Ce Chevalier de la Lune est décidément un cas psychologique très intéressant et ce n'est pas une surprise de constater que la relation qu'il entretient avec sa psychiatre est une des clés de lecture des épisodes de sa nouvelle série. McKay insiste bien sur ce type qui a grandi dans une famille de confession juive, pour finalement renoncer à ses croyances et se mettre au service d'un dieu lunaire égyptien, c'est-à-dire l'incarnation même de ceux qui ont brimé son peuple en des temps antiques. On a déjà connu personne plus déchirée en terme d'identité, mais il faut admettre qu'il s'agit là d'un cas d'école. Ajouter à ceci la fragmentation du "moi" en plusieurs personnalités distinctes, qui cohabitent dans un même corps, et vous obtenez un super-héros qui n'a absolument rien d'un héros et même dont on peut douter fortement du qualificatif de super. Super violent, peut-être, comme le montrent ces épisodes où il tabasse à mort ses ennemis, n'hésite pas à les emprisonner à vie sous une gangue de béton… Ce Moon Knight là est quasiment à rapprocher du Punisher; ce n'est pas quelqu'un qui fait dans la subtilité, les remords n'habitent pas chez lui. Il s'agit là bien entendu d'un comic book très nocturne; la lumière est souvent absente et cette obscurité omniprésente permet à Alessandro Cappuccio de donner le meilleur de lui-même, relayé par Federico Sabbatini. Il est intéressant de voir que même si engagé dans un parcours qui le mène inévitablement à une solitude et au rejet, notre Moon Knight parvient à fédérer autour de lui d'autres paumés qui se reconnaissent en cet individu si particulier et sa manière singulière de vouloir faire le bien. C'est cela qui rend si attachant le personnage, en fin de compte. Le plus drôle dans l'histoire, le plus paradoxal, c'est que nous lisons là une série régulière dont l'ambiance est à rapprocher carrément de ce qui pouvait être autrefois diffusé dans les séries Netflix, avant que la licence Marvel ne passe chez Disney Plus, et que les nouvelles productions virent à la pantalonnade. L'essence du personnage est présente dans ces pages, mais vous l'aurez remarqué ne l'est pas trop sur le petit écran. Il nous reste au moins McKay et Cappuccio pour nous consoler.
MOON KNIGHT TOME 2 : DUR À TUER
UNIVERSCOMICS LE MAG' #30 DE DECEMBRE : LA MORT DE SUPERMAN 30ème ANNIVERSAIRE
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GUNSLINGER SPAWN : LE PISTOLERO DE BOOTH ET MCFARLANE
LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : CACHE-CACHE BÂTON
Dans le 140e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Cache-cache bâton, album que l’on doit à Emmanuel Lepage, édité chez Futuropolis. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :
- La sortie de l'album Hypericon que l'on doit à Manuele Fior et aux éditions Dargaud
- La sortie de l'album Humaine, trop humaine que l'on doit à Catherine Meurisse et aux éditions Dargaud
- La sortie de l'album Indians que l'on doit à Tiburce Oger et à de nombreux dessinateurs, album édité chez Grand angle
- La sortie de l'album Coq-sur-mer, 1933 que l'on doit au scénario de Rudi Miel, au dessin de Baudouin Dreville et c'est édité chez Anspach
- La sortie de l'album Tsar par accident que l'on doit au scénario d'Andrew S. Weiss, au dessin de Brian "box" Brown et c'est édité chez Rue de Sèvres
- La réédition d'Ar-men, l'enfer des enfers, album que l'on doit à Emmanuel Lepage sorti chez Futuropolis
TOM CLANCY'S THE DIVISION : EXTREMIS MALIS - DE UBISOFT AUX COMICS
Extremis Malis peut dérouter par son poids, sa substance. 72 pages, c'est à dire trois épisodes, l'album s'avère mince au toucher. Pour autant, depuis quand la qualité et la quantité sont censées aller forcément de pair? Alors on se laisse tenter, d'autant plus qu'il faut être honnête, je n'ai jamais joué à The Division, et j'ai même tendance à me considérer comme allergique à tout ce qui se joue manette en main. Du coup, ce sera l'opportunité de vérifier ce que vaut cette histoire en tant que telle. On y appréciera le crescendo du poids des événements, le fait que derrière ce qui pourrait être une simple conspiration aux niveau d'un service des forces secrètes, se cache en fait un vaste plan aux ramifications insoupçonnées, qui trouve un écho assez inquiétant dans ce qui se produit dans la vie réelle, ces dernières années en Amérique. Christopher Emgard a produit un récit de survivalisme qui ne surjoue pas la catastrophe, mais joue intelligemment la carte du délitement, de l'enlisement, celui d'une nation qui a perdu ses repères et où la violence et les actions paramilitaires sont devenues courantes. Là aussi, toute ressemblance avec, etc... Pour le dessin, Fernando Baldo nous surprend en positif, avec un trait plutôt réaliste, et la capacité de jouer avec les émotions des personnages, qui sont tous caractérisés par ce qu'ils ressentent, ou ne ressentent plus, justement. Il y a beaucoup d'action, l'ensemble est très condensé, mais reste lisible, fort agréable à regarder. Nul besoin, en conclusion, d'être donc un mordu impénitent des jeux chez Ubisoft, pour apprécier ce récit bref et tendu, qui sans apporter rien de bien révolutionnaire, s'avère élégant et efficace. Ce qui n'est déjà pas si mal.
BATMAN/CATWOMAN : LE CHAT, LA CHAUVE-SOURIS ET L'AMOUR
PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE
Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...

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Comme chaque samedi désormais, nous vous proposons de plonger dans l'univers de la bande dessinée au sens le plus large du terme,...
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UNIVERSCOMICS LE MAG' 46 Octobre 2024 / 60 pages / gratuit Disponible ici (lecture + téléchargement) : https://madmagz.app/fr/viewer/...
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UniversComics Le Mag' 45 Septembre 2024 84 pages Dispo ici : https://www.facebook.com/groups/universcomicslemag/permalink/1049493353253...