Commençons la purge par le début. C'est à dire le prétexte. Comme d'habitude avec Generations, inutile de chercher à comprendre et prétendre des explications. C'est comme ça, point barre. Carol Danvers (Captain Marvel) se retrouve propulsée sur un monde alien, en pleine guérilla face à Annihilus. On observe la situation, mais en fait, on s'en fiche un peu. Et puis tout à coup, le voici, le revoilà, le Captain Mar-Vell des origines, la légende, une des trop rares morts que Marvel a su respecter, et donc qui a pu logiquement accéder à la légende des comics. Carol est ainsi dans la zone négative, à une autre époque. Génial.
Margaret Stohl aussi a des traites à régler. Donc si on lui demande de pondre ce genre de trucs, une commande forcée, elle le fera. Mais il n'y a pas la moindre trace d'inspiration là dedans. On bavarde pas mal, Danvers et Mar-Vell au coin du feu, en détention, en action, mais toujours bavards et chacun dans son rôle. La première essaie de se la jouer cool avec des références incompréhensibles pour son aîné, qui à son tour est plus guindé et solennel. Annihilus lui est une excuse, une blague, il joue au grand méchant de ce numéro, mais va se faire vite mâter. Ce qui est sans conséquences, car à la fin de l'épisode, une bonne partie du lectorat s'est déjà endormie. Pourquoi ne pas avoir plutôt tenté d'opposer Thanos à notre duo? Bon, on s'attarde quand même quelques secondes sur le grand héros des Krees, sur son coté chevaleresque un peu désuet, qui suinte de son langage, de ses réactions face à la jolie blonde qui lui rend visite. Mais bon sang, voilà un personnage qui méritait beaucoup mieux, un vrai numéro tragique ou puissant de Generations, une vraie mise en abîme du rôle et du sens même du titre de Captain Marvel!
Au lieu de cela, rien. Même les dessins ne sont pas au top. Brent Schoonover s'en sort assez bien quand il s'agit de présenter des moments dynamiques, de l'action, mais quand il s'attarde sur la pose des personnages, figés, c'est pour nous livrer un Mar-Vell pataud, avec une expression faciale et une coiffe qu'il serait bon de soigner, que diable.
Ce comic-book est tout de même intéressant sur un point. Utilisez le comme point de repère pour vérifier l'authenticité et la déontologie d'un vendeur de comics. S'il vous le recommande chaudement en le qualifiant de vrai moment d'intimité, d'un team up de rêve enfin réalisé, alors changez de crémerie, on prend vos pauvres vessies pour de grosses lanternes.
Et pendant ce temps là, Generations continue, et nous on ne demande qu'une chose, envoyez la sauce (Marvel Legacy) et passez à autre chose...
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