On nous en cache des choses, et ceci depuis 1984! A l'heure où l'univers Marvel tout entier était plongé dans les affres des Secret Wars nouvelle formule, Deadpool lui se retrouvait projeté à l'époque des Secret Wars, première mouture. Petite explication : lorsque les guerres secrètes éclatèrent, dans les années 80, le personnage n'avait pas encore été inventé. Mais Wade Wilson va pouvoir rattraper le temps perdu, dans cette mini série déjantée qui donne le ton dès les toutes premières pages, qui alternent gags et boutades avec une dose d'inconscience joviale. On va de la remarque grivoise du mercenaire, qui conscient de son existence de héros de papier rappelle à la Guèpe les nombreuses didascalies d'exposition, en les comparant à de "gros ballons" tout en lorgnant sur sa poitrine... à l'ironie de Wolverine qui certifie que bonne partie de son facteur auto-guérisseur lui sert à soigner sa fierté, à l'idée de devoir se plier aux règles pacifistes et bien pensantes des autres héros qui l'entourent. En fait on reprend la série de départ, à savoir un aréopage de héros (mais aussi de vilains) transportés dans l'espace, sur un vaisseau alien appartenant au Beyonder, et ensuite projeté sur une planète formée pour l'occasion (le Battleword) où chacun aura la possibilité de voir ses désirs s'accomplir, à condition de trouver la force de se débarrasser de ceux qui n'ont pas les mêmes valeurs. Deadpool lui est un personnage des années 90, et en celà il est ambivalent, car fruit d'une culture où la génétique du héros est plus nuancée qu'avant. Comme faire le bien pour le bien est devenu un peu dépassé, comme les boy-scouts n'ont plus la cote à ce moment de l'histoire, ce sont surtout les anti-héros désabusés et cyniques qui tiennent le haut du pavé. Mais Deadpool fait preuve de courage, d'inconscience, et de drôlerie, pour trouver sa place et apporter sa pierre à l'édifice. C'est ainsi que l'ensemble fonctionne agréablement bien, et que ce titre targué Secret Wars a le mérite de décrocher de nombreux sourires. Et pourtant je l'avoue, je ne suis pas un fan inconditionnel de Deadpool, mais parfois la mayonnaise prend.
Il y aussi de grands moments d'absurdité complète dans cet album. Tout d'abord le look de Deadpool sans son masque, avec jolies moustaches et brushing années 80, après avoir été guéri de sa maladie dégénérative par Zsaji, la belle plante extra-terrestre rencontrée dans ces premières Guerres Secrètes. Ensuite, on apprend que le premier à avoir endossé le costume noir (le symbiote donc) de Spider-Man est en fait ce bon vieux Wade. Il a trouvé la machine produisant la fusion, mais il a préféré y renoncer après s'être aperçu qu'une entité parlait directement avec son cerveau dérangé. Du coup, c'est Spidey qui rafle la mise...
Pour une fois Cullen Bunn m'a vraiment diverti, et les dessins de Matteo Lolli ont une touche faussement retro totalement pertinente vu le sujet, épaulé en cela par le coloriste Ruth Redmond. Il parvient à se caler sur les attitudes, les réactions de l'époque, et souvent les vignettes répondent en écho à tout ce qui était à lire dans l'oeuvre originelle de 1984. Alors bien sûr le trait est forci en de nombreux endroits, les blagues souvent très très potaches, mais ce travail de désacralisation fonctionne mieux que nombre d'autres de mini séries des Secret Wars de 2016, et devrait plaire à l'essentiel des fans de Deadpool.
Pour une fois Cullen Bunn m'a vraiment diverti, et les dessins de Matteo Lolli ont une touche faussement retro totalement pertinente vu le sujet, épaulé en cela par le coloriste Ruth Redmond. Il parvient à se caler sur les attitudes, les réactions de l'époque, et souvent les vignettes répondent en écho à tout ce qui était à lire dans l'oeuvre originelle de 1984. Alors bien sûr le trait est forci en de nombreux endroits, les blagues souvent très très potaches, mais ce travail de désacralisation fonctionne mieux que nombre d'autres de mini séries des Secret Wars de 2016, et devrait plaire à l'essentiel des fans de Deadpool.
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