On trouve donc dans cet album un gros imbroglio familial. Sur plusieurs générations, avec même la mère de Ras' en personne, qui est une menace à ne surtout pas sous-estimer. Bien entendu, l'essentiel de l'histoire est centré sur de bons gros combats, des bourre-pif en pagaille et des calibres d'exception qui crachent leurs munitions. Un parfum très années 1990 rôde dans ces pages, et d'ailleurs le style de Paolo Pantalena, qui est resté fortement influencé par la manière de faire d'alors, est assez bien employé, vu le ton général. Même Roger Cruz (forcément) ou encore Howard Porter (lui aussi!) contribuent à ce revival tout en subtilité, qui exploite aussi un des thèmes très en vogue il y a vingt/trente ans, à savoir le "tout le monde tape sur tout le monde, et on tente de s'expliquer par la suite". La nouveauté ici est constitué par la continuity, là où nous emmènent ces épisodes. Il y a une grosse crise à venir dans l'univers Dc (Dark Crisis on Infinite Earths), il faut régler le problème des relations entre Batman et Robin, depuis la mort d'Alfred et l'impossibilité pour le jeune Damian de le sauver. Et puis faire évoluer le statue de deux personnages assez intéressants et sources de récits à rebondissements potentiels, à savoir Ra's Al Ghul et Deathstroke. Sans oublier les conséquences de la disparition de l'état fictif de la Markovie. C'est l'occasion également de revoir Batman Inc. et ses nouvelles recrues, et tout un tas d'intervenant(e)s en costume, avec très souvent un diplôme en art ninja et savatage en règle comme références. Shadow War, c'est donc du comic book décomplexé, qui va faire tiquer celui pour qui Batman, c'est forcément Tom King et le temps de se poser et de s'interroger sur le sens des relations humaines. Mais si ce que vous voulez, c'est de l'adrénaline et de la testostérone en paquet de dix, je vous recommande de vous jeter sur cette parution.
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SHADOW WAR : TOUT LE MONDE CONTRE DEATHSTROKE
Le problème principal avec Shadow war c'est qu'il s'agit d'un album qui n'est pas spécialement destiné au néophyte; bref, ce n'est pas le meilleur point d'entrée possible pour découvrir l'univers DC, c'est même un euphémisme. Alors nous allons tâcher d'être simple. Ra's Al Ghul est ce qui peut se faire de pire en terme de criminel terroriste à visée hégémoniste sur le monde. Impossible de s'en débarrasser, à chaque fois qu'on le tue, il peut revenir à la vie en utilisant ce qu'on appelle les Puits de Lazare. Seulement voilà, depuis quelques temps cet artifice n'est plus aussi fiable qu'avant et l'ignoble vilain a peu à peu évolué vers une prise de conscience de ses actes, poussé en cela par son petit-fils, Damian. Ce dernier est aussi Robin, le side-kick officiel de Batman, et aussi et surtout le fils de Bruce Wayne, que le play-boy milliardaire a eu lors d'une relation aussi brève qu'improbable, il y a de nombreuses années de cela, avec la fille de notre criminel, une certaine Talia Al Ghul. Ra's était sur le point de révéler au monde entier les secrets de la science du puits de Lazare; une forme de rédemption qui lui coûte finalement une balle en pleine tête lors d'une cérémonie publique. Son assassin présumé est Deathstroke, qui dans l'univers DC est une gâchette infaillible, la plupart du temps au service du mal, un mercenaire prêt à abattre tout le monde et n'importe qui en échange de monnaie sonnante et trébuchante. Le lecteur attentif remarquera vite que Deathstroke apparaît dans un ancien costume qu'il a délaissé depuis pas mal de temps. Et en effet, nous découvrons assez rapidement le véritable Deathstroke, quand il comprend qu'il est victime d'une machination et qu'il est ainsi présenté aux yeux de tout le monde comme l'ennemi numéro un à abattre, celui qui vient de commettre en direct un assassinat atroce, au plus mauvais moment. Bref, il se retrouve avec un peu tout le monde sur ses trousses : la justice bien entendu, mais aussi Robin, qui veut venger la mort de son grand-père, Batman qui veut comprendre ce qui s'est produit et éviter un bain de sang, et toute une flopée d'assassins ninjas conduits par Talia, qui est bien décidé à lui faire payer le meurtre de son père. Joshua Williamson orchestre alors une histoire qui va s'étaler sur deux numéros spéciaux (Shadow War Alpha et Omega) mais aussi deux épisodes chacun des séries mensuelles que sont Batman, Deathstroke Inc et Robin, plus une sorte d'interlude avec de brèves histoires corrélées.
JUSTICE LEAGUE LA TOUR DE BABEL (DC COMICS LE MEILLEUR DES SUPER-HEROS TOME 6 CHEZ EAGLEMOSS)
Nouveau volume de la collection Eaglemoss, avec la Justice League en tête de gondole. Pour une aventure des plus périlleuses, et insidieuses. Recommandation maximale.
Vous le savez (presque) tous, Ra's Al Ghul est un des ennemis les plus acharnés et dangereux de Batman. Doté d'une armée redoutable et motivé par une force de conviction inébranlable, le leader de la Ligue des Assassins n'a de cesse de venir à bout du Dark Knight, quitte à s'en prendre à ses amis et alliés pour mieux frapper sa cible. C'est exactement ce qui se produit dans ce volume. Ra's attaque frontalement les membres de la JLA, un par un, et parvient à tous les défaire sans effort particulier. Il faut dire qu'il a réservé un traitement particulier à chacun de ces héros expérimentés, basé sur une connaissance aussi profonde qu'insolite de leurs limites et faiblesses. Tout ceci entraîne des questions existentielles : comment Ra's a pu acquérir ces informations? La réponse est à chercher du coté de Batman, dont la paranoïa envahissante est un des traits de caractère facilement identifiable. Mark Waid choisit un angle d'approche aussi intelligent que réaliste. Batman n'a rien d'un surhomme doté du pouvoir de voler ou de courir à la vitesse de la lumière. C'est juste un athlète et un détective accompli, doté de gadgets formidables et d'une volonté de fer. De ce fait, un tel individu pourrait-il accorder toute sa confiance à des alliés aussi puissants, sans prévoir quelques sauvegardes au cas où les choses prendraient une tournure désagréable? C'est l'occasion de présenter la Justice League sous un nouveau jour. Exit le groupe soudé et prêt à s'entraider jusqu'à la mort, place à des interrogations et des doutes entre les membres, à l'érosion lente mais si humaine des liens de confiance entre ces héros qui savent qu'on ne peut jamais tout savoir...sur les autres. Derrière la façade du super-héros, l'homme est souvent plus friable, moins glorieux...
Il faut dire que cette opération de désacralisation des super-héros à un sens. Mark Waid prend la suite de Grant Morrison, auteur d'un run remarquable sur la série Justice League, avec des personnages plus iconiques et puissants que jamais. Le méchant de l'histoire, Ra's Al Ghul, est certes animé par des intentions peu louables, mais son idée de départ, qui est que les humains sont le vrai problème de la planète, qu'ils détruisent en toute conscience et sans le moindre respect...et bien cette idée n'est pas dénuée de fondement. Ce qui est intéressant aussi, c'est de voir à quel point Batman peut etre calculateur, prévoyant, sournois diront certains, ce qui me fait dire au passage que sa réaction outrée, durant la célèbre Identity Crisis (quand il apprend que ses "amis" ont joué avec ses souvenirs pour lui faire oublier une page peu glorieuse de la JLA) n'a d'égale que sa propre passion pour les secrets et les trames tissées dans l'ombre. Le dessin de cette histoire est confié à Howard Porter, qui n'est pas à proprement parler le meilleur artiste que compte Dc Comics à l'époque. Trop léger sur certaines planches, pas assez réaliste pour épauler à la perfection ce genre de récit dramatique et psychologique, il s'en sort sans honte ni honneurs. Eaglemoss nous offre aussi un numéro du titre Batman (#232) réalisé par deux monstres sacrés comme Denny O'Neil et Neal Adams, qui nous permet de revivre l'apparition de Ra's Al Ghul dans le microcosme Dc. Tout cela donne au final un albm qui mérite assurément votre attention, avec un récit pertinent, parfois dérangeant, qui démontre parfaitement que derrière les masques et les costumes les hommes restent des hommes, failles et mensonges compris. Si vous ne l'avez jamais lu, la Tour de Babel vous attend en kiosque. Vite alors
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