Venu récupéré son téléphone, Nahel découvre Mirai gisant au sol, victime d'une agression sauvage, vraisemblablement dans l'espoir de lui soutirer des informations. Le fauteuil roulant de celle qui est censée être sa petite file est vide. Un enlèvement ? Mirai a juste le temps de tendre une clé à son jeune locataire, qui va donc devoir prendre soin (retrouver, pour commencer) celle qui a disparu. Et il va devoir faire vite, car des individus arrivent à l'impromptu et le prennent en chasse. Il est sauvé par une autre jeune fille, qui l'amène dans une sorte de café restaurant, dont le propriétaire est également… détective privé ! Une double activité assez singulière, pour un personnage haut en couleurs, qui va devenir dès lors le point d'ancrage décisif pour Nahel. Cécile et Olivier, les deux membres qui composent l'Atelier Sentô, s'en donnent à cœur joie pour exprimer leur amour de la culture nipponne et nous le faire partager. Des repérages ont été exécutés par le passé, tout un tas de notes et de croquis, qui aident à reconstituer le vivier bouillonnant de sève et d'énergie que peut être le Japon, dans ses quartiers et ses recoins les plus modernes ou branchés. Le dessin est une synthèse admirable de différentes inspirations, un télescopage réussi de la bande dessinée européenne subtilement infusée dans un décor oriental de manga. On est encore plus bluffés par la mise en couleurs, qui use de bleus néons et de belles notes jaunes orangées pour faire éclater la lumière au centre des vignettes, assez souvent. C'est vraiment joli et les lecteurs de l'hebdomadaire Spirou ont eu (ils ont toujours, c'est en cours) les joies de la prépublication de ce premier tome en épisodes. On espère qu'il sera suivi par d'autres, tant cette série à de cartes en main pour s'imposer et conquérir un public fourni. Publiée chez Dupuis.
Les fans de bd, comics, manga, ont rendez-vous sur notre page FB !TOKYO MYSTERY CAFÉ : LA DISPARUE D’AKIBA (ATELIER SENTO)
EARTHDIVERS TOME 1 : À MORT CHRISTOPHE COLOMB !
OMNIBUS SPIDER-MAN PAR TODD MCFARLANE : LE PAROXYSME DES 1990s DU TISSEUR
A VICIOUS CIRCLE : CERCLE DE VIOLENCE À TRAVERS LE TEMPS
Le cercle vicieux du titre, c'est bien entendu aussi celui de la violence, qui ne résout aucun problème mais qui au contraire a tendance à engendrer une nouvelle forme de violence, dans la surenchère. On devine que les deux antagonistes ne sont pas des enfants de chœur, mais on ignore pour l'instant les raisons fondamentales pour lesquelles ils sont prêts à se déchirer de la sorte. Tomlin parvient à nous faire ressentir la perte incroyable qu'éprouve Thacker : en quelques cases, il nous explique que cela fait des années qu'il était inséré dans la même époque et qu'il avait eu le temps de fonder une famille, donc d'espérer une vie enfin à sa mesure. Tout bascule en quelques pages et d'ailleurs les nombreux sauts temporels successifs se résument parfois à une seule vignette. Lee Bermejo est non seulement un dessinateur capable de rendre des planches quasi photographiques, tant elles sont spectaculaires au niveau des détails, mais en plus, il essaie ici de varier son style au maximum. Chaque époque traversée, même très brièvement, constitue un hommage ou une adaptation intelligente du savoir faire d'un grand artiste des comic books. Une histoire très intrigante et même par endroits haletante, et du Bermejo au sommet de sa forme… bref, il y a tout de même de très bonnes raisons pour acquérir cet album, qui sera disponible également à Angoulême, pour ceux qui auront la chance de se le faire dédicacer par le dessinateur en personne, sans oublier Mattson Tomlin, qui sera aussi de la partie. Un des moments forts pour tous les amateurs de bd américaines.
ECHO : LA NOUVELLE SERIE DISNEY PLUS N'A PAS GRAND CHOSE À RACONTER
AU-DEDANS : UN ROMAN GRAPHIQUE POUR SE TOURNER VERS L'AUTRE (CHEZ 404 COMICS)
Will McPhail livre ici son premier roman graphique, après un début de carrière en tant qu'illustrateur/chroniqueur pour le New yorker. Son regard acéré se double d'une sincère capacité à transmettre les émotions, avec notamment des moments de bascule où la réflexion nonchalante devient interrogation existentielle, où la faille apparaît et laisse l'intime au contact du monde extérieur, quitte à ce que ça fasse mal, également (ou que ça soulage, selon les cas). La gestuelle, la répétition du dessin, se passent régulièrement du texte. Ce qu'on ne dit pas est parfois plus éloquent que ce qu'on clame, à tort ou par esbrouffe. Les étapes importantes, les mots qui sortent quand tout paraissait les retenir étouffés au stade larvaire, quand l'Au-Dedans devient Au-dehors, font l'objet d'un traitement particulier, avec des planches en couleurs, hautement allégorique, où le sens de la parole assume une signification tout à tour symbolique, élégiaque, cauchemardesque. Le tort de Nick, jusque-là, c'est d'avoir passé son existence à regarder, parfois voir vraiment, sans jamais interagir et se nourrir de l'altérité. Du coup, même la tristesse, comme tous les autres sentiments, ne sont pour lui que des artifices scéniques, dont il connaît les attributs, la pose, mais pas la profondeur et les conséquences. Il lui faut apprendre, quitte à ce que ce soit dans la douleur, avec sa propre mère. Assimiler, même ce qui semble inouï ou douloureux, comme le laisse présager le dessin, souvent, avec ces grands yeux écarquillés et ces séquences animées par une très subtile variation des poses; des micro-événements qui ajoutent de la profondeur à un individu qui apparaît, à bien des égards, comme le protagoniste perdu d'un film de Woody Allen jamais tourné. Certes, Nick n'appartient pas forcément à la même catégorie socio-professionnelle que la vôtre; j'ajouterais même qu'il personnifie celles et ceux qu'en général j'ai tendance à fuir comme la peste. Mais ce serait un comble de se cantonner à ce séparatisme, pour un ouvrage qui prône l'expression de la vie intérieure et la liaison si fragile et complexe avec les autres. Quand on tente de saisir, de ressentir, l'universalité entraîne l'empathie et souvent, dans la foulée, une forme de beauté cachée, de poésie indécelable au premier abord. Celle que Will McPhail parvient à mettre en lumière, entre sourires complices et larmes qui affleurent, dans un très bon roman graphique qui sort cette fin de semaine chez 404 Comics. Vous seriez bien inspirés de lui donner une chance.
LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE LES DERNIERS JOURS DE ROBERT JOHNSON
Dans le 167e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Les derniers jours de Robert Johnson que l'on doit à Frantz Duchazeau et qui est édité chez Sarbacane. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :
- La sortie de l’album La forteresse volante que l’on doit à Lorenzo Palloni pour le scénario, Miguel Vila pour le dessin et qui est édité chez Sarbacane
- La sortie de l’album Yougo, un conscrit casque bleu que l’on doit à David Cénou et aux éditions La boite à bulles
- La sortie du quatrième tome de la série Wild West, un tome baptisé La boue et le sang que l’on doit au scénario de Thierry Gloris, au dessin de Jacques Lamontagne et qui est éditée chez Dupuis
- La sortie de l’album Le grand large que l’on doit à Jean Cremers et qui est édité chez Glénat
- La sortie de l’album Suzanne, album de Tom Humberstone consacré à la joueuse de tennis Suzanne Lenglen, un titre paru chez Ankama
- La sortie du troisième tome de l’intégrale Valentina l’on doit à Guido Crepax et aux éditions Dargaud
PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE
Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...

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Comme chaque samedi désormais, nous vous proposons de plonger dans l'univers de la bande dessinée au sens le plus large du terme,...
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UNIVERSCOMICS LE MAG' 46 Octobre 2024 / 60 pages / gratuit Disponible ici (lecture + téléchargement) : https://madmagz.app/fr/viewer/...
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UniversComics Le Mag' 45 Septembre 2024 84 pages Dispo ici : https://www.facebook.com/groups/universcomicslemag/permalink/1049493353253...