UNIVERSCOMICS LE MAG4 #18 DE DECEMBRE 2021 : NEW GENERATION

 


🔥🔥🔥 UniversComics Le Mag' #18 de décembre
Mensuel comics BD gratuit.
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Lire en ligne :
NEW GENERATION!
Sommaire :
🦸‍♂️ La nouvelle génération de super-héros
🦹‍ Lire les aventures de la "new generation". Une petite sélection.
🥇 Les Champions. Une super jeune équipe au crible avec Anthony Huard
👶 Les Young Avengers, la relève est assurée avec #AlexandreChierchia
🎤 Interview de #MarvWolfman avec Filippo Marzo de Comics Reporter
📕 Le cahier critique. avec Eternals (#MarvelStudios) Monstres chez Éditions Delcourt Van Helsing vs Robyn Hood chez Editions Reflexions Onslaught omnibus chez Panini Comics France No Zombies chez Éditions Soleil Next Men intégrale chez Delirium et Hard Boiled chez Futuropolis
📘 Les review BD avec le podcast #LeBulleur de Eddy Maniette qui nous parle du dernier #EnricoMarini chez Dargaud, mais aussi du dernier #Asterix de #RyadSattouf aux Editions du Futur, et de ce qui se passe chez Gallimard Grand Angle et Editions Anspach
🖍 Le portfolio du mois de décembre
👀 Preview : Nocterra chez Éditions Delcourt, de #ScottSnyder et #TonyDaniel
🧐 Focus sur le superbe Eerie & Creepy Richard Corben, intégrale dispo chez Delirium
📚 Sélection VF du mois de décembre, quoi lire et acheter
Cover sublime (Kamala!) pour laquelle on remercie infiniment Fred Ian
Le graphiste est toujours le mighty Benjamin Carret Art Page inégalable et inégalé
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SPIDER-ISLAND : UN SPIDER-MAN EN CHAQUE NEW-YORKAIS!


 Le propre des histoires qui marquent vraiment leur époque, c'est de revenir par la fenêtre dès qu'on les pense sorties par la porte. Vous ne possédez pas encore Spider Island? qu'à cela ne tienne, nouvelle édition Deluxe chez Panini, les retardataires et les petits nouveaux sont avisés, juste avant Noël et parait-il, un film au cinéma.  C'est donc l'occasion de replonger dans une des sagas les plus étonnantes de la carrière récente du Tisseur de toile. Le grand vilain de cette histoire n'est autre que le Chacal, dont il n'est pas aisé de suivre la trace, entre clones et morts à répétitions. Cette fois, il a longuement mûri sa vengeance contre Peter Parker. En modifiant l'Adn de simples punaises de lit (New-York n'en manque pas...), il est parvenu à créer un nouveau type d'insecte, dont la piqûre confère à sa victime... des pouvoirs arachnéens en tous points similaires à ceux de notre monte en l'air préféré! Ne pensez pas que ce soit fun pour les "victimes" car des mutations secondaires pourraient bien corser les choses par la suite. Sérieusement, vous imaginez vraiment tous les habitants de Manhattan dotés des mêmes facultés que Spider-Man? J.J.Jameson, l'irascible maire de la ville, pendu au bout de sa toile? Mary-JaneWatson en super héroïne? Si c'est le cas, vous avez saisi le concept de Spider-Island, et vous êtes prêts à vous jetez dans l'aventure. A l'époque, le présent de Parker connaissait de vrais bouleversements. Ses talents scientifiques étaient mis à contribution chez les laboratoires Horizon (des génies idéalistes qui le paient grassement, au passage) et il avait entamé une nouvelle relation sentimentale avec Carlie Cooper, de la police scientifique. Oui, à coté de Felicia Hardy ou Mary-Jane Watson, elle paraissait assez pâlichonne. Spidey avait aussi perdu son célèbre sens d'araignée, lors d'un affrontement face au Scorpion, et pour compenser cette déconvenue, il avait pris des cours avec Shang-Chi, le maître du kung-fu, que tout le monde connaît bien désormais, parce que les Studios Marvel se sont chargés d'en faire un produit calibré pour le cinéma. Voilà un peu la situation, pour ceux qui l'auraient oublié, avant que les petites punaises du chacal ne viennent répandre l'incroyable à travers la ville...



Dan Slott et les pontes de Marvel (Tom Brevoort, Stephen Wacker...) s'étaient au départ réunis pour programmer le futur de Spider-Man. L'idée était de créer une sorte de gros blockbuster décomplexé qui puisse secouer tout l'univers du tisseur, avec également des conséquences sur les titres mineurs, des personnages secondaires à exploiter dans un corpus plus grand. Au passage, les comic shops ayant commandé 150 % de copies supplémentaires du numéro 666 de The Amazing Spider-Man avaient la possibilité de proposer aux clients une cover personnalisée, avec au moins 500 exemplaires de chacune. Slott a fait globalement du bon travail, il est parvenu à donner une voix et de l'importance à presque tous les pions étalés sur le plateau, de Julia Carpenter à Mary-Jane Watson, en passant par Kaine. Peter Parker lui, en perd un peu son latin, et il n'est pas prêt, clairement, à voir évoluer autour de sa personne une horde de citoyens possédant ses pouvoirs. On sent même que ça l'ennuie, sur la forme. Au dessin ce sont de véritables pointures modernes qui opèrent. Humberto Ramos, en initié de la série, dont le style tranchant peut dérouter ou rebuter, mais qui n'a pas son pareil pour la construction des planches, joue habilement avec les plans proposés, sait les dynamiser en continu. Et les italiens Stefano Caselli (propre, limpide) et Giuseppe Camuncoli (une synthèse parfaite des deux premiers?) qui font partie de ce que l'école transalpine sait offrir de meilleur en ce moment, ne sont pas en reste Le tout aboutit dans un climax qu'il n'est pas simple de prévoir au départ, et constitue une très bonne récréation, un vrai récit à pop-corn, à lire sur le hamac des vacances ou au chaud près de la cheminée. Si vous êtes passés à coté de cette histoire et que vous aimez le mainstream qui s'assume sans rougir, Spider-Island a de fortes chances de vous sourire. Ou de constituer votre cadeau de Noël régressif et sympathique. 



SCURRY TOME 1 : LA COLONIE CONDAMNÉE CHEZ DELCOURT


Il arrive parfois que l'on ait un coup de cœur pour un album dès le premier impact, c'est-à-dire rien qu'en feuilleton les premières pages. Qui plus est, ce tome 1 (sur 3) de Scurry, nouvelle série publiée chez Delcourt, est accompagné d'un bouche à oreille assez positif depuis plusieurs jours sur internet, et on comprend pourquoi. Le travail de Mac Smith, initialement présenté au format webcomics avant d'être adapté sous forme d'albums reliés, est remarquable. Ceci pour trois raisons. La première, c'est l'histoire: si elle ressemble dans les grandes lignes à une sorte de récit pour enfant, elle sait déjouer tous les pièges de la mièvrerie pour proposer quelque chose de déjà lu, et pourtant encore surprenant, voire carrément captivant. La recette est simple, on prend des petits animaux, on les dotes de la parole, on leur fait vivre des aventures qui les humanisent au maximum (survie, trahison, amitié, amour) et on regarde ce qu'il se produit. Ici nous avons affaire à des souris, et comme vous le savez, s'il n'y avait pas d'êtres humains pour les nourrir, la plupart du temps de manière involontaire, elles finiraient par avoir de sérieux problèmes pour constituer tout un stock de réserves. C'est ce qui arrive à une communauté de petits rongeurs survivants, alors que l'humanité semble avoir été frappée par un fléau inconnu. Les hommes ne sont plus de la partie et du coup ce sont les animaux qui règnent. Si les souris crient famine, les chats de leur côté ont décidé d'en faire une source de subsistance facile à attraper. Le lecteur s'intéresse en particulier au destin de Wix, qui est une souris intrépide, fait la nique au danger, joue les éclaireurs pour découvrir de nouvelles sources de nourriture. Nous rencontrons également la jolie Pict dont il est clairement amoureux. Elle est la fille du chef de la communauté, et peu à peu elle remarque que cette dernière est sur le point d'éclater, entre ceux qui décide d'attendre encore et résister, et ceux qui veulent partir à l'aventure au mépris du danger, pour trouver un nouveau refuge et de quoi manger. La communauté est une source d'intrigues sournoises et de complots qui se trament dans l'ombre. Ce n'es qu'une question de temps avant que cette histoires aux faux airs de Bernard et Bianca se transforment en un épopée survivaliste. 



La seconde raison c'est donc la caractérisation des personnages. Que ce soit ce gros chat qui se comporte comme le méchant de l'histoire, ou ces souris toutes élégamment représentées et différentes les unes des autres, nous plongeons avec délectation dans un univers bucolique, tragique, fantastique. Troisième motif, et là il sera difficile de dire le contraire, le dessin de Mac Smith. L'artiste livre une prestation absolument stupéfiante; il y a même une scène en début d'album où nous assistons à une poursuite entre les souris et les chats, à l'intérieur une maison abandonnée, qui est une leçon magistrale de storytelling et de comment faire vivre un comic book, comment le rendre bondissant, spectaculaire, tout en ne présentant rien d'autre qu'une scène du quotidien, mais avec des angles de vue et une inventivité qui frôlent l'excellence. les couleurs également sont splendides et elles desservent à merveille le travail de l'artiste. Scurry ne fait que 80 pages et pour autant même si on les lits assez rapidement car ce premier tome ne rue gorge pas non plus de très long dialogue on ressent au bout de l'aventure le besoin de recommencer et de cette fois ça arrêté régulièrement sur les planches les plus belles sur les vignettes les plus élégante et bien voilà c'est tout bête c'est aussi simple que cela c'est beau c'est déjà beaucoup et avec l'approche des fêtes c'est le genre de cadeau parfait à faire pour les plus petits mais aussi les plus grands tu me niques réussi on applaudit.



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NEXT MEN VOL.3 : LE GRAND JOHN BYRNE CHEZ DELIRIUM


 Sortie attendue chez Delirium en ce mois de novembre (et on en reparlera très vite de cet éditeur passionnant, car Richard Corben est aussi au menu de cette fin d'année) avec le troisième volume des Next Men de John Byrne. Si l'auteur est assez connu des lecteurs (et un omnibus Fantastic Four, en ce moment chez Panini, vient rallumer la flamme) pour ses prestations sur Uncanny X-Men ou Alpha Flight, entre autres, il est aussi le démiurge d'une bande dessinée de science-fiction superbe, audacieuse, pour ne pas dire indispensable, au début des années 90. Next Men, c'est donc l'histoire de cinq jeunes "héros" nés en laboratoire, élevés dans une réalité virtuelle mais qui se "réveillent" dans le monde réel, des mystères qui les entourent, de la difficile gestion de leurs pouvoirs et des effets inévitables (un peu comme un jeu de domino fatal)  qui vont découler de leur influence sur la société mondiale. La série de Byrne contient également un long prologue, 2112, qui a aussi été publié par Delirium, engagé dans une Intégrale de superbe facture, grand format. Pourquoi Next Men reste une valeur sûre, en 2021, trente ans plus tard? La raison est un récit simple, mais à la fois dynamique et prenant, où Byrne ajoute également son trait classique, détaillé et évocateur, qui en fait un dessinateur "madeleine de Proust" pour la génération Strange/Lug. La construction des planches, les jeux de lumière, les angles de vue, mais surtout l'élégance des figures humaines (une plastique si fluide!) et l'habileté dans la construction et la variété des visages et des expressions (un bémol sur les petits enfants, le talon d'Achille de Byrne), indiquent la pleine maturité artistique d'un artiste majeur, considéré comme l'un des plus grands maîtres de sa génération jusqu'au tournant du XXI° siècle, peut-être trop vite confiné dans l'oubli par la plupart des lecteurs contemporains. En attendant, place à ce dernier tome, qui présente tout ce pour quoi on aime cette série. De la méta bande dessinée (avec des artistes comics eux même présents dans le récit, sans oublier leurs propres personnages!), l'apparition de guest stars savoureuses (les débuts de Hellboy, Concrete...), de l'action et des rebondissements en permanence. 




Les Next Men ne sont pas sans rappeler d'autres formations de super-héros comme par exemple les célèbres X-Men, mais c'est surtout le traitement humain des personnages qui fait la différence, et on ne les voit pas courir partout en costume pour sauver la veuve et l'orphelin. Le quintet de départ est composé d'une super acrobate du nom de "Jazz" Jasmine, de Jack, une sorte de titan qui ne contrôle pas sa force, Bethany qui est totalement invulnérable et ne ressent pas de sensation, ce qui peut être très frustrant. Nathan lui est capable de voir un spectre bien plus large que la moyenne tandis que Danny est un bolide. Leur ennemi principal s'appelle Sathanas; il vient du futur, et c'est une sorte de cadavre engoncé dans une forme robotique. Il a à sa botte le vice-président, puis président des États-Unis Hilltop, avant qu'un coup de théâtre dans les derniers épisodes viennent jeter un nouvel éclairage sur ce rapport complexe. Les Next Men sont aussi aidés par l'agente Tony Murchison, elle-même au service d'un individu peu recommandable que tout le monde appelle Contrôle. Le tome 3 s'ouvre sur une espèce de débandade, avec une équipe qui est poursuivie y compris sous terre, où elle finit par rencontrer le révérend Michael Benedict. Mais ce sont les épisodes suivants qui sont vraiment extraordinaires. On y retrouve notamment de vrais auteurs de comics aux prises avec leurs propres personnages qui débarquent dans notre réalité, sans savoir que ce qu'ils y font. Ils ont en fait tous convoqués par les pouvoirs de Sandy, une jeune femme qui travaille pour la maison d'édition Dollar Comics, qui depuis qu'elle a eu des rapports sexuels avec Danny a vu ses gènes particuliers "activés" comme ceux des Next Men. En gros nous avons là des héros qui peuvent être sexuellement contagieux. Certes ce n'est pas le sida ou une MST, mais c'est un pouvoir latent qui explose en vous, et il n'est pas forcément maîtrisable. Ces épisodes sont splendides; on se retrouve même avec un vilain des comics aussi affreux que surpuissant, qui exige des explications de son créateur, sur les terribles vicissitudes que celui-ci lui fait vivre, sans motif apparent. Un sujet aussi  abordé dans Animal Man par exemple, avec Grant Morrison. Jasmine finit même par être capturée et elle subit un lavage de cerveau des plus cruels, qui vise à lui faire accepter une toute autre réalité que celle qu'elle a toujours connu. Il s'agit donc d'une double mise en abyme car "Jazz" à du s'adapter au monde véritable, après sa période de formation dans une univers idyllique constitué par un laboratoire. C'est le président Hilltop qui a mis en place ce plan machiavélique, car il voudrait savoir où se trouvent les autres Next Men. Cerise sur le gâteau, en se faisant passer pour son époux, il va pouvoir avoir avec elle des relations sexuelles et donc activer à son tour des pouvoirs formidables. Le titre arrive à sa conclusion tout en gardant une porte de sortie qui sera exploitée par la suite, avec des épisodes intitulés Aftermath; c'est néanmoins le clap de fin pour la grande série régulière des années 90 de John Byrne, où il est question de tout un tas de sujets qui fusent. Cela va de l'avortement (qui plus est subi et forcé, une scène terrible) au racisme, en passant par l'homosexualité, le pouvoir des rêves et de la création, ou encore des considérations politiques et sociales beaucoup plus intelligentes qu'elle ne sembleraient. C'est en fait quasiment indéfinissable! Les Next Men méritent absolument que vous les découvriez si cela n'a pas encore été fait; l'édition proposée par Delirium est de très grande qualité et c'est un écrin parfait pour celles et ceux qui veulent posséder une version définitive des mésaventures de ces antihéros, qui ont tout à apprendre d'un monde où ils ont bien du mal à trouver une place. Une des sorties les plus attachantes de la fin d'année!



HAWKEYE SUR DISNEY + N'A PAS ENCORE MIS DANS LE MILLE


 Chaque nouvelle série sur Disney + est accueillie comme un petit événement, car désormais vous le savez, l'univers cinématographique des Marvel Studios est complétée et enrichie régulièrement par ce type de proposition, qui la plupart du temps annonce même les longs-métrages à venir. Place donc au plus formidable archer de l'univers Marvel, à savoir Œil de faucon. Pardon, si vous êtes de la nouvelle génération, pour vous ce sera définitivement et uniquement Hawkeye. Il faudrait même d'ailleurs dire place à deux Hawkeye puisque deux personnages se partagent ce sobriquet. Clint Barton, qui est membre des Avengers -inutile de le présenter- est le premier; par contre sa nouvelle protégée, qui apparaît dans la série comme une gamine de riche particulièrement énervante, s'appelle Kate Bishop. Elle a été fortement influencée par Clint, qui lui a probablement sauvé la vie durant l'invasion des Chitauris; à partir de là elle a tout fait pour se hisser à la hauteur de son modèle et aujourd'hui elle aussi sait faire des miracles avec un arc et des flèches. Les deux premiers épisodes sont sortis cette semaine sur la plate-forme Disney Plus, et il faut être honnête, ce n'est pour l'instant pas une réussite totale, loin de là. Tout d'abord la série manque cruellement de rythme. Ce que l'on a pu voir pour l'instant a tendance à ronronner, le premier épisode a même des côtés fortement irritants, puisqu'il met en scène des festivités de Noël à la manière des vieux téléfilms américains d'autrefois. Clint Barton en famille, avec ses enfants, ça n'est pas non plus la trame idéale pour faire décoller un show super héroïque. Certes un peu d'intimité sert à renforcer la psychologie et les attraits que peuvent avoir les personnages, mais là on a tendance à piquer du nez dans l'assiette. Heureusement, la jeune Kate Bishop va se mettre dans de sales draps, dès l'instant où elle se met à espionner et à tenter d'en savoir plus sur la fortune et les secrets qui entourent son futur beau-père et sa famille. Si je vous dis Armand Duquesne, vous devez tout de suite penser au Swordsman, si vous êtes un habitué des comics. Autrement, ça ne vous dira probablement rien. Bref la petite va fouiner et c'est là enfin le vrai point de départ de la série.



Pour ce qui est de l'ambiance, de l'habillage, de l'esthétique, vous êtes priés de connaître le run de Matt Fraction et David Aja, dont on vous a déjà parlé sur ce blog (mais oui, ça se passait ici). La trame qui voit Kate en fuite, rencontrer Clint, adopter malgré elle un chien qui dévore avec délectation de la pizza (le fameux Pizza-Dog, qui a d'ores et déjà un webtoon programmé à son actif), mais aussi voit arriver sur la scène une bande de malfrats en survêtements, venus des pays de l'Est, bref, tout ceci découle des mêmes sources. Mais là où le comic-book était réellement truculent, et pouvait utiliser pleinement les trouvailles et les gimmicks que le média consent aux auteurs inspirés,  la série se contente d'aligner des redites, des imitations, qui fonctionnent beaucoup moins bien, car insérées dans une narration et des intentions beaucoup plus conventionnelles. L'humour est fort présent, et joue la carte du troisième degré et de l'absurde. Parfois ça passe, parfois ça casse, toujours on flirte quand même avec la ligne rouge. On notera ainsi une fausse comédie musicale sur les Avengers à laquelle assiste Clint Barton, ou encore la participation de ce dernier à un jeu de rôles médiéval plutôt pathétique. Pendant ce temps-là, Kate elle est l'élément inexpérimenté, la fonceuse qui met les pieds dans le plat et s'étonne naïvement des déboires qui lui pendant au nez. Une Kate Bishop Kate qui est jouée par la pétillante Hailee Steinfeld, que nous avons déjà vue dans Bumblebee il y a quelques années et qui, ironie du destin, a prêté sa voix à Spider-Gwen dans Spider-Man: A New Universe. Elle est également la voix américaine de VI dans la série Arcane de Netflix, qui cartonne. L'essentiel de ces deux premiers épisodes, c'est finalement ce qu'ils promettent, laissent espérer, ce qu'ils peuvent induire. La présence du personnage d'Echo, par exemple, qui soulèvent bien des questions (il faut s'attendre à une version différente de celle de l'univers Marvel traditionnel) ou encore celle de guest stars de prestige à venir, ou d'un grand vilain charismatique qui pourrait projeter l'ensemble dans une autre dimension. Le regard attendrissant de Pizza Dog, quelques quiproquos et des flèches, ce n'est pas encore assez pour mériter le déluge de louanges qui de toutes manières est de rigueur sur Twitter, dès que les "influenceurs de profession" commencent leur travail de sape, orientés par des conflits d'intérêts évidents. Promis, Hawkeye n'est pas une mauvaise série (pour ce qu'on en a vu) mais c'est loin d'être passionnant et jouissif. Les débuts les plus modestes depuis l'intronisation de Disney +, assurément. 



LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : SOUS LES GALETS LA PLAGE


Dans le 116e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Sous les galets, la plage, album que l’on doit à Pascal Rabaté, édité chez Rue de Sèvres. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :

– La sortie de l’album Jean Gabin, l’homme aux yeux bleus, que l’on doit au scénario de Noêl Simsolo, au dessin de Vincenzo Bizzarri et c’est édité chez Glénat dans la collection 9 1/2

– La sortie de la première partie de 47 cordes, un diptyque que l’on doit à Timothée Le boucher et aux éditions Glénat dans la collection 1000 feuilles

– La sortie de l’album Les strates que l’on doit à Pénélope Bagieu et aux éditions Gallimard

– La sortie de L’été de cristal, premier volet de La trilogie Berlinoise que l’on doit à Philip Kerr, adaptée ici par Pierre Boisserie au scénario, François Warzala au dessin et c’est édité aux Arènes BD

– La sortie de l’album Innovation 67 que l’on doit au scénario de Patrick Weber, au dessin de Baudouin Deville et c’est édité chez Anspach

– La réédition en un volume de l’album Des villes et des femmes que l’on doit au scénario de Bob de Groot, au dessin de Philippe Francq et c’est édité chez Dargaud



VAN HELSING Vs ROBYN HOOD : UN PETIT TOUR CHEZ ZENESCOPE ET EDITIONS REFLEXIONS


On me pose parfois une question pertinente. Toujours les big two, et pourquoi ne pas laisser plus de place aux éditeurs plus confidentiels, et parler notamment des héroïnes sexy qui pullulent aux States? En gros, pourquoi ne pas aborder Zenescope, qui s'est forgé une solitude réputation dans ce domaine. Et bien le défi est relevé, cap sur Editions Reflexions; on est allé (re)lire l'album consacré à Van Helsing Vs Robyn Hood. Où il est question d'une archère aux formes avantageuses, et de vampire. Pour ceux qui l'ignorent, Liesel Van Helsing est anglaise, et elle chasse les vampires, donc. Robyn Locksley elle, est un peu la Green Arrow de Zenescope, et si vous la payez ce qui convient, elle peut résoudre vos problèmes avec ses flèches. Les deux demoiselles sont sur les traces d'un mystérieux trafiquant de drogue, qui ne se contente pas de produire un poison pour la ville, mais expérimente également sur des cobayes humains. Ralph Tedesco, le scénariste de cette rencontre, a le mérite de donner autant d'espace aux deux plantureuses créatures de son histoire. Une remonte la piste de la drogue, car il est aussi question de vampirisme, comme le lecteur le découvre à la fin du premier épisode (enfin, il a compris au début également, s'il n'est pas aveugle). L'autre a été engagée pour retrouver Jared, le fils d'une nouvelle cliente. On notera que le tout est très linéaire et ne souffre guère de digression. Introduction des deux personnages, avec le motif les poussant à se jeter à l'eau, début de l'enquête avec très vite une rencontre affectueuse, puis la révélation du dessous de l'histoire, suivi d'un twist qui donne les crocs (jeu de mots pour qui a lu ou lira).



Car oui, cette nouvelle drogue est en fait une substance qui "vampirise" les victimes, et vous le savez, les créatures de la nuit sont dangereuses, surpuissantes, et corvéables à merci. Bref une main d'œuvre de choix quand votre ambition est de devenir le maître de la pègre, d'abord de la ville, puis de la nation... En cours de route, comme le veut la règle de la tension narrative, une des deux héroïnes va se faire mordre, et devenir à son tour une méchante vampire prête à se repaître de sang! Allan Otero dessine ces quatre épisodes dans un style qu'on peut qualifier de "totally Zenescope". Sans pour autant faire dans la vulgarité, il soigne son travail et les planches sont assez jolies, bien construites, on est agréablement surpris par la lisibilité de l'ensemble, qui en plus n'est pas étouffé sous trop de textes ou de didascalies. Il est bien épaulé par Leonardo Paciarotti aux couleurs, et on a l'impression de lire quelque chose qui prend le contrepied des choix artistiques de Marvel, par exemple, à savoir la volonté évidente de proposer un comic-book soigné et répondant à certains canons acceptés facilement des lecteurs, sans la moindre prétention révolutionnaire. Ce serait même encore mieux, si hélas le travail en digital ne finissait pas par appauvrir la finesse du trait, aplatir le produit fini, par le stériliser. Mais bon, vous savez quoi? Si on replace cette lecture dans son contexte, et qu'on la compare au public clairement visé, on a l'impression que Zenescope (et par ricochet Reflexions) a vu juste. Une mini série sympathique et qui ne prend pas la tête, qui est aussi une porte d'accès assez évidente pour celles et ceux qui ne sont pas familiers avec les deux héroïnes de cet univers. Vous pouvez tenter le sort.  



PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...