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UNCANNY AVENGERS 1 : LA NOUVELLE VERSION BIMESTRIELLE

Métamorphose pour le revue Uncanny Avengers, qui à l'occasion de la venue du crossover Infinity change de peau. De mensuelle, et plutôt mince (trois séries) elle devient bimestrielle est gagne en épaisseur, avec 112 pages. Un nouveau numéro un permet aussi d'attirer de nouveaux lecteurs, qui vont avoir ainsi l'opportunité de prendre le train en marche et de se lancer dans une aventure inédite. Sauf que ... une bonne partie du sommaire n'est compréhensible que rapportée à ce qui s'est passé tout récemment. Ainsi, Uncanny Avengers s'ouvre avec la septième partie de Ragnarok Now, la saga du moment, du titre éponyme. Uriel et Eimin, les jumeaux d'Apocalypse, tentent de convaincre la Sorcière Rouge de transporter tous les mutants de la Terre sur une autre planète, alors que Kang le Conquérant continue de tramer dans l'ombre. Remender et Larroca poursuivent leur travail, plutôt sympathique et intéressant dans la durée, mais il est clair que si vous ouvrez cette revue pour la première fois, attirée par le number one en couverture, l'impact va être rude! D'autant plus que Avengers Arena aussi demande un effort pour tout saisir. En gros, une série de jeunes héros a été enlevée et retenue captive sur l'île d'Arcade, où sont organisées des épreuves meurtrières. Le but? Survivre, quitte à s'étriper les uns les autres. On s'approche de la conclusion de cette saga, avec notamment un épisode qui tente de répondre à la question : mais personne ne s'est vraiment rendu compte de la disparition de tous ces adolescents? Et bien il semblerait que non, et que les rares qui ont des doutes sont bel et bien leurrés par les plans ingénieux d'Arcade. Dur à croire, tout de même. En tous les cas je suis assez fan de cette série, qui se laisse toujours lire facilement.

La vraie nouveauté, c'est l'arrivée de Mighty Avengers, du nouveau scénariste en vogue, Al Ewing. L'auteur récupère Luke Cage et quelques autres personnages urbains, pour en faire une sorte de team "Vengeurs à louer". On retrouve également Monica Rambeau, qui fut en son temps une belle Miss Marvel, typique des années 80. Donnez lui un nouveau costume, une nouvelle coupe de cheveu (exit la boule afro qui n'a plus cours aujourd'hui) et un nouveau patronyme, et voilà Spectrum, exemple classique de recyclage super-héroïque. Coté featuring, vous aurez Proxima Minuit qui passe à l'attaque à New-York (il faut bien justifier les liens avec Infinity) et le Superior Spider-Man, furieusement tendance. Ce titre vaut surtout pour les dialogues, et l'atmosphère ironique qui le rend attachant et désinvolte. Greg Land est aux dessins, c'est donc joli mais froid, avec toujours et encore ces éternels plans photocopiés ad libidam, ces mêmes sourires figés, ces mêmes poses des personnages féminins, dans une optique séductrice. Pour compléter le tout, deux autres petits récits issus de A+X. Comme toujours, on balance entre le divertissant et le totalement anecdotique. Ce mois-ci, c'est malheureusement le second cas qui prédomine, avec Deadpool et Hawkeye en duo, avant un team-up stupide et incompréhensible qui joue sur le facteur chance, que Wanda Maximoff et Domino possèdent en commun. Uncanny Avengers est donc une revue avec un certain potentiel, de bonnes choses, mais aussi de petits coups de mou destinés à faire du remplissage.


Avengers en kiosque : Le point sur les séries régulières


Puisque le Dark Reign est désormais pratiquement conclu, et que SIEGE débarque enfin dans nos kiosques, jetons donc un regard rapide sur les différentes séries liées aux Vengeurs, qui n'auront jamais autant été lu et recherché que ces derniers mois. Et commençons le tour d'horizon avec un saut chez les Dark Avengers (dans la revue Dark Reign – DA 13) qui vivent leurs dernières heures. Sentry, leur membre plus éminent, n'a jamais été aussi inquiétant, de par sa toute puissance. Pourtant, son épouse pensait bien être enfin libéré de lui; hélas, peine perdue, comment tuer celui qui semble bien immortel? Le bon coté de l'histoire, c'est que nous apprenons la véritable version des origines du héros, qui entre en contradiction avec ce que nous avait appris Jenkins en son temps. Bendis nous révèle, par la bouche de Lyndi, que Sentry est le produit de l'absorption d'une drogue, que Bob Reynolds n'est en fait qu'un junkie de plus, qui aura eu la bonne fortune de faire le trip ultime, dont il n'est toujours pas revenu. Depuis, ne pouvant gérer des pouvoirs qui dépassent l'entendement (Superman à coté semble un boy-scout impuissant), il s'est infligé une punition schizophrène en construisant un alter égo sombre et destructeur, Void, qui annule proportionnellement tout le bien qu'il peut faire en tant que Sentry. Nous parlions de ses pouvoirs infinis : même un plongeon au cœur du soleil, comme c'est le cas ce mois ci, ne saurait l'arrêter. On souhaite bien du plaisir à ceux qui vont devoir se dresser sur sa route, notamment aux forces asgardiennes attaquées par Norman Osborn, sur « Siege » justement.


Les Mighty Avengers, eux, m'ont profondément ennuyé, depuis leur création. Mais Dan Slott réussit cette fois à faire prendre la sauce, juste à temps pour que nous comprenions que l'équipe est vouée à disparaître. Le génie scientifique de Hank Pym fait des miracles : il est même parvenu à emprisonner Loki, le Dieu des menteurs, pour lui soutirer certaines informations capitales. L'épisode oscille entre petites anecdotes sympathiques (Jarvis préparant le petit déjeuner en allant puiser ses ingrédients sur les marchés du monde entier, grâce à la téléportation) et la tension occasionnée par Quicksilver, qui n'en peut plus d'attendre et souhaite savoir quel a été le destin de sa soeur, Wanda Maximoff. Loki est à la merci des héros, mais il a toujours un bon plan dans son sac pour sauver les meubles : en l'occurence faire appel à son demi frère Thor, et jouer sur la corde sensible de la famille pour obtenir sa libération. Cerise sur le gâteau, la surprenante décision de Pym, qui fait une proposition pour le moins déroute à l'asgardien, une fois délivré de ses chaînes. Comme je vous le disais, ça sent la fin de parcours pour ce groupe de vengeurs, et c'est peut être là que ça devient le plus intéressant (avec le retour prévisible d'Ultron, pour boucler la boucle, puisqu'il fut sous la plume de Bendis le premier opposant de cette formation)
Et finissons en avec les « New Avengers » qui depuis le temps sont un peu moins «nouveaux » que le titre de leur série voudrait le faire croire. 61 épisodes sont passés sous les ponts, tout de même. Je dois dire que ce titre est le plus ambivalent : parti sur de très bonnes bases, avec un fort potentiel indéniable, il a bénéficié du style « Bendis », ce mix d'humour décalé, de soap-opéra et d'action brute qui frappe fort dans le fourmilier de la sacro-sainte continuity. Mais aussi des défauts inhérents au bonhomme, à savoir la dilution infinie de la trame : Brian écrit pour les trade paperbacks, et utilise parfois dix planches là où dans les années 80 n'importe quel auteur aurait employé deux cases. C'est fort intéressant pour Marvel qui est gagnant dans l'affaire, mais frustrant pour nous. Par exemple, toutes les aventures vécues en parallèle des « main events » comme Secret Invasion, ou encore Civil War, ont régulièrement été, chez les New Avengers, entachées de redites, d'un ralentissement flagrant du propos, d'une façon certes agréable d'aller voir dans les marges du récit, mais sans que cette excursion narrative ait au final le moindre poids conséquent sur la saga en elle même. Cela semble encore le cas ce mois ci : les Vengeurs sont attaqués par un groupe de vilains aux pouvoirs boostés par les pierres des Nornes, petit cadeau offert par Loki à Hood et ses sbires. Castagne et humour décalé, mais rien d'indispensable ou de renversant ne se produira sur les pages du titre, qui endosse encore une fois le rôle de simple supplément d'informations, d'appendice dispensable, à l'action véritable, à l'enjeu principal, qui peut se lire sur les pages de « Siege ».
Les Vengeurs ont eu tendance à trop se diluer, au point de perdre partie de la saveur originelle, du piment qui les distinguait depuis quelques années. Tout le pari, à l'aube de la nouvelle ère Marvel post Dark Reign, sera de recentrer les enjeux et de rendre incontournable à nouveau le rendez-vous avec les plus grands héros de la Terre, afin qu'il ne soit plus le simple appendice de régulières sagas annuelles, au final usantes et redondantes. L'avenir serait-il de faire un pas en arrière?

En kiosque : MARVEL HEROES 30 Hulk no more


Hulk n'est plus. Banner a tenté -en vain- pendant des décennies de se débarasser de son alter égo tout vert. Et bien c'est chose faite, par la faute de Rulk, le "Red Hulk". On pourrait penser que c'est un soulagement pour le scientifique mais non... figurez vous que la vie sans le géant vert n'est pas si simple, et il ne semble pas franchement bien digérer cette séparation. Comble de l'ironie, son grand ami Rick Jones ne peut plus, lui, redevenir humain, prisonnier qu'il est de la forme monstrueuse de A-Bomb. C'est en tous les cas une nouvelle qui réjouit Norman Osborn, qui envoie Arès, Dieu de la guerre, vérifier en personne si les rumeurs de la fin du Hulk classique sont fondées. Enfin le récit de Loeb gagne en intérêt et quitte les limbes de la stupidité totale, avec des dessins classiques et assez agréables de McGuiness. Le début d'une lente guérison?




L'Initiative gagne en profondeur avec les mois qui passent. La dernière partie du run "Initiative:Disassembled" est particulièrement réussie, avec un Norman Osborn qui sape de l'intérieur tout ce qui peut l'être. Triste destin que celui de Tigra, enceinte d'un Skrull, et dont le futur bébé attire bien des convoitises. Ce n'est guère mieux pour Gauntlet qui va devoir se séparer de son arme... sauf que celle ci a fusionné avec son bras. Vous croyez qu'Osborn va prendre des gants pour la lui retirer? Et pendant ce temps The Hood est nommé nouveau grand manitou de l'Initiative. Bref, le monde marche sur la tête, surtout quand on voit un criminel comme Spymaster chargé d'éduquer les recrues comme Penance, simple relique détruite du Speedball qu'il fut autrefois, submergé par la culpabilité depuis la catastrophe de Stamford. Gage est en forme et Ramos dessine comme ... Ramos (à réserver aux fans, les autres tiqueront, comme toujours). Le second épisode du jour est par contre confié à Rafa Sandoval, qui prend la relève de Ramos sur ce titre. Correct, sans plus, donnons donc un peu de temps au nouveau venu pour prendre ses marques. Entre temps vous aurez pu lire (si vous avez du courage) une autre aventure dispensable des Mighty Avengers, qui de "mighty" ont vraiment peu de chose. Voilà que nous apprenons qu'autrefois, les inhumains ont eu un souverain "innomable" dont personne ne prononce le nom, jusqu'à ce qu'il soit vaincu par Fleche Noire. Ce tyran semble être de retour avec des intentions belliqueuses, pour le moins. Qu'il y ait là potentiel à un récit intéressant, je le concède, mais c'est exploité si mal et c'est si vite emballé et proposé, que franchement, il faut être indulgent pour suivre les trames de Dan Slott sur ce titre. Pham aux dessins a ses fans, mais pour ce qui est des visages en gros plan, ça n'est pas joli joli non plus. Sans bonne série "Avengers", le mensuel Heroes continue de boiter.

Rating : OOOOO

En kiosque : MARVEL HEROES 26 La 600° de Hulk

Dès la couverture, nous voilà avertis, nous y sommes. Numéro historique que ce 600° de Incredible Hulk, anniversaire confié aux mains expertes mais ces temps derniers si maladroites de Jeph Loeb. Ecrire un scénario décent ne semble plus être dans ses cordes, sauf que ce mois-ci, et bien, on évite quand même le pire. Car ce numéro spécial est aussi l’occasion de faire le point sur la situation, d’avoir une séance de rattrapage et de faire évoluer ( un tout petit peu ) l’action. Rien de bien formidable, disons le tout net, mais après les déboires et les nullités des mois derniers, tout ce qui vient semble relever du génie pur. L’histoire est narrée du point de vue de Ben Urich, le journaliste du Buggle (pardon, de Front Line, désormais…) qui découvre peu à peu le pott aux roses : la présence d’un second Hulk rouge de rage, le complot organisé par Modock en vue de créer toute une armé de super soldats shootés aux rayons gamma… La présence d’un Spider-man toujours prêt à vanner le méchant de service, et les dessins naïfs et dynamiques de MC Guinness achèvent notre jugement : loin d’être inoubliable, mais peut être une base de travail décente sur laquelle s’appuyer pour arriver à Fall of the Hulks. Souhaitons le car autrement, autant ne même plus lire cette série. Le second épisode de Hulk ce mois ci est une pochade, une baston stérile entre le Hulk vert et son avatar rouge, scénarisée par Stan Lee himself, qui prouve là que l’emploi des séniors n’est pas forcément une grande chose pour la créativité des artistes. Bref, est-ce bien sérieux, là encore ?
Parlons ensuite des Mighty Avengers, qui sont aux prises avec les Fantastic Four. Héros contre héros, me direz-vous, est-ce bien sérieux ? Pas tant que ça, mais il faut bien qu’Henry Pym puisse mettre la main sur le matériel qui lui manque pour sauver la « poche Pym » qui abrite le Qg et la logistique de sa nouvelle équipe de Vengeurs. Reed Richards n’étant pas très préteur, et négativement influencé par la réputation sulfureuse de son collègue scientifique, une bonne bataille est donc l’issue attendue de cet empreint forcé. C’est vrai qu’il est dérangé ce Pym, le voilà qui embrasse fougueusement Jocasta, une simple machine, dotée des schémas mentaux de son ex épouse Janet Van Dyne, tombée au champ d’honneur après l’invasion des Skrulls. Comment dit-on dans ces cas là, Robophile ? La partie graphique est confiée à plusieurs artistes sans qu’il soit bien aisé de savoir qui fait quoi. Seule certitude, j’ai rarement vu Jarvis, le majordome des Vengeurs, aussi mal représenté. Il aurait sérieusement besoin d’un régime et d’une cure de botox. Mon avis personnel, qui n’engage que moi ? Tout ça ne vole pas bien haut, du comics d’entertainment, rase-bitume. La revue est complétée par un one-shot de THOR, qui marque une pause momentanée dans la série actuellement publiée en VF. Il s’agit de The Trial of Thor, une aventure somme toute banale, où le dieu de la foudre est accusé de carnage, qu’il n’a bien entendu pas commis. J’ai juste particulièrement appréciée les jeunes donzelles croquées par Cary Nord dans les premières pages, qui ne manquent pas de souffle ni de charme… Marvel Heroes au petit trot, on ne risque pas l’indigestion ou le syndrome de Stendhal avec le contenu de ce mois.

En kiosque : MARVEL HEROES 27

Dès la couverture, il y a de quoi prendre peur : Hulk la rage au ventre qui vous fonce dessus, épaulé par ses alliés Défenseurs. En 3° de couverture, Christian Grasse ose comparer cette histoire du géant vert avec certaines sagas des années 60 (et rapproche, entre autre hérésie, Mac Guiness de Kirby, ce qui me semble quand même pas mal exagéré !) et évoque « une histoire des sixties à notre époque ». Même avec la naïveté propre aux années 60, même avec la meilleure volonté, je ne sais comment sauver ce combat insipide et ridicule entre les Défenseurs et les Agresseurs (sic !) qui plonge le lecteur dans les affres sans fonds de la perplexité totale. La lutte est orchestrée par le Grand maître, un des Doyens de l’univers, qui dispose de ses pions comme pour une partie d’échec. Hulk affronte sa version rouge (qui n’est pas communiste, ce qui aurait été le cas dans les sixties), Namor se frotte à Tigershark, Le Docteur Strange combat contre le Baron Mordo, alors que le Surfer est opposé à Terrax. Tout le monde tape sur tout le monde, ça bastonne à tous les étages, et pourtant… Panini pourrait organiser un grand jeu primé : le premier qui envoie, sur carte postale, la trame du scénario de Jeph Loeb, avec mentionné pour finir où il veut en venir. Le pire, c’est qu’il n’est même pas possible de compter sur les Mighty Avengers, censés être les piliers de la revue, pour remonter le niveau. La série semble plongée dans l’ennui complet depuis l’avènement du Dark Reign, et le nouveau groupe formé par la Sorcière Rouge (en réalité Loki sous les traits de Wanda Maximoff) oscille entre humour second degré et aventure super héroïque sans inspiration. Cette fois les nouveaux merveilleux Vengeurs font le tour du monde en 24 heures pour résoudre toute une série de conflits, de menaces qu’on devine clairement inspiré par les machinations de Loki, ce qui n’est pas pour faire plaisir à Norman Osborn. Le titre de Vengeurs est une franchise dont il espérait se servir pour sa propre gloriole, et voilà que les nouveaux venus, conduits par Hank Pym (alias La Guêpe, le pauvre…) font de l’ombre à ses folles ambitions. C’est mauvais, un point c’est tout. La série a perdu de son sens, et se réduit actuellement à des affrontements stériles, illustrés par un clone de L.F.Yu du nom de Rafa Sandoval. Tous les lecteurs qui souhaitent participer au grand jeu évoqué ci-dessus pourront répondre également à une question subsidiaire, pour les départager : A quoi sert encore cet énième titre consacré aux Vengeurs ? Je cherche encore une réponse plausible…

Pour rendre un peu de décence à ce Marvel Heroes, il faudra tout miser sur le Dieu du Tonnerre. Straczynski a banni Thor d’Asgard, sa patrie, et voici le géant blond errer en peine sur Terre, avec un Mjolnir (son marteau enchanté) tout cassé : ce qui est vraiment la guigne quand on pense que l’objet est réputé indestructible, et qu’il en a besoin pour transmuter son corps avec celui de Donald Blake, son alter-ego terrien. Pendant ce temps, Loki a réussi, en bon Dieu de la duperie, à convaincre ses concitoyens, désormais guidés par Balder Le Brave, à se rendre en Latvérie, patrie de Fatalis, pour y être accueillis avec les honneurs dus à leur rang, et trouver un nouvel Eden, un nouvel Asgard. Coipel passe la main à Marko Djurdjevic, qui use d’un style plus sombre et brouillon mais reste plutôt efficace. On sourira devant la scène pathétique qui voit Volstagg, guerrier ami fidèle de Thor, noyer son chagrin dans l’alcool, de voir son compagnon d’armes banni à jamais. Une pause méditative dans l’action, les préparatifs d’un grand départ, le tout bien écrit et censé nous amener lentement à « Siege », le prochain grand événement Marvel : voilà sur ce quoi s’appuie le mensuel, ces temps derniers. Pour être complet, il me faut aussi toucher un mot de l’Initiative, qui poursuit sa route vers le « disassembled » et qui rentre de plein pied dans l’ère du Dark Reign, quand Norman Osborn débarque à Camp Hammond, là où s’entrainent les jeunes recrues, pour leur annoncer que la récréation est finie, et qu’il leur faut lever l’ancre. Pendant ce temps, le grand public laisse parler sa frustration et veut lyncher nos jeunes héros, et la pauvre Komodo est abandonnée à son triste sort, sur le champ de bataille, par ses congénères de l’Initiative de l’ombre. Action à gogo d’une page à l’autre, toujours aussi mal illustrée par un Humberto Ramos qui ignore les arrondis et se vautre dans des dessins anguleux et disproportionnés. Le tout se laisse assez facilement lire, mais ça ne restera pas dans les annales, c’est certain. L’impression est qu’au final, sous couvert de « Règne Obscur », Marvel ait tendance à tenter de nous refourguer un peu n’importe quoi, le meilleur et pas mal de pire. De tous les mensuels dédiés à cet argument, Marvel Heroes est de loin le plus dispensable, et si ce n’était pour Thor, je l’aurais probablement abandonné à son destin.

En kiosque : MARVEL HEROES 26

Straczynski et Coipel ont beau avoir du talent et vouloir insuffler un nouvel esprit au Dieu du tonnerre, THOR reprend sa vieille numération, et ce n’est pas pour me déplaire. C’est ainsi que l’épisode de ce mois se voit affublé d’un bon 600 tout rond, et gagne en épaisseur : comme il est de tradition chez Marvel, ce sera un épisode double avec d’importantes répercussions sur le microcosme asgardien. De fait, Loki a encore manigancé un autre de ses complots perfides, et ce n’est pas sa nouvelle apparence féminine qui va arranger les choses (la religion nous avertit, méfiez vous des femmes !). Cette fois, il a trouvé le moyen de ramener à nous le père d’Odin, c'est-à-dire le grand père de Thor, le légendaire Bor, celui qui a crée Asgard de ses propres mains. Un sortilège d’envoutement distordant cruellement la réalité, le guerrier réssuscité se croit attaqué de toutes parts et plongé dans un monde diabolique peuplé de monstres ; sa réaction est virulente et agressive. Thor se rend sur les lieux, sans identifier clairement son adversaire, et livre un combat dantesque que Coipel orchestre à merveille : le frenchy est au sommet de son art. Les Dark Avengers d’Osborn viennent se mêler à la bagarre générale, mais ils ne boxent pas dans la même catégorie : Norman lui-même est éjecté comme un fétu de paille, dans son armure blasphématoire d’Iron Patriot. La seule solution qui s’offre à Thor est de tuer l’agresseur, tant la fureur et la force de celui-ci menaçaient notre planète de représailles sanglantes. Seulement voilà, la punition pour qui tue un Dieu Asgardien est cruelle et sans appel : la bannissement éternel et la perte de tous droits et titres, fusse t’on le seigneur du tonnerre et de la foudre. Loki triomphe donc (l’épisode s’intitule Victory) et éloigne Thor le temps de mener à bien ses plans diaboliques : à commencer par un grand changement de domicile pour les habitants d’Asgard, qui pourraient bien trouver refuge en Latvérie, patrie du dictateur fou Fatalis, associé au sein de la cabale à Osborn et Loki himself. Avant de quitter la série suite à des divergences profondes avec les pontes de la Marvel, Straczynski tisse avec talent les fils de ce récit, qui obscurcit plus encore l’horizon de ce « Dark Reign » décidément bien sombre.

Par contre, les « Mighty Avengers » ne sont pas au mieux. La nouvelle équipe formée par celle qui semble être Scarlet Witch conclut son combat contre Chton, le dieu du Chaos, et c’est brouillon, chaotique, exagéré, pour finalement se terminer en bulle de savon : un coup pour rien, circulez il n’y a plus rien à voir. Le seul intérêt réside peut être dans la tension verbale qui règne entre Starck et Hank Pym, qui se jettent subtilement à la face leurs erreurs passées, leurs défauts caractériels, qui font d’eux de potentiels leaders à ne pas suivre. Khoi Pham ne se foule pas beaucoup aux dessins : essayez donc de percevoir, dans une seule de ses cases, un fond illustré, un paysage quelconque. La couleur ( jaune sable/orangé du ciel désertique ou le bleu délavé de la neige de Wundagore) sert de cache-misère pour une absence flagrante de minutie. Ce n’est pas ma tasse de thé. Mais ça l’est encore moins avec ce qui suit. Je veux dire : Humberto Ramos et ses personnages distordus et méprisant les proportions, passés systématiquement sous un rouleau compresseur et étalés là comme de vulgaires mannequins élastiques. Comme tout ceci est accompagné d’un scénario qui me fait bailler, l’épisode du jour de l’Initiative est vraiment dispensable. Le combat contre Ragnarok, le clone sans éthique de Thor, est un pur moment de baston sans profondeur, ça cogne, ça meurt ( bien sur un personnage vraiment très secondaire) et ça n’oublie pas une petite note mélo toute triste, avec Trauma, tout déçu de voir que Thor Girl ( personnage vraiment débile, par ailleurs ) ne s’intéresse pas à lui. Le niveau est vraiment au ras des pâquerettes, n’en jetez plus. Les quelques pages dédiées justement à Trauma, qui servent à boucler la pagination de Marvel Heroes, sont autrement plus édifiantes, avec notamment une révélation attendue, en toute fin, sur le géniteur véritable de l’ado tourmenté. En bref et pour conclure, heureusement que Thor fête son 600° épisode en grande forme, car pour le reste, Heroes est en ce moment dans une assez mauvaise passe…

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