JUDGE DREDD : LES AFFAIRES CLASSÉES ET UN DIXIÈME TOME CHEZ DELIRIUM
SON OF ORIGINS - STAN LEE RACONTE LES SUPER-HEROS MARVEL
Son of Origins est un ouvrage qui se doit de respecter la légende dite canonique, et n'a pas vocation à creuser pour faire jaillir la vérité derrière les petites histories. Les artistes sont cités, mais rarement célébrés. Gene Colan, omniprésent dans le volume, bénéficie d’une mention spéciale, tandis que Jack Kirby, pourtant co-créateur des Avengers, des X-Men et du Silver Surfer, n’est évoqué qu’à demi-mot et surtout sans la moindre allusion à la rancune tenace qu’il nourrissait alors contre Lee. Ceux qui savent et suivent depuis cette époque bénie y verront le témoignage d’un moment précis : celui où Stan, devenu porte-parole officiel de la Maison des Idées, décida d'écrire la légende Marvel… à sa manière, selon son point de vue. Sur le plan éditorial, Son of Origins est bien un document précieux, avec les qualités et les défauts de ces livres qui osent remettre les années 1960 sur le tapis. Par exemple, les méchants asiatiques d’Iron Man arborent toujours un jaune criard qui témoigne d’un exotisme (racisme ?) daté, et les personnages féminins sont plus jolis qu'héroïques. Malgré ces réserves, le charme agit toujours. En 1975, cette anthologie offrait à des milliers de lecteurs la possibilité de (re)découvrir des récits devenus quasi introuvables. Aujourd’hui, cinquante ans plus tard, c'est tout aussi nécessaire et fondamental : on peut certes trouver ces récits dans bien des formats, mais les voir ainsi compilés, et commentés, a tout du cadeau irrésistible qui vous chatouille les doigts et le porte-monnaie. D'autant plus que les épisodes sont retraduits, ce qui fera plaisir à ceux qui critiquent vertement les VF bien connues. L'enthousiasme et l'exubérance des premiers pas des super-héros, sous le regard attendri et la verve loquace de leur créateur, ce n'est pas seulement une manière de parler et aimer les comics, c'est aussi, disons-le carrément, tout un pan de notre société pop moderne qui reprend vie sous nos yeux.
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M IS FOR MONSTER : TALIA DUTTON CHEZ DELCOURT
Graphiquement, Dutton est capable à la fois de nous écorcher le cœur et les yeux, et de nous apaiser. Le trait, souple et expressif, s’appuie sur une palette restreinte de teintes turquoise, noires et blanches : quelque part entre la froideur clinique du laboratoire et la mélancolie romantique des films expressionnistes. Les coutures visibles de M deviennent un symbole double : cicatrice des attentes qu’on lui impose, mais aussi motif récurrent d’une possible reconstruction. Les éclairs, les ombres, les reflets sont autant de métaphores visuelles de la fragmentation et de la recomposition du soi. Dutton se fait virtuose quand il s'agit de dessiner la simultanéité du passé et du présent sur la même page, de traduire la confusion intérieure, ou encore faire naître des silences qui valent plus que les dialogues. M is for Monster n’est pas un récit d’horreur, mais une histoire d’apprentissage. On y parle moins de création contre nature que d’amour et rébellion contre les apparences. La question devient alors : et si le « monstre » avait été aimé ? Et s’il avait eu la chance de se choisir lui-même ? Et si Frankenstein, au lieu de fuir, avait accepté sa créature ? Sous ses airs de conte mélancolique, cette bande dessinée aborde avec délicatesse la pression des attentes familiales, la peur de ne pas correspondre, et le droit d’exister selon ses propres définitions. Talia Dutton signe un premier roman graphique d’une étonnante maturité. Delcourt nous propose cette pépite, qui en appelle d'autres.
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LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : SOLI DEO GLORIA
- La sortie de l’album Rock’n’roll suicide que l’on doit à Louise Laborie ainsi qu’aux éditions Sarbacane
- La sortie de l’album Ulis que l’on doit à Fabien Toulmé ainsi qu’aux éditions Delcourt
- La sortie de l’album Le paradoxe de l’abondance que l’on doit au scénario conjoint de Vincent Ravalec et Hugo Clément, au dessin de Dominique Mermoux et c’est sorti chez Dargaud
- La sortie de l’album Leave them alone, un titre signé Roger Seiter au scénario et Chris Regnault au dessin pour un album paru aux éditions Grand angle
- La sortie de l’album Pénis de table 2 que l’on doit à Cookie Kalkair ainsi qu’aux éditions Steinkis
- La sortie d’un beau livre aux Editions Glénat, baptisé La nef des songes, il revient sur les 35 ans de carrière d’Olivier Ledroit dans un entretien que mène Arnaud Pagès.
DAKOTA 1880 : VOICI VENIR LE LUCKY LUKE D'APPOLLO ET BRÜNO
LA TOMBE : ADAPTATION DE LA NOUVELLE DE LOVECRAFT CHEZ LES HUMANOS
Le ton reste celui d’une confession fiévreuse, classique chez Lovecraft : le narrateur parle depuis un asile, conscient que ses mots paraîtront fous. Il affirme pourtant décrire des faits réels. Ce jeu entre la démence et le surnaturel est l’une des réussites du texte. Ce que Jervas croit voir (la lumière dans le caveau, la clé providentielle, le bal spectral des Hyde ressuscités) peut être lu comme les hallucinations d’un esprit brisé, ou comme les preuves d’un héritage maudit revenu le hanter. Certains critiques ont reproché à La Tombe un excès de prose ampoulée, des phrases interminables qui donnent à l’ensemble un parfum d’archaïsme. Mais d’autres y voient justement comme un charme. La maladresse stylistique devient presque un effet de style, une manière de brouiller la frontière entre le rêve et la réalité, entre le XIXe siècle décadent et l’horreur moderne. La version en bande dessinée est écrite par Bastian D.D et parvient bien à retranscrire le ton et la prose, en opérant des choix qui assurent une transition fidèle et efficace au format dont les Humanos sont de fervents défenseurs. Le dessin est confié à Nino Cammarata et c'est une grande réussite. Aussi bien quand la mise en page est classique, sous la forme d'un gaufrier régulier, que dans les splendides pleines pages ou les vignettes qui respirent amplement, le trait est élégant, soigné, ne souffre d'aucune baisse de régime ou approximation. On peut reprocher à La Tombe de n’être qu’un canevas encore rigide, un brouillon d’idées qui écloront plus tard. Le récit est parfois trop explicite, la psychologie esquissée sans profondeur. Mais l’essentiel se prête très bien à une adaptation en bande dessinée, l'image appuyant l'aspect lugubre et macabre des propos de Lovecraft, nous séduisant par sa préciosité. C'est beau et à conseiller vivement aux fans de l'écrivain de l'horreur.
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ZORRO D'ENTRE LES MORTS DE SEAN MURPHY : LE COFFRET CHEZ URBAN COMICS
Le Zorro de Sean Murphy n’est donc pas un personnage réel. Il ne s’agit pas d’une réincarnation magique d’une icône de la pop culture, ressuscitée grâce à un prétexte fumeux, mais plutôt d’un descendant possible du justicier originel. Le jour où il reçoit l’épée ayant appartenu au héros légendaire, il se découvre investi d’une mission : libérer les siens, devenir l’étendard de l’espoir d’un peuple, en revêtant le célèbre costume noir. Le lecteur sourira souvent devant son langage fleuri et sa fausse naïveté, surtout lorsqu’il constate que les armes de ses adversaires ont, elles, bien évolué : fini les duels à cheval, place désormais aux véhicules blindés lourdement armés ! Pourtant, ce nouveau Zorro n’en demeure pas moins redoutable. Il accomplit pleinement sa tâche : inspirer les autres, devenir la figure de proue d’une rébellion née du désespoir, pour tous ceux qui refusent de plier l’échine et décident qu’il est temps de reconquérir une part de leur liberté confisquée. Murphy signe un scénario intelligent, quoique relativement simple. En quatre épisodes, il n’a pas vraiment le loisir d’approfondir son microcosme, mais compense largement par la puissance visuelle de son trait. Car sur le plan graphique, c’est tout simplement spectaculaire. Vous voulez de l’action ? Vous allez être servis. Vous voulez des compositions dynamiques, des prouesses plastiques, des planches qui claquent dès le premier regard ? Vous en aurez pour votre argent, croyez-moi. On retrouve le style nerveux et anguleux propre à Murphy : silhouettes saccadées, lignes saillantes, personnages massifs et burinés, à l’image d’El Cementiero, un Américain venu prêter main-forte aux rebelles. Ce Zorro moderne évolue dans une lumière sablonneuse, souvent nocturne ou filtrée par des lampes tamisées. Il bondit, frappe, esquive, se fond dans l’ombre comme une légende qui renaît sous nos yeux. Comment devient-on celui qui, sans doute, n’a jamais existé, mais incarne pourtant l’essence même du courage et des espoirs des humbles ? Telle est la question que pose Murphy. Et sa réponse est éclatante : voici Zorro comme on ne l’avait jamais vu, et pourtant comme une évidence. Sous la plume et les pinceaux de Sean Murphy, l’ancien justicier masqué retrouve tout son éclat et toute sa raison d’être. Urban Comics repropose l'ouvrage dans une version Deluxe. On y trouve 1 poster, 1 ex-libris, et Zorro de Sean Murphy avec une nouvelle couverture inédite, le tout dans un coffret, à 26,50 euros.
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SPECTATEURS : PULSIONS ET VOYEURISME AVEC VAUGHAN ET HENRICHON
Niko Henrichon, de son côté, livre un travail vraiment remarquable : son trait parvient à conjuguer sensualité, dégoût et attirance morbide dans le même mouvement. Chaque page évoque vraiment la moiteur du désir et la froideur du néant dans lequel l'humanité semble se complaire. L'artiste s'en sort admirablement bien, aussi bien quand il s'agit de présenter des planches statiques, où c'est le dialogue qui est roi, que lorsqu'il faut laisser l'érotisme et la chair s'emparer de la scène, avec des verges turgescentes ou des pénétrations offertes sans fard. Spectateurs peut déconcerter, comme si l'ouvrage ne cherchait jamais à séduire. Plutôt, on dirait que son but est de choquer, émoustiller, inviter à une forme d’introspection douloureuse. Car en suivant Val (et Sam), cette âme condamnée à contempler, on réalise combien nous partageons sa condition. Nos vies, rythmées par les réseaux sociaux, se nourrissent des images des autres : couples parfaits, drames médiatisés, violence virale et omniprésente. Nous sommes devenus des spectateurs / poulets sans tête, incapables de détourner le regard du spectacle du monde en déliquescence, auquel nous appartenons sans appartenir. Spectateurs interroge notre complicité silencieuse. Le monde est laid, il est régi par le sexe, le sensationnalisme, le manque d'empathie. Mais nous sommes tous une partie du problème. En guise de conclusion, un pied de nez final très intelligent, où le regard du spectateur des personnages prend conscience d'être observés (d'être lu), dans un jeu de miroirs et tiroirs déprimant de justesse. Préparez Sour Times de Portishead en guise de fond sonore (si vous souhaitez être raccord avec les intentions de Vaughan dans les dernières pages) et regardez. Contemplez. C'est dégoûtant, c'est fascinant. C'est humain, en somme.
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PUNISHER JOURNAL DE GUERRE : CARL POTTS ET JIM LEE SANS CONCESSION
Jim Lee, encore au début de sa carrière, est pourtant déjà le genre d'artiste qui vous saisit par la gorge dès les premières pages : des silhouettes tendues, héroïques jusqu’à la démesure, des visages ciselés ou burinés dans la rage, des compositions qui transforment la violence en ballet. Le visage de Frank Castle, carré comme un obus, porte cette même expression de fatigue et de haine rentrée qui correspond parfaitement au caractère inflexible et obsédant qui anime l'anti-héros inconsolable. On sent qu’il pourrait chuter, être éliminé à chaque page, et c’est ce fragile équilibre entre puissance et autodestruction qui rend la série si touchante. La force du Punisher de Potts et Lee, c’est sa crédibilité brute. On y croit. On entend presque le métal du chargeur glisser dans la chambre. La violence n’est pas gratuite : elle est organique, méthodique, froide comme le regard de son auteur. Potts réussit là où beaucoup ont échoué après lui, c'est-à-dire à rendre le Punisher humain, sans jamais l’excuser. En comparaison, nombre d’itérations ultérieures (jusqu’aux relectures de Garth Ennis, pourtant brillantes mais beaucoup plus grandguignolesques) paraissent s’être égarées dans la caricature ou le sadisme vide de sens. Un signe des temps, probablement. Punisher War Journal témoigne d’une époque où Marvel osait encore traiter un antihéros sans le désamorcer par le cynisme ou l’humour forcé. C’est une série dure, presque ascétique, qui respire la poudre et la solitude. Avec des morceaux d'anthologie, épisodes inoubliables comme ceux de la Jungle Saga avec Wolverine, ou des invités de marque, comme Black Widow, ou Fatalis. Un carnage annoté et commenté par celui qui ne baisse jamais les yeux. Chroniques de la consécration d'un justicier tragique. 45 euros pour 504 pages sans concession.
Sortie cette semaine chez Panini
LA GUERRE DE SINESTRO : LE JAUNE DE LA PEUR EN DC PAPERBACK
Le dessin, signé notamment par Ivan Reis, Patrick Gleason et Ethan Van Sciver, contribue largement à cette impression d’ampleur. Chaque planche semble prête à devenir une affiche, chaque bataille une fresque monumentale. L’univers des Lanterns prend enfin toute la mesure de sa folie conceptuelle : les émotions ont des couleurs, les anneaux deviennent des armes de foi, et la peur s’érige en force physique. Ce que Johns a compris mieux que quiconque, c’est que la mythologie Green Lantern n’est pas qu’un gadget lumineux mais une réflexion sur le pouvoir, le contrôle et la responsabilité. Et dans cette guerre, les Gardiens de Oa finissent par franchir la ligne rouge en autorisant le recours à la force létale. Un détail moral d’importance, qui fissure à jamais la façade idéaliste du Corps. Bien sûr, tout n’est pas parfait. Certaines séquences publiées dans la série Green Lantern Corps sont plus inégales, parfois expédiées, parfois confuses. Mais l’ensemble tient remarquablement debout, d’une cohérence rare pour une histoire éclatée entre plusieurs titres. Même Superman, quand il apparaît dans la bataille finale, se tait : ce n’est pas son histoire. C’est celle d’une confrérie d’hommes et de femmes (ou de créatures vaguement humanoïdes) consumés par la peur, la culpabilité, la volonté. Le sommet tragique, peut-être, d’un âge héroïque où les couleurs ont cessé d’être symboles pour devenir des armes. Les lecteurs français, moins familiers du pan galactique de DC que de celui de Marvel, n'ont pas forcément pris la mesure de cette odyssée. Publiée d’abord dans DC Universe en 2009, puis reprise par Urban Comics, La Guerre de Sinestro demeure pourtant un monument, à la fois spectaculaire et fondateur. C’est ici que s’esquisse le spectre émotionnel complet qui conduira à Blackest Night. Et c’est ici que le vert, couleur de la volonté, apprend (dans la douleur) qu’il n’est pas seul dans la palette de l’univers, et que la lumière la plus pure ne brille jamais sans sa part d’ombre. Un récit à la fois baroque et grandiose, traversé d’éclairs de génie visuel, où chaque page repousse les frontières du cosmos et de l'imaginable. Indispensable album de la collection DC Paperback, on vous aura averti.
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LA GUERRE DE L'INFINI : VOICI VENIR L'OMNIBUS THE INFINITY WAR
Thanos reste une figure profondément ambigüe, et Starlin profitait de cette mini série pour en revisiter les contradictions, les tiraillements et les paradoxes moraux. Personnage culte pour nombre de lecteurs (est-ce bien raisonnable, nourrir une passion pour un adepte du génocide cosmique ?), le Titan fou assume ici un rôle inédit de leader, tout en conservant une part d’ombre suffisamment présente pour que nul ne lui fasse réellement confiance — à raison. Jim Starlin s’en donne à cœur joie : il orchestre l’ensemble de l’univers Marvel, multiplie les affrontements homériques entre forces du bien et du mal, et bouleverse sans cesse les équilibres en place. Jusqu’à, bien sûr, réactiver temporairement les Gemmes de l’Infini, sources à la fois d’innombrables désastres… et de jubilation infinie pour tout amateur de comics. Aux dessins, Ron Lim finit par contre par devenir lassant. Lui qui avait fourni de bien belles planches sur Silver Surfer, et en relevant Georges Perez sur la saga précédente, semble là moins concerné, et a tendance à bâcler son travail, en négligeant les fonds de case, et en esquissant à peine certains visages qui deviennent inexpressifs, lors des réunions de groupe. On lui a demandé de travailler vite et bien pour fournir à temps six volets de quarante pages chacun, et il fait ce qu'il peut, c'est à dire qu'il se débrouille, mal secondé par l'encreur Al Milgrom, qui n'arrange rien. Comparé à Infinity Gauntlet, Infinity War est moins épique, moins dramatique, mais garde cette saveur des souvenirs propres au début des nineties, et met en scène une incroyable variété de personnages, en proie à une situation dramatique, voire psychédélique. Et puis l'omnibus, c'est un bon moyen de tout récupérer, épisodes annexes (les tie-in) avec des séries de qualité comme Warlock & the Infinity Watch, d'autres importants et chargés en nostalgie comme ceux des Fantastic Four, ou encore du Quasar ou du Sleepwalker vintage, personnages depuis voués aux oubliettes, ou presque. Bon, pour nous les anciens, ça restera à jamais la Guerre du Pouvoir, mais de l'infini, c'est pas mal aussi.
LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : MOONLIGHT EXPRESS
- La sortie de l’album Café de la gare que l’on doit au scénario commun de Paul Vermersch et Inès Pollosson, cette dernière signant aussi le dessin, les dialogues sont de Thibault Vermot et le tout est publié aux éditions Sarbacane
- La sortie de l’album Rockabilly que l’on doit au scénario de Rodolphe, au dessin de Christophe Dubois et c’est publié aux éditions Daniel Maghen
- La sortie de l’album Punk à sein que l’on doit à Magali Le Huche et qui est paru chez Dargaud sous le label Chari Vari
- La sortie de l’album Bordeaux Shanghai du duo Mark Eacersall au scénario, Amélie Causse au dessin et c’est publié aux éditions Grand angle
- La sortie de l’album Une bouteille à la mer, titre co-signé Isabelle Autissier et Zelba, qui en signe les dessins, un album co-édité chez Futuropolis en même temps que chez Stock
- La réédition en intégrale de Malgré nous, titre que l’on doit au scénario de Thierry Gloris, au dessin de Marie Terray et c’est publié chez Quadrants, des éditions Soleil.
THE CROW PAR JAMES O'BARR : ÉDITION DÉFINITIVE CHEZ DELCOURT
Ce qui frappe en relisant The Crow par O'Barr (que Delcourt repropose dans sa version définitive), c’est à quel point cette œuvre annonçait certains éléments de Sandman. Difficile de ne pas penser à Neil Gaiman lorsque réalité et cauchemar se confondent, sans qu'on comprenne d'ailleurs très bien où se situe la limite entre les deux. Même la figure de la Mort, lorsqu’elle vient chercher Eric, semble préfigurer la jeune fille gothique au regard tendre qui hantera les pages de Vertigo quelques années plus tard. O’Barr, sans le savoir, venait d’ouvrir la porte d’un imaginaire où le deuil, la beauté et la mort se répondent avec élégance. Graphiquement, The Crow n’est pas une œuvre parfaite, il faut l'avouer. Les visages changent d’une page à l’autre, les ombres semblent avaler les formes, le style hésite entre réalisme fiévreux et symbolisme rageur. Mais cette maladresse fait partie de sa force. O’Barr ne cherchait pas à faire de l'art léché, il cherchait à survivre. Le noir et blanc tranché, les encres lourdes, le trait parfois hésitant, tout cela traduit la violence du geste. On sent qu’il ne s’agit pas d’un projet éditorial, mais d’un exorcisme. De la part d'un artiste qui a redessiné par la suite des pages et admis qu'à l'époque du premier jet, il n'avait pas encore les bases nécessaires pour tout représenter selon ses idées. L’édition intégrale, parue bien plus tard, permet de mesurer l’ampleur de son travail. Entre deux massacres méthodiques, O’Barr ménage des moments suspendus, d’une douceur presque insoutenable : des souvenirs avec Shelley, des fragments de lumière, quelques vers (Baudelaire, un autre comique troupier) griffonnés dans le silence. Ces séquences, baignées de blanc, rappellent que la vengeance n’est pas un plaisir pervers, seulement une façon de tenir encore debout. Frank Castle n'en dirait pas moins. C’est beau, désespéré, parfois maladroit, mais authentique. Clairement, ce n'est pas pour tout le monde, mais c'est à (re)découvrir.
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MALICIA TERRE SAUVAGE : RETOUR EN 1990 AVEC MAGNETO ET DES DINOSAURES
Malicia est au centre du récit. Encore naïve et maladroite (nous sommes loin de la guerrière aguerrie qu’elle deviendra plus tard et que nous connaissons aujourd'hui) elle n’en est pas moins déterminée, courageuse et débrouillarde, au point de sauver Ka-Zar sans recourir à ses pouvoirs. Elle vient de passer à travers le Seuil du Péril et ne possède plus ses pouvoirs. De quoi l'aider à se reconstruire, séparée de la personnalité de Carol Danvers dont elle avait siphonné les dons et les souvenirs. Ses interactions avec Magneto sont finement écrites : le maître du magnétisme, dont le passé est sacrément à charge, lui parle de guerre avec une gravité teintée de douceur. Leur relation oscille entre méfiance et respect, donne au récit une densité émotionnelle inattendue. N'oublions pas que les deux antagonistes finissent par se rapprocher et que ça reste pas qu'au stade platonique. Ajoutez à cela des dinosaures, des tribus en conflit, des complots magiques menés par Zaladane, des hologrammes et des explosions, et vous obtenez une sorte de cocktail improbable mais assez goûtu, qui respecte bien ce que nous avons déjà lu durant nos chères années Special Strange, tout en ne tombant pas dans le redite stérile. Cette virée en Terre Sauvage accomplit ce que la plupart des récits qui creusent dans la continuité échouent à réaliser : recréer l’esprit d’une époque sans se contenter de la singer. On perçoit de la passion et une vraie intelligence narrative. Certes, l'histoire ne bouleverse en rien l'équilibre du Marvel Universe et n'ouvre aucune nouvelle porte, mais bon sang, un peu de nostalgie avec de beaux dessins, parfois, on prend !
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JUDGE DREDD : LES AFFAIRES CLASSÉES ET UN DIXIÈME TOME CHEZ DELIRIUM
Le plaisir est rare, mais quand un nouveau volume de Judge Dredd débarque en librairie, inutile de jouer les blasés : on pose tout et on s’...
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Comme chaque samedi désormais, nous vous proposons de plonger dans l'univers de la bande dessinée au sens le plus large du terme,...
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UniversComics Le Mag 55 Septembre 2025 Magazine comics BD gratuit. Votre copie vous attend ici : https://madmagz.app/fr/viewer/6887f35b69c...
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UniversComics Le Mag' 47 Novembre 2024 60 pages. Gratuit. Pour lire et télécharger votre numéro https://madmagz.app/fr/viewer/6702c76b...



































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