Ce n'est pas la première fois, loin de là, que Marvel propose une mini-série dont le but est de représenter, voir de redéfinir, les origines de Spider-Man. C'est même typiquement le type de projet qui me laisse de marbre, tant ces choses ont été dites et redites, au point qu'elles perdent de leur valeur, qu'elles sont galvaudées, sans rien pouvoir ajouter de plus à la légende insufflée par Lee et Ditko. C'est d'autant plus surprenant qu'à la lecture de ce premier numéro, l'évidence se fait jour! Nous avons là entre les mains un projet ambitieux, intelligent, et très bien écrit, qui en tous les cas démarre sur les chapeaux de roue.
On applaudit bien fort Chip Zdarsky, qui fait un travail excellent. L'histoire commence en 1966, quatre ans après que Peter Parker ait été mordu par une araignée radioactive. La série a pour ambition de présenter à chaque fois une nouvelle décennie, et le personnage va grandir en temps réel, et affronter toute une série d'épreuves, qui vont le transformer peu à peu, lui et le monde dans lequel il évolue. Cet aspect est particulièrement important et présent dès le départ, puisque la guerre du Vietnam assume une importance capitale pour les 60's. Nous sommes à cette époque où de nombreux jeunes s'enrôlent dans l'armée, ou craignent de devoir le faire, et même Peter Parker a des doutes sur le bien-fondé de sa mission. Après tout Flash Thompson aussi s'apprête à partir combattre. Les relations entre Parker et Gwen Stacy, mais également avec Harry Osborn et son père, qui devient le Bouffon Vert, sont très bien écrites et résumées rapidement. L'essence même du drame super héroïque teenager, que nous avons appris à aimer au fil du temps, est pertinent. Le coté grosse bagarre n'est pas non plus négligé, puisque nous avons une première confrontation entre Spider-Man et Norman Osborn, et la révélation de la double identité de Peter qui arrive de manière inattendue et jouissive (avec Norman donc, mais aussi Gwen!).
Vraiment, je le répète, un superbe travail, qui ne prétend pas bouleverser de fond en comble l'univers du tisseur, en tous les cas dans ce premier numéro, mais qui se révèle d'une crédibilité à toute épreuve. De plus, le lecteur est en terrain familier, puisque le dessin est ici confié à Mark Bagley. Vous aurez beau chercher, il y a très peu d'artistes qui maîtrisent autant que lui la manière d'illustrer une histoire de Spider-Man. D'autant plus qu'il s'applique réellement sur la caractérisation des personnages, les différences entre les visages, ce qui est souvent son talon d'achille, et qu'il donne de l'énergie à chacune des planches, même dans les scènes statiques. À votre place, je me dépêcherais d'aller chercher mon exemplaire de ce Life story, qui débute de la meilleure des manières.
Le TPB de ce petit bijou coûtera moins de 17 euros!
Likez notre page Facebook, soutenez UniversComics