THE PUNISHER SAISON 2 REVIEW : LA FIN DES SERIES MARVEL SUR NETFLIX

Voilà, c'est fini, vous pouvez vous désabonner de Netflix, après la saison III de Jessica Jones. Les deux dernières séries qui résistaient, faiblement, ont été décommandées. Au revoir au Punisher et à Jessica, donc. L'annonce est faite le jour où avec un peu de retard on vous parle de la saison II des aventures de Frank Castle, qui au terme de sa première saison était parvenu à balafrer horriblement Billy russo, avant d'obtenir de la sécurité intérieure américaine une sorte de sauf conduit, lui permettant de s'éclipser et de refaire sa vie ailleurs, en toute impunité. Castle a cependant un petit défaut, il ne peut s'empêcher de courir vers les ennuis, dès lors qu'ils pointent le bout de leur nez. C'est ainsi que dans un bar miteux de l'Ohio, il fait la connaissance d'une charmante serveuse un brin paumée, avec qui il noue une relation intime, qui semble pouvoir fonctionner. Sauf que pas de bol, dans ce même bar, débarque une jeune fille paniquée, prise en chasse par d'impitoyables tueurs à la solde de John Pilgrim, un illuminé à la croisée des chemins d'un prêcheur et d'un exterminateur. En parallèle, on retrouve Russo dans un centre de soins, où il est pris en charge par une psychiatre un peu trop louche et aguicheuse pour être honnête (et la suite nous donne raison, jusqu'à ce qu'on comprenne en fin de saison les vraies motivations, le background de la thérapeute, qui n'aura que ce qu'elle mérite). Le désormais justement dénommé Jigsaw (dans les comics) n'a plus de souvenirs du drame qui s'est joué, et de l'ordure qu'il était devenu, mais ses cauchemars sont hantés par la vision d'un crâne blanc comme la mort, et par une violence indicible, héritage de son dernier face à face avec Castle. Ce dernier est il un anti héros, ou simplement un tueur fou, qu'une sorte de code de morale douteux finit par justifier en partie? Cette saison 2 apporte des réponses, au fil des épisodes.

Il faut dire qu'en face de Castle, on trouve avant tout des ordures. Russo est un cinglé, il est psychotique, et fortement détestable. Pilgrilm est obsédé par sa rédemption, et il est manipulé par plus puissant que lui, au nom d'une folie chrétienne. Le Punisher, au milieu de tout ceci, semble presque équilibré, et en tous les cas ses gestes, son modus operandi, sont pratiquement compréhensibles, dans un univers où clairement il existe une catégorie d'individus qui opèrent en dehors de tout cadre légal, et méprise cette loi qui n'est pas pour eux. Son code éthique prévoit un châtiment expéditif pour le criminel, et la clémence, la protection pour l'innocent. Il reste donc à classer dans la catégorie du héros, car ses actes, en fin de compte, ne sont que le pendant extrémiste de la justice, là où elle ne peut arriver, dans les angles morts d'un système qui comprend trop de zones d'ombre. Le Punisher qui est par ailleurs interprété à merveille par Jon Bernthal. L'acteur est habité par le personnage, tout dans son jeu, ses mimiques, son phrasé, en font une incarnation puissante et convaincante, qui porte sur ses épaules cette seconde saison, où pourtant Castle se fait laminer à plusieurs reprises, et encaisse/guérit à une vitesse surprenante. Allez, c'est du cinéma, on fermera les yeux sur ces blessures et ces cassures d'une gravité certaine, qui semblent autant de petites coupures oubliées une demie heure plus tard. Ce Punisher là est une catharsis sociale, et l'exemple même de ce que l'Amérique a encore de bon en elle-même, malgré les souffrances qu'on lui inflige, qu'elle s'inflige, jour après jour. Ou tout simplement il n'est rien d'autre que la violence, crue, systématique, face à un monde qui marche sur la tête, et où seuls les plus forts survivent, se repaissant des plus faibles. Les réponses ne sont pas sur Netflix, mais les treize épisodes, au rythme parfois inégal, sont là avant tout pour offrir au spectateur toutes les ambiguïtés d'un Punisher, tel qu'on pouvait le rêver, ou le cauchemarder. 


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