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BATMAN CHER DETECTIVE : L'ART DE LEE BERMEJO
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GRANDVILLE NOËL : SUPERBE AVENTURE INÉDITE DE L'INSPECTEUR LEBROCK CHEZ DELIRIUM
On ne peut que plaindre le lecteur inattentif, qui s'arrête sur les apparences, c'est-à-dire un univers d'animaux anthropomorphes, sans comprendre ce qui peut se cacher là-derrière, les trésors que recèle Grandville. De la politique à la société en général, de la théologie aux nombreux clins d'œil à l'histoire de l'art et de la bande dessinée, on n'en finit plus de compter les bonnes raisons pour suivre avec admiration le travail de Bryan Talbot. Ici aussi, le lecteur averti trouvera des références évidentes, certaines vignettes reproduisant des tableaux ou des sculptures entrés dans la légende et qui appartiennent au patrimoine de l'humanité, comme La Cène de Leonard De Vinci. Mais également un hommage appuyé à différents personnages du neuvième art, comme Astérix et Obélix en syndicalistes militants, ou un certain Lucas Chance, as de la gâchette venu de l'Amérique, qui devient même dans la seconde partie de l'ouvrage le coprotagoniste affirmé de l'aventure, aux côtés de l'inspecteur Lebrock. Bref, un Lucky Luke comme vous ne l'avez probablement jamais vu, réinventé avec beaucoup de panache et d'ingéniosité. Les seuls qui ne pourront certainement pas aller jusqu'au bout de cette quatrième histoire, ce sont ceux pour qui il existe des races inférieures, ceux qui pensent que la disparition de l'autre, celui qui nous est différent, étranger, foncièrement nuisible donc, est une solution aux différents maux de notre présent tourmenté. Ceux-là vont en avoir les oreilles qui sifflent pendant longtemps, car Noël est aussi un plaidoyer pour un peu plus de compréhension dans les rapports entre humains. Savoir aller au-delà des apparences, même lorsque cela est loin d'aller de soi. Il suffit de lire les différentes répliques, par endroits, de Lebrock lui-même, qui fait preuve de maladresse ou en tous les cas d'une forme caricaturale de prévention à l'encontre des soi-disant pâtes à pain. Les mauvaises habitudes ont la dent dure, mais cela n'empêche qu'on peut toujours essayer de les combattre et de s'améliorer. C'est valable aussi lorsqu'il s'agit de tisser une relation sentimentale, lorsque celle pour qui on éprouve un amour sincère exerce le plus vieux métier du monde. Je parle bien entendu de Billie, la flamme de notre inspecteur, qui assume pleinement ce qu'elle est et qui elle est. Une attitude qui permet d'ailleurs un final avec le sourire. Ajoutons à cela des planches toujours aussi magnifiques, truffées de détails conjuguant parfaitement l'art nouveau et les influences gothiques/steampunk et vous comprenez pourquoi nous sommes aussi enthousiastes à chaque fois que nous pouvons retrouver ce joli monde, chez Delirium. Un éditeur qui propose une édition indiscutablement de qualité, avec toute une série de bonus et de commentaires rigoureusement indispensables, à chaque fois. Grandville, entre fiction et commentaire politique, s'avère être une série tout bonnement brillante.
OMNIBUS X-FACTOR PAR PETER DAVID CHEZ PANINI COMICS
Ajoutons à cette fine équipe l'imbuvable Vif-Argent. Pietro n'est pas aimé des autres, sa présence est loin de faire l'unanimité et son comportement n'aide en rien dans l'affaire. Mais on sent également un homme désireux de mieux faire, de réparer certaines erreurs du passé, même si de façon totalement maladroite. Les deux dessinateurs principaux qu'on retrouve dans cet omnibus sont Larry Stroman et Joe Quesada. Le premier offre une indéniable touche expressionniste, parfois caricaturale, à des planches qui privilégient l'explosivité au réalisme des anatomies ou des situations. Si j'avais été un peu dérouté à l'époque de la première parutions dans les minces fascicules VF qu'on appelait Version Intégrale, j'ai fini par m'y faire et même apprécier énormément cette audace, rupture avec ce qui avait été produit avant. Le second allait vite devenir un des grands pontes de Marvel. Lui aussi mise clairement sur l'effet spectaculaire de son travail, au détriment du respect servile de la réalité, mais le trait agile, truffé de trouvailles réjouissantes, la mise en page toujours bondissante, en font un artiste d'exception à qui nous devons des épisodes mémorables. Jae Lee pointe le bout de son nez le temps du crossover Le chant du bourreau, pour une parenthèse magnifique, des pages orageuses et sombres, tout un univers soudain torturé, retravaillé, avec une classe démente. Pour ce qui est des histoires en soi, le véritable début de la troupe de Val Cooper est éloquent. Il y est question du meurtre de l'Homme Multiple, sans qu'on sache vraiment qui a été tué (lequel ?), au point que le pseudo original revient revendiquer son identité, en pleine conférence de presse, où serait donc présent un simple double émancipé. Mister Sinister aussi rentre dans la partie et Guido se retrouve impliqué dans un combat face à Slab, un autre gros bulldozer génétique, certes musclé à l'extrême mais laid comme un pou. X-Factor croise la route de Hulk, le temps d'un mini crossover (orchestré par Peter David et ses deux casquettes de scénariste) aux ramifications géopolitiques, avant que Stryfe fasse surface. Le double génétique de Cable étant appelé, nous l'avons dit, à être le pivot du grand récit choral que sera le Chant du Bourreau. Que ce soit face à Cyber, le Crapaud, une adversaire capable d'enchanter et maîtriser les autres par la musique, X-Factor enchaîne les rencontres, les adversaires, toujours avec un effet double-face évident. On sourit franchement, surtout quand la dynamique du groupe est mise à mal par des individualités qui n'aiment guère se reposer sur les autres, mais on sent poindre le drame, ce qui ne manquera pas d'arriver et de marquer l'équipe au fer blanc. Les apparences sont trompeuses, comme l'enseigne Random, un mercenaire ultra violent et dont le corps devient toute sorte d'armes, qui cache en fait une personnalité et une identité bien plus fragiles et pathétiques qu'il ne paraît au premier regard. Inutile de préciser que cette sortie est indispensable pour tous les lecteurs nostalgiques des années 1990, même si les Omnibus sont un produit que seuls les plus fortunés et motivés d'entre vous parviennent à acquérir régulièrement. La démocratisation de notre passion étant une autre problématique, sur laquelle nous reviendrons un autre jour. Si vous le pouvez, foncez.
Et les fans de comics, les vrais, ceux qui savent lire et écrire, ont rendez-vous sur la première communauté francophone, 24h/24 !
LE PUITS (DE JAKE WYATT ET CHOO) : FABLE DU DESIR ET DES VOEUX
On est en permanence à la frontière de quelque chose, mais on ne parvient jamais à l'identifier. Il règne un parfum comme d'étrangeté et d'onirisme dans ce qui est décrit comme une fable et qui apparaît aussi comme le récit initiatique d'une adolescente, sur le point de rentrer dans l'âge adulte. C'est aussi une histoire sur la manière d'accepter l'altérité de l'autre, les désirs profonds, les rêves de chacun, tout ce qui définit en fait l'humanité, tout simplement. Jake Wyatt nous surprend à travers les chapitres de cette bande dessinée qui sont autant d'étapes vers une révélation intime et collective. Un parcours touchant qui ne laisse pas insensible. Le dessin de Felicia Choo empreinte énormément au code du manga, comme nous l'avons déjà dit, mais l'atmosphère cotonneuse dans laquelle flotte son œuvre fait qu'elle dépasse et surpasse l'inspiration de base, pour obtenir quelque chose de différent, un produit hybride suspendu, quelque part entre compte pour enfant et symbolisme fort, pour adulte. Du reste, il s'agit d'une des promesses du label Combo; celle de présenter de nouvelles bandes dessinées échappant aux standards établis, brisant les barrières, opérant une synthèse à tous niveaux. Sans tambour ni trompette, Le Puits est à placer dans cette catégorie. L'impression de quelque chose de d'antique, d'éprouvé, avec la certitude d'avoir le regard tourné vers l'avenir, le défrichage. Un récit qui démarre au petit trot, pour peu à peu vous ensorceler et qui se laisse lire d'une traite, jusqu'à la révélation finale. Il y est aussi question de sentiments, d'amour, au-delà des questions de genre, sans jamais que ça soit asséné avec lourdeur. Subtilement, une belle réussite.
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RIVAGES LOINTAINS : UN MERVEILLEUX PREMIER GRAPHIC NOVEL POUR ANAIS FLOGNY
Il y a donc une histoire sentimentale à la base de Rivage lointains, mais pas seulement. L'originalité de cet ouvrage, c'est aussi la profondeur des personnages, notamment celle de Jules. Tout d'abord garçon fragile dont le destin se dessine sous l'influence (presque sous la coupe) d'Adam, il devient ensuite une ressource inépuisable et inespérée pour ce dernier et le rapport de force entre les deux finit même par s'inverser : qui a le plus besoin de qui, c'est ce que nous allons découvrir au fil des pages. Il ne faut pas non plus s'attendre à une morale précise. En réalité, Anaïs Flogny s'émancipe de toute idée de nous asséner une leçon. Ses protagonistes sont des criminels et si au départ ils ont encore un semblant de moralité et de code, notamment les mafieux de la vieille école et Jules, qui ne souhaite pas, par exemple, se compromettre avec la drogue (malgré qu'un de ses amis, Eufrosio, le pousse dans cette direction), ils n'ont jamais fonction de modèles. Il faut être réaliste pour réussir dans certains milieux, il n'est pas possible de progresser sans se salir les mains et une fois que le sang a coulé ou que la vertu a volé en éclat, revenir en arrière n'est plus possible. C'est tout, c'est cruel. Le dessin est extrêmement sensible, chargé en émotions, avec une mise en couleur du plus bel effet. Des sépias, des bruns ou des teintes olivâtres absolument magnifiques, qui magnifient des planches où ce sont les personnages qui investissent l'espace à travers les regards, la gestuelle, la violence ou tout simplement les étreintes. Le graphisme épuré permet de débarrasser l'esprit de toute pensée parasite et nous sommes littéralement happés par un récit qui ne connaît ni temps mort, ni temps faible. Il s'agit, paraît-il, du premier livre d'une jeune autrice très talentueuse; pourtant lorsqu'on referme cette bande dessinée; on a l'impression d'avoir lu un petit chef-d'œuvre; appelé à faire date dans l'histoire du genre. Dire qu'il s'agit d'une des histoires les plus touchantes et accomplies que nous avons eu l'opportunité de lire ces dernières années relève de l'évidence.
ASSASSIN'S CREED SUJET 4 : RIEN N'EST VRAI, TOUT EST PERMIS
C'est une véritable histoire de trahison et de manipulation qui s'ouvre alors à nous. Dans quel camp se situe véritablement Daniel ? Dans celui des Assassins, au point qu'il puisse parvenir à rencontrer le leader suprême de l'organisation (le Mentor) ou bien en réalité un agent double, au service des Templiers, sans le savoir. En fait, le personnage a un petit côté pathétique; il n'est pas véritablement libre de ses décisions et de ses agissements mais il est le fruit d'une expérience. Les souvenirs qu'il possède de l'existence de son arrière-grand-père vont définir son destin. Le scénariste et le dessinateur sont en fait les mêmes personnes (Karl Kerschl et Cameron Stewart); ils tissent une histoire forte et intéressante, s'éloignant de ce que nous connaissons déjà avec la franchise de jeux vidéo, pour crédibiliser un jeune homme qui a tout du perdant mais qui va devenir le centre de l'attention. En réalité, Sujet 4 propose deux histoires différentes mais qui se suivent. La chute est celle qui nous permet de rencontrer Daniel et d'assister à son incroyable évolution. La Chaîne est elle beaucoup plus axée sur le passé et on y découvre une histoire familiale poignante et un entraînement à la dure, comme il ne peut en exister que dans des cas extrêmes où c'est la vie, tout simplement, qui est en jeu. L'ensemble est très bien illustré, les personnages sont tous caractérisés avec efficacité et les scènes d'action enlevées. Globalement, il y a dans ce Sujet 4 tout un ensemble de thématiques et de renvois à des choses que nous avons déjà lues, notamment pour ce qui est de la manipulation mentale et de l'exploitation de souvenirs enfouis (Bloodshot ou Wolverine, par exemple) mais ici, e tout est inséré avec dextérité dans un univers complexe, qui sait utiliser la géopolitique et l'histoire pour ses besoins narratifs. Nous vous recommandons vraiment de donner une chance à ce volume.
UNIVERSCOMICS LE MAG' #38 - JANVIER 2024
UniversComics Le Mag' #38
Janvier 2024. 84 pages. Gratuit
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Quel avenir pour les comics au cinéma ?
Sommaire :
- Le dossier : Les films de super-héros ont-ils un futur ?
- Les WILDC.A.T.s cartonnent chez Urban Comics
- Combo, le nouveau label de Dargaud, à découvrir absolument
- Le cahier critique, avec les sorties de la fin 2023 passées en revue
- Avec le podcast Le Bulleur, le meilleur de la BD
- Portfolio : découvrez Le Chat Encreur
- Preview : Les Dead X-Men arrivent
- Commissions et sketchs, le mois de décembre sur la page FB
- Sorties librairies de janvier
Bonne lecture !
Et surtout, partagez le Mag', rendez-vous en février pour le numéro 39.
PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE
Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...

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Comme chaque samedi désormais, nous vous proposons de plonger dans l'univers de la bande dessinée au sens le plus large du terme,...
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UNIVERSCOMICS LE MAG' 46 Octobre 2024 / 60 pages / gratuit Disponible ici (lecture + téléchargement) : https://madmagz.app/fr/viewer/...
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UniversComics Le Mag' 45 Septembre 2024 84 pages Dispo ici : https://www.facebook.com/groups/universcomicslemag/permalink/1049493353253...