et ont déjà ravagé une grande partie de l'Europe. La reine des Amazones a conquis l'Angleterre alors que le Seigneur des mers a fait sombré le continent sous les flots. Tiens d'ailleurs, voici pour commencer la géopolitique à la sauce Flashpoint, telle qu'on peut la définir plus en détails.

La Grande-Bretagne et l'Irlande sont devenues des terres du nouvel empire de la reine Diana, sous le nom de «New Themyscira». Après l'invasion des Amazones, menée par Wonder Woman (qui est donc la reine), les populations locales ont été exterminées ou soumises. Une grande partie de l'Europe est sous le joug des forces de l'empereur Aquaman, souverain du peuple atlante. En générant artificiellement un tsunami, la majeure partie de la péninsule a été submergée. La partie sud de l'Afrique est sous la domination de Grodd (un gorille savant) et de son armée de primates. La péninsule arabique et les États du golfe Persique sont un protectorat mené par Black Adam. L'Inde est contrôlée par la multinationale dirigée par un méta-humain connu sous le nom de «Outsider». La Chine et une grande partie de l'Asie sont protégées par un super groupe appelé « The Great Twelve». Le Japon est une république protégée contre les tornades. L'Australie et le reste de l'Océanie se sont déclarés territoire neutre. L'Amérique du Sud est occupée par une dictature nazie basée au Brésil (jolie clairvoyance...) tandis que les États-Unis, le Canada et le Mexique sont (de manière tout à fait théorique) non alignés et neutres. Le gouvernement est toujours actif et surveille les différents champs de bataille à distance, tandis que le plus grand et célèbre des super-héros est Cyborg. Le cours de géographie est terminé, les pions sont placés sur la carte, on va pouvoir s'amuser.



Revenons à ce que nous allons appeler le "monde de Flashpoint"; c'est en effet sous cette appellation que Urban Comics replonge dans cet univers alternatif sous la forme de quatre albums, dans la collection Dc classique. Le premier volume est déjà disponible depuis quelques jours et il s'agit de mettre en avant les titres consacrés à l'univers de Batman, au sens large. Nous trouvons par exemple Knight of Vengeance, écrit par Brian Azzarello et dessiné par Eduardo Risso, une doublette d'artistes qui s'est spécialisée dans la réalisation de séries "noir" et qui ont mis le polar au centre de leurs préoccupations héroïques. Ce qui tombe bien car là aussi, il règne une atmosphère poisseuse dans ces pages, avec un Batman qui n'est autre que Thomas Wayne, et dont le fils a été assassiné à sa place, dans cet univers la; Un événement tragique qui a eu des répercussions dramatiques sur la psyché de sa femme Martha, au point de la pousser à endosser le rôle de son ennemi le plus intime, celui que nous connaissons sous le sobriquet de Joker. C'est une aventure particulièrement éprouvante avec certaines scènes vraiment cruelles et qui nécessitent de la part du lecteur une certaine ouverture d'esprit, car nous sommes assez loin du Batman traditionnel, et le twist qui nous amène à découvrir l'identité du Joker est très réussi. Cet album présente aussi une série consacrée à Deadman et les Grayson volants, l'occasion de savoir ce que devient Dick Grayson dans un univers où ses parents ne sont pas encore morts et où il exerce son métier de jeune trapéziste en compagnie de sa famille, mais aussi donc de Deadman. Pris dans le feu du conflit qui ravage l'Europe (ou ce qui en reste, pas encore submergé) les personnages vont se retrouver obligés de fuir puis mourir, les uns après les autres. C'est globalement une bonne histoire de J.T.Krul, d'autant plus que les dessins de Mikel Janin puis de Fabrizio Fiorentino sont fort agréables. Les trois épisodes suivants concernent Deathstroke et la malédiction du Ravageur, et ils sont un peu plus "rentre dedans". Nous embarquons à bord d'un navire pour une histoire de pirates en haute mer et là encore nous gérons les conséquences du conflit qui a ravagé la surface du globe. Si dans la mini-série précédente c'étaient les Amazones de Wonder Woman qui tenaient le rôle de grandes méchantes jusqu'au-boutiste, c'est ici Aquaman qui démontre toute sa cruauté. Le monde de Flashpoint est décidément implacable, et les titres annexes sont forcément crépusculaires, puisque la situation politique et sociale du globe est empreinte d'un chaos généralisé, d'une absence d'espoir. La dernière série présente dans ce premier tome chez Urban est très particulière, puisque Peter Milligan exhume le personnage de Shade, l'Homme Changeant, et qu'il met en place un récit ésotérique parfois difficile à suivre pour ceux qui sont rétifs ou simplement novices en la matière. Il y a néanmoins beaucoup d'idées et de folie dans ces pages et si on se laisse happer par le ton général, on peut avoir une très bonne surprise, même si le sujet est peu en accord avec le microcosme de Gotham, ou les trois propositions précédentes. Le prochain tome du "monde de Flashpoint" que proposera Urban Comics concernera les séries centrées principalement autour de l'univers de Green Lantern, et il est prévu pour la fin août. On attend aussi avec impatience celles consacrées à Superman, qui dans le monde de Flashpoint est détenu dans un centre expérimental et privé de la lumière du soleil, il végète alors sous la forme d'un être rachitique et vulnérable. Le contrepieds parfait à ce que nous connaissons, et une condition indispensable pour rendre crédible la situation durant Flashpoint, et expliquer pourquoi le personnage ne participe pas, ou ne tente pas de mettre fin, au conflit entre Altlantes et Amazones. Bref, tout n'est pas forcément d'un intérêt capital, ce qui est bien normal, quand on considère toute la production mensuelle, toutes les séries prises dans leur ensemble, mais il y a suffisamment de bonnes idées pour donner envie d'explorer plus en profondeur un univers narratif au fort potentiel, et trop rapidement effleuré jusqu'ici, dans sa transposition en français. Ce sont aussi les 10 ans de Flashpoint, et les 10 ans d'Urban Comics, raison de plus pour souffler les bougies avec ce premier tome! 



MARVEL : MERVEILLE - LE POUVOIR DES REVES (UNE BELLE ANTHOLOGIE MARVELIENNE)


Bien entendu, le titre peut induire en erreur, c'est même probablement la raison pour laquelle certains pourraient être déçus, en se procurant cet album. Il faut dire que Marvels, avec un S à la fin, fut une des parutions les plus abouties de toute l'histoire de la maison des idées, un chef-d'œuvre intemporel, que vous ne pouvez pas ignorer. Du coup à chaque fois qu'il est fait référence à cette pierre angulaire des comics, les attentes sont très élevées. Ici, Marvel sans S à la fin, n'entend pas se proposer comme une suite ou une préquelle, mais tout simplement comme un hommage à l'histoire de la maison d'édition éponyme, à l'occasion également de la grande célébration de ses 80 ans. Il n'y a donc pas un grand récit qui se développe à travers les six numéros de la mini-série, mais seulement -et c'est déjà beaucoup- un ensemble de petites histoires, dont la plupart oscille entre humour bienvenus et clins d'œil appuyés à des décennies de super-héroïsme. Pour relier le tout nous trouvons tout de même une sorte de fil conducteur, qui est par ailleurs réalisé par Alex Ross, dans le style photoréaliste qui explique en partie les grandes raisons du succès de Marvels. Dans cette passerelle narrative nous assistons à l'offensive de Cauchemar, qui est parvenu à emprisonner momentanément le Docteur Strange, et entend puiser dans les rêves de toute l'humanité pour accéder à la toute-puissance, voire même ensuite partir à l'assaut du cosmos. Il se trouve que cette matière onirique, royaume où tout est possible, correspond parfaitement à ce qu'a fait Marvel depuis désormais 80 ans, c'est-à-dire utiliser le matériau brut de l'imagination débridée, pour donner corps et voix à l'impossible, pour créer ces héros légendaires, dont les actes et les agissements relèvent déjà du mythe, en tout cas de l'émerveillement sans cesse renouvelé. Et pour parvenir à un ensemble qui reste cohérent, et en tous les cas très agréable à parcourir, il fallait faire appel à un nombre impressionnant de grands noms du dessin, qui ne sont pas d'ailleurs tous forcément très habitués à manipuler ce type de personnages. 




On trouve vraiment de très jolis hommages à l'intérieur de cet album qui vient de sortir chez Panini Comics, comme par exemple une histoire somptueusement dessinée par Lee Bermejo, où nous retrouvons le Silver Surfer aux prises avec le poids dramatique des souvenirs, quand tout semble perdu définitivement. Se rappeler, est-ce un don, ou ne vaudrait-il pas mieux tout oublier? Ou bien encore les peintures de Dan Brereton, qui nous emmène dans la salle des dangers, momentanément fermée pour travaux, ce qui occasionne chez les mutants qui attendent à l'entrée frictions et agacement, d'autant plus que Wolverine, qui venait à l'époque de rejoindre le groupe des X-Men, ne semble pas faire preuve d'un esprit d'équipe performant. Tout ceci nous l'avons déjà vu, nous le connaissons, nous en maîtrisons les codes, et c'est pour cela que ça fonctionne. De plus le prétexte des rêves de l'humanité, qui nourrissent Cauchemar, permettent de divaguer, de dire autre chose, ou tout du moins autrement, comme ce dialogue surprenant entre Spider-Man et Mary-Jane, concernant les problèmes économiques du couple face à la production trop abondante des toiles du héros, dont le coût de fabrication dépasse les bornes (de Saini et Espinosa, assurément étonnant). Notre vrai coup de cœur est "Beginnings" de Bill Sienkiewicz, avec Uatu, le Gardien, qui narre aux lecteurs, avec une ironie et un sarcasme d'extra-terrestre détaché et revenu de tout, le parcours d'un jeune garçon bien décidé à devenir dessinateur, en dépit des difficultés et des frustrations qu'un tel choix procurent, le long d'une existence. C'est un moment touchant, qui parlera à tous ceux qui savent ce que signifie prendre les crayons en main, et y confier une grande partie de sa propre subsistance. On peut rire ou sourire régulièrement dans les pages de Marvel (la pseudo attaque des monstres de Hilary Barta et Doug Rice est géniale), on peut aussi se rincer les rétines (Lucio Parrillo orchestre un duel Hulk Wolverine digne d'un Dell'Otto) ou tout bonnement hocher la tête, et se dire que oui, lire des comics, c'est merveilleux, comme le sous-entend le titre de ce recueil. Une passion, qu'on ne peut vivre pleinement que si on conserve une part de rêve et d'enthousiasme, ce qui est le message portant de ce Marvel. 

UNIVERSCOMICS LE MAG' #13 DE JUILLET 2021


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FLASHPOINT et autres mondes parallèles

Au sommaire

🌎🌍🌏Le dossier : Voici le multiverse!

📚Autres univers, nos lectures recommandées

🟢#Loki : Agent des variations de soi. Avec Anthony Huard

⚡️ #Flashpoint Retour sur la saga qui fête ses 10 ans chez Urban Comics

🕷 #SpiderMan life story. Le récit d'une vie chez Panini Comics France avec Alexandre Chierchia

🎤 Interview : Carmine Di Giandomenico est notre invité du mois. Avec Filippo Marzo de Comics Reporter

📖Le cahier critique, retour sur un mois d'actu. Avec Sweet Tooth chez #Netflix mais aussi les sorties marquantes chez Delcourt Comics Drakoo Panini Comics et Urban Comics

🎨Le portfolio du mois de juillet

👀Preview : Fatale, intégrale chez Delcourt Comics. De #EdBrubaker #SeanPhilips

👉Focus sur Centaur Chronicles le projet un peu fou, arrivé à son quatrième volume, et expliqué par #JeanMichelFerragatti 

🔜Le guide de lecture, sélection d'albums VF à venir

Couverture de Phil Cho Digital Artist que nous remercions grandement!

Graphisme et look d'enfer signé the Mighty Benjamin Carret Art Page



LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : L'ÉTREINTE (LE CENTIÈME PODCAST)


 Dans le 100e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente L'étreinte, album que l'on doit au scénario de Jim et au dessin de Laurent Bonneau, édité chez Grand angle. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :

- La remise du grand prix de la ville d'Angoulême à l'auteur américain Chris Ware

- La sortie de l'album Intense que l'on doit à Sole Otera et aux éditions Presque lune

- La réédition de l'album Moi je que l'on doit à Aude Picault et aux éditions Dargaud

- La sortie de l'album Balustrade et apagogie que l'on doit à Prims et aux éditions lapin

- La sortie de l'ouvrage Le Dalida noir que l'on doit à Tra'b et aux éditions Lapin

- La sortie de l'album Jules Verne, aux sources de l'imaginaire que l'on doit au scénario d'Olivier Sauzereau et au dessin de Wyllow

- L'arrivée en librairie d'une collection de 10 comics chez Urban comics au prix de 4,99 euros mettant en scène les personnages de l'univers DC comics comme Batman, le Joker ou Harley Quinn



 

 

NECROMANTS TOME 1 : LE REVEIL DE L'ARCHIMAGE


La magie, c'est vraiment quelque chose de formidable… prenez par exemple les Nécromants; ils ont véritablement un talent particulier, quelque chose d'assez extraordinaire si vous y pensez ! Ce sont des magiciens qui sont capables d'invoquer les fantômes de leurs congénères illustres afin d'en posséder momentanément, à tour de rôle, les capacités, les connaissances ou compétences. En gros il accumulent différentes personnalités qui peuvent ainsi leur servir selon le besoin du moment. Vous avez la nécessité de combattre, vous pouvez convoquer le fantôme d'un guerrier sanguinaire. Vous souhaitez déchiffrer un vieux parchemin, vous trouverez bien un fantôme polyglotte ou érudit pour vous assister dans cette tâche. Le jeune Acher est un Nécromant, mais il faut bien être réaliste, ce n'est probablement pas le meilleur dans sa partie. Il est assez gentil, encore tendre, et les fantômes qu'il convoque et maîtrise (à peine) sont plus ses amis, des compagnons de voyage, que de véritables armes dont il peut disposer selon ses besoins. Et c'est plutôt dommage, car lorsqu'il part avec sa sœur, la jeune Morla, sur les traces du tombeau du grand mage Boph-Êt, la situation dégénère rapidement, voire même tourne au carnage. Morla est possédé par celui qui est un des archimages les plus maléfiques et puissants que l'univers n'a jamais connu et Acher est obligé de fuir et de s'en aller trouver secours et assistance, là où il le peut. La grande qualité de cette bande dessinée écrite par Olivier Gay, est qu'elle nous plonge d'emblée dans l'action. Il n'y a absolument aucun atermoiement, aucune scène qui nous fait perdre du temps. Dès la première page nous sommes immergés dans un univers fantasy, héritier des jeux de rôles, particulièrement attachant, avec des dialogues savoureux, de nombreuses références à la pop culture et un ton qui oscille en permanence entre lecture pour un public jeune, mais aussi quelques remarques et quelques touches bienvenues qui seront plus promptes à faire sourire des lecteurs mûrs ou moins naïfs. Et comme l'ensemble est particulièrement beau, pour ne pas dire magnifique, grâce au dessin de Tina Valentino, c'est un premier tome (sur deux) qui démarre sur les chapeaux de roue.  

D'ailleurs c'est un des mystères qui restent encore à résoudre. Comment se peut-il qu'aucun des big two des comics américains (Marvel ou Dc) ne fasse appel à la dessinatrice italienne, pour prendre les commandes d'une série régulière ou un graphic novel, comme Harley Quinn ou les Champions (le genre de produits qui lui irait comme un gant) ? Certes, il y a de la vie en dehors de ces éditeurs et Tina Valentino a déjà un joli cv à présenter, et un savoir faire qui saute aux yeux, mais pour le grand public, c'est un peu un "adoubement" amplement mérité. Zenescope ou Aspen ont bien compris la classe de la dessinatrice et c'est Drakoo qui peut se féliciter d'avoir eu le nez fin, en ce début d'été. Les pages sont superbes, truffées de détails soignés jusqu'au plus infime, et les personnages tous attachants, drôles, sans jamais verser dans la caricature expéditive. Les couleurs d'Alice Scimia se marient excellement à l'ensemble, une réussite donc. Le récit d'Olivier Gay est lui calculé au millimètre. On sent le savoir-faire éprouvé, de l'art d'instaurer complicité et sourires avec le lectorat, à travers dialogues et pensées intimes (très sympathique, cette idée de faire interagir les fantômes que chaque Necromant peut contrôler, et qui gardent une autonomie de décision ou d'opinion). Acher est un peu paumé, encore naïf, mais pour autant courageux, grand seigneur et même galant, alors que Ayu, garde d'élite du corps de garde de Biblys, infortunée demoiselle prise au piège des méandres de l'histoire, qui poussent le frère à fuir sa sœur (Morla étant possédée jusqu'à laisser cours à son côté sombre), n'est pas seulement insérée dans l'histoire pour des besoins bêtement romantiques, mais assume une fonction essentielle et active.  Bref, voici 48 pages qui se lisent d'une traite et qui se succèdent comme une évidence. De la belle ouvrage à découvrir. 





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FURTIF : L'ALZHEIMER AU PAYS DES SUPER-HEROS


Ancien fleuron de l'industrie automobile américaine, la ville de Detroit connait depuis de nombreuses années un déclin tel que certains quartiers sont devenus presque invivables. C'est avec cette déréliction en toile de fond que prend son essor cette mini série en cinq parties, publiée sur le label Skybound aux États-Unis et en français chez Delcourt comics. Le héros de cette histoire (mais en est-il vraiment un) est Furtif, un super type en armure, une sorte de Iron Man version Extremis (puisque l'armure en question est reliée directement à son corps via sa moelle épinière, par le biais d'une sorte de prise sur la colonne vertébrale); c'est un héros un peu particulier car il est déjà très âgé, cela fait plusieurs décennies qu'il fait respecter la loi et l'ordre à sa façon, dans les rues de Detroit. En conséquence rien de surprenant à ce que dans le civil notre homme, Daniel Barber, ancien pompier, perde la tête, atteint de la terrible maladie d'Alzheimer qui vous fait confondre les événements du passé et du présent, et vous fait lâcher prise avec votre propre réalité, au point de ne plus reconnaître les personnes qui vous entourent. C'est d'autant plus terrible qu'il a un fils, Tony,  journaliste à la gazette locale, qui tente tant bien que mal de veiller sur le paternel... mais à force de vouloir bien faire, non seulement le fiston se sent impuissant, mais un soir, il a la surprise en rentrant chez lui de constater que l'une des fenêtres a été totalement explosée... et de voir son père en mauvaise posture, toujours en partie engoncé dans l'armure de Furtif... bref une révélation qui tombe au pire des moments et qui va complètement et radicalement changer la donne entre les deux générations, qui vont devoir composer avec ce bouleversement, à commencer par une évidence : Furtif n'est plus en état d'assurer ses patrouilles de super-héros, car il est un danger pour lui-même et pour les autres.




Mike Costa est un scénariste qui a beaucoup de savoir-faire; partout où il passe il est capable de transformer des franchises moribondes ou présentant peu d'intérêt en quelque chose de vraiment lisible, et qui contient des fulgurances inédites (même les G.I.Joe ou Transformers). Ici il parvient à appliquer sa recette avec beaucoup de succès : comment rentrer très rapidement dans le vif du sujet et maintenir l'intérêt une centaine de pages durant, avec suffisamment de rebondissements et des personnages bien campés, humains, dont les interactions sont crédible et touchantes. Nous trouvons aussi des supers vilains en apparence assez banals, une guerre des gangs entre les criminels locaux et des albanais, dont le chef charismatique a le visage totalement défiguré, un peu comme Doubleface, un des méchants caractéristiques de Gotham. Si ce n'est qu'il possède aussi une main droite bien particulière, dont le toucher est instantanément mortel. Furtif, c'est une lecture qui file sur de bons rails dès la première page, et qui semble couler de source. On y aborde clairement le problème du gap générationnel, mais aussi un regard perçant sur la maladie et la sénilité, et la place du super-héros au sein de la communauté qu'il défend. A force de s'arroger le pouvoir de faire respecter une forme toute personnelle de justice, stérile sur le long terme, la solution aux super pouvoirs ne contribuerait-elle pas à envenimer le problème, ou le rendre insoluble? Pour mettre l'ensemble en images, Nate Bellegarde ne s'embarrasse pas de fioriture. Le trait est essentiel, se concentre sur les personnages et leurs sentiments, plus que sur la mise en scène d'un décor très approfondi (si ce n'est donc les références à Détroit). Le tout est efficace, s'amuse avec les codes du genre en vigueur (les histoires de voyage dans le temps sont au menu, les armures futuristes, de bonnes vieilles confrontations explosives...) tout en affichant cette patine désabusée et décadente, qui en fait une sortie très recommandée. 

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LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : MARATHON


 Dans le 99e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Marathon, album que l'on doit à Nicolas Debon, édité chez Dargaud. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :

- Le décès à l'âge de 80 ans de Nikita Mandryka, auteur à qui l'on doit, entre autres, Le concombre masqué

- La sortie de l'intégrale en deux volumes de Miss Pas touche, série que l'on doit au scénario d'Hubert, au dessin de Kerascoët et c'est édité chez Dargaud

- La sortie de l'album Un été que l'on doit à Alessandro Tota et c'est édité chez Cornelius

- La sortie du sixième tome de la série Les beaux étés baptisé Les genêts, série que l'on doit au scénario de Zidrou, au dessin de Jordi Lafebre et c'est édité chez Dargaud

- La sortie de l'album Pas prêtes à se taire que l'on doit au scénario d'Esther Meunier, au dessin de Léa Castor et c'est édité chez Lapin éditions

- La sortie du 52e tome de la série Léonard baptisé Vacances de génie, série que l'on doit au scénario de Zidrou, au dessin de Turk et c'est édité chez Le Lombard

- La sortie de l'album Crépuscule des pères que l'on doit au scénario de Renaud Cojo, au dessin de Sandrine Revel et c'est édité chez Les Arènes BD

 

 
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PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...