Venom, vous aurez beau dire, c'est Eddie Brock. Point barre. L'Agent Venom avec Flash Thompson, c'est l'alternative, mais c'est différent. La nouvelle série consacrée au personnage revient sur les bases d'antan, et l'ancien journaliste, décrédibilisé par Spider-Man, est à nouveau le (mal)heureux porteur du costume symbiote, pour une fusion qui n'est pas de tout repos. D'ailleurs, ces temps derniers, celui ci déraille. Des cauchemars assez surprenants, des bribes de souvenirs qui rendent impossibles la vie d'Eddie, qui carbure aux médicaments pour garder un semblant de santé mentale, et ne pas céder à des pulsions meurtrières qui lui susurre de forts vilaines choses.
Résister, ce n'est pas simple, et Brock se contente dès lors de prendre des photos et de les vendre, pour mettre du beurre dans les épinards, plutôt que d'intervenir quand le crime opère. Jusqu'au moment où un nouveau Jack O'Lantern fait des siennes, et ose tirer sur la police, faisant fi des innocents, un concept qui tient à coeur au Venom des origines. Bref, c'est le prétexte parfait pour que le symbiote prenne les commandes, et gère le problème à sa manière.
Donny Cates est un des auteurs qui monte chez Marvel, et jusque là tout ce qu'il entreprend lui réussit (vous avez lu son Thanos, son Cosmic Ghost Rider?) car il est vraiment passionné de ce qui se fait dans la Maison des idées, et trouve toujours un angle de vue intéressant. Ici il pose une question pertinente : mais que sait-on vraiment du symbiote? Pas grand chose... Ni son nom, ni combien d'hôte il a possédé avant son arrivée sur Terre, ni même s'il préfère les humains ou d'autres proies avec lesquelles se lier. Et cette ignorance va être au centre des débats, avec une menace qui provient de l'aube des temps, des légendes de la planète native des symbiotes. Le Dieu des symbiotes, Knull, est en route vers chez nous! Et pour une fois, Venom aura l'occasion de faire équipe avec Spider-Man, mais dans sa version Miles Morales.
Le dessin de Ryan Stegman est vraiment convaincant, on sent qu'il maîtrise désormais les codes du personnage (Spider-Man est un terrain d'entraînement probant), et qu'il s'amuse avec cette version horrifique, qui lui permet de donner cours à ses fantasmes et ses angoisses, pour des pages de toute beauté, notamment quand le symbiote prend les commandes, avec des poses et des apparitions spectaculaires. C'est une autre des raisons de donner sa chance à ce nouveau ancien Venom, qui a cartonné aux Etats-Unis et sera un des hits de la fin de l'été chez Panini.
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