Si pour le GCPD, aucune piste ne semble de dessiner, Batman parvient à comprendre ce qui peut unir les trois premières victimes, et donc à anticiper les suivantes. D'autant plus que durant son enquête, qui le porte à investiguer dans les bureaux du premier individu assassiné (un avocat à succès), le héros affronte une escouade de vigiles, indice certain d'un complot plus vaste. Finalement, Batman identifie la prochaine cible du tueur, qui semble suivre l’ordre alphabétique d’une liste d’hommes ayant perdu un proche. Bruce attend donc l’assassin devant l’appartement du malheureux et va se retrouver nez à nez avec un homme dont le corps est couvert de clous, de pointes et de lames. Batman s’apprête à intervenir mais il comprend qu’il ne peut frapper nulle part. Chaque objet planté dans le corps du tueur est positionné de façon à ce qu’un coup porté le déplace — et que ce déplacement provoque sa mort. Batman ne peut rien faire sans transgresser sa règle : ne jamais tuer. Et ce n’est pas tout : l’homme ne ressent apparemment aucune douleur. Cette absence de sensations est la clé de cette première enquête, qui va emmener le héros jusque dans les banlieue pavillonnaires de Gotham, là où on n'a pas l'habitude de le voir en tenue. Dan Watters suscite l'adhésion avec une enquête où la tension est constante et savamment dosée. L’idée d’un ennemi que Batman ne peut frapper sans le tuer est une manière brillante de retourner contre le Dark Knight son propre code moral. L'album peut sembler un peu léger, du fait de sa faible pagination, mais la qualité de l'ensemble est indéniable, et pourrait même bien réconcilier ceux que le Batman intouchable de certaines histoires trop héroïques pour être honnêtes a fini par rebuter.
BATMAN DARK PATTERNS AFFAIRE UN : L'HOMME BLESSÉ
Batman n'est pas seulement un super-héros chargé d'affronter les vilains les plus horribles et démoniaques de l'univers DC Comics. Ce n'est pas non plus uniquement un playboy qui s'habille avec du lycra, un masque et une cape, pour aller tabasser les criminels durant la nuit. C'est au départ un détective dont le sens de l'observation et de la déduction lui permettent de résoudre les cas les plus épineux, même ceux pour lesquels la police est clairement dans l'incapacité de fournir une issue positive. Avec Dark Patterns, nous allons découvrir quatre affaires différentes, à dimension humaine, qui vont être publiées dans des albums séparés, qui contiennent trois épisodes. La première affaire s'intitule l'Homme blessé et elle ne manque pas de piquant (jeu de mot fort modeste, il faut lire pour comprendre). L’histoire s’ouvre sur un monologue intérieur de Batman, où il est question des gamins de Gotham qui jouent au torero sur les rails du métro (beaucoup y laissent la vie, mais ils recommencent sans cesse), puis de chiens féroces qui errent librement dans les rues, relâchés par des habitants persuadés de les avoir "sauvés". Le message est clair : les gens ne veulent pas changer. Ils s’accrochent à leurs habitudes, aussi sombres soient-elles. Et d'emblée, il y a le dessin, signé Hayden Sherman, qui est loin d'être l'artiste le plus consensuel sur le marché. Son approche colle parfaitement à l’atmosphère du récit, et cet accord se confirme avec le "méchant" doté d'une apparence singulière et efficace. Le style, très marqué années 1980, s’accorde étonnamment bien avec la noirceur réaliste de l’intrigue. Batman y est représenté dans un costume vulnérable et vintage, sans aucune armure. Une balle suffit pour le blesser réellement. Il peut aussi se faire tabasser par un simple groupe de citoyens en colère, comme cela se produit à un certain point. On est à des années lumière du héros qui défie et terrasse Darkseid ou Bane. Nous ne sommes pas très loin de Un Long Halloween, pour ce qui est des enjeux, avec la présence d'un tueur en série énigmatique, qui a déjà laissé trois victimes derrière lui. Un élément très particulier le distingue : le meurtrier cherche à infliger à ceux qu'il a choisi la douleur la plus intense, biologiquement possible. Dents arrachées, yeux crevés, des épines partout dans le corps, c'est assez choquant !
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