NEW MUTANTS #50 : Dernier numéro avant Marvel Now!

Pour les lecteurs de près de 40 ans, comme c'est mon cas (encore que 37 c'est jeune, non?), la série The New Mutants renvoie forcément à une autre époque : celle des comics made in Lug ou Semic, celle des revues mensuelles comme Strange, ou Titans. C'est dans cette dernière que nous avons appris à connaître Rocket, Karma, Solar (Sunspot en Vo), ou encore Felina (Rahne Sinclair) et l'extra terrestre Warlock (Ami de Je) et son langage si particulier. C'est là aussi que nous avons appris à aimer, ou détester, ce style si particulier, celui de Bill Sienkiewicz, dont plusieurs épisodes mythiques (la saga de l'Ours Démon) ont été republiés en Vf ces derniers jours dans le X-Men Classic de Panini. Tout ça pour vous dire que le dernier numéro de la série actuelle des Nouveaux Mutants se dévoile dans une preview, avec un dessin qui n'est pas sans faire un gros clin d'oeil à cette époque révolue, plus naïve, mais surtout plus cohérente dans les choix narratifs et dans les équipes artistiques. Si seulement Marvel pouvait à nouveau la chercher, cette cohérence, nous en serions tous fort heureux...  New Mutants 50, par Abnett, Lanning, et Felix Ruiz.









BATMAN SILENCE (HUSH) : Le classique signé Loeb et Jim Lee

Batman est en mission dans les égouts de Gotham. Le rejeton d'une dynastie d'industriels a été enlevé et le justicier masqué est sur les traces du ravisseur, qui n'est autre que Killer Croc, plus bestial et reptilien que jamais. Malgré tout, celui ci n'a aucune chance face à Batman, qui triomphe sans coup férir. Cela dit, ce n'est pas un succès complet car la rançon apportée dans une belle valise pleine de billets a disparu. Subtilisée en douce par Catwoman, qui passait par là et a mis la main sur ce petit trésor. Certes, sa présence n'est pas un hasard, puisqu'on la découvre sous l'influence de la redoutable et ultra sexy Poison Ivy, dont les formes plus généreuses que jamais donnent vite des sueurs chaudes à tous les amateurs de rondeurs féminines. Le Dark Knight tente de l'arrêter, mais une main mystérieuse tranche son filin, et il fait une chute épouvantable, dont il ne ressort pas indemne. Pour opérer Bruce Wayne et lui retirer un bout d'os dans le crâne, on fait appel à un de ses anciens camarades de jeu, peut être le meilleur (et seul) ami de son enfance heureuse au manoir Wayne (avant la tragédie) : Thomas Elliot, devenu brillant chirurgien solitaire. Du coup, Batman se rétablit très vite, et l'enquête repart de plus belle. Catwoman souhaite régler ses comptes avec Poison Ivy, elle le baiser charnel qu'elle échange avec la Chauve-souris achève de convaincre Batman de l'accompagner à Metropolis, sur la piste de la plantureuse rouquine. Metropolis, c'est aussi le domaine réservé de Superman, qui du coup déboule dans le récit, et va même se battre contre notre héros, sous l'influence, lui aussi, de Poison Ivy. C'est toutefois dans l'ombre que le mystère gagne en profondeur. Après chaque altercation, chaque temps fort de cette histoire, on retrouve un personnage dont le visage est couvert de bandelettes, comme une momie, et qui semble mépriser particulièrement l'amitié, la solidarité, et tirer les fils des évènements dans le plus grand secret. Mais qui est-il donc? 


Un des grands plaisirs de ce Silence, c'est le travail remarquable de Jim Lee. En forme olympique, le dessinateur multiplie les angles de vue et les cases spectaculaires, et livre une prestation plastique de haute qualité, qu'on pourrait prendre comme mesure étalon pour jauger tout artiste souhaitant imprimer mouvement et action à un comic-book. De plus, Jim a la chance de pouvoir illustrer tout un panel de personnages propres à l'univers de Gotham. Du beau linge y passe, du Joker à Harley Quinn, de Double Face à l'Epouvantail, en passant par Killer Croc et Ra's Al Ghul. Mais contrairement à ce que j'ai dit hier sur ce site (en chroniquant le premier tome du Chevalier Noir de Finch chez Urban) cette sarabande est pertinente et s'inscrit pleinement dans le cadre de l'évolution du récit, et du piège qui lentement se referme sur un Batman désorienté. Loeb pousse le vice à faire se rapprocher notre héros et Catwoman, et met en scène le fantasme du geek Dc, à savoir une love story assumée entre les deux amants ennemis, et sa révélation inéluctable : Bruce dévoile sa double identité à l'ancienne voleuse! Reste à percer le mystère du grand vilain de l'histoire. Rappelez vous une évidence : quand un personnage disparu, ou inventé ad hoc, pénètre d'un coup sur la scène et monopolise les affects du lecteur pendant plusieurs épisodes, ce n'est jamais en vain. Partant de ce constat, il est fort probable que les plus malins d'entre vous ne se laisseront pas dépister par une des scènes clous de ce Hush (un assassinat dans une ruelle poisseuse) et découvriront le pot aux roses plus rapidement que prévu. Mais peu importe la rapidité avec laquelle il est probable que vous arriverez à vos propres conclusions, ce qui compte ici, c'est la dextérité avec laquelle ces douze numéros s'égrènent, et tiennent le lecteur en haleine. Loeb et Lee signent un petit bijou que tout bon fan de Batman ne peut ignorer. 



On en a parlé :

Batman : Le chavalier noir Tome 1 : Lire ici

BATMAN LE CHEVALIER NOIR TOME 1 : Terreurs nocturnes

Batman : The Dark Knight. La série qui reboote avant même d'être entrée dans le vif du sujet, ou presque. Quelques mois d'existence, déjà un retard notable dans la périodicité de parution, et pourtant, elle repart au numéro un. Très bien, c'est dans l'air du temps, et pour proposer 52 nouveaux titres aux lecteurs, Dc devait bien exagérer un peu, au risque de nous provoquer une indigestion de chauve souris. Batman se décline en trois séries, auxquelles il faut adjoindre Batwing, Batgirl, Batwoman, Catwoman, Batman and Robin, Red Hood, Nightwing ... Cet album est en quelque sorte une suite directe de la Nouvelle Aube sortie voilà quelques mois, puisque toujours réalisé par Finch, même si le scénario ne s'y rattache pas forcément. Pour ce qui est des thématiques, le début est une véritable compilation de tous les poncifs véhiculés par Batman. Bruce Wayne donne une réception (gala de charité, avec splendides hôtesses droit sorties d'un Marc Dorcel) ponctuée par un discours, et pendant ce temps là une évasion massive se produit à l'asile de dingues d'Arkham (la 500° depuis l'ouverture, que fait la sécurité?). Un plot usé jusqu'aux coutures depuis la création du justicier détective. Paul Jenkins fait de son mieux pour le rendre original, mais franchement, s'est-il donné du mal, sérieusement, pour accoucher d'une telle parodie de ce que le Dark Knight peut offrir de plus convenu? Ah si, j'oubliais, Bruce n'a pas la conscience tranquille... Comme en réponse aux événements de Batman Incorporated, un homme du service des renseignements de Gotham l'accuse de financer les activités de son alter ego, ce qui devrait pourtant être évident depuis belle lurette pour quiconque se penche un tant soit peu sur la question. Pour se consoler, il pourra toujours mettre les mains (et pas seulement) sur la jeune (mineure?) et jolie Jaina Hudson, fille de diplomate américano indienne, qui vient l'aguicher sans vergogne. Le milliardaire pourrait être son père, mais il a une carte visa gold platine dans chaque poche et des dizaines de comptes en banque à multiples zéros, alors au diable la différence d'âge! Ne sait-elle pas que Wayne préfère les jeunes Robins ? Tout cela vous semble bien léger? Allez, je rajoute l'apparition progressive de toute une galerie de méchants, de Gueule d'Argile à l'Epouvantail, tous sous l'emprise d'une drogue qui les prive de leurs peurs et les rend totalement dingos. Qui est le pusher, et quel est son plan, forcément diabolique?


Heureusement il reste Finch aux dessins, que j'adore sans conditions (et qui n'est pourtant pas au top de sa forme) parce que pour le reste, je suis encore en train de chercher en quoi une telle trame pourrait bien attirer de nouveaux lecteurs et mériter un reboot. En fait, c'est un florilège de vilains et amis, chacun intervient à son tour. Au Diable la logique et la progression subtile de l'intrigue, on assiste à un tour de force de David Finch qui se fait plaisir. Il met en scène (avec talent, reconnaissons le, car c'est un très bon dessinateur, même si ici il n'est pas au sommet de son art) tout le petit monde de Gotham (ou devrais-je dire l'univers Dc, vu les apparitions de Flash, ou Superman, sans que ça se révèle nécessaire ou décisif), mais ça semble trop une fin en soi. Jusqu'à l'intervention finale, celle de Bane, très pratique en ces temps de Dark Knight Rises, pour assurer les ventes et le buzz. Vu que cet album pose une seule question : à savoir qui a distribué dans la ville cette nouvelle drogue, ce nouveau venin modifié, se retrouver en face du catcheur surpuissant n'a rien d'un coup de théâtre. Alors voilà, je suis assez déçu par ce Chevalier Noir. Mis aux cotés des dernières parutions Urban (La Cour des Hiboux, Sombre Reflet, Batwoman...) il fait figure de parent (très) pauvre. Il reste à admirer les planches de Finch, qui sait donner aux fans de comic-books mainstream ce qu'ils attendent, mais ça reste peu, comparé aux attentes. Je ne conseille qu'aux fans hardcore de Batman, les autres peuvent faire l'impasse sans souci. 



On en a parlé :

La Cours des Hibous : Vidéo ici

Sombre Reflet : Critique ici et

La Nouvelle Aube : lire ici

PREVIEW : AVENGING SPIDER-MAN ANNUAL #1

Vous l'avez compris, le concept de base de la série Avenging Spider-Man, c'est de mettre en scène le Tiseur aux cotés d'un de ses amis Vengeurs, pour un Team-Up souvent drôle, et tout sauf sérieux. On a ainsi vu Peter Parker en équipe avec le Hulk Rouge, Captain America, Hawkeye, et le voilà dans son premier annual, avec Ben Grim, alias La Chose. C'est Rob Williams et Brad Walker qui sont aux commandes de cette parution qui joue la carte du classique : Ben et Spidey ensemble, c'est l'assurance de toute une série de blagouzes, plus ou moins amusantes d'ailleurs. Rires ou consternation, la réponse est à venir dans quelques jours. La preview vous donne envie?






A-BABIES Vs X-BABIES : Dur d'être un bébé Marvel


Bien que ce one-shot n'ait pratiquement rien à voir avec AvX, jetons un oeil sur une des parutions les plus étranges de cette fin d'année : la rencontre entre les versions couche-culottes des Vengeurs et des X-Men! Tout commence lorsque le tout jeune Steve Rogers souhaite la bonne nuit à ses peluches : il en manque une, l'ourson Bucky, qui lui a été dérobé par un bébé Scott Summers. Aussitôt l'ordre est donné aux Vengeurs de se rassembler, pour aller récupérer l'objet du larcin. L'appel est très amusant, surtout lorsque c'est Hulk qui se métamorphose dans son berceau. Dans les rues, ça va être la bataille rangée, puisque Cyclope Baby a lui aussi convoqué du beau linge mutant, en leur promettant le passage du marchand de glace pour les motiver... Bref, c'est un délire, un gros, où il ne faut guère chercher de sens. Juste apprécier ces clins d'oeil à nos personnages si sérieux, et à ce qui vient de se passer dans AvX. D'ailleurs le Phénix apparaît en fin d'histoire, elle aussi (Jean Grey) à l'état de nourrisson. Skottie Young a du bien se divertir en imaginant ces scènes, et il faut admettre qu'il vous soutirera un sourire sans faire trop d'efforts. Coté dessins, on est bien entendu dans le basique extrême, sans aucune fioriture. Gurihiru illustre le tout comme il se doit, c'est à dire une Bd enfantine, sans prétention, et ça se marrie bien avec le reste. Du coup voilà un titre sympathique au demeurant, qui vient tempérer l'excès de testostérone de ces derniers mois, et rappeler que les comic-books, parfois, c'est aussi pour les (grands)enfants. Cela dit, je n'en ferais pas non plus une série régulière. Que ça reste une gentille joke de passage, hein? 



PUNISHER WAR ZONE #1 : Les Vengeurs contre un seul homme

Momentanément privées d'un titre régulier chaque mois, les aventures du Punisher ne sont pas prêtes de s'arrêter pour autant. Ainsi débute cette semaine une nouvelle mini série en cinq volets du nom de Punisher War Zone, énième mouture. Greg Rucka est toujours aux commandes, et il offre là son chant du cygne sur le personnage. Suite à des désaccords sur la direction à donner au Punisher (qui va intégrer les Thunderbolts à l'occasion de Marvel Now! ce que Rucka n'a pas digéré) Greg claque la porte. Les dessins sont l'oeuvre de Carmine Di Giandomenico, un autre italien pour succéder à Marco Checchetto. Un tout autre style, moins pictural et glacial, basé sur le mouvement, la puissance, tout en aspérités faussement crades. Hormis une Veuve Noire pas très gracieuse, c'est du véritable bon travail sur toute la ligne. A noter que Carmine a du ajouter une barbe au Punisher après avoir dessiné l'épisode, à la demande de Marvel, pour respecter le nouveau look de Frank Castle.



De quoi parle cette mini? Et bien disons qu'elle fait suite à ce que vous allez lire bientôt dans Marvel Knights, alors si vous voulez éviter les spoilers, arrêtez-vous là. Le Punisher est injustement accusé d'avoir tué des policiers, et Rachel Alves-Cole, qui lui prêtait main forte, a été incarcéré. En cavale, le Punisher est rattrapé par un Spider-man furax, qui n'a toujours pas digéré que Castle ait utilisé un de ses lance-toiles dans sa croisade meurtrière contre les malfrats. Les deux compères vont se taper dessus dans la plus pure tradition des comic-books, et comme par hasard, c'est encore Frank qui s'en tire le mieux! Peter Parker est très vexé d'avoir pris une rouste (certes Castle a triché...) et s'en va convaincre ses amis Vengeurs que l'heure est venue de stopper le Punisher. Oui, les Vengeurs! Les plus puissants héros de la Terre contre un type seul, sans pouvoirs, armé jusqu'au dents? Dit comme ça, on pense que ça sent la fin de parcours pour l'anti-héros. Mais tout le monde n'est pas du même avis sur la marche à suivre (au passage ça nous permet de rire un peu avec quelques remarques humoristiques bienvenues) et le Punisher aurait même peut être un allié dans la place, pour lui donner un coup de griffe... pardon, de main...

Bon, j'attends de lire la suite avant de me prononcer vraiment. Ce n'est pas mauvais, du potentiel, reste à voir comment la course poursuite va s'organiser. Allez, comme ça à première vue, je parierais sur un Punisher maîtrisé dans le dernier numéro, qui troque sa liberté contre un enrôlement dans les Thunderbolts. Pas trop la peine d'être voyant pour en arriver à cette conclusion ...

MARVEL DELUXE THE INVINCIBLE IRON MAN : Dans la ligne de mire

La situation n'a jamais été aussi catastrophique pour Tony Stark, que depuis la fin de l'invasion Skrull et la prise de pouvoir de Norman Osborn. Une des premières mesures de ce dernier a été de tenter de mettre la main sur l'incroyable et décisive source de renseignements que constituent les dossiers privés de son prédécesseur à la tête du contre espionnage (le S.h.i.e.l.d). Stark connaissait l'identité de tous les héros recensés à la suite de Civil War, il détenait des informations capitales sur leur modus operandi à tous, leurs atouts, leurs alliés et base d'opération, ainsi que des tas de renseignements susceptibles de créer et développer de nouvelles armes meurtrières. Afin que le rouquin ne puisse mettre les mains sur tout cela, Tony a tout d'abord "télécharger" ces dossiers dans son propre cortex cérebral, puis il a décidé l'impensable : effacer son propre cerveau, faire disparaître toutes ces données en s'auto lobotomisant, avec l'aide des deux dernières personnes qui lui sont restées fidèles, la sexy secrétaire Pepper Pots, et son ancienne aide de camp au S.h.i.e.l.d, Maria Hill. La première citée hérite au passage de ce qui reste des entreprises Stark délabrées, et une armure toute à elle, la version féminine de celle d'Iron Man. Quand à Hill, elle devient elle aussi une fugitive traquée, et l'avenir du plus grand play-boy de l'ère super-héroïque dépend également de sa capacité à survivre en milieu hostile.

Matt Fraction offre ici à Tony Stark l'aventure ultime, pour celui qui a toujours tenté de repousser les frontières du possible et de l'impossible, avec ses recherches dans le cadre des nouvelles technologies. Désormais, l'être humain et le disque dur se confondent. Le cerveau de Tony devient l'ordinateur le plus complexe jamais rencontré, il peut se (télé)charger, rebooter, bref, où commence la machine, où finit l'homme? A ceci s'ajoute une trame basée sur une course poursuite pratiquement inéluctable, et le terrible déclin d'un empire Stark, dans un nouveau monde corrompu et violent, où Osborn règne en maître. C'est aussi une sorte de parcours expiatoire que Stark doit affronter, lui qui a donné la chasse à Captain America et aux héros rebelles durant la Guerre Civile, et qui se retrouve dorénavant dans la peau du fugitif recherché par tous, contre la loi. Salvador Larroca associe sobriété et qualités plastiques évidentes (sans pour autant éviter un aspect figé qui irrite à la longue) pour illustrer cette longue traque, qui sur le moment, lors d'une première lecture mensuelle peut se révéler décevante et redondante. Mais une fois compilés, tous ces numéros prennent un autre sens et gagnent en ampleur. Car Fraction, comme la plupart des auteurs de nos jours, écrit avec l'esprit tourné vers la version Tpb. Voilà le type d'album qui contribuera grandement à la mort du comic-book sérial tel que nous le connaissons, au profit des volumes de collection dont sont friands les lecteurs de ce siècle. Soporifique et trop lent à petites doses mensuelles, cette saga se montre convaincante et même haletante par moments, si absorbée en une seule prise. D'où mon incitation à vous procurer ce Marvel Deluxe, qui offre à la saga une pertinence qui m'avait échappé sur l'instant, tant attendre trente jours entre chaque volet était mortifère. Au passage, Matt Fraction s'est vu décerner un Eisner Award pour son oeuvre de scénariste pour World's most Wanted, en 2009, ce qui démontre bien que le bonhomme a gagné le respect des siens. Mais en dénaturant le coté mensuel du comic-book, et en diluant ses histoires à la la limite du lisible, il s'est aussi aliéné pas mal de lecteurs de par chez nous. Du coup, voilà un Deluxe qui pourrait diviser critiques et fans de Tête de fer. 


UNE PREVIEW POUR WOLVERINE MAX

Wolverine MAX par Jason Starr. Voilà le nouveau titre qui attend les fans du mutants griffu. Aux dessins on trouve deux artistes dont le français Roland Boschi, que les lecteurs Vf ont pu voir à l'oeuvre, il n'y a pas si longtemps, sur Le Punisher de Remender notamment. Wolverine est à Tokyo, et il est sur la piste d'une organisation terroriste. A moins que ce ne soit le contraire, et lui la cible. La cover est de Jock, autre raison d'y jeter un oeil. Puisqu'une preview est disponible, voilà donc quelques pages pour vous donner envie, peut être, de vous pencher sur cette sortie prochaine. 







ET SI ... DAREDEVIL AVAIT TUE LE CAID ?

Durant l'été 1989, Marvel lança la seconde série consacrée au histoires qui n'ont pas eu lieu, mais auraient pu être, c'est à dire les célèbres What If?. Dans le 2° numéro, Uatu l'observateur nous propose de découvrir le destin de Matt Murdock, If Daredevil had killed the Kingpin. Si DD avait tué le Caïd, rien que ça. Il faut dire qu'alors nous venions de sortir de l'haletante saga Born Again, au cours de laquelle Wilson Fisk avait brisé son ennemi mentalement, mais aussi physiquement (Matt était devenu clochard, blessé...). Beaucoup de lecteurs auraient voulu une vengeance plus expéditive de la part de tête à cornes, et ils sont ici exaucés. C'est à coup de revolver que Murdock abat Fisk, dans sa tour privée, avant de s'enfuir en proie à des hallucinations et à la folie, provoquées par son sens aigu de la justice, trahi à jamais par ses actes. Une errance dans les bas-fonds de New-York au cours de laquelle il rencontre le Punisher, Spider-Man, et délire grave en voyant des monstres partout, et en confondant un simple clochard avec un commissaire de police. Finalement, Matt se rend chez le fils de Wilson Fisk, alias La Rose, pour lui demander pardon, et accepter sa justice à lui, désormais orphelin (Vanessa, la femme de Fisk, a été abattue à son tour, par des criminels tout heureux de profiter du vide laissé par la chute de l'empire du crime du Caïd). Est-ce la fin de Daredevil? En quelques minutes, l'avenir est changé à jamais, avec l'entrée en scène de Ned Leeds, travesti alors en Super Bouffon, et une fusillade qui donne une dernière chance à Murdock pour jouer les héros. Un bon comic-book bien écrit et qui mérite que l'on s'y attarde, que ce What If imaginé par Danny Fingeroth, et dessiné par un jeune Greg Capullo, déjà très intéressant et appliqué dans son trait. Les couleurs, par contre, sont un peu trop flashy pour mes goûts, selon les standards de l'époque (le DD de Miller est truffé de planches de ce genre), avec notamment des didascalies sur fond violet qui piquent notablement les yeux. Je vous conseillerais bien une version française, pour que vous vous fassiez votre idée, mais sauf erreur de ma part, cette histoire est à ce jour inédite. Du coup je saisis la balle au bond : Chers amis de Panini, pourquoi ne pas proposer un numéro de Marvel Classic avec les meilleurs What If de la fin des années 80, comme celui ci, ou encore Et si L'Araignée était devenue Venom (dans un vieux Strange Origines de 1995), et Et si la famille du Punisher n'était pas morte à Central Park? 


100% MARVEL : SPIDER-MAN CARNAGE USA

Forts du succès obtenu par leur première mini-série conjointe, Zeb Wells et Clayton Crain reviennent, toujours dans la collection 100% Marvel de Panini, avec un second album consacré à Carnage. Kletus Kasady est un véritable psychopathe sans morale, qui a fusionné avec la descendance du symbiote alien à l'origine de Venom. Depuis ils forment, ensemble, le redoutable Carnage, dont la folie semble ne pas connaître de limites. Ici, l'histoire nous transporte dans une bourgade paisible des États-Unis, Doverton. Là bas le quotidien des habitants est rythmé par les petites nouvelles de la vie (les naissances sont félicitées sur le panneau de bienvenue en ville) et l'entreprise qui fait vivre l'économie locale. Des abattoirs d'importance, sources des revenues de tout un chacun. C'est dans ce décors somme toute banal que Cletus fait son retour. Tout d'abord, il dévore les pièces de viande entreposées, avant de passer à la chair humaine. Investissant les canalisations de la ville, il pénètre dans les foyers et impose ses désirs à tous les malheureux habitants qui tombent sous le joug de son symbiote. Le shérif est relâché pour transmettre un message au reste du pays, non sans avoir été scarifié. Du coup, les Vengeurs vont se remuer, et prennent leur joli Quinjet pour aller botter les fesses du criminel. Spider-Man est parmi eux, lui connaît bien Carnage, pour l'avoir maintes fois combattu. Mais une fois sur place, que pourra faire le Tisseur de toile lorsque les filaments gluants de son ennemi auront pris possession des corps de Captain America, Wolverine, et des autres Vengeurs? 


Carnage est en grande forme! Du coup, outre les Vengeurs, il va falloir l'intervention d'autres poids lourds, mandatés par le gouvernement. Des soldats prêts à tout, doté d'une partie du symbiote, eux aussi. Venom également est de la partie. En sous-main, sans que personne ne le sache, il est la carte secrète de Captain America. Il faut faire vite car Kasady est plus dingo que jamais : il utilise la femme du shérif de Doverton, pour convaincre ce dernier à revenir, et se faire tuer par son épouse, en échange de la vie sauve de ses enfants. C'est un florilège de tortures, de scènes gore et à fort taux d'hémoglobine. Zeb Wells orchestre un grand combat des symbiotes articulés sur cinq numéro soit une centaine de pages. Finalement le scénario est mince, mais si violent et impitoyable que les amateurs de récits dans le genre trouveront forcément leur compte dans cette boucherie. Un mot sur les dessins de Clayton Crain : c'est du très très beau. Cela ressemble un peu à du Dell'Otto moins figé et plus humain, mâtiné d'Alex Ross pour le réalisme des détails, le rendu du tissu des costumes (jusque dans les plus de ceux-ci), les expressions des personnages. La Chose est particulièrement bien réussie, dans ce contexte, et ressemble enfin à un monstre de pierres crédible et imposant. Seul Hawkeye perd de sa splendeur. On en voit ici une version fort moyenne, presque effacée, et desservie par des couleurs trop chargées. Mais pour le reste, le rendu graphique est magnifique et sert parfaitement la violence du propos. A défaut d'être un album incontournable, ce Carnage:USA remplit au moins très bien son cahier des charges, à savoir du Carnage sans limites ni morale, du sang sur les mains et les vêtements, de la foire d'empoigne au kilo. Ne donnez pas ça à votre petit frère de dix ans, quoi.




ARROW : OLIVER QUEEN DANS UNE SERIE DECONCERTANTE

Oliver Queen est richissime, grâce à son papa, qui a fait fortune à Starling City. Seulement voilà, le paternel cache de lourds secrets, et le fils risque bien de devoir les payer. Oliver est de retour chez lui après cinq longues années sur une île abandonnée, consécutivement au naufrage de son yacht. A bord, le papa, la soeur de sa copine (qu'il comptait bien sauter au moment de la catastrophe) et plusieurs domestiques. Tout ce beau linge est mort, mais pas le héros de notre série, qui a entamé un processus de transformation physique et mental, jusqu'à devenir une machine à survivre et à lutter. 
Quand il remet les pieds à Starling City, c'est la stupeur générale! D'entrée on tente de l'enlever et de le faire parler. Mais Oliver ne pipe mot des secrets de son père, et il élimine les malfaiteurs avec des techniques de combat à faire pâlir Frank Castle. En grand secret, il se forge des armes (un arc, des flèches) et un costume de Robin Hood moderne, et entame une croisade contre tous les hommes d'affaires véreux signalés sur les petits carnets de son paternel. La vengeance, grave vengeance.
Au passage, pour ajouter du pathos, la série présente aussi dans son cast Laurel, l'ancienne petite amie avocate (sa soeur est morte lors du naufrage, la garce) et Tommy, le best friend qui a tout compris d'entrée de jeu mais n'en laisse rien paraître (il faut dire qu'il est devenu le plan cul régulier de Laurel entre temps, alors ce n'est pas simple pour lui). Laurel (Dinah de son vrai nom) est censée devenir Black Canary, la compagne de lutte de Green Arrow. Ce n'est pas gagné d'avance car on la voit plutôt en super cruche, pour le moment.
Stephen Amell incarne la version 2.0 de Green Arrow, l'archer favori des lecteurs de Dc Comics. Loin de la gouaille et des rodomontades du vieux ronchon adoré des lecteurs (qui a d'ailleurs disparu, en tant que tel, depuis le reboot Dc), c'est ici un héros mystérieux et porno soft, belle gueule et gros muscles, mais sans aucun charisme et avec un jeu d'acteur minimaliste. Ce qui est une façon aimable de dire qu'il est quasi pathétique. Les effets spéciaux sont cheap et le scénario si forcé qu'il faut une bonne grosse dose de complaisance pour regarder ça et y croire un court instant. Tout va vite, très vite, jusqu'à l'overdose de techniques de combats en mode ninja. CW a commandé treize épisodes. Quelque chose me dit qu'ils sont déjà en train de regretter les dépenses occasionnées, par ce qui aurait pu être au mieux un téléfilm sympatoche. Sans plus.



PREVIEW SUPERMAN #13 : Kenneth Rocafort vous divisera

Quand je pense à des artistes capables de diviser le lectorat avec leur style facilement identifiable, j'en arrive, ces temps derniers, à évoquer assez vite un certain Kenneth Rocafort. On dirait bien que la page de papier est pour lui un bloc de marbre et qu'il y taille dedans avec un scalpel, pour en dégager des figures anguleuses, granitiques, parcourues par un jeu de reflets/miroirs qui semblent autant de surfaces polies. Ceci est encore plus évident lorsque les couleurs ne sont pas criardes mais pastelles ou en retenue. Du coup cette preview de ce qui nous attend dans le treizième numéro de Superman (sortie mercredi prochain) entre de plein pied dans le sujet du jour. Certains vont adorer, d'autres vont rejeter massivement ce type de planches. Rocafort comme nouvel étalon de la détestation et de l'admiration du dessinateur? Comme en plus c'est écrit par Scott Lobdell, un autre qui n'a pas que des amis, voilà une sortie qui va diviser...







AVENGERS Vs X-MEN : COUP D'ENVOI CHEZ PANINI !

Avengers Vs X-Men en version française, c'est parti! La revue provisoire du nom de AvX Extra est en kiosque depuis le début du mois d'octobre, et elle offre une mise en bouche de ce qui sera la grand évènement de l'hiver, voire même du printemps. Cette parution vaut surtout pour une raison : le numéro 0 de AvX y est proposé. De quoi s'agit-il donc?

La tradition récente veut qu'avant un grand event Marvel se complaise à produire un numéro zéro, c'est à dire un petit apéritif à destination des lecteurs affamés, pour les inciter à se goinfrer d'avantage au moment du repas. Du coup, place à Avengers Vs X-Men #0, qui se divise en deux parties distinctes, centrées chacune sur la grande protagoniste des deux camps rivaux. Pour les Vengeurs, c'est bien sur la Sorcière Rouge qui tient le haut du pavé. On la retrouve en plein combat urbain contre Modok et ses sbires, jusqu'à l'arrivée de Carol Danvers et de Spider-Woman, qui lui prêtent main forte. Ensemble, elles finissent par se rendre au manoir des vengeurs, où Wanda est froidement accueillie par son mari, le synthézoïde Vision. Froidement, c'est un euphémisme, tant il est glacial, et semble ne pas vouloir pardonner à son épouse. Il faut dire que cette dernière s'est servi de son corps pour produire une explosion massive et détruire ses coéquipiers (voir Avengers Disassembled) , donc il n'a pas tout à fait tort. Des retrouvailles houleuses et tristes, pour tirer quelques larmes. 

C'est ensuite au tour de Hope Summers de jouer les premiers rôles. Là encore, c'est un dialogue qui rythme le récit, entre la jeunette et Scott Summers, qui n'apprécie pas de la voir jouer les oiseaux de proie chaque nuit, et souhaiterait la maintenir dans le cocon protecteur d'Utopia, en tant que Messie de la race mutante. Mais Hope n'a cure des remontrances de Cyclope, et va même aller botter les fesses de la Société des Serpents, histoire de bien prouver son indépendance. La grande certitude de ces quelques pages, c'est que oui, le Phénix arrive, et Hope l'attend sans appréhension. Du coup, ça ne va pas faire plaisir à tout le monde, croyez le bien! Frank Cho est un bon dessinateur mainstream, propre, clair, même si sans génie ni audace dans la construction de ses planches. Les femmes sont plantureuses, voire grassouillettes, souvent. Wanda a pris des kilos, durant sa dépression. L'effet des anti dépresseurs? Le scénario est signé Bendis et Aaron, mais il n'est en fait qu'un prétexte à introduire en douceur ce qui va suivre. Tenez vous prêts car AvX est sur la rampe de lancement!

En complément bonus, Panini a glissé dans sa revue une vieille aventure des Vengeurs, featuring les X-Men. Tout autre style, toute autre époque, les lecteurs les plus jeunes et qui ignorent le sens du mot nostalgie pourraient bien se dire : What the fuck? Il fallait bien étoffer le fascicule, qui est vendu quasiment au prix d'un mensuel régulier... que ne ferait-on pas pour les beaux yeux de Scarlet Witch?


ANIMAL MAN Tome 1 : LA CHASSE

Cela a été dit et martelé sur ce site, attention chef d'oeuvre. Voilà, vous êtes avertis, à vous de voir au moment de mettre sur pied votre budget comics pour les prochaines semaines. Vingt ans après le run légendaire de Grant Morrison, Animal Man renoue enfin avec la grandeur et peut se faire un nom de choix parmi les personnages de Dc comics, après une existence passée à jouer les seconds ou troisièmes couteaux! Buddy Baker est un superhéros qui peut se placer en phase avec l'intégralité du règne animal, c'est à dire qu'il peut assumer selon les besoins du moment les caractéristiques d'un ou plusieurs animaux, de l'invulnérabilité du rhinocéros (utile dans le premier épisode!) à la capacité du chat de s'endormir sur commande! Mais c'est avant tout un père de famille qui adore sa femme et ses deux enfants (un fils, une fille), qui est activiste dans une ligue de défense des animaux, qui fréquente le milieu du cinéma et des B-movies sans grand avenir, et qui préfère sa vie de tous les jours, avec les siens, aux tribulations cosmiques ou métaphysiques de ses compères encapés. Toutefois, il ne rechigne pas à donner un coup de main en cas de besoin, comme quand un père rendu fou par la mort de sa fillette (d'un cancer), prend en otage une partie du service des enfants malades de l'hôpital. Animal Man intervient, mais dans le respect et la compréhension de la douleur du pauvre homme. Je le répète, Buddy est un vrai patriarche aimant, et la famille, l'amour, il sait ce que cela signifie, et ce sont ses vraies valeurs. Mais comment réagirait-il, si Maxine, sa petite, possédait elle aussi ses propres aptitudes, mais sous une forme déviante?



De la première page en forme d'interview (pour poser les jalons du personnage), jusqu'à la dernière, le récit est haletant. Un plaisir des yeux que le dessin de Travel Foreman, qui transcende le scénario de Jeff Lemire avec des planches oniriques et expressionnistes, qui évoquent tour à tour de glauques cauchemars, ou des délires métaphysiques sous Lsd. Maxine se révèle finalement plus douée que son propre père, et elle est en lien direct avec la force de la nature qui alimente les pouvoirs dans la famille. Lemire offre un nouvel angle de vue aux dons d'Animal Man, et relie subtilement sa trame avec celle qui traverse le titre Swamp Thing. Là bas la créature des marais est au service de The Green, l'incarnation du monde végétal, alors que Buddy a été choisi (enfin, surtout Maxine...) par The Red, qui est l'avatar animal. En commun ils ont un ennemi redoutable, The Rot, qui est présent partout où on trouve pourriture, décomposition, maladie, et la mort. Les deux séries convergeront dans un crossover, à la fin du tome 2, en Vf. En attendant, la lutte pour la survie de toutes choses vivantes a commencé. Animal Man et sa fille partent dans un voyage à l'intérieur des forces mêmes qui les nourrissent et les rendent si particulier, et le lecteur se régale avec de l'action, des sentiments, de l'humour, un style si classieux et moderne de raconter les choses, de mettre en bouche les dialogues, propre au talent de Jeff Lemire. Urban Comics ne s'y est pas trompé et a misé sur ce mensuel iconoclaste et incontournable. Il reste aux lecteurs français à se montrer à la hauteur de ce travail, pour faire d'Animal Man le succès mérité qu'il devrait être.


(Re)découvrez le Tome 1 en VO, avec cette vidéo : ICI

PREVIEW : PUNISHER NIGHTMARE

Il semblerait que Marx Texeira (Tex, pour faire plus simple) soit revenu en grâce auprès des pontes de Marvel, au point qu'on lui confie désormais la partie graphique de pas mal de nouveaux projets liés au Punisher (comme Space Punisher, par exemple). Ce n'est pas nouveau, déjà dans les années 90 l'artiste avait beaucoup travaillé sur ce personnage. Nouvelle mini série à venir, en cinq parties, Punisher : Nightmare va nous offrir un récit mettant en scène Frank Castle et un autre individu au parcours assez similaire (mêmes racines traumatiques), qui oscillera entre nouvel allié de marque, ou ennemi de choix! Au scénario, Scott Gimple. Le titre sortira en janvier, et il sera disponible sur une base ... hebdomadaire. Nous verrons bien s'il maintiendra ce rythme singulier.







CHASM : LE FARDEAU DE KAINE (UN FARDEAU POUR LES LECTEURS)

 En mars 2024, Marvel a publié un gros fascicule intitulé Web of Spider-Man , censé donner un aperçu de quelques unes des trames sur le poin...